Sauver par le gong

Write by Farida IB



*** New-York, une heure plus tôt *** 


Yumna…


Eddie (dès que je raccroche) : ça y est, je peux maintenant partir ?


Moi : attends quelques minutes encore s’il te plaît.


Eddie soupire las : quoi encore ?


Moi : parle-moi de cette fille, je veux cerner sa personnalité. Ne serait-ce qu’un peu.


Eddie suspicieux : toi, tu as une idée derrière la tête !


Moi : pour le moment non, ça m’intéresse simplement de la connaître. Je l’ai trouvé sympa à la minute où on s’est parlé.


Eddie : sans aucun doute qu’elle l’est.


Eddie rangeant ses affaires : je te dirai tout ce que tu veux savoir le soir quand je serai rentré. Là, il faut vraiment que j’y aille.


Moi faisant de même : tu m’en diras davantages en chemin.


Eddie arquant le sourcil : tu ne rentres plus ?


Moi : non, je pense qu’il serait mieux pour moi d’aller travailler à la bibliothèque, je n’ai pas envie de me retrouver seule dans ma tanière comme une orpheline.


Eddie regard insistant : toi, tu as vraiment une idée derrière la tête.


Je lui fais un rictus espiègle en coin.


Moi : bah ça peut toujours servir.


Eddie : j’espère seulement qu’ils ne seront pas les prochains clients de ton agence matrimoniale.


Il le dit pendant qu’il réajuste les lacets de ses Sneakers.


Moi balayant l’air d’un revers de main : possible ! Ça se jouera sur les informations que tu me fourniras sur elle. 


Eddie remuant la tête : nan nan nan, mauvais plan !


Je me lève à sa suite et prends mon sac à main ainsi que mon cartable    au passage pendant qu’il porte son sac à dos. On se dirige vers la sortie et c’est le même moment que l’autre type a également choisi pour partir. On se tamponne devant l’entrée en partant des mêmes gestes, enfin, il bouge et s'arrête au même moment que moi. Ce manège dure environ deux minutes, finalement, je  me décale d’un pied vers l’arrière pour le laisser passer. Je suis sûr qu’il l’a fait exprès tchuiipp !!


Lui (me déshabillant du regard en passant devant moi) : à très bientôt ma belle.


Moi le toisant : ouais, c’est ça, connard !


Il me regarde bien en face et me fait un bisou volant avant de s’en aller un sourire narquois au coin des lèvres. C’est officiel, je déteste ce type et j’espère ne plus le voir même en image. Il est certes beau, grand, musclé pour un Américain blanc, bref intéressant comme mec. Il a cependant ce regard pervers qui donne froid dans le dos. Il me donne l’impression d’être nue quand il pose son regard sur moi et je dois dire que je n’aime pas ça du tout. J’espère vraiment ne plus le croiser de toute ma vie.


Eddie revenant sur ses pas : mais dépêche toi !


Moi hâtant mes pas : j’arrive, c’est toi et ta démarche au pas cadencé là. 


Eddie : tu vas me mettre en retard.


Moi : orrrhh ça n’arrête pas ? Tu ne vas pas à un rendez-vous avec le président des USA quand même ! (m’arrêtant brusquement en tapant des pieds) Pfff voilà pourquoi je n’aime pas marcher avec toi. Comment pouvons-nous discuter si je dois tout le temps courir pour te rattraper ? 


Il s’arrête en soupirant.


Eddie : Yumna les amis doivent déjà être en train de m’attendre.


Moi haussant l’épaule : ça fait quoi s’ils t’attendent un peu ? De toute façon, ils ont plus besoin de toi que toi d’eux.


Eddie ton docte : ce n’est pas une raison, il ne faut pas faire aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse.


Je lève les yeux au ciel.


Moi : toi et tes Eddiïsme.


Nous reprenons la marche à un rythme un peu plus normal.


Moi : alors ?


Eddie soupir las : qu’est-ce que tu veux savoir exactement ?


Moi : je sais pas, n’importe quoi qui pourrait m’être utile.


Eddie : oublie franchement cette idée de les mettre ensemble.


Moi : pourquoi ? Tu as toi-même dit que c’est une fille bien.


Eddie : oui et c’est pour cela que je préfère que ton frère ne s’aventure pas sur ce terrain (voix aiguë) vu sa réputation de play-boy notoire.


Moi balayant l’air d’un revers de main : ohh ça, t’inquiète, il va changer.


Il me jette un coup d’œil.


Moi : crois-moi, il est même en train de changer. Je pense que cette fille  influence positivement sur lui, je sens une symbiose entre eux et tu sais bien que j’ai le flair pour ce genre de choses.


Eddie roulant des yeux : rubbish… Il faut toujours que tu voies des couples partout.


Moi sourire rêveur : parce que l’amour est ma valeur première, c’est en cela que je trouve la part de moi-même la plus rayonnante. En m’inspirant des signes les plus banaux pour changer la vie du monde qui m’entoure.


Eddie : très drôle ! Ça fait sept ans qu’on se connaît et (faisant des griffes avec ses doigts) ta magie n’a toujours pas opéré sur ma vie.


Moi : parce que toi, tu fais parti de mes cibles indomptables !


Eddie riant : ah ouais quand même ! Cibles indomptables kiakiakia… 


Je me rends compte que nous sommes devant le campus que lorsque l’image de la grille d’entrée s’impose dans mon cerveau. Je m’arrête et me tourne vers lui mécontente, il s’arrête à son tour le sourcil arqué d’interrogation.


Moi : finalement, je suis restée au même niveau de connaissance par rapport à Nahia qu’il y a trente minutes. Pfff, je savais, j’allais rentrer chez moi.


Eddie : quoi qu’il en soit, trente minutes n’auraient pas suffi pour parler d’elle. C’est pour ça que je te disais d’attendre ce soir à mon retour, mais la buté en toi n’en a fait qu’à sa tête encore une fois.


Moi boudant : il faut battre le fer quand il est chaud nan ?


Eddie : ok maintenant tu décides quoi ?


Moi haussant le sourcil : par rapport à quoi ?


Eddie : tu rentres à la maison ou pas ? En attendant, ce sont les minutes que nous gaspillons.


Moi bougeant : puisque je suis déjà là, je vais passer cinq à dix minutes à la bibliothèque histoire de lire quelques documents sur l’invalidité.


Eddie : ok. Donc tu rentres seule après ?


Moi : oui, sinon avec qui d’autre ?


Eddie : je dis ça à cause du détroit.


Moi : t’inquiètes, j’ai toujours mes potes là-bas ! De toute façon, il faut que je m’habitue à prendre par là toute seule vu que tu retournes au bercail dans pas longtemps. 


Il sourit et je renfrogne la mine.


Moi : weh on sait, ne cache surtout pas ta joie et ton impatience d’y être.


Eddie : lol tu n’y es pas du tout, en fait, j’envisage passer les épreuves classantes ici et non au Togo comme le programme mon père.


Moi ouvrant mes yeux : tu veux défier ton père ?


Eddie : en quelque sorte.


Moi lui palpant le visage : depuis quand tu as des tendances suicidaires ?


Il éclate de rire.


Eddie : ma belle, j’ai 22 ans, bientôt 23. Je pense être en mesure de faire mes propres choix.


Moi avec un rire de gorge : crois-moi frère, tu as beau avoir 30 ans, tu seras toujours sa marionnette. Khalil peut te confirmer le code.


Eddie avec une conviction suffisante : c’est ce qu’on verra.


Il avise les escaliers menant vers la bibliothèque.


Eddie : c’est ici qu’on se sépare normalement.


Moi hochant la tête : mouais !


Eddie : ok fait attention à toi, tu m’appelles au moindre souci.


Moi lui faisant la bise : compte sur moi my superhero !


Il me fait un signe de la main en guise d’au revoir avant de disparaître dans la nuée d’étudiants. Je monte et me cherche une place discrète loin des hippies, j’ai nommé mes ex copines que j’ai repéré à l’entrée. C’est pendant que je fouille les étagères à la recherche de mes documents qu’un groupe de filles et de garçons avec qui je suis une même UE me rejoignent et proposent qu’on travaille ensemble. Proposition à laquelle j’adhère et sans autres forme de procès, je préviens Eddie par texto que mon programme a changé et qu’il se pourrait qu’on rentre ensemble. Il répond aussitôt.


Eddie : « Pourquoi ? »


Moi : « Un groupe de taf improvisé »


Eddie : « Ok, mais tu rentres toujours seule. J’ai prévu passer la nuit chez Ian »


Moi : « C’est nouveau ça. »


Eddie : « Yep je viens de le décider. »


Moi :  « Bon, on en parle plus tard. Les autres n’attendent plus que moi ».


Eddie : « ok, bonne concentration »


Moi : « You too »


Nous passons les heures suivantes à revisiter des procédures et nous nous arrêtons qu’une fois que tout le monde s’est plaint de fatigue. Nous nous séparons sur le coup et je me retrouve à arpenter les couloirs du campus téléphone collé à l’oreille. L’histoire qu’Eddie veuille passer la nuit chez son pote m’intrigue un peu, ça n’a jamais été le cas auparavant. Il décroche à la cinquième sonnerie.


Eddie direct : c’est maintenant que vous avez fini ?


Je roule des yeux, parfois, on dirait mon mec.


Moi : eh oui


Eddie : vous en avez mis du temps.


Moi : bah, nous ne l’avons pas vu passer. Bref, tu disais vouloir passer la nuit chez Ian.


Eddie : c’est ce que j’ai dit oui.


Moi le taquinant : ça y est, c’est le coming out ?


Eddie ton las : arrête avec cette histoire, c’est plus pour réviser.


Ça fait tic dans ma tête en ce moment.


Moi : rhhoo type, c’est à cause d’Adriana que tu fuis chez toi ? Lol pas besoin d’en arriver là (dépassée) jusqu’à déménager ? Mais tu as quel problème avec elle au juste ?


Eddie le ton boudeur : tu ne t’es pas posée cette question lorsque tu me donnais en pâture à ta bombasse au faux bronzage, faux cul, faux seins.  


Je pouffe de rire.


Moi : déjà, Adriana est naturellement blonde et pas superficielle du tout.


Eddie sec : qu’est-ce que tu en sais ?


Moi : tu sais bien que j’ai l’œil de lynx, en plus, je l’ai choisi parce qu’elle a des origines angolaise.  


Eddie : entre temps moi, je ne peux plus la voir en peinture. Elle fait trop poupée gonflable.


Moi roulant des yeux : rhololo Elli (soupire dépitée.) No mind si celle-ci ne te plaît pas,  nous avons une large sélection sur le campus. Tu peux…


Eddie m’interrompant : je n’en veux pas, je ne veux aucune parmi elle et arrête de jouer aux entremetteuses. C’est agaçant à la fin !


Moi insistante : mais pourquoi ? À cause de ton amour secret ? (sans transition) Du haut de tes 23 ans ce n’est plus faisable man, c’est ridicule en fait. Ça, ce sont les choses d’adolescents énamourés et farouches. Toi, tu es un homme, un vrai. Avec le physique d’Apollon que tu te paies, tu ne peux te résoudre à aimer une femme en silence, c’est aux femmes de courir après toi. En plus, je suis sûre qu’à l’heure où je te parle ton amoureuse est en train de roucouler avec un autre.


Eddie : je suis sûr que non.


Moi mdr : si ça peut te consoler ! Bon, ok, je vais gérer le cas de Riana (surnom que les étudiants ont donné à Adriana) tu peux sortir de ta cachette.


Eddie : désolé, je suis déjà chez Ian. Je rentre demain.


Moi : donc tu étais sérieux avec ton histoire là ?


Eddie : apparemment oui.


Moi boudant : ok, je vais y aller. Si quelque chose m’arrive au détroit, ce sera par ta faute.


Eddie : lol tu n’auras rien, il n’est que (pause) 5 h du soir. La nuit vient à peine d’entamer sa course. 


Moi : pffff !


Eddie : je te fais un Brownie demain pour me faire pardonner.


Moi intéressée : recouvert de…


Eddie : de caramel, de noix de pécan et noix de coco râpée comme tu l’aimes.


Moi faussement menaçante : tu as intérêt as ramené tes fesses au logis demain.


Eddie : promis ma belle, fait attention à toi.


Moi : yup (sur le ton de la plaisanterie) ne laisse pas Ian te défoncer le cul s’il te plaît... s’il te plaît s’il te plaît.


Eddie : go casse Yumna !!!


Click !


Il me raccroche au nez au moment où je lâchais un rire bruyant. Je me retrouve en train de bifurquer dans la ruelle que nous avons surnommée détroit après une dizaine de minutes de marche. C’est un coin que les dealers de drogue fréquentent souvent et c’est un passage obligé pour nous si nous ne voulons pas faire le grand tour. D’habitude, ils sont inoffensifs. Ils font leur truc et nous, nous passons juste. Sauf qu’il leur arrive parfois de dérailler quand leurs poudres leur montent à la tête. J’en connais quelques-uns pour avoir été leur cliente par l’intermédiaire de Walter donc je suis zen, enfin presque.


Je passe la ruelle en deux trois mouvements en saluant quelques-uns aux passages. Je prends ensuite une autre ruelle moins dangereuse, mais qui m’a l’air plus déserte que d’habitude. Je presse alors le pas et plus j’avance, plus j’ai l’impression d’être suivie. À un moment, je m’arrête brusquement et me retourne pour tomber sur le type du fast-food qui me regarde avec la langue en traîne, les yeux tout rouge et quelque chose dans le regard qui ne prédit rien de bon. 


Moi reprenant ma marche : qu’est-ce que tu me veux ?


Lui me suivant au pas : je ne savais pas que derrière ton air pieuse se cachait une toxicomane.


Moi : ce ne sont pas tes oignons.


Lui : si, ça veut dire qu’on peut bien s’entendre toi et moi.


Moi ton rageur : on s’entendra sur rien du tout, toi et moi (menaçante) éloigne-toi de moi, tu as compris ?


Lui drôle de sourire : ne fais pas l’idiote, tu sais bien ce que je veux depuis le début.


Je presse encore plus le pas parce que le type s’est retrouvé à quelques centimètres de moi juste en deux enjambés.


Moi : je te brise tes bijoux si jamais tu t’approches de moi à dix mètres. 


Il rit nerveusement.


Lui : toujours à faire la grande gueule hein ? Je vais t’apprendre le respect petite.


Moi criant : reste loin de moi, je te jure que je vais te défoncer les burnes.


Je fais la bouche alors que tout en moi est en mode panique, en plus il me semble que les gens se sont donnés le mot pour ne pas passer par ici à ce moment précis. Vivement, que je m’en sorte sans égratignures, le type sens le joint à mille mètres, un mélange de tabac et de marijuana. La lueur sombre dans son regard me met vraiment en alerte, ça ne sent pas du tout bon là. À cette pensée, je me mets à courir sans savoir qu’il était juste derrière moi. Il me rattrape en un rien de temps et m’apostrophe avec véhémence.


Lui pendant que je me débats : tu comptais aller où comme ça petite prétentieuse ? Vient me montrer comment tu défonces les burnes aux gens baraqués comme moi.


Je lui donne des coups-de-poing dans la mesure du possible tout en cherchant à le mordre. En une œillade, je me retrouve plaquer de dos contre le mur le plus proche et mon sac à main tombe lourdement sur mes pieds. Il place furtivement une main sur ma bouche pour m’empêcher de crier pendant que l’autre main maintient fermement les miennes derrière mon dos. Il s’assure que je me calme avant de libérer ma bouche pour ensuite enlever mon voile d’un geste brusque laissant ainsi ma longue chevelure tomber sur mes fesses. 


Moi hurlant : LÂCHE-MOI !! ESPECE DE VICIEUX !! SALE CON LÂCHE-MOI !!!


Il replace la main sur ma bouche en me fixant d’un regard plein de rage.


Lui : tu te calmes tout de suite, inutile de riposter. Mes gars surveillent le perimètre pour s’assurer que personne ne passe par ici jusqu'à ce que je ne finisse avec toi (se penchant sur mon oreille droite) tu es à moi à moins que je décide le contraire, A MOI, et tu ferais mieux de coopérer si tu ne veux pas que j’opte pour la violence.


Mon sang se glace et une larme perle aussitôt sur ma joue.Une sueur froide me parcourt lorsque sa main glisse sensuellement le long de mon corps. Il s’attarde sur ma poitrine ensuite sur mon entrejambe. Progressivement, je sens mes jambes me lâcher, puis mon corps. Je ne suis plus que larmes et soupirs de tristesse. C’est la fin des fins de Yumna Cheikha, c’est ici que tout se termine.


Lui : on fait moins la maligne inh inh ? (approchant sa bouche de la mienne) Laisse-moi sucer cette bouche qui sort souvent des paroles acerbes, laisse-moi voir si le goût de ta langue est aussi vénéneux que les paroles qu’elle produit.


Je lui crache sur le visage, il l’efface puis revient à la charge en m’assénant une gifle assomante.


Lui rouge de colère : maintenant, tu vas te tenir tranquille petite idiote ! 


Eh Allah ! C’est la partie où je dois normalement m’évanouir n’est-ce pas ? Rien que l’odeur de sa bouche suffit pour m’envoyer direct dans le coma, pourtant ça me ragaillardit. Je recommence à me débattre en essayant de lui envoyer des coups de pied dans ses parties intimes. Il me bloque par la jambe et je peux sentir son membre dur sur ma cuisse gauche. YA ALLAH JE VEUX MOURIR.


Moi la voix tremblante : lâche-moi sale con.


Lui me touchant nerveusement : tu es trop bandante petite, j’ai rêvé de faire ça le premier jour où je t’ai vu devant ton université. L’image de toi nue comme un ver m’obsède depuis, et j’avais raison (palpant mes seins à travers mon haut) Tu as une de ces paires de seins (les pressant) ohh putain !! Tu es bonne !!


Hein, il me suivait ? C’est signé, je suis finie. Refuser ma virginité à un pervers narcissique pour finir par me faire violer par un fou allié, si ça ce n’est de la malchance. Là, je n’ai d’autres choix que de marchander, il entendra peut-être raison.


Moi : ok ok lâche-moi, mon père est riche, il te donnera ce que tu veux.


Lui : c’est toi que je veux, je t’achète à ton père s’il le veut bien.


Il délire vraiment le salaud. 


Moi recommençant à pleurer : il te donnera ce que tu veux, je te le conjure.


Lui : pleure si tu veux, je dégusterai ton si beau corps vaille que vaille. Tu as l’air si appétissante.


 Il le dit en se léchant la lèvre inférieure ensuite, il s'approche de ma bouche et me caresse les lèvres du bout des doigts.


Lui : ça doit être le paradis d’embrasser cette bouche en cœur (il suce mes lèvres.) très douce comme je l’avais pressenti.


Sitôt dit, il écrase de nouveau ses lèvres sur les miennes et essaie de forcer l’entrée de ma bouche, je lui mords les lèvres jusqu’au sang. Il se détache et me fait un sourire désabusé.


Lui : tant pis si tu tiens à boire mon sang, tu ne risques pas de te transformer en vampire de toute façon.


Il recolle sa bouche à la mienne, mais finit par déchanter au bout d'un moment à cause de mes morsures. Il quitte donc ma bouche pour le pavillon de mon oreille droite qu’il lèche promptement pour finir par me mordre le lobe en arrachant mes boucles en diamant de ses dents. Je gémis de douleur. Il revient ensuite vers ma bouche en tentant vainement d’introduire sa langue une nouvelle fois tout en sortant mon haut pull de ma jupe. Une fois l’accès trouvé, il glisse sa main sous l’habit et atteint mes seins tel un éclair. Il plonge la main dans mon soutif et happe mes seins l’un après l’autre, il les presse, les titille en émettant de petits gémissements de plaisir. 


Lui : aahhh le rêve, tes seins sont divins. 


Son érection contre mon ventre fait valser un torrent de larmes de mes yeux. C'est maintenant que je me rends compte réellement de la situation délicate dans laquelle je me retrouve. Je finis par éclater en sanglots.


Moi : ne me fais pas de mal, je t’en supplie.


Lui me fixant en titillant mes boutons : tu ne me sentiras pas passer si tu me laisses faire tranquillement. 


Moi implorant : laisse-moi partir s’il te plaît, tu auras tout ce que tu veux. Tout absolument tout.


Le type ne m’écoute même pas, il libère mes seins et trace sous ma jupe où il atteint directement ma foufoune.


Lui avec mépris : pourquoi tu ne mouilles pas ? POURQUOI TU N’AS PAS MOUILLÉ ? (baissant le ton) Que tu le veuilles ou non, tu prendras plaisir à ce que je me prépare à te faire. 


Il abaisse ma jupe et frotte ses doigts contre mes entrailles à travers le legging qu’il déchire ensuite. Puis le moment fatidique où il ouvre sa braguette et écarte mon string arrive très rapidement. Je ferme les yeux en essayant de penser à autre chose. Je défile le visage de chaque membre de ma famille dans ma tête, les moments heureux que j’ai passé avec mes frères lors de mon dernier séjour à Abu-Dhabi et mes pleurs s’intensifient. Je sens quelque chose de chaud contre ma cuisse et au moment où je m’attends à vivre la fin de mes jours, j’entends un cri strident pas loin et me retrouve en hauteur dans les secondes qui suivent. Je me sens dans les bras de quelqu'un, mais je n'ai pas le courage d'ouvrir mes yeux pour  voir la personne. Tout ce que je sais c'est que je suis en sécurité et que la personne avance à pas de géant. Quand je puise en moi la force nécessaire pour ouvrir mes yeux, je tombe sur un parfait inconnu qui nous dirige vers la dernière ruelle avant la maison. Je bascule ma tête vers l’arrière pour voir le sale violeur giclé dans une mare de sang. Je ne peux m’empêcher de sourire faiblement et de pousser un grand ouf de soulagement dans mon for intérieur. 


Inconnu : chez toi, c’est où ?


Je lui montre l’immeuble à l’autre côté de la rue.


Inconnu : quel appartement ?


Moi faiblement : 203.


Inconnu : ok.


Moi : vous pouvez me poser, je peux marcher.


Inconnu : je vous poserez que lorsque nous serons chez vous.


Je hoche lentement la tête.


On arrive ainsi au logis et je lui montre un passage derrière le comptoir du concierge pour éviter les regards indiscrets. On prend un ascenseur de fortune et très rapidement, on se retrouve devant mon appartement. C’est lorsqu’il me descend que je remarque mon sac accroché à son bras. Il me le tend et attend que j’ouvre la porte.


Moi pendant que je le fais : je vous remercie sincèrement, sans vous…


C’est là que toute la scène passe en  streaming dans ma tête. J’éclate d’un sanglot bruyant.


Inconnu me prenant dans ses bras : shhuuuiii, c’est fini, ne pensez plus à ça. Vous êtes hors du danger à présent.


Moi hoquetant : j’ai… J’ai… J’ai failli me… Oh mon Dieu ! Il a failli…


Il pousse la porte et nous fait entrer dans le salon alors que je suis toujours blottie dans ses bras. Il me masse le dos en me chuchotant des paroles à l’oreille jusqu’à ce que je me calme. 


Inconnu : où se trouve votre cuisine ? 


Je le lui montre d’un geste de la main. Il s’en va et revient avec un verre d’eau fraîche que je vide d’un trait. 


Inconnu : prenez une longue douche et essayez de dormir, vous serez plus calme à votre réveil. Il faut que j’y aille. Je serais resté plus longtemps, mais je dois être à la maison dans (fixant la montre à sa poignée) sept minutes exactement.


Je hoche la tête les yeux braqués sur le bracelet électronique à son pied.


Inconnu : ne restez pas seule, vous avez sûrement un frère ou un ami tout prêt. Appelez-le pour qu’il vienne vous tenir compagnie.


Oui de la tête.


Inconnu : suivez mes indications, je vous en prie.


Moi balbutiant : mer… mer… ci.


Inconnu : je vous en prie, prenez soin de vous.


Dès qu’il s’en va je barricade la porte et m’enferme dans la salle de bain où je pleure un bon moment avant de finir par dormir recroquevillée sur le sol nu.



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