Prologue / Mjane wa milele

Write by Shayanna225

Prologue / Mjane wa milele 


Pajé village sur l’île Zanzibar 



Toute chose part d'un commencement. Toute chose débute un jour et se termine un autre jour. Toute chose est vouée à s'éteindre un jour tout comme toute chose nait. La croissance de l'humanité et les civilisations marquant le temps à travers des généalogies et d’impétueuses traditions révèlent bien des tares. Mais dans mon cas, je n'aurai jamais pensé qu'une erreur d'une nuit m'aurait été fatale. C'est le cœur lourd et sombre que la terre de mes ancêtres me voit sillonner la plage. Émotionnellement parlant, je suis apeurée voir attristée. Je n'explose pas en larme car dans mon état, j'ai besoin de force. Nayilou retourne d'où il vient sans aucun égard pour moi. Je ne me pose pas la question de savoir qui est en tort entre nous deux. 


Flash-back 


Bibi (grand-mère en swahili) : Tu dors un peu trop ces derniers jours Tanyat. Les saboussa qui les vendra à ta place ? Je suis toute vieille, je n'ai plus toutes mes jambes. 


Je me relève de façon nonchalante. J'aurai voulu dormir encore un peu mais le devoir m'appelle. 


Bibi: Talo ! 


Tanyat: Bibi ! 


Bibi : Ne serais-tu pas enceinte ? 


Vu que je lui fais dos, mon regard se crispe. Je m'assois avec le peu de dignité qui me reste et lui ouvre mon cœur. 


Tanyat: C'est le cas bibi ! 


Je l'entends soupirer puis frotter son bras droit à l'aide de sa paume. 


Bibi : Talo je pensais t'avoir donné une bonne éducation ? Mon fils est mort. Ta mère également. Regarde notre cadre vie ? Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu oublies tes valeurs ? 


Je baisse la tête. Ma grand-mère sermonne rarement. Et là, elle n'est pas en train de me sermonner. Elle a juste mal que je sois enceinte sans être mariée. Ce qui est évident c'est qu'elle se sentira moins seule. 


Bibi : Et le père qu'est-ce qu'il en dit ? Qui c'est ? 


Tanyat : Il se trouve en Tanzanie. Je lui ai adressé une lettre. S'il reçoit la lettre, il me rendra visite. 


Bibi : Talo ne serait-ce pas ce jeune homme venu en vacance le mois de printemps ? 


Nayilou et moi étions pourtant discrets. Comment elle a su ? Je fixe droit le mur à cet instant. 


Tanyat: Bibi je préfère parler avec lui en premier et ensuite je te dirai ce qu'il en est. 


Bibi : Talo j'ai un très mauvais pressentiment. Mais sache que l'enfant est une bénédiction. Il est le bienvenu chez nous. 


J'ai le cœur qui bat à reculons à ce moment. Est-ce que Nayilou me quittera ? 


Bibi : Je vais sortir vendre les saboussa au coin de rue. Repose-toi ! 


Tanyat: Bibi je suis désolé ! 


Bibi : Ça ira ! 


C'est tout ce qu'elle me dit en quittant la pièce. Je fais de mon mieux pour m'endormir mais n'arrivant pas, je quitte mon lit. Devant le miroir, je remarque que j'ai pâli. J'arrange donc ma tronche. Vêtu de mon boubou de couchage, j'entends toquer à la porte de notre maison. Je lave ma bouche et mon visage puis essuie mon visage avant d'ouvrir. Mon regard bascule sur les jambes de cette personne avant de me pencher sur son visage. Je ne m'empêche pas de lui sauter dessus. Il me tient étrangement puis m'écarte de lui. 


Tanyat : Nayilou tu n'es pas heureux de me voir ? 


Nayi: Talo c'est une blague j'espère ce que j'ai lu dans ta lettre. 


Tanyat : (me reprenant) Non ce n'est pas une blague (cherchant le test de grossesse) Je suis bien enceinte et de 3 mois en plus (trouvant le test) Je suis tellement contente de te revoir Nayi (lui remettant le test) On va être parent tu t'en rends compte. 


J'ai le cœur qui bat à rompre. Cette nouvelle ne semble pas le réjouir. Sa mine est stricte. Il respire à s'essouffler, se saisit du test qu'il fixe incessamment puis m'envoie ces mots troublant de sens. 


Nayi : Talo je vais me marier. Combien je te dois pour enlever cette grossesse ? 


Tanyat: Nayi c'est ton sang. C'est notre enfant (comprenant) Tu vas te marier ? 


Nayi : Demain je me marie. Si je suis venu c'est pour régler ce problème une bonne fois pour toute. 


Tanyat : Nayilou ! 


Nayi : Arrête de me regarder avec ce visage. Talo c'était des vacances. J'étais ici pour m'amuser, profiter de mes vacances. 


Tanyat : Et Talo était le loisir (larme coulant) 


Nayi : Je m'excuse vraiment si tu as cru que j'étais sincère. Mais dès le départ j'ai pensé que tu avais compris.


Tanyat: Une fille vierge qui s'amuse Nayi. Tu trouves cela censé ? 


Nayi : pitié ! Ne brise pas mon mariage. Débarrasse-toi de cette grossesse. Je vais te donner de l'argent, je vais te donner beaucoup d'argent. 


Tanyat : Nayi je ne peux pas avorter. Je veux ce bébé. 


Nayi : Talo je ne serai pas un père pour cet enfant. Je suis désolé. 


Tanyat : Et nous deux ? Ça se termine ainsi ? 


Nayi : Désolé ! Je ne t'ai jamais aimé. 


Mon cœur se meurt. Je ressens le vertige. Je m'agrippe à une chaise pour ne pas tomber. 


Tanyat: Oh Nayi tu vas souffrir. Tu vas souffrir je te jure. Oh Nayi tu peux partir mais crois-moi tu n'auras pas un jour de bonheur. De cette façon que mon cœur saigne en ce moment c'est de cette même façon que ton cœur saignera toute ta vie. Je ne serai pas là pour te voir mourir mais au jour de l'approche du sépulcre, tu me demanderas pardon Nayi. 


Nayi : Ne dit pas ces choses Talo. Ne dis pas ces choses s'il te plaît. Je ne pensais pas que ça t'affecterai à ce point. Je suis désolé. 


Tanyat : Tu disais que tu m'aimais Nayilou. 


Nayi : C'est ce que disent tous les hommes quand ils désirent une femme. 


Tanyat : Mais moi je t'ai cru. Ou crois-tu que tu as été le premier prétendant dans ma vie ? Il y en a eu tellement. Tu ne t'es pas dit que si je me suis donnée à toi c'est parce que j'éprouvais des sentiments purs à ton égard ? Tu m'as dit que tu reviendrais pour moi mais tu es allé te fiancer. 


Nayi : Talo je te demande pardon. 


Tanyat: Le pardon n'effacera pas ce que tu viens de faire. 


Il fléchit genoux face à moi. Je lui ferme la porte dessus. Il se relève et frappe de nouveau à la porte. Je lui ouvre. Il me parle avec ferveur et violence. 


Nayi : Talo j'essaie d'être vraiment bon tu sais mais sache que, je n'ai aucune responsabilité te concernant. Je ne t'ai pas forcé à coucher avec moi et je ne t'ai pas faite des promesses. 


Tanyat : Tu m'as faite des promesses Nayi. Tu m'as juré que tu ferais de moi ta femme. Tu m'as dit que ça ne gâchait rien que nous sautions les étapes. Tu m'as dit que j'étais tout pour toi et que tu ne pouvais rien sans moi et mieux tu m'as dit m'aimer, tu me l’as juré sur cette terre, ce sable sur lequel tu es en train de marcher. Tu m'as juré ton amour en regardant le ciel et parlant à la mer. Tu m'as juré que tu étais sincère et tu n'as pas arrêté de me jurer que tu m'aimais tout au long de cette nuit si mémorable qui est tout bêtement devenu une erreur pour toi. Parce que tu as trouvé mieux ? Tu as trouvé ta perle ? Tu as trouvé celle qui est mieux à être ton épouse après avoir fait des promesses à une autre femme. Oh non j'oubliais, Talo était le loisir. (Le fixant) Tu n'as même pas honte de mentir sur la propre terre sur laquelle tu as juré. 


Nayi : C'était des paroles en l'air. Débarrasse-toi de cette grossesse. 


Il sort du shilling de sa poche qu'il jette à mes pieds. 


Nayi : je crois que ça suffira. Lorsque tu l'auras fait, ne m'adresse plus de lettre. Tanyat reste loin de moi. 


Fin du flashback 


C'est ainsi qu'il m'a tourné le dos. Ses shillings sont restés sur le pas de ma porte. Pour avoir mon bébé, je pourrai vendre du saboussa toute l'année. J'aurai la force pour. Mais la blessure qu'il m'a laissée, j'ai bien peur qu'elle m'emporte… 


6 mois plus tard 


Dodoma City 


Nayilou SEPETU 


Je parcours avec lenteur la lettre que m'adresse Tanyat. Elle n'a pas arrêté une seule fois. Chaque mois, je recevais ses lettres par la poste. 


" Cher Nayilou! J'attaque mon dernier mois de grossesse. Mon cœur espère encore que tu te rétractes et que tu nous reviennes. C'est une fille et je suis sûre qu'elle aura tes yeux. Tu me manques. Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à toi. Viens me voir s'il te plaît. Je crains de mourir de chagrin à force de ressentir ton manque. Tu ne seras pas un père pour ma fille mais viens juste me voir je t'en prie. J'ai juste envie de te voir avant qu'elle ne vienne au monde. Pitié, fais le malaïka. 


Signé Tanyat 


Je froisse sa lettre et la jette dans la poubelle. Je quitte la chambre et me dirige au salon. Dawiya est assise en train de se caresser le ventre. Je m'assois à ses côtés et lui baise la chevelure. 


Dawiya: Plus que 4 Mois et il sera parmi nous Malaïka. 


Je me crispe. Dans la bouche de Talo ça sonnait comme une symphonie. Je suis vraiment désolé pour elle. Je ne pensais pas la rendre amoureuse à ce point. 


Dawiya: À quoi penses-tu ? 


Nayi : Au fait que tu me rendras père pour la première fois. 


Dawiya: Je t'aime Nayilou ! 


Nayilou : Je t'aime aussi. 


Je l'enlace contre moi. Le temps qu'elle s'endorme, je rejoins mon bureau pour répondre à la lettre de Tanyat. Ma femme ne s'est jamais doutée de cet écart et non je ne compte pas lui dire que pendant mes vacances alors que nous étions fiancés, j'ai fricoté avec une femme qui est tombé enceinte de moi en premier. Je suis loyale. J'ai connu Dawiya avant Tanyat. Dawiya reste mon choix. Tanyat n'est dans mon cœur que la passion des folles nuits de mes vacances. C'est pourquoi je lui écris ceci…


Tanyat SELEMANI 


"Tanyat ! 

J'ai tenté de te faire comprendre mais apparemment tu te bornes à te détruire toute seule. Je vais donc me répéter du moins la répétition reste pédagogique. Tanyat je ne t'aime pas. Je ne t'ai jamais aimé. Je suis mariée et je suis un homme heureux. Ma femme attend notre enfant. Je te l'avais déjà dit, je ne serai pas un père pour ta fille et pour toi je ne serais pas un amant. J'essaie d'être le plus loyale et sincère possible mais de grâce arrête de m'envoyer des lettres. Je ne reviendrai pas vers toi. C'est terminé, passe à autre chose. 

Nayilou 


L'adage dit que les personnes aimant souffrir sont leurs propres bourreaux. Sachant que je ne peux pas aimer souffrir, la véritable réponse en ce jour c'est que je n'arrive pas à ne plus l'aimer. Je suis meurtrie au fond de moi. Le chagrin est en train de me bouffer la vie. Adossée sur ce cocotier, je me lève impérativement en sentant le vent un peu trop fort. Je pense que ma naïveté est ce qui est en train de me ronger. 


Bibi : Talo d'où viens-tu à cette heure de la nuit. 


Tanyat : Je ne passerai pas la nuit bibi. 


Bibi: Talo pourquoi dis-tu ces choses ? 


Tanyat : Nayi vient de me tuer. 


Je me mets à sangloter. 


Tanyat : Quand je pense que c'est une fille. J'ai pitié pour elle Bibi. Les hommes lui feront certainement pires que j'ai déjà vécu. 


Bibi: Talo Nayi était une erreur. 


Tanyat : Pas pour moi ! 


Bibi : Entre à l'intérieur ! 


Tanyat : Non! Je vais faire un tour. 


Bibi: Talo! 


Je lui donne dos et marche lentement vers la mer. Je prends une poignée de sable et le verse sur mon ventre. 


Tanyat : Le cœur de cet enfant doit être dur comme la pierre. 


Je m'approche des vagues et recueille un peu d'eau dans ma paume. 


Tanyat : Sa saveur dans la vie des hommes doit être comme le sel. Impossible de s'en passer. 


Je fixe le ciel 


Tanyat : Les étoiles réunis doivent la jalouser. 


Je prends du sable mouillé et le jette brutalement contre une pierre. 


Tanyat : Ses ennemis doivent tous se cogner la tête. 


Je pose une main sur mon cœur. 


Tanyat : Son cœur doit être fermé aux hommes. Ils l'aimeront, ils l'aduleront, ils traineront à ses pieds mais aucun d'entre eux ne pourra la posséder. Aucun d'entre eux ne pourra la blesser, aucun d'entre eux ne lui fera vivre un chagrin. Aucun d'entre eux ne verra ses larmes couler. (Fixant la mer) Ma fille sera le tourment des hommes. Zuleyha sera le poison des hommes. Ils se lamenteront à son passage dans leurs vies. Il y aura des larmes et des grincements de dents. Tous ceux qui tenteront de la blessée seront frappé par une tragédie. Je te demande ce vœu en échange de ma vie mère terre. Tu as été témoin de mes souffrances, rends moi justice. (Hurlant) Mère terre venge moi… 


Un éclair déchire le ciel. Je me laisse échoir sur le sable. Les yeux larmoyant, je n'attends plus que ce moment précieux de ma vie. Les contractions débutent. Les yeux fermés j'aspire à une nouvelle vie. Zula sera ma deuxième vie. Le chagrin fait un avec moi. Mais mon pacte reste l'essence même de la vie de Zuleyha.

Les hommes de mon village me ramènent à la case de ma grand-mère. Elle qui dormait se réveille sous l'insistance de mes cris. Elles alertent la sage-femme du village. Les contractions sont pénibles. Je ne force même pas. Nayi m'a tué. Son chagrin m'a tué. Pour l'avoir aimé si fort, il s'est vraiment mal comporté envers moi. Je ne suis pas jalouse qu'il aime sa femme. Je ne suis pas jalouse qu'ils aient un enfant. Mais son assistance, seulement son assistance m'aurait aidé à tenir le coup. 


Sage-femme : Elle est très faible ! 


Bibi: Talo reprends toi s'il te plaît. Ne me laisse pas seule avec ta fille. Je n'ai plus que toi. 


Tanyat : Je peux pousser ! 


Sage-femme : Alors on va commencer. Le bébé est déjà prêt. 


Bibi : Talo ne me laisse pas. 


Les larmes ruissellent sur son visage en même temps qu'une rivière de larme inonde mon visage. 


Sage-femme : Prêtez-lui main forte. 


Bibi se tient à mes côtés et m'éponge. Je souffle, pousse, souffle, pousse. Je n'ai pas mal des contractions ni de l'enfantement. Mon cœur est brisé. J’ai mal dans mon cœur. 


Sage-femme : Poussez ! 


Tanyat : (fermant les paupières) Nayilou ! 


Bibi: Tanyat pense à ton bébé. S'il te plaît. Je suis vieille. 


Tanyat: Nayilou ! 


Sage-femme : Arrête de pousser ! 


Elle tient la tête du bébé et manœuvre pour la sortie. Le cri de ma fille résonne un tout petit peu. Bibi la prends aussitôt pour la nettoyer. Je regarde de loin ma fille alors que des larmes de reconnaissance s'échappent. 


Tanyat : Elle sera belle comme la lune et brillante comme le soleil. Elle s'appellera Zuleyha. Elle sera le cauchemar des hommes, la tension des femmes et le bonheur de sa progéniture. Elle sera une femme heureuse et aucun homme ne la possédera indéfiniment. 


Bibi: Talo ! 


Tanyat : Prends soin d'elle bibi. Ne la confie surtout pas à son père. 


Elle me ramène ma fille. 


Bibi: Prends la Talo ! Regarde ta fille. Elle est belle. Peut-être qu'elle te donnera envie de rester. 


Elle me remet l'enfant. Je pose un doux baiser sur son visage et la ramenant vers ma bouche, je lui parle à l'oreille en murmurant. 


Tanyat : Tu t'appelles Zuleyha. Je serai comme ton ombre toute ta vie. Les hommes de ta vie seront tes outils. 


Tu t'appelles Zuleyha, tu ne tomberas jamais amoureuse. Le chagrin n'est pas pour toi ma fille. 


Tu t'appelles Zuleyha. Tu es ma vengeance. Tu es ma force. Je te transmets tout ce que j'ai enfoui en moi mon enfant. Grandit en âge, en beauté et excelle dans tout ce que tu feras. Si on te chasse par une porte, sort par l'autre et ne te retourne pas. Ses personnes cogneront la pierre. 


Tu t'appelles Zuleyha, tu n'es la femme de personne… Vas ! Je te bénis et je veille sur toi. Je te bénie mon enfant. Aucune porte ne te sera fermée.


Tu t'appelles Zuleyha, tu es précieuse, tu es rare. Ainsi ton cœur sera difficile à gagner ou jamais… Mais même si Cupidon le touche un jour, le chagrin ne t'emportera pas. Le chagrin emportera celui qui voudra te le faire ressentir. 


Bibi: Ne la condamne pas Talo ! 


Tanyat : (souriant) Je la bénis. Zuleyha ma précieuse je te bénie d'être une veuve éternelle. (Soufflant dans son oreille) Mjane wa milele! 


Elle s'étire puis s'accroche à mon sein. Bibi y vois de l'espoir. Quant à moi, je sais que je ne passerai pas cette nuit… 


Avant que le soleil ne se lève 


Tanyat : Bibi ! 


Elle me rejoint. 


Tanyat: Je dois rejoindre papa et maman. 


Ses yeux s'emplissent de larme. 


Tanyat : Tu n'es pas responsable bibi. Tu as veillé sur moi du mieux que tu as pu. Veille sur Zula. Bibi si un jour Nayilou demande à la reprendre, promets-moi que tu ne la lui laisseras pas. Bibi jure moi que Zula ne vivra pas avec son père. Je supporterai mal qu'elle soit maltraitée. 


Bibi: Je suis si vieille Tanyat ! 


Tanyat: Je te donne encore 10 ans bibi. À l'âge de la raison, je prendrai le relais. 


Bibi: Talo ne me quitte pas. 


Tanyat : Zula sera ton rayon de soleil. Prends soin d'elle. 


Bibi : Je te promets Talo.


Je soupire alors qu'elle me tient la main. Je commence à manquer d'air. 


Tanyat : Ne le laisse surtout pas reprendre Zula. Ne le laisse surtout pas bibi. (Suffoquant) Surtout pas. 


Je rends mon dernier souffle sous le regard attendrissant et empli de larme de ma grand-mère. Mes yeux noircissent peu à peu. Toute chose débute par une chose et toute chose se termine par une autre. Toute chose débute un jour et se termine un autre jour… 


 Tanyat SELEMANI 1985-2002 


Mwanamke wa Saba awa...