Retrouvailles
Write by Saria
***Parakou***
***Dylan***
Je suis bien content de retrouver mon bureau…et ma ville de cœur. Bon n’allez pas chercher loin déposez moi hein.
Aller en formation est bien on rencontre des gens, on apprend, on se fait un peu d’argent mais le travail s’accumule. Grâce mon assistante me fait le point de ce qui m’attend, on en discutait pour savoir comment on s’organise pour activer quand j’entends frapper à ma porte.
Moi : Entrez !
Nimata fait son entrée. Elle portait à merveille une belle tunique en lin blanc, largement échancré devant sur un pantalon noire. On voyait la naissance de sa poitrine, Seigneur ayez pitié de moi...C'est une pure tentation. Je la regarde troublé, c’est le regard appuyé de Grâce qui me fait réaliser que j’avais la bouche ouverte. Je me redresse et lui fait signe de prendre siège, ce qu’elle fait.
Grâce : Monsieur j’ai deux ou trois choses à voir et je reviens.
Elle se lève et nous laisse seuls. D’un geste gracieux elle croise ses jambes et se cale dans le siège. Hum...Moi j'avais chaud et froid en même temps et je me sentais à l'étroit dans mon pantalon.
Nimata : Comme ça tu es rentré ! C’était bien ton séminaire ?
Moi : Oui oui…C’était super !
Nimata (posant une chemise cartonné sur mon bureau): J’ai bien travaillé en ton absence…Voilà la version améliorée de mon Projet…Les conseils que tu m’as donné au téléphone m’ont énormément aidé.
Moi : J’en suis heureux…Tu me laisse regarder ça, si tout est bien on met dans le circuit normalement en un mois les fonds devraient être débloqués.
Nimata (sourire satisfait) : Parfait…Je suppose que tu as beaucoup de travail, je vais te laisser.
Je me lève pour la raccompagner, arrivés au niveau de la porte je me penche pour lui faire la bise pour qu’on se sépare au dernier moment elle tourne son visage et nos lèvres se touchent ! Je retiens mon souffle choqué par la sensation. Elle capture mes lèvres doucement, je suis profondément troublé, mon cœur cogne dans ma poitrine. L’envie de refermer mes bras sur elle et d’approfondir le baiser me tient. J’essaye de garder contenance et de me remémorer toutes les raisons pour lesquelles je ne devrais en aucun cas me laisser troubler par Nimata Traoré. Doucement je me détache d’elle.
Moi (toussotant) : Ne refais plus ça s’il te plaît !
Nimata : Hum…Pardon je ne sais pas ce qui m’a pris.
Elle sort rapidement, je referme ma porte et passe mes deux
mains sur ma tête c’est quoi ce bordel ! J’ai adoré sentir sa bouche
contre la mienne, nos souffles qui se sont mêlées un court instant. Il faut que
j’évite ce genre de situations à l’avenir. Absolument! Je ne sais pas à quoi elle joue mais je ne suis pas dedans!
Grâce me rejoint plus tard, nous reprenons là où on en était avant l'interruption de Nimata. Pendant que nous travaillons elle me jette des regards circonspects. A un moment donné je lui lance agacé.
Moi : Grâce tu peux me dire ce que tu as à me jeter ces regards-là ? Quoi j’ai un autre nez qui me pousse au milieu de la figure ?
Grâce (avec un sourire entendu) : Vous avez du rouge à lèvres sur votre lèvre supérieure et légèrement au-dessus…Hum…Vous ne l’aviez pas ce matin en venant de chez vous j’en conclus que…
Moi : Grâce merci ! Si j’ai besoin d’autres précisions je te dirai…
Je prends précipitamment un mouchoir dans ma poche et efface l’objet du la discussion absurde que j’ai avec mon assistante.
Grâce : Oh !
Je soupire, respire avant de dire sur un ton désolé.
Moi : Pardon…Je suis à cran et je n’ai pas à me défouler sur toi…Désolé
Grâce : Moi ça va ne vous inquiétez pas, il en faut plus pour me vexer…Mais pour la dame…
Moi : Grâce !!!
Grâce : Ok ok ok !!!
Elle lève les mains en signe de paix et rigole un peu. Quand elle se calme on peut reprendre le travail.
***Nimata***
Quand je rejoins ma voiture, je suis incapable de mettre le
contact tellement j’étais émue. Je pose mon front sur le volant, je reste comme
ça 10 mn. Je n’ai pas pu voir ce qu’il ressentait mais je ne regrette pas
d’avoir essayé. Je ne sais plus où j'en suis sur plusieurs plans dans ma vie mais une chose que je sais avec certitude c'est que je veux Dylan Makoutode. Je le veux de toutes mes forces!
***Quelques semaines plus tard***
Aujourd’hui c’est dimanche, je suis de bonne humeur. J’ai prévu faire un tour à Comi Guéa une bourgade située à quelques kilomètres de Parakou. Je pourrai aller visiter le monastère et en profiter pour acheter des produits frais et fait maisons : des œufs de cailles, de la confiture, du yaourt etc.
Je choisis un shorty en jeans, un top et mes lunettes de soleil, des baskets assortis à mon haut et je relève mes longs cheveux en une queue de cheval. Pour tout maquillage un gloss couleur chair sur mes lèvres et un eye-liner pour souligner le contour de mes yeux. Je prends mon sac à main et mon sac de courses.
Je prends smart, c’est le nom de ma petite Micra. Ne riez pas c’est mon bébé. Hum parlant de bébé…Je pense à un autre. Depuis, que je lui ai volé un baiser, Dylan est redevenu froid avec moi. Je ne me plains pas, j’ai arrêté depuis, c’est moi-même qui ai cherché ! Donc mieux je me tais et je supporte. Sur un coup de tête je prends mon téléphone et je lance son numéro. Ça sonne longuement, il décroche au moment où je m’apprêtais à raccrocher découragée.
Dylan : Allô ?
Moi (muette, le cœur battant) : …
Dylan (ton impatient) : Allô ?!
Moi : Oui…Dylan…Comment vas-tu ?
Dylan : Hum…Bien merci et toi ?
Moi : Moi ça va…Euh dis-moi…J’allais à Comi…Ça te dirait de venir avec moi ?
Dylan : Je ne crois pas que ce soit une bonne idée…en plus je suis en plein nettoyage là !
Moi (rire) : Toi tu continues avec ça ! Je ne te voyais pas comme ça en fait…Pardon je veux dire…Laisse tomber
Dylan (rire dans la voix) : Que veux-tu les vieilles habitudes ont la vie dure !
Moi : oui j’en sais quelque chose
Un silence gêné s’installe…Je relance la conversation
-heu…si on part dans une heure…tu as le temps de venir non ? Comme ça je pourrais t’aider !
Dylan : Euh…Non…Je…
Moi (insistant) : Dylan s’il te plaît ! Je saurai me tenir !
Un autre silence s'installe, je l'entends carrément réfléchir! Pendant ce temps je retiens mon souffle en faisant une petite prière dans ma tête pour qu'il accepte.
Dylan : Ok viens alors !
Je me retiens de lancer un retentissant "Hamdulilah!"
Il m’indique la maison, je réalise qu’on est à 15mn en voiture l’un de l’autre. Bon je ne lui dirai pas au risque qu’il déménage très vite. Lol, je ne suis pas dupe : votre parent m’évite soigneusement.
Lorsque je me présente devant la maison, c’est un jeune touareg qui vient m’ouvrir, probablement le gardien. La maison était grande et spacieuse, avec de larges baies vitrées qui laisseront entrer la lumière du soleil. Il y avait juste un seul étage. Dylan m’attendait à la salle de séjour. On se fait la bise, je pose mon sac à main dans un fauteuil. Il me guide vers la cuisine, le plan de travail était encombré par des ustensiles de cuisine, des assiettes et autres. Il m’explique je dois juste l’aider à ranger. Une fois que je comprends ce qu’il attend de moi, il me laisse seule et je me mets au travail.
Environ 30 mn plus tard, il réapparaît avec vêtu d’un t-shirt bleu, un short baggy et des baskets. Il était très loin du banquier, tiré à 4 épingles, costume cravate et tout ! Il bataillait pour fixer sa montre alors je m’approche de lui.
Moi (voix douce) : Tu permets ?
Avant qu’il ne dise quoique ce soit, je lui prends le poignet. C’est une montre sport bien différente de celle qu’il porte quotidiennement. Tout le temps que dure le contact de mes doigts sur sa peau, l’air était chargé d’électricité. Quand je finis, je recule d’un pas. Il me dit merci d’une voix enrouée.
D’un ton faussement gaie, je lance un « en route » peu convaincant. Il marque un arrêt quand il voit ma voiture. Il a l’air dépassé, il s’attendait certainement à me voir avec un gros 4x4. Je fais mine de ne rien voir. Je monte et lui fais signe de faire comme moi, le bonhomme secoue la tête.
Dylan : Je ne vais pas monter dans un coucou pareil pour faire une si longue distance
Moi (moqueuse) : Arrête de faire ta chochotte et monte ! Ne t’inquiètes pas elle est brave et c’est la 3è fois qu’on va à Comi !
Il finit par monter, en rigolant je lui présente smart. Il finit par se dérider, en me disant que c’est plutôt farfelu de ma part de baptiser une voiture. Le trajet se fait dans la bonne humeur, on arrive à destination au bout d’une heure. Je me dirige vers le monastère, je regarde ma montre on pourra prendre le déjeuner sur place. Au moins ici tu peux avoir des produits « bio ».
On mange rapidement c’était sobre et copieux. Le choix était assez large quand-même : igname pilé avec différentes sauces, la pâte de maïs, la pâte noire, le riz, le couscous. Je bataille dur pour payer mais j’y arrive quand-même.
Après nous faisons nos emplettes, sur fond de taquineries et de blagues. Je retrouve la complicité d’antan, j’évite de le brusquer. J’estime que c’est mieux que rien même si je voudrais plus. Je ne lui ai pas demandé s’il avait quelqu’un, j’ai appris d’expérience qu’il faut éviter de poser des questions dont les réponses vous seront difficiles à entendre.
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