Quand les choses se compliquent!
Write by Saria
***Abomey- Calavi***
***Arconville***
***Chez les TONI***
***Guy***
Je vis un véritable cauchemar, cette maudite journée
apparemment n’est pas prête de finir ! Pour la énième fois j’introduis ma
clé dans la serrure du portail, vu qu’Agossou n’est pas à son poste. Hum ! Il faut
que je me rende à l’évidence les serrures ont été changé ! Je sonne en
vain, personne ne viens ouvrir. Je n’ose pas taper la porte de peur d’ameuter
les voisins, ce qui qui reviendrait à expliquer pourquoi je me retrouve coincé
sur le pas de la porte de MA maison.
Je compose le numéro de Kafui, l’appel est systématiquement
rejeté. J’appelle la dada, rien.
Je rentre dans ma voiture, il faut que je trouve un endroit pour la nuit demain est un autre jour !
***Quelques jours plus tard***
Je devenais fou ! Ça fait une semaine, une semaine que je vis à l’hôtel !!! Kafu a fait changer toutes les serrures des entrées. Elle a loué les services d’une compagnie de gardiennage « Suntrev », tous les deux jours c’est un mec différent. Apparemment les consignes sont fermes, puisqu’il ne me laisse pas entrer. Je crois qu’elle a également pris un chauffeur pour les filles, je suppose qu’elle a dû leur raconter que j’étais en mission. Du coup, j’évite de me montrer aux petites pour ne pas les perturber.
C’est un cauchemar sans fin. Elle ne décroche pas mes appels, j’ai fait le pied de grue à son bureau. Lorsque j’ai pu enfin la voir après une longue attente, elle m’a regardé parler sans dire un mot. De guerre lasse, je suis reparti. Je sais, j’ai été trop loin…J’en suis conscient ce n’est pas la peine de rajouter une couche. Le plus dur pour moi…C’est d’imaginer peut-être que…enfin… que Jean-Yves mette sa menace à exécution. Je déglutis difficilement et me lève pour marcher un peu…Kafu qui gémit sous Jean-Yves ! Non ! Non et non !
Je n'ai
jamais eu aussi peur de ma vie de perdre ma femme. S'il y a bien quelque
chose qui caractérise mon frère c'est sa capacité à tenir ses promesses.
Oui, il y a quelques années j'ai compris qu'il avait des sentiments
pour celle qui allait devenir mon épouse. J'ai été rapide et la lui ai
soufflé sous son nez. Après la discussion que nous avions eu jamais je
n'ai craint qu'il "tape dans mon dos". Mais là il a été plutôt clair. Je
ne sais pas si je le supporterai!
Je prends mes clés et je sors, il faut que je prenne de l’air et que j’aille travailler. Cette chambre d’hôtel ne me réussissait pas vraiment. Je roule, l’esprit un peu perdu…Mes filles me manquent terriblement ! Nolwenn avec ses raisonnements de grand-mère, Nina la câline, Trisha la sage, Talya l’espiègle. Elles ont beau être jumelle chacune avait développé sa personnalité à part entière.
J’arrive au bureau, je n’avais aucune envie de bosser mais mon travail avait pris un gros coup ces derniers jours. Il faut que je me ressaisisse ! Je passe rapidement devant Emma ma collaboratrice que je salue de la main avant de poursuivre ma route.
Je travaillais depuis une heure environ, quand j’entends frapper à ma porte, je suppose que c’est Emma. C’est le silence qui suit qui me fait lever la tête ! Merde !
Moi (agressif) : Que fais-tu ici ?
Nicole : Je suis venue te voir, tu n’as plus donné de nouvelles depuis la fois dernière, tu ne réponds ni à mes appels, ni à mes messages.
Moi : C’est peut-être parce que j’ai besoin de quiétude ! Peut-être que j’essaye de réparer les choses qui comptent pour moi !
Elle s’avance vers moi…Bon je vais le dire même si vous allez m’écorcher…Elle est diablement sexy…Mais ne vous inquiétez pas, je suis trop malheureux actuellement pour déconner. Aussi je me lève, dans l’intention de l’éconduire poliment. Ce n’était peut-être pas une bonne idée, puisqu’elle en profite pour se coller à moi. J’essayais de l’écarter quand la porte s’ouvre sur… Kafu…Mon cerveau bug. Elle évalue la situation du regard, laisse tomber une enveloppe et sort.
Et merdeeeeee ! Je repousse Nicole et cours après ma femme. Je la rattrape juste au moment où elle déverrouille sa voiture. Me mettant derrière, je pose ma main sur la portière pour l’empêcher de l’ouvrir.
Moi (suppliant) : Kafu s’il te plaît…ce n’est pas ce que tu crois !
Kafui (froide) : ça n’a plus aucune importance de toute façon !
Moi : Je t’en prie ne parle pas comme ça mon bébé…Jusqu’ici on s’est toujours compris…toujours toi et moi !
Kafui (voix glacée) : Oui…parce que j’ai toujours donné…sans compter…J’ai toujours voulu arranger les choses même quand tu avais tort !!!
Moi : …
Elle repousse ma main, ouvre la voiture et se glisse derrière le volant. Elle avait des lunettes de soleil, je ne pouvais pas voir l’expression de ses yeux. Ma Kafu est devenue inaccessible pour moi.
Je remonte lentement les marches, comme si j’avais tous les malheurs du monde sur mes épaules. Nicole m’attendait dans le hall, je trace mon chemin sans un regard pour elle. Je m’enferme dans mon bureau et glisse contre la porte. C’est alors que mon regard tombe sur l’enveloppe laissé tomber par mon épouse. Je la ramasse et l’ouvre, alors je me sens tomber en arrière alors que j’étais assis parterre et adossé à un support : Kafu a introduit une demande de divorce.
***Kafui***
Comment je me sens? Je ne sais pas! Je n'arrive pas à dormir...Je me couche je n'y arrive pas! Je n'arrive pas à pleurer. Je n'arrive pas à parler de ce qui m'arrive. Je fais juste ce qu'il faut pour me protéger et protéger mes filles. Oui j'ai fait changé les serrures, j'ai besoin qu'il reste loin. J'ai également introduit une demande de divorce, je ne voulais pas que ce soit un étranger qui l'en informe mais je suis tombée...sur cette femme et lui.
J'ai déjà le cœur en miettes que pourrait-il m'arriver d'autre? Jamais, je ne me suis senti aussi seule de ma vie! Je ne peux pas en parler à mes parents...Pas encore! Eux ils ont toujours été un couple modèle, ils auront un peu de mal avec tout ce qui se passe en ce moment. Mieux je gère mes choses, quand je serai prête je vais leur en parler.
Mon téléphone sonne je regarde l'écran : Jean-Yves. Hum lui-même là je l'évite, depuis la carte qu'il m'a sorti la fois passée! Je n'ai rien compris!
Moi : Allô?
JY : Coucou! Ca va toi?
Moi : Moyen
JY: Je m'en doute
Un ange passe...Je le sens timide tout d'un coup, comme s'il attendait que je dis quelque chose...Depuis quand les choses sont aussi guindées entre Jean-Yves et moi?!
Moi : Tu voulais me dire quelque chose?
JY: Oui...Je voudrais te voir...Où tu veux
Moi : Ok...On se voit chez toi à l'heure du déjeuner ?
JY: Ok ça me va!
J'ai repris le travail et c'est sur ça que j'essaye de me concentrer. Le temps passe assez vite à moins que ce soit l'appréhension, il est l'heure de me mettre en route pour mon rendez-vous.
***Cotonou***
***Cadjèhoun***
***Jean-Yves***
Je suis nerveux...Très! Je ne voulais pas laisser les chosent pourrir entre nous : j'ai remarqué qu'elle m'évitait. On va parler et c'est un bon début pour moi. Je ne compte pas lui sauter dessus non plus, encore moins la demander en mariage. Je veux juste aplanir les choses. Donc merci de ne pas me prêter intentions.
Dès qu'elle arrive, on se fait la bise au lieu de l'habituel hug. Elle est vraiment magnifique dans sa robe maxi bleu. On ne dirait même pas que sa vie est sens dessus dessous en ce moment. Je sens son regard passer sur moi en priant qu'elle ne remarque pas la marque que j'ai au coin de l’œil...vestige de mon œil au beurre noir! Peine perdue...
Kafui : Qu'est-ce que tu as là?
Moi : Un petit accident...Mais t'inquiète j'ai vu l'ophtalmo c'est rien de grave...
Elle entre et promène son regard autour d'elle...Ce n'était peut-être pas une bonne idée d'avoir accepté qu'elle vienne chez moi. Elle est très observatrice.
Kafui : Étrange, j'ai l'impression qu'il y a des choses qui ont changé ici, ton vase chinois qui était posé sur la table basse là n'y est plus...Ah et le masque...
Moi (la coupant) : Hmmm FBI, tu aimes trop ça vient t’asseoir on va manger...Je te préviens, je me suis fais livrer hein, je n'ai pas eu le temps de cuisiner quoique ce soit!
Que
voulez-vous? Que je lui dise euh en fait on a failli se tuer ici mon
frère et moi...pour toi? Non! Je crois qu'elle ne supporterait pas une
nouvelle comme ça! C'est vrai qu'il y a eu pas mal de casse chez moi...Ma femme de ménage a manquer s'évanouir quand elle venue, elle pensait que j'avais été cambriolé.
On mange, en devisant tranquillement. Je la sentais se détendre au fur et à mesure. Quand on finit, elle plante son regard dans le mien.
Kafui : Tu voulais me voir?
Moi (sans détour) : Oui...A propos du baiser de la dernière fois...
Elle hoche la tête, souffle avant de dire :
Kafui : Je suppose que c'était sur le coup d'une impulsion...ça peut arriver même à quelqu'un d'aussi posé que toi.
Moi : C'est que tu crois ou c'est ce qui t'arrange de penser?
Vous
savez pourquoi ça a toujours tenu entre nous? On s'est toujours parler
sans façon, sans chichi. Je sais que c'est ce qu'elle attend de moi.
Kafui : ...
Moi : Kafu...Je suis fou de toi!
Elle pose un regard surpris sur moi, puis je lis de l'incompréhension...Alors je mets à lui parler de tout...Tout dès le début....Tout dès le jour où elle est entré dans ma vie en se perdant dans les couloirs de l'UCO-Angers! Lorsque je fini, elle ne bouge pas, elle ne dit rien...pendant de longues minutes, elle fixe ses mains...Puis j'entends :
Kafui : Pourquoi tu ne m'as jamais rien dit?
Moi : Tu avais choisi Guy.
Kafui : Oui mais avant Guy! Moi...J'avais le béguin pour toi...Mais tu me traitais comme...Comme une amie alors j'ai laissé tomber.
Moi :...
Kafui : Aujourd'hui...Ma vie est compliquée...J'ai du mal à me projeter...Même sur demain...Je n'ai pas besoin de ça en ce moment! Je t'ai menti en disant d'oublier notre amitié car j'ai besoin de toi, mon alter ego! Pour le moment, j'ai besoin que tu sois mon appui!
Je
suis heureux...Elle n'a pas poussé des cris d'horreur, elle ne m'a pas
rejeté. Elle ne m'a pas donné d'espoir non plus. Mais ça me suffit
largement!
Moi (la prenant contre moi) : T'inquiète, je serai là! Je suis là et je ne compte pas bouger!
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