Semaine 18
Write by Miss Nana
9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE
By Nana Técla
Semaine 18
_« Dans le ventre de la maman, le fœtus s’entraine à bouger toutes les parties de son corps. Ses muscles gagnent en volume et en puissance. C’est à cette période que la majorité des mamans sentiront les mouvements du bébé qui deviennent de plus en plus vigoureux. Le fœtus dort beaucoup entre ses périodes d’activités : de 18h à 20 h par jour. A la fin de cette semaine, le fœtus mesure 16 cm de la tête au coccyx » source : naitreetgrandir.com_
Je ne savais plus quoi faire. Je culpabilisais énormément parce que je sentais que j’étais en train de faire une bêtise et que ça allait bientôt me péter à la figure. Depuis cette première soirée que j’avais passé avec Bill en me faisant passer pour ma sœur jumelle, nous nous sommes revus deux fois. La première fois j’avais insisté pour rentrer seule et lui avais dis que je lui ferais signe moi-même. Coup de bol ce jour-là, dans le restaurant où nous étions, quelqu’un l’avait reconnu et appelé par son prénom que je ne connaissais pas. Rentré le soir là j’avais fouillé dans le répertoire de Nina et avais copié son contact. Je lui avais ensuite envoyé un message de mon numéro le lendemain en lui disant que l’autre SIM était grillé. Pour Nina je ne me faisais pas de soucis pour le moment. Elle ne le rappellerait pas de sitôt. Ma Diva de sœur ne se rabaisserait jamais à rappeler un mec qui la délaissait. Deux rendez-vous et j’étais de plus en plus sous le charme. On dirait un papillon de nuit attiré par la lumière mortelle des flammes même s’il savait qu’il s’y brûlerait les ailes. Mais je culpabilisais et je me rendais compte de plus en plus que je risquais de compliquer les choses en ne révélant pas mon identité au plus tôt. En effet j’en avais marre qu’il me prenne pour Nina, j’en avais marre de jouer un rôle. Je voulais qu’il s’intéresse à moi Inès, telle que j’étais vraiment, mais je ne savais pas quoi faire. Je doutais de pouvoir le garder en étant Inès et non Nina. Je ne pouvais même pas prier pour cette situation, vu que le Seigneur n’approuvait pas le mensonge et la convoitise. Je sortis mon téléphone pour composer un message : « bonjour Bill. Comment tu vas ce matin ? bien, j’espère. Je voudrais te dire quelque chose de très important, j’ai fauté et je n’ose pas te regarder en face pour te dire ceci parce que je me sens honteuse envers moi-même. Je ne suis pas comme ça d’habitude, je ne sais pas pourquoi je l’ai fait, mais je ne veux pas te mentir plus longtemps. Je… ». Arrivé à ce niveau de mon texte, le courage me quitta. Penser que je ne reverrai peut-être plus Bill me mettait dans un état de profonde tristesse. J’en souffrais. Non, me suis-je dit. Une dernière fois, je voulais le voir encore une fois et après je déciderai si je dois lui dire la vérité ou pas.
* * *
-Salut Man.
-Ouais Salut Bill, fis-je en tirant ma chaise pour m’asseoir.
-Tu as l’air fatigué Man. Tu as quoi ?
-Non, t’inquiètes, c’est le boulot. Ça va passer.
-(Rires). A d’autres oui. Je sais que ce n’est pas ça, dit Bill en me regardant l’œil espiègle.
-Ah ? tu es devenu devin maintenant ?
-Arrêtes frère. Accouches, insista t-il en me tapotant sur l’épaule.
Je ne disais toujours rien. Bill rapprocha sa chaise de la mienne et commença :
-Ecoutes Man, je sais que tu me considère comme un sans cœur, un Don juan et tout. Je ne nie pas, mais je suis ton ami et ton bonheur m’importe aussi. Alors tu peux me parler. Et puis qui d’autre que moi, l’expert des filles, peut te conseiller sur les nanas hein ? finit-il en souriant.
-Hmmm, je ne sais pas. Je ne sais plus.
-Ooorh Bro, arrêtes de te comporter comme une meuf. Si tu veux te taper la Cecilia, vas-y et qu’on en finisse. Tu n’es pas encore marié avec Yabo, fais-le pendant que tu n’as pas encore la corde au cou. Et puis c’est pas comme si tu la trompais vraiment. Cecilia part bientôt Mec, ce sera juste pour vous dire adieu et ce sera fini. Personne n’en saura rien et tu arrêteras de gâcher l’ambiance avec ta tête là !
-Pour ça il faudrait que Cecilia décroche mes appels Man.
-Ah, je vois.
-Depuis que nous sommes rentrés de Cotonou on dirait qu’elle a disparu. Elle ne répond pas à mes appels. Elle m’envoie uniquement des texto pour dire qu’elle me rappellera. Je ne comprends plus rien.
Bill se mit à rire. Je lui jetai un regard meurtrier, heureusement que les plats que nous avions commandés arrivèrent juste à ce moment-là.
-Bon bref, dit-il en se lavant les mains. Heureusement que je n’ai pas les mêmes problèmes que toi.
-Ouais, soit dit en passant, c’était qui la go qui t’avait énervé la dernière fois quand je t’avais appelé ? c’est rare qu’une fille puisse te taper sur le système.
-Ah l’autre soir ? non, t’inquiètes. C’était un malentendu. C’est une nouvelle petite que je veux gérer, je croyais qu’elle m’avait posé un lapin mais en fait elle était à l’église. Je reconnais que je suis beau mec, mais bon, c’est God quand même. Je n’ose pas me mesurer à lui, tu comprends.
Je restai le bras à l’air un instant avant de porter ma boule de foufou d’igname aux lèvres.
-Depuis quand tu fréquente des filles qui vont à l’église toi ?
-Man, moi-même j’en étais étonné. (Rires) La petite là m’en fait voir de toutes les couleurs. En fait au début elle donnait l’impression d’être autre chose et ces derniers temps je découvre une autre facette d’elle qui me plaît aussi. Mais c’est bizarre. En fait j’ai l’impression qu’elle est différente.
-Humm. Tu ne serais pas en train de tomber amoureux par hasard ?
-(Rires). Non Mec, pas moi. Je veux juste me la faire. Elle a une de ces formes putain. Tu sais bien que d’habitude je ne fréquente que les gos friquées. Mais cette fille c’est une bombe. Elle est exactement comme je les aime.
-Ok si tu le dis. Et elle s’appelle comment la perle rare ?
-Nina.
-C’est bizarre, fis-je, ma belle-sœur s’appelle Nina.
-Ah bon ? dis distraitement Bill en avalant un verre d’eau.
-Et elle est comment ?
-Bof, elle est comme Yabo en plus jeune. Mais très impertinente la fille. Par contre sa sœur jumelle, elle autre est très gentille. Respectueuse et pieuse avec ça. Je l’appelle Sœur Inès.
Bill s’arrêta un instant de boire, l’air intéressé.
-Elles sont jumelles tu dis ? elles se ressemblent beaucoup ?
-Oui très. Je les confondais beaucoup au début. Mais à force j’ai fini par comprendre que Nina avait les airs de diva. Je les reconnais maintenant à la posture. Inès a l’air comment dirai-je… plus douce, voilà. Ce sont de vraies jumelles.
Bill resta pensif un moment, puis me demanda :
-Dis-moi, Yabo elle est catholique non ?
-Oui, lui répondis-je. Pourquoi ?
-Non rien. Juste comme ça. J’ai cru la voir à la paroisse Sainte Marie de Ange la dernière fois.
-Tiens, tu fréquentes l’église maintenant ?
-(Rires). Je ne suis pas Satan quand même. Je passais dans le quartier, j’ai cru l’apercevoir c’est tout. Mais il faisait nuit, je me suis peut-être trompé.
-Ça pourrait bien être elle. C’est là-bas qu’elle va au culte en fait. Mais bon, elle n’est pas tellement pratiquante comme sa petite sœur. Elle y va de temps en temps.
Humm ok.
A ce moment mon téléphone se mit à sonner. C’était Cecilia. J’hésitai un moment puis décrochai l’appel.
-Allo ? répondis-je d’un ton froid.
-Bonjour Thierry.
-Bonjour.
-Ecoutes, je sais que tu es fâché après moi. Mais je ne veux pas t’expliquer au téléphone. Tu peux passer chez moi ce soir ?
-Ecoute Cecilia, je ne suis pas ton jouet Ok ? tu ne peux pas m’ignorer et me rappeler comme un toutou quand ça te chante.
Je croisai le regard de Bill, qui s’amusait de la situation.
-Excuse me Tito. Mea culpa. Mais sérieusement je veux te voir ce soir. Je pars demain Thierry, s’il te plaît laisse-moi te voir une dernière fois avant de partir. Je ne veux pas qu’on se quitte en mauvais termes.
Elle partait demain ? c’était déjà fini ?
-Ok, m’entendis-je répondre. Je serai là à 19 heures.
-Merci. A ce soir.