Semaine 15
Write by Miss Nana
9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE
By Nana Técla
Semaine 15
_« À l’intérieur du corps du fœtus, le gras commence à se former, ce gras qu’on appelle graisse brune, lui permettra de conserver sa chaleur une fois au monde puisque le nouveau-né n’a pas encore le réflexe de frissonner. Le fœtus perçoit désormais les sons, il entend très bien la voix de sa maman, son cœur et les bruits provenant de sa digestion » source : naitreetgrandir.com_
-Bonjour Madame.
-Bonjour. J’ai rendez-vous avec le docteur AKPO.
-Qui dois-je annoncer s’il vous plaît ?
-Madame Nancy LEDI.
-Veuillez patienter un instant s’il vous plaît.
Je pianote d’un air impatient sur le bord de l’étagère pendant que la réceptionniste vérifiait dans l'agenda des rendez-vous et passait un coup de fil pour annoncer mon arrivée.
-Il vous recevra dans un instant, Madame. Veuillez-vous installer dans la salle d’attente en attendant.
En tout cas je dois reconnaître que l’accueil dans cette clinique était parfait. Normal. Quand vous avez de l’argent les gens vous respectent. Et je ne ressemblais pas à une de ces femmes de basse classe qui ne savaient même pas se poudrer le visage. Il était 18 heures et la salle d’attente était un peu moins remplie qu’en matinée. Je sortis mon miroir de poche de mon sac en cuir Coco Channel pour me composer un visage de circonstance.
Le docteur AKPO Sylvain était un de mes amis les plus proches. Je lui avais même présenté son actuelle épouse. En fait il avait été un prétendant assidue pendant les premières années de mon mariage. Mais je ne pouvais pas faire cela à mon mari, alors j’ai bien entendu repoussé ses avances tout en gardant de bonnes relations avec lui. Certaines femmes pensent que parce que vous ne voulez pas d’un homme, il faut en faire automatiquement un ennemi. La vie est faite d’opportunités et la réussite aujourd’hui dépend des relations que vous avez, il est donc essentiel de veiller à garder de bonnes relations avec les « bonnes » personnes. Aujourd’hui Sylvain était devenu un riche médecin très réputé qui possédait la clinique « Le Berceau » avec une clientèle des plus sélects. Et il était la solution, sinon l’une des solutions à mon problème. Voilà pourquoi je devais absolument bien peaufiner l’histoire que j’allais lui raconter.
Il fallait que je trouve un moyen de délier mon fils de cette fille qu’il persistait à vouloir épouser. Pour le moment Cecilia était en bonne voie. J’avais été ravie d’apprendre durant notre dernière discussion qu’elle était toujours intéressée par Thierry et qu’elle était prête à se battre pour l’avoir. Pour le moment je ne lui avais pas encore parlé de la grossesse de l’autre et pour une raison que je ne m’expliquais pas mais pour laquelle je remerciais le ciel, Thierry non plus n’avait pas évoqué le sujet. Preuve que Cecilia ne lui était pas complètement indifférent, il voulait garder ses chances intactes avec elle. Il ne restait plus que le problème de cette fameuse grossesse que je devais régler. J’avais appris par hasard en discutant avec mon mari la semaine dernière que cette fille faisait suivre sa grossesse à la clinique le « Berceau ». Dès cet instant je n’ai eu de cesse de me creuser les méninges jusqu’à ce qu’une solution ficelée ne m’apparaisse.
-Madame LEDI, Docteur AKPO va vous recevoir, vint m'annoncer la réceptionniste, me sortant du coup de mes pensées.
Je me levai, inspirai un bon coup et me composai un visage de circonstance.
-Bonjour Nancy ! salua Sylvain en se levant pour venir à ma rencontre dès que je franchis la porte de son bureau.
Nous nous faisons la bise et il m’invite à m’installer dans l’un des fauteuils.
Ça fait plaisir de te voir.
-Merci, répondis-je d’une petite voix en m’installant.
Je garde les yeux fixés sur mes mains quelques secondes avant de les lever vers lui et d’esquisser un petit sourire.
-Qu’est-ce qu’il y a ? je n’ai pas le souvenir de t’avoir jamais vue aussi réservée, me dit-il.
-Excuses-moi Sylvain. Je sais que tu es très occupé, mais je ne sais pas… Maintenant que je suis là je me dis que je n’aurais peut-être pas dû venir t’embêter.
Il fronça les sourcils, intrigué.
-Qu’est ce qui t’arrive ? dis-moi Nancy. Tu avais l’air bouleversée au téléphone quand tu m’as appelé pour prendre rendez-vous. Et là tel que je te vois j’ai l’impression qu’il est arrivé quelque chose de grave.
-Humm. Ça fait longtemps qu’on ne s’est plus vus, commençai-je avec un petit sourire timide. Je vois ta femme de temps en temps quand elle vient au salon, mais bon, tu sais bien que je respecte ton mariage et je préfère garder quelques distances tu comprends ?
-Arrête Miss, nous ne sommes pas des étrangers l'un pour l'autre voyons ! dit-il en me coupant la parole. Dis-moi le motif exact de ta visite. Tu sais très bien que je suis toujours prêt à t’aider tant que c’est possible.
C’était exactement ce que j’attendais. J’inspirai un bon coup et...
-J’ai besoin que tu me rendes un service Sylvain. Un énorme service. Ma vie, mon foyer et la stabilité de ma famille en dépendent.
-C‘est aussi grave que çà ? demanda-t-il en croisant les mains sous son menton.
-Très grave, répondis-je avec un sanglot dans la voix.
-Je t’écoute Miss, je t’aiderai du mieux que je pourrai.
-Vois-tu Sylvain, je ne suis plus toute jeune et après trente années de mariage, je sais et je suis consciente du fait que de temps en temps mon mari ait envie d’aller voir ailleurs. Mais cette fois-ci c’est la honte et l’opprobre qui nous guettent. Il est allé trop loin. Il y a quelques mois j’ai découvert que mon mari sortait avec une jeune fille. Une liaison de plus à ajouter à la liste. J’ai fait la tête, crié un peu, il m’a offert une nouvelle voiture et je me suis calmée comme toujours. Il le faut pour avancer. Je n’ai même pas cherché à savoir à quoi ressemblait cette autre maitresse. Et puis il y a un mois, mon fils Thierry est venu nous annoncer qu’il avait enceinté une fille et que la famille de la fille lui mettait la pression pour qu’il l’épouse. J’étais scandalisée, tu comprends. De nos jours cela ne se faisait plus. Je ne voyais plus tellement mon fils vu qu’il était tout le temps en mission, il ne nous avait pas présenté la fille en question et on se retrouvait à devoir doter une inconnue. Bref, Thierry a dit qu’il fréquentait la fille depuis plus d’un an et qu’il était prêt à prendre ses responsabilités vis-à-vis d’elle et de son enfant. Bon gré mal gré, nous sommes allés rencontrer la famille de la jeune fille. Mon mari a eu une réaction bizarre en la voyant et quand nous sommes rentrés je n’ai eu de cesse de le questionner et de le menacer jusqu’à ce qu’il m’avoue que la fille en question était sa maîtresse. Ils n’avaient pas arrêté de se voir et il ne soupçonnait pas un instant que le copain qu’elle disait avoir était son propre fils. Tu imagines ma détresse Sylvain !
Arrivée à ce moment de mon récit je me mis à pleurer dans mon mouchoir. Sylvain semblait hébété, il ne disait rien.
-J’aime mon fils, continuai-je, je ne peux pas le laisser épouser cette fille, mais je ne peux pas non plus lui dire que son père et lui… tu comprends… c’est trop dur. Je ne dors plus. Je fais emblant devant les gens mais je ne vais pas bien. Cette histoire me détruit. Mon mari dit que la fille refuse de décrocher ses appels. Mais elle semble quand même décider à épouser Thierry, elle n’a aucune morale. Mon pire cauchemar serait que Thierry l’épouse et que l’enfant se révèle être le fils de mon mari. Mon Dieu !
-Humm calme toi Nancy. Calme-toi. Ton histoire est incroyable. On dirait un film nigérian. Mais si ce que tu dis est vrai, c’est très grave.
-C’est pour ça que j’ai besoin de ton aide Sylvain. J’ai appris que la fille venait consulter ici dans ta clinique. S’il te plaît Sylvain, pour l’amour de Dieu, aide moi à sauver ma famille. Il faut que cette grossesse coule, après je trouverai un moyen pour éloigner mon fils d’elle sans faire de drame. Mais il faut que tu nous aides à faire couler cette grossesse, c’est le seul moyen, sinon ma famille sera détruite.