PROLOGUE
Write by L'UNIVERS DE JOLA
**PROLOGUE **
Je sors de la chambre dans laquelle sont internées Jennifer, ma meilleure amie, et Sasha, sa fille et ma filleule qui est malade, et je me dirige vers le hall d'entrée. Je tombe sur la scène du personnel en blouse en train de pousser un brancard sur lequel est allongé une femme enceinte qui est visiblement mal en point et grimace de douleur. Le brancard passe juste à côté de moi et le bras de la femme qui dépasse du support et pend sur le côté attrape le mien m'obligeant à marquer un arrêt pour la regarder. Nos regards s'accrochent un moment et elle esquisse un faible sourire malgré la douleur qui la tient avant de grimacer.
Le brancardier: Mme Nguema lâchez là, il faut que nous allions rapidement au bloc.
Il est venu me séparer d'elle et a continué son chemin avec elle. Je suis restée un moment en train de les regarder partir et j'ai été bousculée par un homme qui tenait deux petits enfants sur chacune de ses épaules, une fille et un garçon. Ce dernier n'a fait aucun cas de moi et m'a dépassé d'un pas pressé pour aller dans la même direction qu'où était allé le brancard. Je n'ai pas eu le temps de lui demander des comptes et je n'ai même pas pu voir son visage. Je me suis retournée et je suis sortie pour aller croiser Paul, le petit ami de Jennifer qui est rapidement venu me donner quelques unes de ses affaires car il est un peu pressé, il a une réunion et il reviendra un peu plus tard. J'échange quelques minutes avec lui avant de prendre le sac et de retourner dans la chambre.
Jennifer: Il est parti?
Moi: (posant le sac dans le placard) Oui, il a dit qu'il revient dans une heure ou deux selon le temps que lui prendra la finalisation de ce contrat.
Jennifer : (Se couchant à côté de la petite) D'accord.
Moi: (Venant m'asseoir sur le lit) Sa fièvre a baissé ?
Jennifer : (Passant sa main sur le front de la petite) Oui, elle ne chauffe plus autant.
Moi: (Souriant) Ça ira, le plus dur est passé. D'ici à dans deux ou trois jours elle sortira.
Jennifer : Je l'espère.
Pendant que nous étions en train de parler, Sasha s'est réveillée.
Jennifer : Mon bébé s'est réveillé ?
Sasha : (Petite voix) Oui maman. (Me regardant) tantine Yiyi (Yiyi= Lili de Linda) ti es ya? Ti es venue me voir ?
Moi: (Souriant) Oui mon cœur. Tantine Yiyi est venue rester avec sa princesse.
Sasha : Sasha a pius may au ventre. On va bientôt partir jouyer nous trois avec maman non?
Moi: (Souriante) Oui oui. Dès que tu sors, on part jouer beaucoup beaucoup beaucoup. Comme Sasha n'a plus mal au ventre, on va lui acheter plein plein de choses.
Sasha : Yes choses de princesses ?
Moi: Beaucoup de choses de princesses.
Sasha : Même ya reine des neiges ?
Moi: La reine des neiges plus toute sa famille et les animaux, la neige. Tout, tout tout, on va acheter pour la princesse Sasha.
Sasha : (Heureuse) Sasha va vite guérir pour sortir et ne va pius tomber mayade.
Moi: (Lui caressant le visage) C'est très bien mon cœur, on ne tombe plus jamais malade.
Nous avons continué à parler de tout et de rien. Cette petite est une vraie bouffée d'oxygène pour moi, je l'aime comme si c'était ma propre fille, nous passons d'ailleurs beaucoup de temps ensemble. Étant ma seule nièce et filleule, je passe naturellement tout mon temps à la gâter. Elle n'a que 2 ans mais est tellement éveillée qu'on lui en donne beaucoup plus. Il y a à peu près une semaine, elle s'était plainte d'une douleur au ventre, elle n'avait pas l'air si grave que ça et donc on ne lui avait pas autant donné de l'importance car nous avions pensé que ça passerait toute seule et très vite. Seulement ce ne fut pas le cas et plus les jours passaient plus elle s'en plaignait au point de se tordre de douleurs et de pleurer. Nous avons alors décidé de l'emmener à l'hôpital où après examen, on nous a dit que c'était l'appendicite. Il nous a dit que c'était assez rare chez des très jeunes gens mais bon c'était le cas pour elle. Elles ont donc été toutes les deux internées et elles y sont depuis trois jours maintenant.
Jennifer : Ce n'est pas aujourd'hui que tu as ton dîner d'affaires ?
Moi: Si. C'est pour 19h. J'attends que Paul vienne me relayer et je m'en irai.
Jennifer : D'accord. J'espère que tout se passera bien car le boss y tient et je sais que quelque part ce sera pour toi le moyen de lui prouver que tu peux diriger Digi Tech toute seule sans qu'il ne soit constamment sur ton dos.
Moi: En effet, c'est le test ultime. Même si je doute qu'il me fasse véritablement confiance un jour .
Je le disais avec une lueur de tristesse dans le regard.
Jennifer : (Me touchant la main pour me la caresser) Ça ira ma belle.
Moi: (Souriant faiblement en la regardant) Oui. Tu sais que.
Br, br, br. Mon téléphone qui est sous vibreur se met à vibrer dans mon sac, m'indiquant que j'avais un appel. Je l'ai pris et j'ai regardé l'identité de l'appelant. Il s'agissait de mon père. J'ai tourné l'écran vers elle pour lui montrer.
Moi: Quand on parle du loup.
<<Moi: (Décrochant) Allô ?>>
<<Papa : J'espère que tu es prête pour le rendez vous de tout à l'heure.>>
<<Moi: Bonsoir papa, comment vas-tu ?>>
<<Papa : Épargne moi les bêtises Linda. J'ai demandé si tu es prête pour le rendez-vous.>>
<<Moi: (Soupirant) Oui, je suis prête et>>
<<Papa : (Me coupant) Je l'espère bien car tu es sans ignorer qu'il s'agit d'un très gros client et si nous validons ce contrat et que nous réussissons à assurer sa couverture réseau, ce sera très avantageux pour nous.>>
<<Moi: Je le sais papa.>>
<<Papa : Tant mieux. Tu es déjà en chemin pour le restaurant ?>>
<<Moi: Non, pas encore.>>
<<Papa : (Élevant la voix) Tu n'es pas encore en chemin pour le restaurant pour quelle raison quand tu connais l'importance de l'affaire que tu as à gérer ? >>
<<Moi: Papa c'est dans deux heures et>>
<<Papa : (Me coupant) C'est dans deux heures et alors ? Tu devrais y être et bien prendre le temps de relire et revoir ta stratégie mais pendant ce temps, tu es je ne sais où en train de faire je ne sais quoi? C'est comme ça que tu diriges cette entreprise ? Linda c'est ainsi que je t'ai éduqué ? Tu ne sais pas que tu es une >>
<<Moi: (Finissant sa phrase) Une cheffe d'entreprise, je le sais très bien.>>
<<Papa : Si tu le sais, pourquoi n'agis-tu pas comme telle ? Avec un contrat de cette envergure, tu es en train de traîner dans les rues de Libreville ?>>
<<Moi: Je ne traîne pas dans les rues, je suis à l'hôpital.>>
<<Papa : Il y a quoi là-bas ?>>
<<Moi: Sasha est hospitalisée.>>
<<Papa: C'est qui Sasha ? >>
<<Moi: La fille de Jennifer.>>
<<Papa: Hum. Mais ce n'est pas une raison de négliger un contrat, à ce que je sache, tu n'es en rien médecin et>>
<<Moi: (L'interrompant) J'ai compris papa, je me mets en route. >>
<<Papa : Hum. En tout cas, il faut me saluer Jennifer, tu lui dis que sa fille se portera bien. Et appelle ta mère car elle se plaint que tu ne le fais pas assez.>>
<<Moi: D'accord.>>
<<Papa : Bien. J'attends ton rapport détaillé de cette entrevue.>>
<<Moi: D'accord.>>
Clic!.
Il a raccroché après ça. J'ai soupiré avant de ranger mon téléphone dans mon sac.
Jennifer : (Me regardant avec empathie) Tu dois partir c'est ça ?
Moi: (Soupirant) Oui.
Jennifer : Je vois.
Moi: (Lui faisant un câlin) Je te rappelle quand je me libère et papa te salue.
Jennifer : D'accord.
J'ai fait un bisou à la petite sur le front avant de prendre mon sac.
Moi: (À la porte, lui envoyant un baiser dans les airs) Je t'aime chérie.
Jennifer : Je t'aime aussi ma belle et je croise les doigts pour toi. Tout va bien se passer.
Je lui ai souri avant de sortir de sa chambre pour aller monter dans ma voiture et je suis partie de là pour chez moi où je me suis apprêtée avant de partir pour ce fameux rendez-vous…
PENDANT CE TEMPS ,TOUJOURS À LA CLINIQUE
Ma belle-mère : Benjamin, il n'y a toujours rien comme nouvelle depuis là ?
Moi: (Au bord de la crise cardiaque) Non maman, depuis là, ils ne sont pas sortis pour me dire quoi que ce soit.
Je regarde mes beaux-parents qui viennent d'arriver et vont prendre place à côté de Kelly, ma petite sœur qui est en train de s'occuper de Daphnée et Darnell, mes jumeaux de deux ans. Je crois que je vais finir par devenir fou, ça fait près de 4 heures qu'ils sont rentrés dans cette pièce avec ma femme enceinte et qui était sur le point d'accoucher. Lorsque nous sommes arrivés ici, elle était très mal en point et a rapidement été transportée par un brancardier pour être conduite dans cette salle, je suis arrivé juste après avec les enfants que j'avais dû entraîner avec nous car il n'y avait personne d'autre à la maison en ce moment. Quelques minutes après notre arrivée, ils m'ont dit qu'il y avait une complication et qu'il devait impérativement l'opérer sinon ils ne survivraient pas tous les deux. Pendant que j'attendais, j'ai appelé ma petite sœur pour qu'elle vienne m'aider avec les enfants et j'ai également appelé mes beaux-parents ainsi que mon grand frère Damien qui est en chemin.
Depuis que nous sommes là, je ne cesse de faire des va-et-vient car je suis inquiet. Mon cœur est en train de battre très fortement dans ma poitrine. Je ne comprends pas pourquoi ils mettent autant de temps, je vais finir par devenir fou.
Mon beau père : Mon fils, assieds toi, tu risques de tous nous donner le tournis avec tous ces tours que tu fais.
Je suis allé m'asseoir malgré moi. Pendant que je le faisais, j'ai vu mon grand frère et mon meilleur ami Fresnel faire leur rentrée avec leurs femmes. ils sont venus nous retrouver et après nous avoir salué, ils nous ont demandé si on avait des nouvelles.
Kelly : Non, nous attendons toujours.
Fresnel : Je vois.
Ils se sont assis à côté de moi et se sont mis à m'encourager, me disant de ne pas trop m'inquiéter car tout se passerait bien. Comment voulaient-ils que je le fasse quand l'amour de ma vie enceinte, se retrouvaient sur une table d'opération et que depuis je n'avais aucune information ? Comment pouvait-on ne pas s'inquiéter ? Si quelqu'un a cette information qu'il me la donne car actuellement, je suis tellement sous pression que je sens que je vais bientôt exploser. J'étais en train de taper du pied au sol quand une grande angoisse est venue m'étreindre le cœur et le frisson m'a envahie.
Moi: (Dans ma tête) Qu'est- ce qui m'arrive ? Pourquoi j'ai tout d'un coup peur comme ça ? Pardon, j'espère qu'il ne se passe rien de grave là-bas, pardon.
Et là j'ai eu envie de prier. Je ne suis ni chrétien, ni musulman, ni bouddhiste, ni animiste, ni quoique ce soit. Je crois bien qu'il existe une entité supérieure quelque part que d'aucun appel Dieu ou toutes les autres appellations que les gens lui donnent mais bon je ne m'y attarde pas trop . C'est ma femme qui est devenue chrétienne, il y a un peu plus de trois ans et c'était elle qui me forçait à aller à l'église, lire la Bible et prier même si je n'ai jamais donné suite à toutes ses recommandations. Pourtant aujourd'hui, je ressens le besoin de le faire, de prier le Dieu de la Bible dont Joliane me fatiguait tant pour lui recommander ma famille qui est dans cette salle d'opération. Alors je le fais dans mon cœur.
Moi: (Dans mon cœur) Seigneur, je ne sais pas comment t'appeler, alors je t'appellerai "Dieu". Si tu es vraiment réel et que tu écoutes les prières des hommes, tu me connais, je suis quelqu'un de très cartésien et je ne m'attarde pas sur ce genre de choses c'est pourquoi je ne t'ai jamais rien demandé. Pourtant aujourd'hui, je le fais. Je te prie pour Joliane et mon fils, si tu es vraiment Dieu, agit en leur faveur et sort leur de là. Ça a déjà duré, que cette opération prenne fin maintenant et que le médecin vienne me dire quelque chose. Je n'en peux plus de ne rien savoir . Que cela s'arrête maintenant Dieu.
À peine je terminais cette prière que nous voyons le médecin qui me donnait des informations sur ma famille sortir d'une salle. Il me repère et s'approche de nous. Je me lève et je vais à sa rencontre, les autres me suivent.
Moi: (Me précipitant sur lui) Alors docteur ? Comment va mon enfant ?
Docteur : Votre fils va très bien, grâce à votre femme qui s'est beaucoup battue pour lui afin qu'il ait la vie sauve.
Moi: Et ma femme ?
Docteur : (Baissant les yeux en ôtant son chapeau de tête) Je suis désolé.
Moi: (M'affolant) Pourquoi vous êtes désolé ? Que se passe-t-il avec ma femme ?
Docteur : Malheureusement votre femme n'a pas survécu. On ne pouvait pas les sauver tous les deux, c'était soit elle, soit votre fils et elle nous a donné des instructions fermes dans le cas où il y aurait des complications pendant l'opération. Elle nous a dit de privilégier l'enfant et.
Je lui ai donné un violent coup sur le visage. De quel droit ? Comment peuvent-ils faire une chose pareille sans m'en informer ? Que suis-je censé faire d'un enfant sans ma femme ? Si cet enfant mourrait ce n'était pas bien grave, nous en avons déjà deux, mais ma femme, qui la remplacera ? Qui? Damien et Fresnel m'ont attrapé.
Moi: (Pleurant de colère) Lâchez moi, Lâchez moi. De quel droit décident-ils sur ma femme sans mon accord ? Comment ont-ils pu oser?
Fresnel : Ben calme toi ?
Moi: (Me débattant) Rendez moi ma femme, je veux ma femme. (Hurlant) Joliane sort de cette salle. S'il te plaît mon amour, ne me fait pas ça. Tu sais que je ne peux pas vivre sans toi . (Tombant sur mes genoux) Bébé ne me fait pas ça, on avait dit qu'on vieillirait ensemble , qu'on irait tous les deux aux Maldives pour profiter de tout ce que nous avions gagné. Mon cœur stp, je ne peux pas vivre sans toi et tu le sais. Tu sais très bien comme je manque d'organisation, de comment je ne retrouve jamais rien si tu n'es pas là, bébé je ne saurais vivre sans toi. Pardon mon amour, je t'en supplie, je t'en supplie.
Les enfants qui étaient endormis se sont réveillés et se sont mis à pleurer, tous ceux qui étaient avec moi se sont également mis à le faire. Je suis resté pendant longtemps en train de supplier l'amour de ma vie afin qu'elle se réveille. La douleur était très vive dans mon cœur, je me suis alors allongé à même le sol et j'ai fermé les yeux en pensant dans mon cœur que ce que les gens racontaient étaient des conneries, Dieu n'existait tout simplement pas, j'en étais profondément convaincu….