Prologue

Write by Fleurie


La lumière des rayons du soleil me caresse tout doucement le visage.



Lentement j’ouvre les yeux pour constater que le jour s’est déjà levé. L’horloge accrochée au mur affiche 9h. Je m’étire paresseusement dans le grand lit douillet sans le quitter. Je passe délicatement les mains dans mes cheveux pour masser ma nuque. C’est l’un des gestes qui me permet souvent de bien me détendre. Un sourire jovial se dessine sur mon visage lorsque mon regard parcoure la pièce. Depuis toute petite, j’ai toujours aimé la couleur blanche. Pour moi, elle reflète la propreté, la clarté et surtout la sainteté. Elle domine toutes mes autres couleurs. Mes parents l’ayant remarqué, se sont assurés que le désir de leur fille préférée soit satisfait. Ma chambre est juste comme la suite d’un hôtel à cinq étoiles. Elle est très spacieuse et somptueuse. 



Magnifiquement décorée et meublée, elle est mon petit nid de refuge. Le lieu où je viens souvent me refugier, pour jubiler de mes joies ou pleurer de mes peines, loin de tous. Je suis à la fois heureuse et triste de devoir la quitter.



Eh oui ! Aujourd’hui est le plus beau jour de toute ma vie. Je suis sur le point d’épouser le plus bel homme de toute la terre, et par-dessus tout l’idéal. Mon idéal. 



Je me suis levée d’un bond pour me précipiter dans la salle de bains, afin de prendre ma douche.



Une demi-heure plus tard, j’en suis ressortie. Immédiatement mon estomac s’est mis à gargouiller. Pendant que j’y pense, je n’ai pratiquement rien avalé hier soir. Je ressens à la fois une faim de loup mélangée à de l’angoisse. Le stress du mariage, me suis-je intérieurement dit en sortant de la pièce. 



En dévalant les escaliers, je constate que toute la maison est mouvementée. Tout le monde vaque à une occupation sans se préoccuper de l’autre. Petit à petit, la maison sent la fête. La journée s’annonce bien. 



Nous habitons dans une immense villa à deux étages, à  Cotonou.  Mes parents détiennent également plusieurs autres villas dans la même ville et à Porto-Novo.



Mom ( montant les escaliers ) : Bonjour princesse, ( me faisant la bise ) mais que fais-tu ici ?


Moi ( souriant ) : Ne t’inquiète pas pour moi. ( Désignant mon ventre ) j’ai envie d’avaler quelque chose s’il te plaît. 


Mom ( faisant la moue ) : Tu aurais dû me le dire. Je t’aurais fait ton petit déjeuner moi -même ( tirant ma joue ). Tu es ma princesse et c’est ton jour aujourd’hui ( m’entraînant à remonter ), alors laisse-moi m’occuper de toi. La coiffeuse viendra d’une minute à l’autre. Nous n’avons plus assez de temps. 


Moi ( faussement fâchée ) : Tu continues de me traiter comme si j’étais encore  un bébé, j’ai grandi mom. 


Mom ( toujours aussi câline ) : Cela ne m’empêche pas de prendre soin de toi ma poupée. Allez viens par là.



Elle m’a aidé à m’installer. J’ai levé la tête pour voir l’une des employés faire son entrée, ayant un plateau en argent en main. 



Mom ( désignant la table basse du doigt ) : Pose le,  merci, tu peux disposer. 


Elle ( debout sur le seuil de la porte ) : Madame il y a la coiffeuse qui vient d’arriver. 


Mom ( me servant ) : Fais la monter. 


Elle ( d’une petite voix ) : Okay. 



Ma mère est une perle rare. Elle détient tous les atouts pour plaire à un homme. Elle est une femme au foyer exemplaire.  Tout ce dont rêve un homme. Je sais que d’autres diront que j’exagère,  mais elle est une perfection. C’est l’image d’une mère idéale. Elle a les yeux marron qui inspirent l’intelligence, le nez fin, la bouche rose et les lèvres bien dessinées. Sa façon de parler témoigne de sa forte personnalité et de son charisme. Sa beauté classique s’accorde parfaitement à son élégance. Ce que j’admire le plus chez elle, c’est son look qui tient un mélange entre le style traditionnel américain et le style moderne. Elle respire le bonheur et la joie de vivre. Elle fait son travail avec amour, compétence et professionnalisme. C’est une excellente prof qui, de l’avis de tous, fait preuve d’une grande affection envers ses élèves. Je l’aime énormément.  Je comprends mieux pourquoi mon père est resté à ses côtés, pendant toutes ces années. Elle prend soin de me nourrir, pour elle je suis toujours un bébé, or je ne suis pas sa seule enfant. Je la fixais longuement avec admiration. Je désire lui ressembler sur tous ses traits.



Moi ( la fixant ) : Que ne ferais-je pas sans toi maman ? 


Mom ( soulevant mon menton ) : Chérie tu sais très bien que je t’aime. Comprends moi c’est si dur sniff, tu iras vivre dorénavant ailleurs, loin de moi. Ne me demande pas de ne pas être triste…snifff. 


Moi ( la prenant dans mes bras ) : Tu vas me manquer aussi mom. Mais je viendrai te rendre visite tous les jours, en plus c’est ma maison. Promis, je ne manquerai pour rien au monde tes délicieux plats. Tu cuisines très bien, t’es la meilleure. 


Mom ( souriant ) : Voilà l’une des raisons pour lesquelles je t’apprécie tant. Même dans la tristesse, tu as cette manie de m’arracher un sourire. Finis ton plat.



[ Bruit de porte qu’on cogne légèrement ] 



Voix ( derrière nous ) : Excusez-moi madame, puis-je entrer ? 


Mom ( essuyant ses larmes ) : Un instant ! 



Elle s’est levée pour poser le plateau sur la table basse. La coiffeuse est entrée en déposant ses effets devant moi. Je me suis installée devant la glace. Le tendre regard de ma mère ne me quittait pas une seule seconde. Après la coiffeuse, ce fut le tour de la maquilleuse de me rendre belle. Mom ne cessait de me donner pleins de conseils sur la vie de couple.



Mom ( prenant ma main ) : Ma fille, sache que nous serons toujours là ton père et moi. Le mariage c’est le sacrifice, tu dois apprendre à savoir comment gérer ton foyer.


Moi : Tu me fais peur mom. 


Mom : Suis mes conseils et tout ira bien. Tu sais ma fille, pour garder un homme il y a de simples choses que tu dois faire. C’est ton devoir de lui tenir compagnie en toutes circonstances. La bonne attitude consiste à l’écouter et à lui obéir convenablement car cela engendre la satisfaction de Dieu. Tu le sais très bien.

Moi : Oui mom je vois.



Elle s’est tue un moment,  en regardant devant elle. J’ai senti son inquiétude. Mais brave comme elle, elle a inspiré avant de continuer dans son récit.



Mom : Tu dois scruter ce qui attire ses yeux et les choses auxquelles son nez est sensible. Il  ne doit pas voir en toi, ce qui le déplait et ne doit sentir en toi que la bonne odeur. Et je sais que tu en seras capable. Une bonne femme est celle qui garde ses secrets. Si tu dévoiles un de ses secrets tu ne seras plus à l’abri de sa trahison. ( Reniflant ) pour ton bien et pour celui de votre couple, évite tout ce qui peut perturber son sommeil car ceci provoquera sa colère. En tant que belle fille, tu devrais bien t’occuper de ses parents. Mais Enora, sache que tu ne peux réussir tout cela sauf si tu mets en priorité ses désirs et sa satisfaction par rapport aux tiens dans ce que tu aimes et dans ce qui te répugnes. ( Me faisant le signe de croix )  que Dieu te garde ma fille. Je sais que vous vous aimez. Heureux ménage.



Ces mots m’ont profondément touché. Je vois à quel point cette dame tient à moi. Que demander de plus d’une mère, que ses bénédictions et ses conseils. ( Big up à toutes les mamans de la page )



Moi ( essuyant une larme qui vient de perler sur ma joue ) : Pourquoi pleures-tu ?


Mom ( reniflant ) : Ce sont des pleurs de joie. Je n’ai pas eu la chance de recevoir ces conseils de ma mère. Mais ça me réjouit tellement le cœur de te les donner chérie.


Moi (en larmes) : Je t’aime mom. 


Mom : Allez sèche ces larmes, tu vas ruiner ton maquillage. 


Moi : Tu es magnifique. Papa va en baver.


Mom : Vilaine, krkrkrkrkr 



[ … ]



Mes bras accrochés à ceux de mon papounet, nous marchons avec assurance sur le tapis rouge réservé pour l’occasion. Mon père est un modèle,  il a toujours été lá pour nous. Sous la musique de l’orchestre, nous avançons vers l’autel. Je souris à tout le monde sur mon passage. Mon cœur s’est mis à battre la chamade, lorsque mes yeux se sont posés sur lui, lui qui m’attend déjà, dans son costume taillé sur mesure. Il est tellement beau,  plus beau que dans mes souvenirs.



Je me nomme Enora QUENUM, 29 ans, je suis issue d’une famille aisée. Pure béninoise et fière, je n’ai jamais manqué de rien. J’aurais pu m’asseoir et profiter de la fortune de mes parents. Mais cela ne m’a pas empêché de me battre pour ce que je désire. À cause de l’amour que mes parents ont pour les enfants,  sept ans plus tard, Ayanda  ( ma petite sœur ) a vu le jour après ma naissance. J’occupe un important poste dans la société import-export familiale ( BUYRIGHT ), spécialisée dans la vente des matériaux de construction à Cotonou. Vous en saurez plus sur moi plus tard. Je m’arrête là pour le moment. Mon mariage importe plus pour moi  ( rires ). 


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