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Chez le peuple Ékañ, les Beti- Bulu- Fang- Ntumu et sociogroupes de leurs démembrements, Émo minlañ et Bekôn signifient : les mondes visible et invisible. Le premier paradigme certes nominal renvoie au monde physique, celui matériel des vivants et des choses qui se meuvent. Il est caractérisé de monde : nul, fugace, éphémère, du clinquant, et qui ne vaut que tant qu'il peut servir de brouillon à valeur d'apprentissage pour le passage à Bekôn. Et Bekôn, le monde du Yat, est le monde de l'au-delà. Il est invisible, immatériel, abstrait, notionnel. Y vivent les ancêtres, les esprits, les génies, les divinités, Dieu. L’Ekañ initié qui en a une connaissance parfaite grâce au Melan, et ses similaires cultuels : le Bouti, le Vaudou, le Ngué, Edjengui..., fondements de la religion africaine, présente Bekôn comme le monde idéal ; c'est celui de la lumière, de la perfection, de la béatitude. On n’y accède que lorsque le discours des humains qui inhument l'un des leurs proclament l’espérée sentence : a kaba ai Si – il a triomphé de la terre.

...   SAMBA Saphir, l'auteure du présent recueil de poèmes, fluctue ....

.... Là est un premier arrêt. Il est ponctué d'une telle saveur rhétorique qu'on ne peut que s'extasier devant des postures langagières telles que : la concaténation, la réduplication, le zeugme, la paronomase, l’asyndète, la prosopopée et plus. 

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