Partie 51 : Rael Mc Dermott

Write by labigsaphir

- Rhalalalala, c'était magnifique.

- Ça se voit et ça s'entend, rebondit Rael.

- Merci, Rael, merci.

- A te voir, l'on ne dirait pas que tu aimes tout ce qui a trait à la botanique.

- Tu rigoles ou quoi ?

- Ah bon ?

- Au Cameroun, j'ai visité le zoo de Limbé, fait une halte à Kribi et pour finir, suis allée au parc de Waza.

- Malgré les attaques de Boko Haram.

- Malgré les attaques de Boko Haram et imagine avec qui ?

- Qui ?

- Ta tante, Rustine.

- Elle, c'est une vraie Kamikaze, du genre « moi, pas peur ».

- Ha ha ha ha ha ha si si elle est très fraîche et facile à vivre.

- Si je te disais que c'est ma complice.

- Oh ! Sérieux ?

- Si si si si elle est très free.

- Ta mère l'est aussi, Rael.

- Oui, mais c'est ma mère.

- Huhumm.

- Alors, l'Afrique du Sud, t'aimes ou pas ?

- Bien sûr que j'aime.

- Arrives-tu à te ménager des tranches horaires pour la détente ?

- A dire vrai, non.

- Pourtant, tu devrais, il y a tant à découvrir.

- C'est vrai.

- Si tu as le temps, je nous arrangerai un petit Week-end à l'intérieur du pays.

- Sérieux ?

- Ah oui, oui, tu es notre invitée. Nous devons prendre soin de toi, comme il se doit.

- Merci ; je suis certaine de rougir, il est trop gentil.

- De rien. Avant que tu n'arrives, j'avais déjà l'impression de te connaitre.

- Pardon ?

- Tata Rustine ne parlait qu'en bien de toi. Je crois que tu l'as vraiment marquée.

- Tant mieux, c'est réciproque.

- Maintenant que nous avons visité le jardin botanique, si nous faisions une halte dans un restaurant ?

- Pourquoi pas ?

- Je vais te faire découvrir des spécialités du terroir.

- Très bonne idée.

- J'espère que tu n'es pas le genre à grignoter.

- Oh non ! Je mange bien et dis merci pour mon métabolisme.

- Je comprends pourquoi Lucia prépare deux fois plus que d'habitude.

- Rael !

- Je te taquinais. Si tu avais vu ton expression, ma belle.

- Tchiip !

- Tu sais aussi le faire ça ?

- Bien sûr, que crois-tu ?

- Mamie le fait très bien. Tu as l'impression qu'elle veut percer ton tympan.

- Ha ha ha ha ha ha , une vraie africaine. Elle ne se laisse pas faire.

- Ah non, c'est elle qu'il fallait vraiment à mon grand-père.

- Si si si si si si. Sommes-nous déjà arrivés ?

- Oui, oui. Tu viens ?

- Bien sûr.

Il descend rapidement de la voiture et la contourne pour m'ouvrir la portière ; galant avec ça. C'est tout naturellement que je l'attrape par le coude et nous cheminons en parlant de tout et rien, jusqu'à l'entrée dudit restaurant. Il est très chic mais vraiment abordable à tous. Entre la décoration de la savane, les photos de Madiba et d'autres personnalités Sud-Africaine, l'on sent vraiment qu'on est dans le pays.

- Tous ceux qui y viennent pour la première fois, sont dépaysés.

- Et pour cause, tout est en harmonie. C'est tellement bien fait, rien à dire.

- Merci, fait une jeune dame derrière-moi ; je me retourne et constate qu'elle est métisse.

- Bonsoir Rael. Bonsoir Mademoiselle... ?

- Mademoiselle Croft, dis-je en souriant.

- Bienvenue en ces lieux, mademoiselle Croft.

- Merci.

- Rael, tu as vraiment du gout ; elle le dit en me dévisageant carrément. C'est comment ? Ai-je envie de lui de lui demander.

- Merci, Zao. Comment vas-tu ?

- Bien, merci et toi ?

- Bien. Alors, pourrais-tu nous attribuer une table ?

- Bien sûr, suivez-moi, dit-elle en nous précédant.

J'admire son port de tête, sa peau couleur caramel et ses cheveux frisottés. Elle me fait penser à Noémie Lenoir, tellement la ressemblance est frappante. Elle est belle et jolie, en plus de sentir bon la rose. Elle nous installe sur une table du fond.

- Et dire que c'est la patronne en personne, qui s'occupe de nous, susurre Rael.

- Et comment ? Un service prestigieux pour les invités de marque.

Ils partent tous les deux dans un fou-rire, puis elle nous tend les cartes avant de s'en aller, promettant de revenir prendre nos commandes.

- Vous paraissez assez proches, fais-je remarquer.

- Normal, c'est mon ex, répond-il un sourire en coin.

- Oh !

- Mais oui, ce n'est pas parce que nous sommes des ex que nous devons être des ennemis.

- Et c'est tout à votre honneur, Rael.

- Voilà. Je suis très gentil et poli en plus d'être respectueux de la femme tu sais ; il me regarde droit dans les yeux. Je suis à nouveau, mal à l'aise.

- C'est bien, c'est bien.

- J'espère que l'on ne viendra pas me mettre la tête au carré, un de ces matins ; il a un sourire coquin, humm.

- Je ne comprends pas.

- J'espère que ton mec ne viendra pas me refaire le portrait.

- Non, non, il est bien éduqué donc, non.

- Mmmm. Comment est-il ?

- Pardon ?

- Comment est ton mec ? Répète-t-il d'une voix ferme.

- Habituellement, ce sont les femmes qui posent cette question.

- Je ne suis pas les autres et suis moi, tout simplement.

- C'est ce que je constate.

- Alors, comment est-il ?

- Un camerounais, pure souche. Un vrai Bulu, très galant, beau et surtout, cultivé.

- Il a une longueur d'avance sur moi ; mince ! Et il le dit sans ciller, l'enfant-ci cherche même quoi ?

- Rael, je ne suis pas à la recherche d'un mec, j'en ai déjà UN.

- Je sais, réplique-t-il doucement.

- Depuis combien de temps, vous fréquentez-vous ?

- Bientôt, un an.

- Je dois donc te convaincre durant ce séjour.

- Pardon ?

- Je dois te prouver que je suis celui qu'il te faut et te faire oublier ce mec, dit-il sûr de lui.

- Euh...

- Je ne me trompe jamais, vois-tu ?

- Rael,

- Ne t'inquiète pas, je ne t'étoufferai pas mais t'apprendrais à m'aimer ; qui mange la tête de ce mec ? JIZOS ! Il ne vient pas mal, dis donc.

- Et si nous commandions ?

Je préfère changer de sujet, car le regard brûlant qu'il pose sur moi, me met mal à l'aise. Son regard n'est pas lubrique mais très brûlant. Il est sûr de lui et sait ce qu'il veut, c'est certain. Un quart d'heure plus tard, Zao prend nos commandes et nous apporte l'apéritif. Une bande de jeunes hommes et femmes, rentrent dans le restaurant, se dirigent vers nous. Rael se lève pour donner l'accolade aux hommes et faire la bise aux femmes qui me dévisagent sans gêne.

- Tu ne nous présentes pas la belle plante ? Maître MC Dermott, pourquoi êtes-vous aussi méchant ? Demande l'un des mecs.

- Tu ne pouvais pas fermer les yeux et faire semblant de ne pas voir ? Le taquine Rael qui se tourne vers moi, de façon théâtrale.

- Andy, je te présente, Jeneya. Lui c'est Moris, là c'est Gad et là-bas, Nathalie, Marla et Zendeya.

- Enchantée, fais-je en secouant la tête.

- Elle est belle, Rael, lâche Andy.

- Je sais, pas besoin d'en rajouter, le coupe Rael.

- Ok, Maitre McDermott, nous allons occuper notre table.

- C'est mieux, fait Rael.

- Nous espérons vous avoir un de ces quatre soirs, à dîner, dit Andy avant de s'e aller avec le reste de la bande.

- Il ne faut pas faire attention, ils sont très free et oublient souvent que tout le monde n'est pas comme eux.

- Oh, ce n'est pas grave. Ils m'ont plutôt amusée, ne t'inquiète pas.

- C'est tant mieux.

- Tous sont des avocats juniors, ce sont des potes.

- Ok, je comprends.

- J'ai cru entendre que tu es déjà dans le monde des affaires malgré ton jeune âge.

- Oui.

- Une Stern, et pas de la gnognote.

- Je n'aime pas trop en parler.

- Modeste avec ça, alors que tu es une femme d'affaires accomplie.

- C'est exagéré, je me débrouille.

- Ok.

- Et toi, pas de madame ?

- Je suis un homme de principes, tu sais. Je suis très fidèle, ce qui veut dire que je n'aurai jamais pu te conter fleurette si j'avais une amoureuse.

- Je vois.

- Elle avait 25 ans et était secrétaire médicale dans une clinique huppée de la place.

- Pourquoi avez-vous rompu, si ce n'est indiscret ?

- Je travaillais trop et ne lui accordais pas de temps.

- Je vois.

- Pour toi, je trouverai toujours du temps.

Son téléphone se met à sonner, il le sort de sa poche, s'excuse et se lève pour aller décrocher dehors. J'observe sa démarche, il est un bel homme. Il a des fesses musclées, un bon port de tête et de très belles mains ; mais pas aussi belles que celles d'Elric. J'ai des bouffées de chaleur en pensant à ce que ses petites mains peuvent provoquer en moi.

Jeneya, essaie de te calmer, bon sang ! J'ouvre légèrement le chemisier que je porte et par reflexe, tire sur la chaine trouvée dans la boite rose. Je ferme les yeux et fais des mouvements doux en tirant, essayant de me calmer.

- Ça va ? Demande-t-il en s'asseyant ; je sursaute car je ne l'ai aps entendu arriver.

- Bien, merci et toi ?

- Bien, merci. As-tu chaud ?

- Non, ça peut aller.

- Alors que disait-on ?

Deux jeunes gens rentrent dans le restaurant et décident de faire un arrêt à notre table avant de continuer.

- Bonsoir Maître MCdermott, salue l'un des deux.

- Maiwenn, tu n'as pas besoin de m'appeler Maitre, tu sais.

- C'est déjà une habitude.

- Jen, je te présente Maiwen Banimbeck Junior.

- Enchantée, fais-je en lui serrant la main.

- Moi, de même, Jen.

- Non, Jeneya, corrigeai-je de suite.

- Il est en stage dans mon cabinet, explique Rael.

- Nous n'allons pas vous déranger plus longtemps, Rael.

- Bonne soirée.

- Tu as l'air de vraiment être connu, dis-je alors que nous dégustions nos plats, quelques minutes plus tard.

- C'est normal, Jen.

- Ah bon ?

- J'ai été l'attraction de cette ville durant un moment.

- Pourrais-tu être plus explicite ?

- J'ai commencé le métier très jeune, humm.

- Quel âge ?

- 23 ans.

- Quoi ?

- Eh oui, oui. Sans être narcissique, j'ai été rapide et ai travaillé avec des pontes.

- Bravooo, tu es donc brillant.

- Il va sans dire.

- Ce n'est pas la modestie qui t'étouffe.

- Eh non, ma belle, non, non.

- Et comment se fait-il que tu sois toujours célibataire ?

- L'On me dit exigeant et un brin, chiant.

- Ha ha ha ha ha.

- Je sais que toi, tu pourrais me canaliser ; il plonge son regard dans le mien.

- Tu as tout ce que je recherche chez une femme : une tête bien pleine, un corps de rêve, une présence et surtout, de bonne compagnie.

- Oh !

- Et pour finir, tu disposes d'un atout non-négligeable.

- Humm.

- Ma mère t'aime.

- Rael, essayai-je de placer.

- Non, tu n'es pas obligée de répondre tout de suite, me coupe-t-il.

- Rael,

- Et si nous parlions de ton séjour en Afrique du Sud.

- Alors,

Nous avons discuté à bâtons rompus durant des heures et des heures, ne voyant pas le temps passé. Rael a tenu à me faire visiter certains endroits mythiques des Pretoria by night. C'est tout simplement fabuleux. C'est un bon guide, il s'exprime ave tellement de passion que l'on se rend compte qu'il est amoureux de son pays et de cette ville.

Alors que nous rentrons à la maison, il se tourne vers moi, le regard brillant.

- As-tu aimé ?

- Magique, est le mot qui me vient à l'esprit.

- Magique sera aussi notre couple, tu verras.

Je détourne les yeux et fais mine de me concentrer sur quelque chose en regardant par la vitre. Le trajet jusqu'à la maison, se fait dans un silence bienfaisant : chacun de nous, a l'air dans ses pensées. A destination, il gare dans le parking, descend de la voiture, la contourne et vient m'ouvrir la portière. Je sors de la voiture, il recule, puis réussit à me coincer.

Son visage se rapproche du mien, je tourne la tête et son baiser se pose à la commissure de mes lèvres.

- Huhum, fait une personne non-loin de nous.

Nous nous tournons tous les deux, ce n'est que Rose.

- Excusez-moi de vous avoir dérangé ; elle le dit en souriant. Comme vous n'arriviez pas, je suis venue m'assurer que tout allait bien.

- Tout va pour le mien, dis-je d'une voix hachée.

- C'est bien, je vais donc vous laisser.

- Je suis fatiguée, je vais monter prendre une douche.

Je les laisse et rentre dans la maison, ne leur donnant pas la possibilité d'en placer une. Dans ma chambre, je compose immédiatement le numéro de mon homme qui décroche.

- Bonsoir bébé,


Jeneya CROFT, l'Impé...