Partie 7

Write by Owali

- Bientôt, bientôt. J'ai encore de petites choses à régler avant ça. Mais ne t'inquiète pas, je l'épouserai ta bijoux...


Sa Bijoux?!? Oh là c'est quoi encore cette histoire ???

Je n’en crois pas mes oreilles. Non ! Ce n’est pas possible….mais quel est ce complot au milieu duquel je me suis retrouvée?! 
Quelle est cette famille de malades dans laquelle je suis tombée ?!?  Amadou, non content de m’avoir trahit en se fiançant a sa cousine, je réalise que sa motivation première était de se venger de Karim, qui lui à son tour m’avait épousée pour rendre la monnaie de sa pièce à Amadou ! Il n’a donc en fait jamais été question d’amour dans tout ça comme il s’évertue a vouloir me faire croire !  Pfff, je suis tellement déçu ! Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. 

Tous des menteurs, je les déteste !

Sur le coup je n’ ai plus envie de les rejoindre, je décide alors de m’éclipser en silence vers ma chambre afin de mieux réfléchir.
Je m’enferme dans la douche et me mets à pleurer sans vraiment savoir pourquoi : des larmes de colère ? D’amertume ? je ne sais pas, il faut juste que ça sorte !  Je ne sais pas combien de temps je mets à l’intérieur, mais une fois calmée, je prends une deuxième douche avant de sortir. 
Karim me bouscule devant la porte 
- Que faisais tu tout ce temps enfermée dans la salle de bain ? tchip 
- Je…heu…Désolée 
C’est la seule réponse qui me vient aux lèvres et je vois dans son regard qu’il est tout autant surpris que moi par ma réaction.
- Bon ! Je ne passerai pas la journée à la maison. Inutile de me prévoir pour le repas.
- D’accord je passerai la journée chez ma tante alors.
- Ok 
Il se douche et s’habille. Je le regarde du coin de l’œil assise sur le lit en essayant de décrypter la moindre expression sur son visage, en vain !  Quand il est prêt, il me lance un ‘’bonne journée’’ et s’en va.  Je m’habille à mon tour et en sortant de la chambre je constate qu’ Amadou non plus n’est plus là. Une vraie ombre maléfique ce mec pff !  Je ferme la maison et prend un taxi en direction de chez tante Alima, la petite sœur de ma mère qui nous a élevé.
- Asalamou aleykoum !
- Oualeykoumou Salam! Racky loy def fi ? (Racky tu fais quoi la?) 
- Kone yaye je ne suis plus la bienvenue ici ? dis-je en plaisantant 
- Bien sûr que si !! juste que c’est un peu tôt pour une nouvelle mariée ! Kay togu fi ma fille que l’on discute un peu ! Tu sais le mariage n’est pas chose facile, mais il faut que tu gardes en tête que l’on ne se marie pas pour divorcer, quel que soit l’adversité rencontrée, il faudra que tu tiennes bon.

A cet instant je me dis que ce n’étais peut être pas le meilleur endroit où j’aurai du venir m’isoler pour réfléchir...  Et pendant que ma tante me fait son long discours sur le mariage et la vie, mes pensées s’envolent vers une vie passée, une autre époque, celle où tout a commencé, le jour où je fis la connaissance de celui qui fut mon premier ‘’client’’.  

Je n’étais alors qu’une jeune étudiante boursière fan de mode mais très limite niveau budget.  Un jour où j’étais décidée à m’offrir une petite folie avec mes économies, je me rendis à DAKAR CITY, un centre commerciale où on retrouvait les plus belles boutiques de la ville.  Je jetais mon dévolu sur une robe de soirée en m’imaginant déjà dedans lors de ma prochaine virée nocturne. J’étais tellement absorbée dans ma contemplation que je ne me remarquais pas tout de suite que les deux hommes qui m’observaient tout en discutant.  Une fois à la caisse pour payer mes achats, l’un d’entre eux s’approcha de moi et se présenta, il s’appelait François et était de passage à Dakar pour un congrès.
- Bonsoir mademoiselle
-Bonsoir
- Désolée de vous importuner mais je vous trouve très belle 
- Euh merci ! Fis-je hésitante et surprise 
-Serait-il possible d’avoir votre numéro de téléphone s’il vous plait, je suis un banquier en mission ici et je ne connais pas beaucoup de monde et vous m’avez l’air très sympathique. 


Et toc ! Le mot ‘’banquier’’ avait fait mouche dans ma tête. 

Je lui donnais alors mon numéro en me disant que je ne ferais que discuter avec lui et peut être lui soutirer quelques billets de dix milles francs et une ou deux cartes pour créditer mon téléphone mais sans plus.  Le soir même il m’invita à dîner et se montra très galant sans aucuns gestes déplacés. A la fin, il me ramena à ma chambre du campus en me gratifiant d’une enveloppe de cent mille francs pour me remercier du temps que je lui avais octroyé. 

CENT MILLE FRANCS!! 

Mais quel genre d’homme fait tout ça pour une jeune fille et n’attend rien en retour ? J’étais tellement naïve… 
François retourna dans son pays sans qu’il ne se passe quoique ce soit et continua à m’appeler et à me faire des western unions à ma guise.  Puis un jour il cessa tout. Je compris alors que si j’en voulais plus il faudrait lui en donner en plus. Je m’étais déjà tellement habituée aux sommes astronomiques qui me permettait enfin d’avoir le niveau de vie auquel j’avais toujours aspiré que j’étais prête à tous les sacrifices pour que ça ne s’arrête pas.  Un jour alors que j’étais dans ma chambre de campus mon téléphone sonna
-Allô Raky’chou ?! 
-oui allô ?
- C’est moi François, viens me retrouver au Radisson je t’invite dîner
- Euh tu ne t’es pas trompé de numéro pas hasard ? 
- Non je suis là, je descends juste de l’avion je t’envoie le numéro de ma chambre d’hôtel, je t’y attends.

Sur le coup je me mis à paniquer !! Je ne m’attendais vraiment pas à ça, à ce qu’il débarque si vite et surtout pas à coucher avec un homme de cet âge ! Car François avais la cinquantaine, mais vu les sommes qu’il avait dépensées sur moi et la manière dont il me traitait je ne pouvais pas dire non à ses avances !  Je me dirigeais donc vers le Radisson toute stressée et ce qui s’y passa fut tellement rapide que jusqu’ aujourd’hui je me demande si cela est vraiment arrivé.  Je pensais à Amadou, et commençait à avoir des remords sur mon geste, mais lorsqu’après notre ébat il me remit une enveloppe de deux millions de francs, tout sentiment de culpabilité s’envola. Il avait adoré et me proposa d’être sa maîtresse de Dakar en me promettant de m’offrir encore plus de belles choses qu’il n’avait déjà fait. 

Qui pouvait refuser une telle proposition ? Il ne me fallut pas trois minutes pour accepter ! Et ce fut le début d’un long cercle vicieux. 

Tout cela, cette vie était bien loin de moi aujourd’hui. Avec la vie que je m’étais mise à mener, les portes de la réussite scolaire s’étaient grandement ouverte. Je n’avais jamais été très douée pour les études mais je me battais pour au moins assuré le minimum pour passer en classe supérieure. 
Mais lorsque j’ai fait la rencontre de mon deuxième « client », mon professeur de communication, les choses sont allés beaucoup plus vite.  C’est ainsi qu’aujourd’hui je peux me targuer d’avoir un diplôme de Bachelor en communication.
- Racky ?!? Est-ce que tu écoutes quand je te parle?
- Heu…oui oui bien sur tante…
- C’est ça. J’espère que tu vas tout faire pour arranger les choses avec ton mari
- Arranger les choses ? Mais il n’y a pas de problème entre nous tante
- S’il n’y a pas de problème qu’est-ce que tu fais ici alors ?
- Oh mais…je suis venue te voir…
- C’est ça ouai, prends moi pour ta petite sœur. D’ailleurs, en parlant de petite sœur, tu as des nouvelles de Marieme ?
- Oui oui, je l’ai eu au téléphone hier je crois elle m’a dit qu’elle rentre demain.
- Mais comment ça ? Et son stage ?!?
- Ah je ne sais pas, elle m’a dit que Dakar lui manquait trop…
- Elle fait vraiment n’importe quoi cette fille ! Si au moins elle pouvait suivre ton exemple trouver un travail respectable et un bon mari au lieu de traîner avec ce vaut rien d’Ousmane la !

Aïe, si elle savait que je ne suis pas, mais alors là, pas du tout un modèle à suivre…
- Attends elle va arriver et vous allez parler de ça toutes les deux, moi je ne parle plus de ses choses. Coumba est où?
- Elle est dans sa chambre. Ça tombe bien que tu sois la, vous allez venir m’aide à faire la cuisine, va l'appeler 
- D’accord
Je me dirige vers sa chambre quand mon téléphone se met sonner.Le numéro est inconnu. Normalement je ne décroche jamais quand je ne sais pas qui c’est, mais la, je ne sais pas pourquoi, quelque chose me poussa à décrocher.
- Allo ?
- … 
Personne ne répond. Je m’apprête à raccrocher quand j’entends un bruit de frottement comme quand on marche avec le téléphone dans la poche, et j’entends une voix qui me semble familière. Intriguée, je colle encore plus le téléphone à mon oreille pour essayer de percevoir la conversation qui a l’air de se tenir.

“ Ou est-ce qu’elle croit que tu es la ?” 
“ Nulle part, je ne lui ai rien dit”
“Eh bien, à peine marier et ça fait déjà des cachotteries ?”
“Je ne t’ai pas fait venir ici pour que tu me fasses la leçon, aller tourne toi !”

BAM !

Mon téléphone venait de glisser de mes doigts et tomber sur le sol en se fracassant en plusieurs morceaux.  Karim, je venais de reconnaître la voix de Karim…
Je ne sais pas pourquoi mais mon cœur se met à battre à la chamade et je commence à avoir des palpitations. 
Il ose me tromper ! Le salaud ! 
Je…je vais…je vais le…

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Lep ci Racky