Zandra AKOA

Nous sommes samedi et j'ai décidé de prendre cette journée. Il est 9h, je suis au lit à faire ma grasse matinée lorsque la porte de ma chambre s'ouvre sur mon bébé. Toujours à taper l'incruste dans ma chambre au réveil, une vieille habitude qu'il ne lâche pas.

Gabriel : mamannnnnnnn!!!!

Moi: entre AKOA, ne me perce pas les tympans le matin.

Sans se gêner, il se retrouve sur le lit en prenant ses aises.

Moi: je ne t'ai pas entendu rentré.

Gabriel: ouais .

Il se gratte un peu la tête

Gabriel :J'ai passé la nuit chez papa vu que tata Coralie a voyagé

Je me redresse un petit peu

Moi: t'as pas une chambre ici? Tu te sens à l'étroit ? Je sais que la maison est à toi et  si tu veux je libère les lieux han... Là je resilie le contrat avec mon locataire et je vais m'installer chez moi.

Il se tord de rire

Gabriel: mais nonnnn. Qu'est ce que tu racontes ? Ce qui est à moi est à toi. De plus c'est toi qui l'as construite cette maison maman.  Je voulais juste pas te déranger...

Moi: une fille ?

Il se mord la lèvre en souriant

Moi: t'es piqué han?!

Gabriel : de ouf !

Moi: c'est du sérieux alors ?

Gabriel : ouais .

Moi: non mais attend... Tu es arrivé ça fait à peine trois semaines et tu me parles de sérieux ? Comme ça ! Avec certitude !

Gabriel : trust me Mum.

Moi: hum... Ok ooo tu sais ce que je pense... ne brise pas le cœur des enfants des gens. Nous ne t'avons pas éduqué ainsi...

Gabriel: ouais c'est cool, t'inquiète pas.

Moi: tu me la présentes quand? C'est sérieux et tu ne me la présentes pas?!

Gabriel : chaque chose en son temps.

Moi: tu veux la mettre enceinte d'abord ?

Gabriel: t'es dingue toi... Nooon. Mais ça viendra.

Moi: OK. Je sais tu es un grand garçon maintenant et tu peux me prévenir simplement que tu ramènes ta copine à la maison, c'est sans soucis.

Gabriel: d'accord... 

Il rentre sous la couette. Je l'observe d'un regard taquin

Moi: la nuit est faite pour dormir, non pour jouer à papa et maman. Maintenant tu veux rattraper le sommeil. Vas me faire les courses d'abord.. Après, tu seras le premier à pleurer la famine dans mes oreilles . Debout!

Gabriel: stppppp

Moi: la liste t'attend à la cuisine.

Il se lève en me lançant des regards mauvais.

Moi: c'est moi qui t'ai demandé de ne pas dormir la nuit ?

J'éclate de rire quand il sort de ma chambre. Il va faire les courses, je descends faire le ménage et ma lessive avant son arrivée.  Quand je décide d'aller prendre ma douche, on sonne au portail.

Le gardien va ouvrir et c'est Hélène qui entre

Moi: tu ne vas donc pas me laisser tranquille

Gabriel AKOA

Venir faire le marché au Mfoundi le samedi en voiture c'est pénible car il y a un monde fou. Mais étant donné que je suis fatigué je n'ai pas voulu me déplacer en taxi. Je suis donc  obligé de me garer et continuer à pieds. Je me serais arrêter dans les magasins pour les provisions, mais comme madame veut son porc fraîchement fumé, je dois absolument entrer dans le marché pour en chercher.  Ça me prend le temps que ça prend, 2h plus tard je range mes achats dans la voiture, je paie gracieusement le petit garçon qui m'a accompagné avec sa brouette et je démarre direction la maison.

Au klaxon de ma voiture, le gardien m'ouvre et je me gare devant l'entrée secondaire afin de décharger rapidement les courses pour la cuisine. Il ferme le portail et vient m'aider à faire rentrer tout ça à l'intérieur. Quand on finit, je me lave les mains et j'entreprends de le faire savoir à Zandra.

Moi: suis là!

Je passe par le séjour et je la vois en compagnie.

Moi: j'ai tout rangé comme il se doit. Je vais dormir maintenant

Je n'attends même pas qu'elle me réponde que je prends les escaliers deux par deux, direction ma chambre.

Alors, oui je l'ai vu... Oui. J'ai vu cette femme mais c'est pas mon affaire.

Je prends une douche et rapidement sur mon lit, je trouve le sommeil.

Quand je me réveille 4h30 plus tard, je vous que Maeva à essayer de me joindre et à la troisième sonnerie elle décroche

Moi: salut mon cœur, désolé j'étais endormi

Maeva: t'as bien récupéré bb?

Moi: assez quand même. Je suis toujours au lit.

Mon ventre gargouille très fort, elle rigole

Maeva : c'est quoi ce bruit ?

Moi: j'ai faim bb.

Maeva: on va manger ?

Moi: j'aurais droit au dessert ?

Maeva: si tu es gentil

Moi: d'accord. On fait comme ça. Mais ce soir tu dors à la maison.

Maeva: je te préviens je ne rase pas le mur chez ma tante

Moi: pas besoin. On va lui dire la vérité. Ça ne m'enchante pas non plus de te cacher auprès des nôtres ainsi.

Maeva : d'accord. Appelle moi quand tu sors stp

Moi: OK. Be ready!

Clic!

Je m'apprête moi aussi, je prends téléphone, clé de voiture et je descends...

Je veux passer incognito mais Zandra m'interpelle.

Zandra: Gaby, viens stp

Moi: on m'attend, je suis pressé là.

Zandra: GABRIEL !!!!

Je ne veux pas l'énerver alors je les rejoins au séjour. Je ne regarde qu'elle.

Moi: j'ai faim et on m'attend.

Hélène : Gabriel stp

Je sers la mâchoire, les poings et je siffle entre les dents en m'adressant à Zandra

Moi: tu veux vraiment faire ça ?

Zandra me supplie du regard,

Hélène : mon fils stp

Je me retourne vivement vers elle la faisant sursauter au passage

Moi: JE NE SUIS PAS TON FILS. N'OSE PLUS JAMAIS M'APPELER MON Fils, C'EST CLAIR?

Hélène : je regrette tout ce que je vous ai fait. Je regrette absolument tout. Je suis venue vous demander pardon. Pardonnez moi mes enfants. Pardonnez votre pauvre mère que je suis.

Moi: notre pauvre mère? Tu es serieuse ?

Je tire Zandra que je place devant moi

Moi: la voici ma mère. c'est ELLE MA MÈRE . QUI ES-TU TOI ? QUI ES-TU, PUTAIN ! Sors de chez moi stp...

je me tourne vers Zandra

Moi: je ne sais à quoi vous êtes en train de jouer mais demande lui de libérer cette maison sur le champ.

Zandra: bébé, calme toi stp

Moi: pourquoi je devrais me calmer? Dis moi pourquoi je devrais me calmer? Pour écouter une inconnue? Une étrangère faire son cinéma ? Elle est assise où là ? C'est ainsi qu'elle a laissé cette maison ?

Je me tourne vers elle.

Moi: vous êtes encore là?

Je dépose mon téléphone, mes clés et je la tire par le bras en direction de la porte. Toutes les deux se mettent à crier dans mes oreilles. Zandra me suppliant d'arrêter et elle me suppliant de ne pas la mettre dehors.

Nous nous retrouvons hors de la maison dans la cour et Zandra appelle le gardien à l'aide. Tous les deux se mettent sur moi pour que je la lâche. Je gigote entre leurs mains, Hélène recroquevillée au sol en pleurs, cache son visage.

Moi: DÉGAGE D'ICI. JE NE TE CONNAIS PAS. JE N'AI PAS BESOIN DE TOI, JE N'AI JAMAIS EU BESOIN DE TOI. TU COMPRENDS ? VA T'-EN D'ICI..

Zandra : GABYYYY!

Elle ne cesse de pleurer

Moi: PUTAIN LACHEZ-MOI! Lâchez moi !!!

Je me dégage violemment de leur emprise.

Tout essoufflé, je fais les cent pas, mon regard rivé sur elle au sol et je me mets moi aussi à pleurer. Je m'adresse à Zandra

Moi: t'appelle ça une mère? J'avais trois ans... Trois ans. Regarde moi aujourd'hui et dis moi pourquoi je dois lui accorder une minute de ma vie. Elle y revient faire quoi ? Quand j'avais besoin qu'elle me change les couches, elle était où ? Quand j'avais faim elle était où ? Quand il fallait m'accompagner à l'école, elle était où ? Pourquoi Zandra je dois me calmer et l'écouter?

Zandra:stp bébé

Moi : ( À Hélène) hey ! Pour la dernière fois, débarrasse le plancher. Je ne me répéterai plus. Et tout comme tu as disparu depuis tout ce temps, je t'implore aujourd'hui de le refaire. Tu ne me sers à rien. Et c'est parce que je suis sorti de ton ventre que je me retiens de te balancer plus loin dans la rue.

Je rentre dans la maison récupérer mes effets puis je sors.

Zandra: ne t'avise pas de traverser ce portail.