Rebelote !
Write by Ibiki
- Nayanka -
Ça fait une semaine que j'ai reçu le fameux SMS de David Alexandre. Je n'ai pas essayé de le contacter, lui non plus. Il est pourtant présent sur les réseaux sociaux, j'ai encore vu qu'il était même en ligne. Il prend même la peine de regarder mes rares statuts, quand j'en mets. Je veux bien lui parler mais vraiment s'il a décidé de son propre chef de prendre une pause vaut mieux le laisser dans son coin.
En plus avec l'audience dans le cabinet du juge de conciliation qui se tiendra demain, je préfère me concentrer sur une seule chose. Non pas qu'il ne me manque, c'est juste que... Tsssp. J'ai pas envie de lui courir après. J'ai pas le temps pour ça.
Dieu merci ma journée n'était pas compliquée. Mon patron est en mission du coup je profite pour terminer assez vite. Mon téléphone vibre. Je jette un coup d'œil, c'est Carole.
- << bonjour Naya.. >>
Sa voix est pâle, j'ai dû mal à l' écouter.
- bonjour Carole, comment tu vas?
- << Ca va pas trop...>>
- il y a quoi ?
- << Je suis à l'hôpital central...>>
- il y a quoi là-bas ? Carole ! Tu me fais peur...
- << Une voiture a percuté Anaïs... Elle va pas bien...>>
Je prends un taxi direct pour l'hôpital central. Zut! Le trafic n'est pas dégagé. Je perds patience, je n'imagine même pas dans quel état d'esprit elle peut se trouver. Carole a eu du mal à concevoir, et depuis qu'elle a eu Anaïs et n'est plus tombée enceinte malgré les tentatives répétées. Donc elle est doublement sensible à tout ce qui pourrait lui arriver.
Arrivée à l'hôpital, je suis accueillie par la petite sœur de Carole. Annabelle. Elle me fait un signe de la main, et je me dirige vers elle.
- bonjour Annabelle. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- je suis allée la chercher chez son père pour la conduire à un anniversaire. Et ... Je ne sais même pas vraiment ce qui s'est passé ! Il y a cette voiture qui a ... Débarqué de nul part ! Je suis.. je sais même pas comment expliquer...
- tsssp... Et quel est son état ?
- Elle ne va pas bien. Vraiment pas à Ilui faut une transfusion sanguine, sa mère ne peut pas. Sa tension n'est même pas stable...
- Elle est où ? Anaïs est de quel groupe sanguin?
- Elle a du partir à la pharmacie... Répond Annabelle. Anaïs est AB.
- amènes moi là où les prises de sang s'effectuent, je suis de ce groupe sanguin.
Quelques minutes après, Annabelle va m'annoncer dans une salle... La vieille infirmière se contente de jetée eux un regard méprisant. Décidément, les infirmières de ce pays ne changeront jamais.
- Asseyez-vous... On va faire un prélèvement. Quelles est la date de vos derniers règles ? Me demande la vieille dame.
- Un instant je consulte mon calendrier...
Je sors mon téléphone et consulte mon application.
- Je vous écoute...
- le 5 de ce mois..
- nous sommes le 21 ... On va donc effectuer le premier prélèvement, faire des tests. Et puis on vous rappelle...
Le premier prélèvement effectué, nous sortons. Dans la salle d'attente, Carole approche.
- Annabelle, va attendre le père de Anaïs. Dit Carole a sa petite sœur.
Après qu'elle se soit éloignée avec un visage inquiet...
- Ma chérie je suis en pleine panique, Anaïs a un bras cassé, et une hémorragie interne. Je suis a fleur de peau, je peux pas supporter les humeurs de Nathan, dit-elle avec nervosité.
- Ça va aller... Ne t'inquiètes pas. Ok?
La dame qui s'occupe du prélèvement me fait signe de retourner dans le laboratoire. Sûrement pour le prélèvement.
- Carole, je termine vite et je viens. Attends moi ici.
Je suis le couloir qui mène au laboratoire sans tarder. Je prends place sur les sièges prévus pour, tout en retroussant ma manche.
- Euh... Venez par ici. Dit la dame.
- oooook.
Je m'exécute, un peu avec beaucoup d'appréhension.
- Je suis désolée, mais vous ne pouvez pas donner votre sang..
- Pourquoi ? Je suis malade? Anémiée ? Il y a quoi?
J'espère que j'ai rien de pas normal chez-moi.
- vous êtes enceinte....
What?
- Pardon?
- Vous êtes enceinte, félicitations...
Moi enceinte...
- Lucas -
Ce matin, c'est le fameux jour. Je ai même pas eu l'occasion de parler avec Nayanka depuis. J'ai pris mes distances, c'est vrai que c'est difficile mais je l'ai fait. Elle a sûrement toujours envie de divorcer. Avec les papiers de Lydia dans son sac. C'est sûr que.... Et même, elle a pas besoin de ça. J'ai tellement merdé et avec des preuves qu'elle n'a même pas besoin de faire recours a ces documents.
Merde. C'est vraiment la fin? C'est une histoire de 20 ans qui va s'arrêter là. Genre point final? Full stop? J'ai vraiment fait n'importe quoi. Si j'avais pas fait de la merde. Elle ne serait sûrement pas devenue cette femme, qui va dormir dans le lit d'un autre sans gêne, même ma mère ne représente même plus un obstacle dans ces projets nocturnes.
La route entre mon bureau et le cabinet du juge de conciliation est tellement lourde, pénible. Lorsque mes jambes doivent grimper les escaliers qui conduisent à son bureau, j'ai bien eu l'impression qu'elles devaient se rompre.
Je trouve Nayanka devant la porte.
- Bonjour
- Bonjour...
Elle répond timidement.
- ooh! Le couple Eyoum vous êtes a l'heure, lance le juge Ekame. On dirait un signe de la réconciliation.
Nous le suivons dans son bureau.
- Eh bien prenez place, et dites- moi, où en êtes- vous.
Il nous regarde chacun à son tour.
- Comment s'est passé ce mois? Madame monsieur...
- Pour ma part rien n'a changé, dit Nayanka. Je veux toujours divorcer.
Cette phrase me fait toujours aussi mal.
- Vous en êtes sûre ? Ce mois ne vous a pas rappelé les bons moments et les sentiments que vous avez pour votre époux ? Êtes-vous sûre que c'est ça que vous voulez ? C'est une veille relation de couple. Toutes ces années.
Je la regarde, elle baisse les yeux.
- Oui je veux divorcer.
Il me regarde à mon tour.
- Si mon épouse souhaite mettre fin au lien matrimonial, et bien je ne vais pas insister.
- Dans ce cas... La procédure sera donc poursuivie.. . Conclut le juge.
Il a encore évoqué plusieurs aspects du divorce, et il a insisté sur le fait d'être sûre pour Nayanka de vouloir dissoudre le mariage. Mais en vain. Je n'écoutait même plus vraiment ce qu'il disait. J'étais comme euthanasié.
Donc c'est lancé ! Nayanka veut le quitter pour ce jeune homme. Elle a donc cessé de m'aimer. Elle a arrêté de m'aimer. Elle a arrêté de m'aimer. Et ce garçon va me prendre ma femme, et c'est même de ma faute.
Il va gagner. Il m'a pris Nayanka. Peut-être que je peux faire... Je crois que je vais tenter une dernière chose pour sauver mon mariage.
- David Alexandre -
Nayanka me manque. Mais je sens qu'elle s'est rapprochée de son mari. C'est normal, autant d'années. Il a été son premier amour. Elle et restée toutes ces années malgré tout ce qu'il faisait.
Le quitter maintenant alors, que maintenant il se bat pour qu'elle lui revienne. Je sais qu'elle ne m'a pas tout dit. J'ai bien senti qu'elle s'est éloignée de moi, après son anniversaire. Mais je pensais qu'elle devait se raissaissir. Mais rien du tout.
En parlant d'elle, je vois un SMS entrant de sa part. Après l'avoir lu, le contenu me confirme bien ce que je pensais. Elle s'est éloignée de moi. Elle s'est éloignée de moi, j'en ai la preuve. Ce bébé, j'aurais voulu être son papa. Nayanka, mais Dieu m'a conçu stérile. Je ne peux pas faire de bébé. Ce message, vient de me donner briser le cœur. La douleur est tellement forte que j'ai l'impression que mon cœur va s'arracher. La douleur est tellement forte. Seigneur. Pourquoi ? Pourquoi ? Je voulais qu'elle se rende compte que je suis quelqu'un de bien, que je veux faire ma vie avec elle.
Je ne lui ai jamais parlé de mon handicap à procréer. Parce que je me disais qu'elle ne souhaitait plus avoir d'enfant elle en a déjà. Mais ça ! C'est de la trahison.
Un autre SMS entrant de Nayanka. <<Bébé, tu vas être papa!>>
Il est temps que je lui réponde. << Félicitations, mais je dois te dire que je ne peux faire d'enfants... Ça fait des années que j'ai su, que je suis stérile...>>.
A peine mon message parti, je suis là sonnerie de la porte. Je n'attends personne a cette heure, encore a ce moment, où je n'ai pas besoin de visite. La personne insiste, et frappe bruyamment.
Je me lève la mort dans l'âme. J'ouvre, et non pas ça.
- Vous voulez quoi? Je ne veux pas vous parler !
J'essaie de fermer la porte mais il ne laisse pas faire. Il me regarde et bizarrement a aussi l'air triste.
- Je vous en prie. Il faut que je vous parle.
- Moi non! Vous voulez encore me frapper ?
- Non... Je vous en prie...
Il se met à genoux et me regarde l'air vraiment triste. Il me fait presque de la peine.
- Elle veut divorcer, je vous en prie. Elle veut me quitter pour vous! Je vous en prie laisser ma femme, sans elle je ne suis rien...
- Elle veut divorcer alors qu'elle est enceinte...?
- Enceinte ? Comment ça enceinte ?
Il se relève et le regarde.
- De quoi vous parlez ?
Mince, j'ai fait n'importe quoi. J'aurais dû la fermer la douleur et la colère ne sont pas de bons compagnons.
- Voyez ça avec elle. C'est la personne la mieux indiquée pour parler de ça.
Peut-être que j'aurais dû me taire. Non pas peut-être, j'aurais dû. Et merde
!