Rencontre
Write by Saria
***Parakou***
***Hôtel les routiers***
***Chris Konan***
Je m’appelle Chris Konan, J’ai trente ans. Je suis le patron des galeries Konan à Abidjan, j’étais à Cotonou pour une exposition lorsqu’un ami m’a fait la proposition de passer quelques jours à l’intérieur du pays. C’est ainsi que je me retrouve depuis deux jours à Parakou. La ville avait son charme, nous sommes descendus à l’hôtel Les Routiers.
« Elle » était au bar et sirotait un verre quand je me décide de l’approcher. « Elle » C’est la belle jeune femme que j’ai aperçu à la galerie de l’hôtel hier, le temps que je vienne à son niveau elle était déjà partie. C’est le genre de femme qui ne passe pas inaperçu, tellement elle est gracieuse avec des mouvements aériens.
Aujourd’hui elle ne semblait pas du tout pressée, on dirait même qu’elle attendait quelqu’un. Je prends mon temps pour la regarder. Si elle m’avait remarqué, elle ne donnait pas l’impression de me voir. C’est assez intimidant comme situation.
Moi : Vous savez que vous illuminez la pièce rien que par votre présence ?
Elle éclate de rire et me regarde droit dans les yeux avant de me dire.
Inconnue : Vous savez que votre technique d’approche est pourrie ?
J’éclate de rire à mon tour, je le savais que c’était plutôt nul mais je me suis dit dans tous les cas la finalité c’est que j’engage la conversation !
Moi : Oui moi aussi je trouve. Chris Konan pour vous servir ?
Inconnue : Nimata Traoré… Vous êtes ivoirien ?
Moi : Oui et vous ?
Nimata : béninoise
Moi : une chose de vrai quand-même c’est que vous êtes superbe ! Je vous avais vu rapidement hier mais j’ai été moins chanceux qu’aujourd’hui…Vous attendez quelqu’un ?
Nimata : oui
Moi : C’est certainement l’homme qui me fusille du regard depuis quelques minutes déjà.
Elle se retourne dans la direction que je lui montre, si elle pense quelque chose je ne le vois pas sur son beau visage. Au bout d’un moment, elle secoue la tête et murmure comme pour elle-même, lui « c’est un rêve impossible »
On continue de parler et elle rigolait face à mes blagues, de fil en aiguille elle m’expliquait qu’elle était en rendez-vous professionnel. Elle sort une tablette et commence à me montrer ses créations, nos têtes se touchaient presque, en fait moi je suis très grand et mince. Je me suis mis debout à côté d’elle et avec la chaise haute, vu ma taille on était au même niveau. Ce qui frappe tout de suite c’est la sensualité qui se dégage de ses créations. Je le lui faisais remarquer quand j’entends une voix derrière nous !
Voix : Je peux savoir ce que tu fais à traîner dans des hôtels avec des inconnus ?
Nous nous retournons tous les deux, je regarde le spécimen, c’est la tête des mecs qui ont réussi et gagne très bien leur vie. Grand mais pas autant que moi, baraqué, noir, le crâne rasé et une couronne drue et bien entretenu. L’inévitable costume-cravate. Pour l’instant, il était furieux et ma compagne semblait zen !
Nimata : Pardon ?
Inconnu : Tu fous quoi là ?
Nimata (calme) : Un Dylan tu baisses d’un ton s’il te plaît, deux je ne suis pas ta femme !
Dylan : Quoi ?!
Nimata : Tu as bien entendu !
Dylan : Tu as laissé mon fils à qui pour te pava…
Nimata : Chris tu viens s’il te plaît ! Je crois qu’Olivier a fini !
Effectivement en levant la tête je vois le directeur de l’hôtel nous faisait un signe. Cette bonne dame m’intrigue, elle plante là son interlocuteur et s’en va !
***Dylan***
Elle m’a planté là ! Non mais je rêve ! Ces derniers
mois on ne s’était pas beaucoup vu : elle était immergé dans sa douleur je
lui laissais de l’espace pour faire son deuil, tout en essayant d’avancer sur
le dossier Danielle. Il y a deux semaines, quand elle m’a appelé pour le gouter
d’anniversaire de notre fils ça m’a agréablement surpris ! Elle semblait
aller mieux, tout s’était plutôt bien passé. Il n’y avait pas grand monde et ça
s’était fait chez ses parents.
J’étais attablé avec des potes quand je l’ai vu entrer dans le hall de l'hôtel, j’ai d’abord cru que je rêvais, mais c’était bien elle dans une combinaison bustier or et noire, elle avait attaché ses cheveux et y avait piqué une fleur blanche.
J’ai eu des vertiges quand j’ai vu l’autre blanc-bec l’approcher, je l’ai vu rigoler. Hum…ça faisait longtemps que j’ai entendu son rire, ce qui m’énervait le plus c’est que ce soit un autre homme qui a ce privilège… En plus elle semblait aimer ça ! Puis leurs têtes se sont rapprochées, j’ai d’abord cru qu’ils allaient s’embrasser et mon cœur s’est serré douloureusement… Heureusement, rien elle lui montrait quelque chose. Je tremblais de colère, je ne sais pas ce qui m’a pris de venir l’engueuler !
***Nimata***
Je me concentre sur mon rendez-vous qui s’avoue fructueux,
pour ma plus grande joie. Je signais mon retour dans le monde des vivants avec
la présentation de ma nouvelle collection, ici dans le cadre somptueux de l’hôtel
les routiers qui a une clientèle internationale. Je pourrais, également exposé
à la galerie.
Au départ ce qui était censé être une réunion à deux s’est transformée en une réunion à trois. Chris également semblait intéressé. Auprès de ce dernier je présente des excuses pour ce qu’il a vu un peu plus tôt. On échange nos contacts et je rentre chez moi. Je suis à peine surprise de voir la voiture de Dylan.
Ok ! Je me prépare mentalement à un échange houleux. Dieu m’est témoin que je ne veux pas d’histoire ! Dès que j’ouvre la porte et que Saad entend ma voix il marche vers moi, je me baisse à son niveau pour lui faire un bisou et des papouilles. Il rigole, je le soulève et j’avance les bras chargés, sa dada arrive pour le débarrasser de mon sac.
Dada : Bonne arrivée maman
Moi : Merci dada ! Ça va ici ?
Dada : Oui maman…Papa est là !
Moi : Ok !
Saad : Papapa !
Moi : Oui bébé, papa est là !
J’arrive dans le séjour, monsieur Makoutode était assis le visage verrouillé. Je ne dis rien, je me dirige vers ma chambre et je m’assoies sur mon lit. Il me rejoint, j’appelle la dada pour récupérer le petit je ne veux pas de scènes devant lui ?
Dylan : C’est ton nouveau chéri ? Quoi Nima on a traversé tout ça pour que tu te mettes avec un autre ?
Moi : ….
Dylan : Tu me plantes là et tu pars avec lui ! J’espère que tu as aimé et que tu as pris ton pied !
Moi (choquée) : Stop ! De quoi est-ce qu’on parle là ? Et puis je te rappelle que toi et moi c’est fini !
Dylan : Je t’ai demandé du temps ! Je t’ai demandé un putain de délai Nima ! A quel moment tu t’es mis à ma place ?!
Moi : Et toi alors ? Tu as passé ton temps à m’endormir ! Qui sait c’est peut-être ton fils qui te retenait auprès de moi !
Dylan : Tu es sérieuse ?
Moi : N’essaye même pas de renverser les rôles, j’ai attendu pleine d’espoir, tu te complaisais dans ta double-vie alors ce n’est pas moi le problème… Je t’ai aidé à te décider juste.
Dylan : Je suis resté à distance pour te laisser souffler. Je sais que tu n’as plus confiance en ma parole mais je t’aime Nima… Danielle m’a rendu ma liberté…Si tu veux, si tu veux bien nous accorder une chance on pourra être ensemble.
Moi : Dy je ne sais pas…Je ne sais plus…Moi aussi j’ai besoin de temps…J’ai besoin d’espace.
Il ferme les yeux, quand il les ouvre ils sont hagards de douleur. Je me sens encore plus mal, je suis triste mais je ne sais pas ce qui nous ai arrivé…Ou plutôt ce qui m’est arrivée, je n’ai plus confiance en lui, en nous. Je n’ai plus confiance en mon jugement, je ne sais plus où j’en suis. Mes certitudes se situent à l’heure actuelle dans mon boulot et mon fils. Mes repères sont fortement ébranlés, une relation ne m’aiderait pas, encore moins une aussi complexe et douloureuse que celle de Dylan et moi.
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