Plan B
Write by Aura
- AÏE !!!!!! MES C**** !!! TU N’ES QU’UNE SALE TRAINEE. TU N’ES QU’UNE SORCIERE !!!!
Je le regarde continuer à proférer des insultes à mon égard alors que je suis tout à fait zen. Je ris intérieurement parce qu’il se croyait si redoutable et tellement indestructible. Il n’aurait jamais pu se douter que je sorte une autre de mes cartes du jeu. Et le voilà complètement surpris avec les burnes en feu. Règle numéro un en matière de guerre, ne jamais sous-estimer son adversaire. « Règle numéro deux, ne pas crier victoire trop tôt au risque d’être surpris par l’adversaire. Règle numéro trois, reconnaître sa victoire uniquement lorsque l’ennemi baigne dans son sang après avoir rendu l’âme. » dixit mon renommé professeur alias Vincent. Le gars étant tellement prévoyant m’avait appris quelques techniques d’auto-défense face à ce genre d’attaque. En ce moment-là, c’était le martyr pour moi parce que je ne cessais de me faire tabasser par Maitre Kung-Fu et je me demandais bien à quoi me serviraient toutes ces leçons. Mais aujourd’hui j’ai trouvé la réponse à toutes mes interrogations. N’eut été ces notions, je ne m’en sortirai pas. Je serai en ce moment à la merci de ce sale pervers. Comment ai-je procéder ? Très facile. J’ai usé de toute la patience possible avant d’agir. Je l’ai laissé se déshabiller entièrement comme un vers de terre, ensuite il s’est rapproché de moi, pendant ce temps j’ai ramassé une pierre en cachette que j’ai dissimulée. Etant de face, il s’est allongé pour commencer sa sale besogne, mais je lui ai donné un bon coup dans les burnes en me servant de la pierre. Ensuite quand il a commencé à hurler de toutes ses forces en s’enroulant, je me suis agrippée à lui et j’ai frappé sur son sexe à l’aide de ma jambe droite aussi fort que je pouvais. Finalement, il s’est dégagé vivement de moi, et s’est éloigné en poussant des cris de douleurs vers je ne sais quelle pièce. Je souffle enfin dans l’espoir qu’il ne réitère pas ses vilaines intentions immédiatement. Mais tout ce répit est de courte durée puisque la douleur dans les côtes me tenaille tellement que je fini par me laisser aller-aller.
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J’ouvre les yeux et j’essaies de prendre conscience du lieu dans lequel je me trouve. A ce que je vois, je constate que je demeure toujours dans le sous-sol de cette racaille qui est assis en face de moi, le front complètement fermé. Je continue d’analyser les choses et je me rends compte que je suis ligotée, mais cette fois-ci il a pris la peine de me faire asseoir sur une chaise et d’attacher tous mes membres. J’essaies de remuer, mais je me rends compte qu’un seul mouvement de ma part peut m’arracher la peau. Je souris quoique tous mes membres me fassent vraiment mal.
- J’aurai dû t’achever depuis longtemps me lance –t-il !
- Hum ! Qu’est-ce qui te l’as empêché ?
- Je voulais garder le meilleur pour la fin. Mais finalement je me demande bien si c’était une bonne décision.
- C’en était une puisque tu as pu me donner la plus grosse raclée de ma vie. C’est à féliciter.
- Et puis je me suis retrouvé avec le pénis en pétard. On aurait cru une saucisse grillée.
- Alors là, ça veut dire que j’ai complètement bousillé ton organe reproductif. Kiekiekiekiekiekie
- LA FERME PETASSE ! Sinon je te jure que ce tu as vécu tout à l’heure ne sera qu’une caresse.
- Oh, moi je me disais qu’on en était encore aux échauffements, je me rends compte que tu es moins endurant que je ne le pensais.
- Tu es une spécialiste du SM ou quoi ?
- Non, je veux juste voire jusqu’où ta petite cervelle de merde va exploser.
- Vraiment tu es une accro au crack ou quoi ? De toute façon ceci m’importe peu puisque je vais te tuer d’une minute à l’autre
Il se sert d’un poignard qui sort de je ne sais où, il s’approche de moi et tente de me frapper en plein cœur, mais je le stoppe d’un coup.
- ATTENDS !!!
- Quoi encore ?
- Stp ne fais pas ça dis-je larmoyante.
- Ah maintenant tu sors tes larmes de crocodiles. Trop tard ma belle, mais toute ma compassion s’est éteinte dès que tu as voulu réduire mes couilles en pâté.
- Stp, laisses-moi au moins écouter la version des faits sortir de ta bouche avant de m’éteindre.
- Non ! C’est trop tard, tu sauras tout cela en passant de l’autre côté et ça ne saurait trop tarder.
- Je t’en prie Marc-Levy
- Non Eric, mon nom c’est Eric tonne t-il !
- D’accord Eric, j’ai besoin de connaitre toute la vérité là-dessus pour avoir enfin la paix. C’est tout ce que je te demande avant ma mort.
- Cela ne sert à rien de te le dire puisque j’en aurai fini avec toi dans quelques instants.
- (Toujours en larmes) Je t’ai détesté de toutes mes forces lorsque j’ai perdu ceux qui m’étaient le plus cher. J’ai essayé pendant tout ce temps à chercher la raison pour laquelle tu avais agi de la sorte. Mais ma question est restée sans réponse et jusqu’à présent. Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi leur as-tu ôté la vie ? Pourquoi ? POURQUOIIIIIIII ! criai-je de vive voix
Il semblait surpris par l’allure que prenaient les choses au point de s’éloigner un tout petit peu de moi. Il a commencé à, tourner en rond avant de lancer.
- Tu veux savoir pourquoi j’ai fait ça ? Tu veux savoir pourquoi je les ai tués ?
- OUI DIS-LE MOI !!!
- Par amour
- Qu..quoi ?
- Tu m’as bien entendu, par amour ! Par amour pour mon père !
- Quel est le rapport ?
- Tout est lié à mon père et au sien.
- J’y comprends rien, essaies de m’expliquer ce que tu veux dire par là ?
- Tu aurais dû demander à ton père. Ce voleur !!!!
- Quoi ? Arrête d’insulter la mémoire de mon père. C’était un homme juste et valeureux.
- Ce n’était qu’un voleur ! Un chenapan ! C’est lui qui a brisé ma famille. C’est lui qui est responsable de mes échecs, de ma souffrance.
- Non ce n’est pas vrai ! Mon père n’aurait jamais pu agir de la sorte. Jamais.
- Ah oui ? Ouvres grand tes oreilles et écoutes ce que j’ai à te dire parce que je ne me répèterai pas. Ton père, ce moins que rien était un homme pauvre. Le mien ne l’était peut-être pas, mais il menait une vie qui était moins dure. Mon père et le tien étaient voisins du quartier et s’entendaient à merveille et ce depuis leur enfance. Mon père fabriquait des savons à cette époque et son commerce semblait fleurir. Ton père lui a proposé de changer d’activités et de se tourner vers le secteur des transports. Après y avoir longuement réfléchi, ton père et le mien ont décidé d’investir dans le cadre des transports. Malheureusement, ton père n’avait aucun sous pour y faire des investissements. Mon père lui a donc proposé de le prendre comme gérant. Ils ont acheté un bus, et ont employé des gens qui leur versaient de l’argent au quotidien. Ton père étant gérant, réceptionnait cet argent et à la fin de la semaine puis du mois, ils faisaient tous deux des comptes. Les choses se sont vite améliorées et ils sont passés d’un à 5 bus, employant plus de main d’œuvre et générant plus de bénéfices. Lorsque mon père a décidé d’aller en lune de miel avec ma mère et moi pour deux semaines en mettant le cap sur Brazzaville, ton foutu père a vendu tous les bus de mon père et a disparu avec l’argent qu’il avait pu en tirer. A notre retour, mon père a constaté qu’il s’était fait avoir par son partenaire d’affaires, mais encore, il était criblé de dettes et n’avait plus aucun revenu. Il a tenté du mieux qu’il pouvait de s’en sortir, mais hélas, rien ne marchait. A mesure que ses échecs se perpétuaient, il perdait davantage d’espoir au point de noyer ses soucis dans la boisson. Après avoir fait ami-ami avec l’alcool, mon père a commencé à y sombrer au point de passer toutes ses journées et ses nuits dans des bars. Il était devenu l’ombre de lui-même et ne jouait plus son rôle de père de famille. Chaque jour était une nouvelle douleur, un nouvel affront, une autre croix que ma famille portait. Mon père ne prenait plus ses responsabilités, ce qui enrageait ma mère et créait de véritables tensions dans le foyer. Dès que cette dernière osait se plaindre, elle recevait en retour des coups de poings de sa part. C’était dur pour chacun de nous. L’ivresse de mon père, sa violence, le manque de paix dans notre famille, tout ça m’attristait beaucoup au point où je me posais la question de savoir ce qu’un enfant pouvait faire un enfant pour faire changer les choses. Tout ça a duré pratiquement 5ans. Cinq longues années pendant lesquelles nos vies étaient un véritable cauchemar, cinq longues années pendant lesquelles la détresse se lisait sur tous les visages, cinq longues années pendant lesquelles mon père ne répétait que le nom de son ennemi juré : ton père. C’était devenu une récitation que nous connaissions tous par cœur. Après cette période, mon père s’est remis de ses états. Il a recommencé à faire ses savants grâce à de l’argent que ma mère avait pris la peine d’économiser dans son commerce. Sa vente de savons était fructueuse et tout le monde ne jurait que par ces savons de bonne qualité. En ce moment-là, la paix et une once de bonheur étaient de nouveau au rendez-vous dans notre maison. Mes parents et moi, réapprenions à profiter de la vie.
Un bon jour, mon père obtint une commande énorme de savons. C’était un client qui avait pour objectif de faire de mon père son fournisseur. Mon père était heureux, il se voyait déjà en train de conquérir le marché national guinéen avec la vente des savons. Il commençait même à faire de grands projets pour nous tous. Il disait qu’on allait changer de vie, que j’irai dans une meilleure école, que nos conditions de vie allaient devoir changer. Ma mère et moi étions fiers. Le jour du fameux rendez-vous, mon père était tellement heureux. On ne pouvait pas présager qu’au retour de cette rencontre, les choses auraient empiré. Mon père est rentré avec les vêtements en lambeaux cette nuit-là. Il était enragé et dans tous ses états. En quelques heures, il avait repris son identité d’avant. Il a fini par expliquer à ma mère que le client dont il était question, n’était autre que son ennemi. A la vue de mon père, il s’est moqué de lui au point de le traiter d’idiot. Ce conard s’était enrichi, il avait créé une entreprise spécialisée dans les transports publics. Mon père à sa vue n’avait pas pu se contenir. Il avait cherché à le battre, mais au contraire il s’est fait tabasser par son escorte. Cette affaire avait de nouveau affaibli mon père, mais il ne désespérait pas. Il travaillait de jour comme de nuit. Le jour, il faisait le tour de certaines entreprises et usines pour proposer ses produits et la nuit, il travaillait d’arrache-pied pour améliorer ses savons. Plus il se faisait rejeter, plus il ne baissait les bras. Mais le destin n’était vraiment pas tendre avec lui. Un jour, il s’est fait cambrioler en pleine journée et c’était la descente aux enfers. Il s’était fait volé ses outils de travail et était donc dans l’incapacité de fournir des savons et en même temps de subvenir à nos besoins. Ce jour-là, j’ai vu mon père pleurer de toutes ses larmes et je n’oublierai jamais cela. Il n’y avait plus d’espoirs et il le savait, nous le savions tous. Il a recommencé à boire pour noyer son chagrin jusqu’au jour où après avoir bu comme un sac, il s’est fait renversé par un camion et a perdu la vie. On a jamais pu mettre mon père dans un cercueil parce qu’il n’était plus que de la pâtée. Ma mère a fini elle aussi par perdre la vie cinq ans après mon père en se jetant dans le fleuve. On n’a jamais pu récupérer son corps. J’avais officiellement 17 ans quand je suis devenu orphelin de père et de mère et je m’étais juré de me venger du préjudice que notre famille avait subi. Et pour y arriver, il m’a fallu trimer, pleurer quelques fois, mais je n’ai pas baissé les bras.
Quand j’ai appris que ton père, ce voleur et vaurien avait rendu l’âme depuis bel lurette, je me suis dit que j’allais reporter toute cette haine sur ses filles, qui au passage étaient belles et innocentes.
- Mais nous ne t’avons rien fait. Nous n’avions pas connaissance de cette affaire. Jamais !!!
- LA FERME ! Que ce soit lui ou toi, c’est le même sang qui coule dans vos veines et je vais me venger jusqu’au dernier des LIMANI. Je vais tous vous détruire et je saurai appuyer où ça fait mal.
- Ah oui ? Au point de tuer Synthia, de tuer David, ton propre fils !!!Es-tu un sans cœur à ce point.
- Oh ça ! Ce n’était que du nettoyage de surface. Et je crois que ça a permis d’enfoncer le poignard tout doucement dans vos fichus corps.
- Tu es si sadique que ça ?
- Je n’ai plus de cœur.
- Et Safiya ? Pourquoi lui faire autant de mal ?
- Pfff, en guerre, il y a toujours des innocents qui payent les pots cassés. Et je peux avouer que grâce à elle j’ai pu accumuler une fortune considérable. Mouais, elle m’a permis de mieux financer toutes ces activités. Ohh c’était tellement épuisant de jouer au mec parfait avec elle surtout qu’il avec ses parents et en plus elle était complètement nulle au lit. Ah ça c’était une période difficile de ma vie. Heureusement qu’elle est derrière moi maintenant.
- Tu devrais brûler en enfer.
- Ouais, là où tu vas me précéder.
Tout d’un coup, j’ai juste senti la présence de quelqu’un qui est entré en fracas dans la pièce. Le temps de reprendre mes esprits, j’ai juste constaté qu’elle s’est finalement jeté sur lui et a commencé de lui rouer les coups. J’ai fini par découvrir qu’il s’agissait de Safiya. Elle était plus qu’enragée et elle frappait de toutes ses forces.
- JE TE HAISSSSSSSSSSSSSSS !
- Laisse-moi salope !!! Folle hystérique.
Elle s’est arrêtée un instant pour lancer à mon adresse.
- Tu as tout enregistré ?
- Oui réussissais-je à formuler.
- Bien, fin du plan B.
- Eh eh eh eh de quoi, parlez-vous ?
- De tes conneries et là elle recommençait à se déchainer littéralement sur lui. N’eut été l’intervention de Vincent et celle de la police, elle lui aurait brisé les os. Je l’avais tellement sous-estimé, mais là j’avais à faire à une vraie guerrière.