Quand les choses se gâtent ! (2)

Write by Saria


 

***Chez les Sidibé***

***Kader***

Moi : J'ai vu Carmen… Elle m'a appelé tard dans la nuit le jour de ton départ pour Bamako… Elle voulait que nous parlions. Je me suis dit que je lui devais des explications. Je suis resté avec elle, nous avons juste parlé… Il ne s'est rien passé, crois-moi.

 Selma (révoltée) : Pourquoi tu me dis ça ?! Ce sont tes oignons pas les miens. Qui suis-je pour que tu éprouves le besoin de m'expliquer les choses ! C’est ta vie !

Moi : Chérie, s'il te plaît !

Elle éclate de rire. Regarde à gauche, puis à droite et se met sur la plante des pieds.

Selma : Moi chérie ?! Pardon quelqu’un pourrait t’entendre ! Et ça se saurait qu'on est ensemble toi et moi ! Ou plutôt ça se saurait que tu couches avec moi toutes les nuits !

Avant que je ne réagisse, elle entre dans sa chambre et la ferme à clé. J'ai beau négocier, elle ne me répond même pas.

 

***Chérifa***

Je rentre de mon stage, fatiguée. Je ne vous avais pas dit ? J'ai commencé un stage qui me pompe. Je rentre à la cuisine me laver les mains quand Loubna m'attrape. Ça sent l'affairage mal !

Loubna : Eh ! Ce matin ici, ça a chauffé dèh !

Moi : Hein !

Yacine entrant dans la cuisine, nous voit et secoue la tête.

Yacine : A ce rythme, un jour, vous allez mettre le feu au Faso… regardez-les ! Des affairées comme ça !

Moi : Mouf !

Il sort en rigolant et nous continuons… Hum ce que Loubna me raconte me plait trop !!! Ah enfin tata Selma se réveille !!! J’espère qu’elle va lui faire ça dur !

       

***Quelques jours plus tard***

L’ambiance n'est toujours pas top à la maison : papa multiplie les attentions, fleurs, bisous sur les lèvres. Comment on le dit déjà au Bénin, Mahou[1] ! Mon daddy est en mode tactile, à base de petits noms. Krkr, Tata Selma jure qu’elle s'en fout de lui ! Non, c’est trop bad quoi !

Il me fait même pitié mon papounet mais il l'a bien cherché. Ce jour-là, il sonne vers les 17h, je suis affalée dans le séjour quand je vois tata venir vers moi. Magnifique dans une robe de gala : le tissu est de couleur chair, sur lequel on semblait avoir cousu des fils dorés, des paillettes et des perles. La robe a un col rond mais le dos est nu jusqu’à la taille.

Moi : Aïe maman. Tu vas où comme ça, tatie ?!

TS : La soirée des entrepreneurs… C’est Monsieur Zoungrana qui m'a envoyé le carton… et la robe.

 

Tournant sur elle-même comme une petite fille :

- Comment me trouves-tu ?

Moi : Ah ça ! Il y a quelqu’un qui ne sera pas content ici dèh ! Mais tatie, il n'y a rien avec Monsieur Zoungrana, n’est-ce pas ?

TS : Rien chérie… Je vais juste me détendre.

Moi : OK !

Sa pochette vibre, elle prend son téléphone, lit un message.

TS : Mon carrosse est là je file !

Elle m'envoie des bisous du bout des doigts. A l’entrée, elle tombe sur Yass qui rentre du sport ; il la regarde et émet un sifflement, elle éclate de rire.

 

***Deux heures plus tard***

Papa : Comment ça, sortie ?

Moi : Bah ! Elle avait un dîner ou un gala je ne sais plus trop…

Yacine (enfonçant le clou) : Papa, la caisse qui est venue la chercher ?! Une Bentley et elle-même ! Complètement renversante !

Papa : Jeune homme, surveille ton langage !

Loubna : Elle a dit que c'est Monsieur Zoungrana qui l'a invitée.

 

Mon père bondit de son siège en jurant. Il sort du salon comme si quelque chose le brûlait… On se regarde et on éclate de rire. Quinze minutes après, il redescendait costume nœud papillon. Le temps de lancer un bref « ne nous attendez pas », il est déjà parti.

 

***Kader**

Ces derniers jours ont été pénibles pour moi. Selma me fait toujours la gueule malgré mes efforts. Oui, l’intérêt est subit soit mais je n’invente rien non plus. J’ai juste arrêté de me cacher de moi-même.

Quand je pense que c’est dans mes locaux qu’elle a rencontré Zoungrana, le regard qu'il lui a lancé ne m'a pas plu… Puis il y a eu l’incident du Silmandé. Jusqu’ici, j’ai réussi à empêcher l’idée du week-end. Mais ce gars est une teigne, il ne lâche pas le morceau. Hum… Un mec qui n’est pas un parangon de beauté mais sa réputation de tombeur le précède. Brillant, perspicace en affaires, il a fait fortune dans les minerais et l’or du Faso et attire les femmes comme des mouches.

Il est avec « ma Selma », c’est ce qui me motive à aller à ce gala. Lorsque j’arrive, ils en sont au cocktail. Mes pires craintes se confirment : je voyais Selma de dos et Émile Zoungrana, la main posée sur sa chute de reins, juste au niveau où s'arrête le décolleté. Je déglutis péniblement… Elle-même est détendue, souriante. Il lui présente des gens, elle serre des mains. Apparemment, il lui chuchote les noms à l’oreille. On dirait un couple présidentiel quoi !? Hum… Mon cœur chauffe trop, je m'efforce de sourire. Arrivé à leur niveau…

Moi : Bonsoir Président !

Il se retourne vers moi et me fait un large sourire.  On se jauge du regard, il fait un geste du menton :

EZ : Je n’ai pas besoin de vous présenter !

Selma : Non… Bonsoir Kader.

Moi (simplement) : Bonsoir chérie.

EZ : Eh doucement avec les mots ! Je ne te savais pas du genre romantique.

Moi (froid) : Et moi je te pensais… prudent.

Nous en sommes venus au tutoiement par ego. Dites ce que vous voulez, bataille de coqs, mais nous nous comprenons ; l'air est comme suspendu et on se regarde dans les yeux. Il sait qu'il marche sur mes plates-bandes. Le salaud ! J’ai envie de lui mettre mon poing dans sa face d’imbécile.

Ah les femmes aussi ! C'est quoi cette idée de sortir avec un gars aussi moche : un crâne nu rasé et luisant enfoncé dans les épaules, on dirait que Dieu a oublié de lui mettre un cou. Des oreilles de lutins, une bouche trop large avec des lèvres minces. Pas très grand, par contre il a de beaux yeux qui reflètent son intelligence.

EZ : Pour quelqu'un qui a la réputation d’être de marbre… Tu sors un peu trop vite les griffes, on dirait.

Je me contente de sourire. Il faut que je me calme, le consortium a des intérêts dans le minerai… Je dois penser à la communauté.

Moi : Mauvaise journée... Je crois.

EZ : Ça nous arrive tous… Viens, je t'offre un cigare.

Moi : Non merci, je ne fume pas.

 

***Un peu plus tard***

La soirée tire en longueur, j’ai fini par prendre mon mal en patience. L’occasion que je cherche se présente quand je vois Selma se diriger vers les jardins de la résidence. Je la suis, elle a attiré tous les regards ce soir.

Elle fait quelques pas dans le jardin et s’arrête pour humer l'air.  Lorsqu’elle décide de revenir vers la maison, elle remarque ma présence.

Selma : Qu’est-ce que tu veux ?

Moi : On rentre !

Selma : Non !

Moi : Tu sais à qui tu te frottes là ?! Il ne se contentera pas d’un verre et d’un sourire hein !

Selma : Je suis une grande fille ! Et j'ai envie de m'amuser. D'abord, de quel droit tu me traques ?!

Je franchis la distance qui nous sépare et l’attrape par les coudes. J'écrase mes lèvres contre les siennes. Elle gémit de douleur, je me radoucis instinctivement.

Moi (la relâchant) : Ou tu me suis ou je te porte pour traverser toute la maison jusqu’à la voiture. Crois-moi, rien ne m’arrêtera !

On se jauge, je crois qu’elle réalise que je ne plaisante pas du tout. Elle me suit docilement et fait ses adieux à notre hôte.

EZ : Tu reviens quand tu veux, très chère !

Selma : Merci Émile.

 

Le trajet jusqu’à la maison se fait dans un silence de plomb. Moi je suis en colère, elle aussi je suppose mais pas pour les mêmes raisons.

Je me gare et avant qu'elle ne descende je bloque les portières.

Moi (glacé) : Que ce soit la dernière fois que tu me mets dans une telle position avec un partenaire d’affaires !

Selma : Et toi, la dernière fois que tu me traites en gamine écervelée ! Je ne suis pas Chérifa !

Moi : Alors arrête de te conduire comme telle ! Que crois-tu qu’il se serait passé après ?

Selma : En tout cas rien de ce que tu crois, toi ! Émile, c'est un gentleman ! Il a fait envoyer des fleurs, la robe et la voiture en même temps !! Un mec qui a ce genre d'attention ne…

 

***Selma***

Craaaaaaack !!!!

Oui, vous avez bien entendu !!!! Kader vient de déchirer ma robe de haut en bas ! Elle s'ouvre jusqu’à mon nombril. Je sais que je l'ai mis en colère mais…

Il m’attrape par ma touffe et sa bouche s'abat sur la mienne en un baiser possessif. Sa langue farfouille dans ma bouche, titillant la mienne. D'une main experte, il commence à me caresser la poitrine. Le baiser se radoucit, je me sens fondre, ses doigts cherchent leur chemin vers mon intimité. Ce n’est pas tâche aisée. Il me mordille le lobe de l'oreille :

Kader : Laisse-toi faire, tu vas aimer !

Sa voix basse et rauque parle directement à mon entrejambe. Hum, surtout que ça fait quelques jours que je suis à la diète.

Les volants de ma robe ou du reste de la robe glissent sur moi. Il remarque alors que je n'ai pas non plus de culotte. Il marque un arrêt :

Il introduit deux doigts en moi et commence des mouvements de va et vient… Hmm c’était bon !?

Kader : Quelqu’un est entré ici après moi ?

Il ralentit son geste alors que moi, j’en veux plus.

Moi (impatiente) : Noooon !

Il recommence les mouvements mordille un sein.

Kader : Pourquoi tu es toute nue ?

ll est sérieux votre parent-là ?!

Moi : Kader !!!

Kader : Réponds !

Je transpire malgré la climatisation, la jouissance n’était plus loin mais le gars refuse de me libérer. Il me caresse ma petite fleur du pouce, je me cambre.

Moi (essayant de rassembler mes idées) : Je…je, c'est la robe… Tous les sous-vêtements se voyaient …j’ai laissé

Il me frotte le bouton et je me sens partir, accélérant les va et vient ; le plaisir explose en moi. Mon corps est secoué de spasmes.

Quelques minutes plus tard, les brumes du plaisir passent ; je suis de travers dans l’habitacle, nue comme un ver. Il déverrouille les portières et descend me passe sa veste, enlevant le reste du tissu. Il me porte ensuite jusqu’à la maison. Direction sa chambre… Je peux parler ici maintenant ?! Mieux je me tais !

Il me pose dans le lit et je le vois entrer dans la salle de bain. Je m'endors presque immédiatement.

Je sens un poids sur moi… Laisse-toi faire, tu vas aimer… Hum Kader ! Je me détends, il passe sa main sur moi et je me cambre… Il y a cette odeur…

 

***Kader***

Je sors de la douche en m'essuyant la tête. J’avais besoin d'une bonne douche chaude pour calmer mes muscles endoloris d’abord par la contrariété de ce soir et ensuite par la gymnastique dans la voiture. Après, je pourrais mieux m’occuper plus avant de ma belle… Surtout que je suis toujours aussi raide.

J’entends un gémissement et je me tourne vers le lit. Selma bougeait dans son sommeil. Il y avait quelque chose d'anormal… dans sa posture. Elle se tortille et… merde ! Je lâche la serviette bondit vers le lit et la pénètre.

Elle mouillait déjà abondamment. Le salaud ! J'empêche la colère de monter en moi… la colère est traîtresse. Instinctivement, elle s’accroche à moi et passe ses jambes autour de ma taille.

Selma (voix ensommeillée) : Kader ?!

Moi : détends-toi, mon ange.

Je donne un premier coup de boutoir et elle s'ouvre à moi. J'entre dans son esprit… à chaque coup de boutoir, je profère des paroles pour sceller le pacte, elle est MIENNE. Quiconque viendra en esprit ou en corps en elle sera châtié ! Elle gémit ; je crois que là, elle est éveillée maintenant. Nous atteignons les cimes du plaisir et je réitère encore le pacte. Nous retombons mollement tous les deux… couchés sur le dos, la pièce tourne avec moi. Je me sens comme un nouveau-né.

Elle se rendort en se pelotonnant contre moi. Moi je reste éveillé : je sais qui essayait de m’incarner pour coucher avec Selma… Booba !

Quand je suis entrée en elle, j’ai vu son visage. Je vais en finir avec lui… définitivement ! Il a eu Marlène… Mais l’idée qu’il convoite Selma m’ulcère ! Je vais l’écraser cette fois-ci !

 

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[1] Littéralement Dieu en langue fon (dialecte du Sud Bénin), mais dans ce contexte c’est une façon de jurer.

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