Se revoir sous d'autres cieux
Write by Gioia
Deux semaines c'est bien quatorze jours n'est-ce pas? Alors quelqun peut m'expliquer pourquoi ça avait filé comme une nuit et nous voilà déjà à la veille du départ de mon chéri? J'avais beau me remuer les méninges pour comprendre ou me rappeler de ce que j'avais fait pendant que les jours passaient mais rien. J'étais comme une loque vivante depuis l’annonce. Ma bonne humeur avait commencé à disparaître et là il ne me restait que 10% au compteur. La journée de demain je l'avais pris en congés pour la passer avec mon homme. Ce soir il était avec ses connaissances tandis que j'étais chez moi à faire du ménage pour m'occuper l'esprit et m'empêcher de sombrer dans une déprime totale. Je trouvai mon ordi déposé sur ma table alors que je ne me rappelais pas m'en être servi récemment. Michael l'avait peut-être fait lui. Curieuse je le pris pour l’éteindre et le remettre à sa place. Je trouvai un dossier vidéo pour madina créé sur mon bureau. Je l'ouvris puis entrepris de jouer la vidéo en question. La tête de Michael apparu sur l'écran.
"Madina si tu vois cette vidéo c'est que je suis déjà à Abidjan. À moins que tu n'aies fait ta fouineuse ce qui m'étonnerait beaucoup. C'est quand même dingue comment tu dors profondément comme si on t'avait assommé. Je filme ce truc non stop depuis une semaine quand tu rentres dans la chambre. Je n'étais jamais satisfait du résultat après et j'effaçais. Pourtant tu n'es pas venu voir ce que je tramais. J'ai quand même eu chaud le jour où tu m'as vu trafiquer sur une caméra et tu as demandé ce que je foutais. Heureusement que didina était là pour détourner ton attention en bon fiston qu'il est. Bon trêve de bavardage. Tu vois que je m'égare déjà. Bref je ne peux plus supprimer celle ci. Regarde le bon côté des choses au moins tu n'auras plus à supporter mon long bavardage lol. plus sérieusement, ma choupette j'ai vu comment tu es affectée par mon départ. Bien que tu as essayé de le cacher et d'être la brave que je connais, je pouvais le sentir dans ta façon de me tenir un peu plus longtemps dans nos câlins et dans tes baisers que tu voulais m'exprimer ta peine. Tu sais maintenant que j'y pense, je n'aurais jamais cru que mon année allait finir ainsi. Quand je t'ai vu à l'aéroport je me rappelle je me suis dit quelle fille ultra sérieuse. Je m'étais donné pour mission de t'embêter jusqu'à ce que tu ne craques. Et celui qui a craqué au final c'est moi. Je me rappelle que je me suis dit après nos premières conversations que j'aimais ta candeur et ton côté posé. C'est ce qui m'a attiré et poussé à t'exprimer mon intérêt. Et puis j'ai découvert ta témérité. Je reste en admiration face à ta combativité sans relâche. J'ai aussi découvert que tu pouvais être chiante comme pas possible lol. Toujours calquée sur le petit détail quand tu veux. Mais surtout ta passion pour défendre tes convictions m'a touché. Et aussi drôle que cela puisse sembler moi qui pensait au départ que tu allais naturellement me juger à cause de mon caractère, je me suis senti plutôt accepté. Et même quand tu ne comprenais pas je pouvais voir dans tes yeux que ta petite tête essayait de me comprendre, ou du moins de m'accepter. Tu as dépassé ta personnalité, et tes idéaux pour t'ouvrir à moi ce qui était un grand risque parce que j'aurais pu te décevoir mais tu t'es quand même lancé sans un regard en arrière et je pense que de toute notre histoire, c'est ce qui me laisse le plus sur les fesses. Mon but en te disant tout ceci c'est pour que tu saches que je t'ai observé aussi et que tes pas vers moi ne sont pas passés inaperçus. Je sais que j'ai eu à dire des choses contradictoires des fois mais du fond du coeur ma madi pour moi tu es une femme de valeur. Une femme que je veux dans ma vie. Je sais que ta tendance naturelle va te pousser à te recroqueviller sur toi même quand je serai parti. Je sais que tu crains que nous perdions notre lien quand je ne serais plus là. Et que ma présence physique va te manquer. Mais s'il te plaît ne joue pas aux têtes dures. C'est okay de se reposer sur les autres. Ne penses pas que tu seras une copine emmerdante si tu m'appelles à tout bout de champ. Ne reste pas fermée. Et aussi ne te négliges pas. Prends tes médicaments correctement. Parce que désormais tu ne vis plus seulement pour toi mais pour nous. J'ai besoin de toi dans ma vie. Je te l'ai dit que tu es désormais une extension de moi et tu dois te voir comme tel. Je pense avoir fait le tour hein. J'ai déjà même trop parlé. Et si tu n'as rien retenu. Retiens que je t'aime profondément ma madi"
L'eau ne voulait pas arrêter de sortir de mes yeux ni de mon nez. Je fermai l'ordi puis me concentrai sur autre chose pour me divertir l'esprit. Michael rentra vers 22h saoul comme tout. Nous étions supposés faire ses bagages mais au final nous nous mîmes au lit directement. Je me levai vers 5h du matin dans ses bras. Comme je l'avais fait une fois je l'observai à la dérobée essayant d'imprimer chaque courbe de son visage dans mon esprit. Aussitôt l'idée me vînt de capturer ce moment; ce que je fis. Je devais sembler folle ou ultra émotive mais je n'avais aucune idée de quand nous allions nous revoir. Il bougea un peu dans son sommeil et remarquant que j'étais adossée au mur il me ramena vers lui en me demandant de rester encore un peu comme ça. Finalement nous nous levâmes vers 9h. Son vol était prévu normalement pour 13h. J'allais le conduire puis le ramener ou du moins c'était ce qui était prévu. C'était sans compter sur la boîte que j'avais trouvé en haut de mon frigidaire alors que je faisais encore le ménage. Il y'avait plein de post it dedans avec des messages de Michael encore. Certains c'était "madina aujourd'hui c'est lundi il ne faut pas oublier d'aller à l'hôpital après"; "ma puce c'est mardi aujourd'hui, ton omelette me manque au petit déjeuner; j'espère que tu as dormi assez. Bisous" ou encore "on est dimanche. J'espère que tu sais que je pense à toi et que tu es dans mon coeur constamment. Si tu as mal, repose toi et reprends des forces pour lundi. Tu es une battante. Tu peux y arriver. Je t'aime"
Je l'entendais me parler en sortant de la salle de bain. Les larmes que je voulais cacher en sa présence ne voulaient rien entendre. Je pleurais encore et encore pendant que lui il me criait au loin
imagine un peu la chance de ce chien didina. Les gens cherchent les papiers pour venir au canada. Lui il va rester ici cadeau. Et en plus il aura l'audace de se promener gaillardement dans les rues alors qu'il est clandestin. Oh ma puce tu m'entends? Roh mais qu'est ce que t'as en relevant ma tête? Fit-il alors qu'il m'avait rejoint dans la cuisine.
miiichaellll..... ma gorge était tellement pleine d'émotions que parler était un calvaire.
Viens fit-il en me serrant dans ses bras. Tu as fait ta fouineuse hein. Le but n’était pas de te faire pleurer. Je voulais que tu les trouves quand je ne serais plus là pour que tu ne te sentes pas trop seule.
j'ai essayé dis-je entre les larmes.... je ne voulais pas faire ma dramatique
-chut. C'est pas dramatique d'avoir de la peine.
J'essayai de reprendre le dessus sur moi et lui dit d'aller se préparer tandis que j'allais prendre ma douche aussi. Après près de quarante minutes nous voilà en route pour l'aéroport. Je devais conduire mais n'étant pas en état il le faisait. Je gardais la tête fermement tournée vers la fenêtre ne sachant pas quoi dire concrètement. Il monta le volume de la radio. La voix de Lady gaga remplit la voiture. C'était un air qui me semblait familier. La fameuse chanson de laure. Dans le silence je pouvais écouter finalement les paroles. C'est comme si lady gaga avait questionné mon coeur avant d'écrire cette chanson.
"But all I really know (ce dont je suis sur)
You're where I wanna go (tu es où je veux aller)
The part of me that's you will never die (la part de moi qui est toi ne mourra jamais)
So when I'm all choked up
But I can't find the words
(Alors que je suis toute retournée mais que je ne peux trouver les mots)
Every time we say goodbye
Baby, it hurts
(Ça fait mal quand on se dit au revoir)
When the sun goes down
And the band won't play
I'll always remember us this way
(Quand le soleil se couchera et que le groupe ne jouera plus je me rappelerai de nous ainsi)
Oh, yeah
I don't wanna be just a memory, baby, yeah
(Je ne veux pas être juste un souvenir, baby)
When you look at me
And the whole world fades
I'll always remember us this way
(Je me souviendais de nous ainis lorsque tu me regarde et que le reste du monde disparaît)
Je pleurais de plus belle au point de renifler sans cesse maintenant. De temps en temps il me prenait la main mais aucun de nous ne parlait. Une fois arrivés à l'aéroport, nous fîmes la pesée et attendîmes Yann, laure et un de leurs amis. Yann avait promis que son ami en question pouvait nous faire entrer dans la salle d'embarquement histoire qu'on soit avec mico jusqu'à la dernière minute. Mais voilà que nous attendions depuis près d'une heure et pas de nouvelles de Yann ni laure. Ils ne répondaient pas non plus au téléphone. Il ne restait maintenant plus qu’une heure avant le décollage et les appels se faisaient incessants demandant aux passagers de se présenter pour l’embarquement. Il ne restait plus d'ailleurs grand monde dans la file et l'agent de contrôle demandait à Michael d’avancer
madi fit-il en me prenant par la taille
est-ce que je peux venir avec lui demandai-je à l'agent? Je la connaissais la réponse mais je m'essayais quand même.
non seuls ceux qui voyagent peuvent y aller me fit-il.
Michael me prit encore par la taille et retourna vers lui
je veux que tu m'embrasses proprement pour me dire au revoir
mico....j'ai...trop pleuré...ça sera salé.
salé sucré je m'en fiche. Il s'approcha et je me mis sur la pointe des pieds. Je mis dans ce baiser tout ce que je voulais dire mais que je ne savais pas comment. Il se détacha me fit un bisou encore sur le front puis me souffla dans l'oreille tu prends bien soin de toi comme tu prends soin de moi d'accord? Je pouvais seulement faire okay de la tête pendant que les gens nous regardaient maintenant et que l'agent me disait courage ma belle. Il me quitta ainsi pendant que j'avais le sentiment qu'on m'arrachait un bras avec force comme il me l'a dit une fois. Je sortis de là en vitesse et j’entrai dans le parking. Je cherchai ma voiture comme une folle, tournant partout en larmes comme une enfant perdu, tandis que je commençais à grelotter maintenant. Une dame m'arrêta et me demanda si elle pouvait m'aider. Le trop plein de larmes m'empêcha encore de répondre. Je me contentai de secouer la tête. J'entendis une voix familière dire derrière
C'est bon madame je m'en occupe.
Yannick fut la seule chose que je pus dire avant d'aller dans ses bras.
excuse moi. Laure a eu un malaise. Elle est à l'hôpital. Elle est prise en charge maintenant ne t'inquiète pas. Viens je te ramène.
Je me contentai de le suivre.