Pour le principe
Write by Saria
***Quelques mois plus tard***
***Cotonou-Bénin***
***Cadjèhoun-Chez Jean-Yves***
***Jean-Yves***
Moi : Tu es sérieuse là ?!
Je suis revenu depuis une semaine et j’étais en train de
déjeuner avec ma dame de cœur :
j’ai nommé Kafui. Bon même si chrochro m’a transmis la demande de Cella, je
reste encore concentré sur ma chouchou.
Je recentre mon attention sur elle, elle se cale bien dans son siège et continue de manger tranquillement.
Kafui (remarquant que j’ai arrêté de manger) : Tu n’as
plus faim ? Bon donnes-moi tes alocos au moins.
A presque huit mois, elle était enceinte jusqu’aux yeux et mangeait pour dix (j’exagère à peine).
Moi : Tu rigoles !!!
Kafui (tranquille) : Non. Maintenant ferme ta bouche
sinon les mouches vont se poser dedans !
***La semaine suivante***
***Tribunal de 1ère instance d’Abomey-Calavi***
***Salle d’audience-huis clos***
***Kafui***
J’étais en pleine forme, malgré mes débuts difficiles ma
grossesse se passe bien, je me porte comme un charme. C’est d’un pas alerte que
j’entre dans la salle d’audience suivi
de près par mon époux. J’avais choisi une robe noire une manche qui épousait
mes formes.
Mme le Juge : Eh ben ! Madame TONI vous avez profité de la période de conciliation pour manger du gari* ou quoi ?!
Moi (sourire rayonnant) : Oui votre Honneur !
Mme le Juge : En tout cas monsieur TONI vous avez réussi le miracle au-delà de mes espérances !
Guy : Euh oui !
Moi : Pas si vite votre Honneur… Je maintiens quand-même ma demande de divorce.
C’est comme si j’avais laissé tomber une bombe dans la salle. Un silence pesant s’installe, le juge a du mal à cacher son air ahuri et Guy semblait au bord de la crise cardiaque. Il dessert nerveusement son nœud de cravate, comme s’il manquait d’air.
La magistrate se reprenant se tourne vers moi l’air sérieux.
Mme le juge : Voulez-vous préciser votre propos s’il vous plaît ?
Moi : Je veux le divorce pour le principe…Votre Honneur, je suis en couple depuis 15 ans avec un homme qui ne me connaît pas…Mon mari a pensé, jusqu’à il y a pas longtemps que l’enfant que je porte est celui de son frère. Le pire…C’est que pendant tout ce temps nous avons eu des relations intimes…de façon régulière. Il me croit capable non seulement capable de le tromper avec son frère mais d’être suffisamment légère pour avoir des relations intimes avec lui tout en étant enceinte d’un autre.
A sa décharge que son frère et moi sommes très proches,
comme cela n’est pas près de changer. Je ne voudrais pas à l’avenir subir des
désagréments tant que le doute n’est pas levé à son niveau.
Après de longues discussions la décision fût prononcée : je suis sortie du tribunal libre. Dans la voiture qui nous ramenait à la maison régnait un silence de mort. Guy regardait droit devant lui, les mâchoires serrées, une veine battait à sa tempe.
On arrive et il s’enferme dans son bureau. J’attends un peu avant d’entrer, il avait un verre en main. J’entre et je referme la porte, on se dévisage longuement avant qu'il ne demande d'une voix étouffée.
Guy : Pourquoi ?
Je lisais de l’incompréhension et un immense chagrin dans ses yeux et mon cœur se serre. Je sais que même vous ne me comprendrez pas…Ce n’est pas grave.
Moi : Ce n’est pas ce que tu crois…
Guy : J’ai pensé ces derniers mois que tout était rentré dans l’ordre…que cette histoire de divorce était derrière nous et que ce matin c’était juste une formalité !
Moi : ….
Guy : Tu veux me punir c’est ça ?! Combien de temps je vais payer pour cet enfant que je n’ai pas désiré et qui est venu ?!
Il fait un geste fataliste
-Tu ne le sais peut-être pas mais Nicole est résolument dans le passé, j’ai pris mes distances avec ma mère ! Merdeee !
Il envoie son verre contre le mur et je sursaute. Il reporte à nouveau son attention sur moi, comme s’il réalisait quelque chose.
-Han c’est à cause de LUI n’est-ce pas ?
Moi : C’est quoi mon fantasme ?!
Guy (regard perdu) : Qu…Quoi ?!
Moi : J’ai dit c’est quoi mon fantasme ?
Guy : Je…tu…
Moi : Si j’en ai c’est ça ? Oui figure toi que j’en ai ! C’est bien ce que je pensais…Tu vois en moi l’épouse, la mère. Tous ces mois oui tu as fait de gros efforts pour nous mais c’est juste pour récupérer ton épouse.
Guy : Kafui tu m’embrouilles ! De quoi est-ce qu’on parle ?
Kafui : Laisse-moi finir s’il te plaît ! J’ai demandé le divorce parce que tu as fait un enfant dehors…Puis j’ai découvert que tu me soupçonnais d’adultère…Mais j’ai réalisé qu’on avait également d’autres problèmes plus sérieux…La femme en moi n’existe plus depuis longtemps. Les années de mariage l’ont fait disparaître ! Quand tu me regardes tu vois la mère de tes enfants et ton épouse…
J’ai besoin de restaurer la femme en moi…Les petites que tu gères de temps en temps à Cotonou…Ne me regarde pas comme ça ou Nicole avec qui tu t’emballes…Je suis moins femme qu’elles ? Pourquoi parce que j’ai eu plusieurs maternités ? Que je suis plus ronde qu’avant ?
Tu as déjà pensé de moi que j’ai pu te tromper, le jour où je vais exprimer des choses pour montrer ma féminité…Tu penseras que je te trompe, que j’ai rencontré quelqu’un ou que j’ai découvert avec quelqu’un. Nos problèmes vont ressurgir…Nicole et Junior ce n’est qu’une partie de l’iceberg ! Je t’aime ne te trompe pas ! Mais j’ai besoin d’autre chose désormais il y a Kafu la femme, distincte de Kafu l’épouse, distincte de Kafu la mère de tes enfants !
Guy : Et à ton avis c’est le divorce qu’il fallait ?
Moi : Oui…J’ai besoin d’une marge de liberté…Toi également…Pour savoir si tu veux de moi en tant que femme, ou si c’est seulement le confort de ton statut d’homme marié que tu veux préserver…Je sais que c’est risqué, que tu pourrais rencontrer quelqu’un mais je préfère encore ça à ce qui se profilait.
***Guy***
Je l’écoutais et j’ai du mal à comprendre tout ce qu’elle me dit. Elle était là devant moi, les mains posées sur son ventre, apparemment elle avait bien mûri ses choses. A quel moment la femme douce que j’ai épousé à changer ? Je découvre une jeune femme volontaire, combattive, sûre d’elle !
Moi : Et les filles ? On leur dit quoi ?
Kafui : elles comprendront…Pour les questions pratiques on va en discuter tous les deux.
Moi : Je…Je ne sais quoi te dire…Je suis sous le choc, j’ai besoin de tourner tout ça dans ma tête.
Kafui : Ok…Je te laisse alors.
Elle se retourne et s’en va. Je m’assoies lourdement dans mon fauteuil.
***Dans la soirée***
Des heures plus tard, je n’avais toujours pas bougé de mon siège. J’entends toqué et je réponds, la porte s’ouvre sur mon frère.
JY : Je ne suis pas venu me battre…J’ai pensé que tu aurais besoin de parler à quelqu’un.
Moi : Tu dois jubiler non ?
JY : Non ! Même si honnêtement je pense que tu l’as bien cherché…Tu restes mon frère !
Moi : Lol
JY : Je t’invite à boire un verre…Tu es un homme libre maintenant non ?
Moi : Pour moi ce n’est pas un sujet de plaisanterie ! Et pourquoi je viendrais avec toi ? Tu savais n’est-ce pas ?
JY : Oui
Moi : Elle te raconte aussi nos ébats ?
JY : Avant oui...Je suis son meilleur ami…Mais plus depuis qu’elle sait…Maintenant viens avec moi.
PS : Donnez-moi des ailes pour m’envoler avec vous ! Likez, partagez et surtout commentez !
PS : C'est un peu difficile pour moi de poster en ce moment...Sorry!
*Gari : farine de manioc…Expression pour taquiner une femme enceinte sur son état.