***Abomey- Calavi***

***Arconville***

***Chez les TONI***

***Kafui***

Guy : Quoi ?!!! Qu’est-ce qui t’a pris de la laisser entrer chez nous ?! D’abord qui l’a amené ici ?! Tu la connaissais ?!

Moi : Mais…

Guy : Il n’y a pas de mais Kafui ! Je trouve ton attitude légère !

J’étais dépassée par la réaction de mon homme ! Heureusement que les enfants sont déjà couchés…J’étais assise devant lui j’ai sursauté et mes couverts sont tombés. Il se lève de table comme une furie et se dirige vers son bureau. S’il vous plaît, quelqu’un peut m’expliquer ce que j’ai fait ?!

En plusieurs années de vie commune, jamais il n’a réagi comme ça avec moi, même les fois où je lui ai donnée des raisons d’être fâché ! En fait…Hum…Je ne le reconnais plus depuis quelques temps mais j’ai banalisé, mettant ça sur le compte de la pression au boulot. Il est irrité, moins patient avec les filles, distant avec moi. J’attends un moment avant de frapper à sa porte, il ne répond pas alors je ne force pas.

Je remets la table pour quand il aura faim et je débarrasse mon assiette. Ce soir j’étais déjà rassasié, la scène qu’il m’a faite m’a suffit. Je me mets au lit, incapable de retenir les larmes qui viennent à mes yeux. J’ai un mauvais pressentiment…Comme si quelque chose se tramait, je me mets alors à prier de toutes mes forces pour mon homme, pour mon foyer et mes enfants. En fait, c’est ma seule richesse, ce que j’ai fait de plus beau dans ma vie.

***Tard dans la nuit***

Je ne sais pas combien de temps je suis restée éveillée mais je sais que c’est assez long quand même. J’entends la porte de la chambre s’ouvrir et je sens quand il monte dans le lit.  Je fais semblant de dormir profondément. Alors, il se penche vers moi et m’embrasse à la tempe en murmurant :

Guy : Pardon mon amour.

Tchiip pardon de quoi ? Tu me pourris après tu viens dire pardon ! Mieux je m’enfonce dans mon faux sommeil.

***Le lendemain matin***

Je laisse la dada préparer les filles, elles viennent m’embrasser avant le départ pour l’école. Je n’avais envie de rien, du coup je reste couchée. Comme c’est lui qui les dépose, il m’embrasse, on se parle à peine.

J’espère que ce qu’il a va lui passer. Les crises ça arrivent dans tous les couples et le nôtre ne fera pas exception. Mais j’ai beau ressasser les choses dans ma tête tout me ramène à Nicole. J’ai perçu encore le même malaise à la fête des mamans. Hum…Il faut que j’en ai le cœur net !

***Guy***

J’étais dans une rage effroyable depuis hier soir. Quel culot, ainsi elle est venue chez moi ! Après avoir déposé les filles, je file direct chez ma mère mais elle n’est pas là. Je décide de l’attendre, de toute façon mon premier rendez-vous au bureau est dans deux heures.

Quarante-cinq minutes plus tard, ma mère rentre accompagner de son acolyte du moment : j’ai cité Nicole. Elles rigolaient, je ne sais pas ce qui les mettaient de bonne humeur.  C’est Nicole qui me voit la première et touche le bras de ma mère en faisant un mouvement du menton vers moi.

On se regarde un moment tous les trois. Je me redresse et me dirige vers ma mère en ignorant l’autre.

J’arrive à quelques centimètres d’elle et me penche pour lui murmurer :

Moi : Merci !

Maman : …

Moi : Je te croyais de mon côté ! Cette fois-ci tu es allée trop trop loin ! Je suis venue te dire de mieux dresser ton serpent à sornettes ! Elle est venue hier chez moi à la maison faire amie-amie avec mon épouse ! Dis-lui de rester loin de ma famille !

Maman : Oh mais Guy qu’est-ce qui te prends de parler comme ça de ta femme ?! Et puis tu parles de quelle famille même ?!

Moi : Ma femme ! Ah donc, elle tu la connais ! Si elle est ma femme, Kafu c’est ma sœur alors ?!

Nicole : Guy je…

Me retournant vers elle hors de moi!

Guy : Je parle à ma mère ! Je ne crois pas t’avoir sonné ?!

Nicole : …

Maman : Tu t’en prends à elle pourquoi ? Et puis c’est quoi le souci ?! Depuis que tu as été informé de la situation qu’est ce qui t’empêche d’informer Kafui ?! Le gris-gris qu’elle t’a fait manger te fait la craindre aussi !

Guy : De quoi est-ce qu’on parle ?! Je n’ai pas besoin de pression inutile et si Nicole a attendu autant d’années où est l’urgence aujourd’hui ? Je lui ai demandé du temps ! Je ne vais quand même pas foutre quinze de vie de couple pour ses beaux yeux !

Maman : Et moi je pense qu’il est temps que tu parles à ton accoucheuse de filles là ! Sinon c’est moi qui vais lui dire !

Kafui : Je suis là mamie…Qu’est-ce que Guy n’est pas prêt à me dire et c’est toi qui veut le faire ?!

On se retourne tous d’un même mouvement. Kafui était debout à l’entrée de la salle de séjour de ma mère. On était tellement occupé à s’engueuler que personne ne l’a vu venir. Ses yeux étaient fixés sur ma mère, comme si elles se retrouvaient seules dans une bulle toutes les deux.

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