Partie 80 : was passiert ?

Write by labigsaphir

- Mmmmmm...Mmmm...

Je la serre tout contre moi, ignorant la protubérance entre nous. Elle se raidit rapidement et recule, j'ouvre les yeux et tout me revient.

- Désolé, bébé, fais-je en me levant et allant me masturber dans les toilettes.

A force, je vais finir par prendre une petite, je vous assure. Je comprends qu'elle ait besoin de temps pour se remettre mais seulement, je suis un homme avec ses besoins. J'ai même l'impression qu'elle ne veut faire aucun effort pour que tout aille mieux de ce côté. J'ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes avant de faire appel à un conseiller conjugal ou un sexothérapeute. Jen ne s'épanouit qu'avec les enfants ou en travaillant. Avec moi, tout est différent et compliqué. Dès que je l'approche, le sourire disparaît de sa figure ; je ne parle même pas de mes caresses.

J'ai cru que le dîner aux chandelles d'il y a deux semaines, nous permettrait de repartir à zéro, mais rien. Je ne sais plus quoi faire et ne sais donc pas comment elle réagirait, si je lui demandais de rencontrer un professionnel. Tout ça, c'est compliqué en plus du fait qu'avec ma famille, elle ait vraiment pris des distances. Mes parents ont recommencé à appeler comme ils le faisaient auparavant, Jen est plus que distante. Je ne sais plus quoi faire ou lui dire, pour qu'elle se détende. J'ai toujours l'impression qu'elle joue un personnage ou se force à être aimable, avenante envers les miens.

Je fais un tour dans la chambre des enfants, puis me recouche, attirant Jen à moi de façon à ce que nous nous retrouvions dans la position de la « cuillère ». Je mets mon nez dans ses cheveux et essaie de poser la main sur ses seins, elle se raidit aussitôt et recule. Je soupire et n'insiste pas, imaginant que je suis au village afin de calmer mon soldat qui ne demande qu'à rentrer quelque part.

QUELQUES HEURES PLUS TARD...

En passant ma main sur ses cheveux et redescendant, je constate que l'endroit près de son visage est mouillé. Je me redresse et me penche, des larmes coulent sur son visage et le lit à cet endroit, est effectivement mouillé. J'allume la lampe de chevet et la retourne vers moi.

- Jen, que se passe-t-il ?

- Rien, il m'arrive encore de repenser à ce jour-là, répond-elle ; pourquoi ai-je l'impression qu'elle me ment ?

- Est-ce vrai ? J'ai l'impression que tu ne me dis pas tout.

- Elric, je ne suis pas une poupée, tu sais. Je ressens certaines choses mais ne sais pas comment en parler.

- Ça ira, chérie.

- Je ne sais pas. Je ne crois pas, répond-elle en essuyant les larmes sur son visage du revers de la main.

- Souhaites-tu que je te fasse du thé à la camomille ?

- Oui, merci.

Je descends du lit et me rends dans la cuisine, reviens quelques minutes plus tard tenant un plateau avec le nécessaire. Jen est maintenant assisse sur le bord du lit, tenant un bracelet, les yeux dans le vague.

- Il est très beau, le bracelet, dis-je en posant le plateau sur le lit.

- Merci, répond-elle sobrement ; elle le range immédiatement dans sa boite à bijoux.

- Pourquoi le ranges-tu ?

- J'ai envie de le ranger, c'est tout.

- Euh..ok.

Je fais le service et m'assieds à côté d'elle, buvant dans le silence et espérant qu'elle parlerait enfin. Elle se contente d'éviter mon regard et se met à tapoter du pied.

- Jen, que se passe-t-il ?

- Je ne sais pas, Elric. Je ne suis peut-etre pas heureuse.

- Pour toi, c'est quoi le bonheur ?

- Un état de plénitude et je ne le ressens pas, du tout.

- C'est normal, après tout ce qui t'est arrivé.

- Je me sens mieux en Angleterre ou en travaillant.

- Si tu le souhaites, nous pourrons aller nous installer en Angleterre.

- Je ne sais pas, je ne crois pas.

- Pourquoi rester ici, puisque toute ta famille ou ta famille en grande partie, vivrait là-bas ?

- Je ne sais pas ce qui me retient ici, je t'assure.

- Ecoute, rien ne sert de courir. Prends tout le temps qu'il faudra, je serai toujours là.

- Merci pour ta patience.

- C'est normal, tu es la femme de ma vie.

- Je vais y aller et te laisser avec les petits. T'en sortiras-tu ?

- Bien sûr, chérie.

- Merci, Elric.

- Merci chéri, c'est encore mieux.

- Huhum.

Elle se lève, va rapidement prendre un douche et vient s'habiller devant moi. Je bave en regardant ses formes et dire que cela fait presque quatre mois que je suis à l'eau et au pain sec. Lorsqu'elle a terminé, elle fait un tour dans la chambre des enfants, les embrasse et revient prendre son trolley.

- Je serais de retour dans une semaine, et t'appellerai dès mon arrivée.

- Ok.

Je pose un baiser léger sur ses lèvres ; elle ne sourcille pas, c'est bien la première fois depuis le drame. Elle sort de l'appartement, laissant les effluves de son parfum dans son sillage. J'entends le vrombissement de la voiture quelques secondes plus tard et soupire. J'espère qu'elle sera différente au retour.

[ JENEYA ]

Je prends le chemin de la gare en soupirant. J'ai l'impression d'avoir été anesthésiée et brusquement me réveiller. J'arrive à la gare un quart d'heure plus tard et prends mon train en écoutant la playliste de mon portable.

QUELQUES HEURES PLUS TARD...

- Bonsoir papy, fais-je en l'embrassant.

- Bonsoir ma chérie. Tu aurais pu prendre quelques heures pour te reposer, au lieu de quitter l'aéroport pour le bureau.

- Le travail n'attend pas, soupirai-je en me rendant dans mon bureau.

- Tu es une fonceuse, une bosseuse et un très bon élément mais sérieusement, tu vas t'esquinter la santé en travaillant ainsi.

- Papy, je ne me sens mieux qu'avec les enfants ou en travaillant.

- Peut-etre faudrait-il voir un professionnel, suggère-t-il.

- Non, je n'en ai pour le moment, pas besoin.

- Tu sais, parfois les autres sont mieux placés pour savoir comment nous allons.

- Ou se tromper, dis-je en sortant de son bureau.

Je fais signe à ma secrétaire, j'ai des dossiers en attente et quelques rendez-vous. Je prends du café et quelques viennoiseries avant de me mettre à bosser comme une dingue. Quatre heures plus tard, je me redresse en m'étirant comme une chatte et fais venir Zora.

- Vous pouvez y aller, je n'aurai plus besoin de vous.

- Merci madame.

- Et laissez la porte ouverte, s'il vous plait. J'ai l'impression d'être dans une fournaise, dis-je en m'éventant.

- La clim a pourtant l'air de fonctionner, fait-elle remarquer.

- Elle fonctionne, je n'aime juste pas travailler dans un endroit confiné.

- Ok, je comprends.

- Merci et bonne journée.

Elle sort, je vérifie que la porte est ouverte et me plonge à nouveau dans les dossiers. Je ne sais pas pourquoi, quelques minutes plus tard, j'ai l'impression d'être observée. Je lève la tête et regarde dans le couloir, personne. C'est surement mon imagination, je me remets à travailler. Quelques minutes plus tard, j'ai de nouveau cette impression, me lève et vais regarder dans le couloir, personne ! Je rentre à mon bureau et décide d'appeler Elric pour lui donner des nouvelles et entendre les petits.

DEUX HEURES PLUS TARD...

Je sors du bureau et referme la porte derrière-moi en tirant mon trolley. J'entends du bruit provenant du bureau de Jamice et décide de m'y arrêter, c'est vrai que je ne l'ai pas vu depuis le matin. Il serait apparemment en rendez-vous, je m'assieds dans sa salle d'attente et feuillette un magasine lorsque la porte de son bureau s'ouvre.

Je manque faire un AVC en plongeant mon regard dans le sien. Le temps semble s'être arrêté et il ne reste plus que nous deux, dans cet espace-temps. J'ai des bourdonnements au niveau des oreilles, des picotements dans le ventre et des mains qui deviennent moites. Il cligne des yeux et son regard devient noir, puis  disparaît sans un mot. Mais pourquoi ? Que s'est-il passé ?

- Ça va ? Me demande Jamice, en s'avançant vers moi.

- Tu donnes l'impression du contraire, insiste-t-il.

- Je passais juste te dire bonjour avant de me rendre au manoir.

- Ok. J'espère que sa présence ne te dérange pas.

- Euh...non...je vais y aller, dis-je en prenant mon trolley et sortant de son bureau.

Au lieu de prendre l'ascenseur, je décide de prendre l'escalier que je dévale deux par deux, tellement je suis chamboulée. La vie se moque parfois de nous. J'ai tant espéré mais pourquoi ? Que s'est-il passé ?


Jeneya CROFT, l'Impé...