Stop...

Write by Ibiki

- Nayanka -

J'ai vraiment trainé aujourd'hui. Bon, j'avoue que c'était fait exprès. Je ne voulais vraiment pas tomber sur le fils et la mère. Non merci. Heureusement que les lumières sont éteintes. Ah que du bonheur, je vais prendre un bon bain et je vais me coucher. J'ouvre délicatement la porte et lorsque j'avance vers salon, j'appercois une lumière. 

L'abat-jour est allumé. Tsssp. Lucas est assis. Il est un peu bizarre. Vraiment il va m'excuser chacun des problèmes. Je fais semblant de ne pas remarquer sa présence en fonçant tout droit vers les escaliers. Mais il m'interromp dans ma lancée. 

- Il faut qu'on parle.

Son timbre de voix était très calme. Hum. Moi je ne veux pas discuter avec lui. Il pense que je ne lui adresse pratiquement pas la parole pour rien ?

- Pas ce soir. Je suis fatiguée. 

- Il faut qu'on parle. 

Il est très sérieux. Je finis par me tourner vers lui. Il me regarde. Je détecte quelque chose de différent dans ses yeux. Oook. Il a encore quoi? 

- Eh bien je t'écoute...

- La procédure de divorce est vraiment engagée. C'est ça que tu veux ? Tu veux vraiment t'en aller ? Me demande - t - il.

- On en a déjà parlé plusieurs fois et tu..

- Cette fois il y a lui, m'interrompt en pointant du doigt un bout de papier posé sur le guéridon.

J'arrive très rapidement à détecter de quoi il s'agit. Non mais il a fouillé dans mes affaires ? 

- Je rêve où bien tu te permets de fouiller dans mes affaires ? C'est quoi ton foutu problème ?

J'étais folle de rage mais aussi de honte. Il était toujours aussi calme, ce qui multiplie immédiatement ma rage.

- Lucas tu fouilles dans mes affaires maintenant ?

- Tu comptais me le dire à quel moment ? Tu comptais faire quoi exactement ? Est-ce que tu peux m'expliquer ? 

- Tu fouilles dans mes affaires ?

J'étais en colère contre lui, contre moi! Je n'avais même pas encore de réponse à ces questions. Pourquoi il me demande ça ? J'en sais rien !

- Tu comptais ne jamais me dire c'est ça ? Tu comptais lui attribuer la paternité de mon enfant. Nayanka comment as-tu pu penser d'une telle façon ?

- Pardon? T'es sérieux quand tu prends ces airs de donneurs de leçons ? T'es sérieux quand tu veux me faire passer un interrogatoire ?

- Tu n'as même pas eu la décence de me le dire.

- J'allais le faire ! Je viens à peine de faire le test...

- Nayanka... Tu me mens...? 

Il se lève et avance vers moi, en colère. 

- ...

- Tu me mens en me regardant dans les yeux? Tu peux juste imaginer un seul instant que j'ai appris que tu es enceinte avant que tu ailles faire ce foutu test? 

- De quoi tu parles ?

Comment ça il a su que je suis enceinte avant que je fasse mon test? Qui lui a dit ça ?

- Je... Suis allé le voir. Tu sais Naya, j'étais tellement désespéré que je suis allé le supplier à genoux de te laisser. J'étais à genoux devant ce type... Moi Eyoum à genoux, pratiquement les larmes aux yeux. Et... C'est là qu'il m'a dit que tu es enceinte...

- Quoi ?

- Oui, c'est lui qui me l'a dit. J'espère que tu reviennes sur ta décision, à cause de notre enfant. Notre bébé. Mais tu veux tellement partir. J'ai même cru comme un imbécile que la venue de ce bébé aurait pu tout changer... Mais tu veux ta liberté. 

- Je suis désolée de ne pas t'avoir annoncé cette nouvelle. C'est bien ton bébé. Mais je tiens à te dire que je veux toujours divorcer. Je ne peux plus vivre avec toi. Je te connais, tu m'as abandonné tant de fois, je t'ai tout donné, tout! Et toi qu'est-ce que tu as fait ?

- ...

- Tu restes muet? Ce n'est pas grave je vais te rappeler ce que tu as fait. Tu m'as trahie, tu a brisé le cœur, tu m'as exposée, tu as pris tout ce que je t'ai offert tu as jeté comme des vulgaires haillons. Qu'est-ce que je n'aurai pas fait pour toi? Si tu m'avais demandé de me couper le pied pour toi je l'aurais fait... Aujourd'hui... 

- Je reconnais mes erreurs, je t'ai promis de ne plus te faire de mal...

- Lucas, c'est une promesse que tu m'as faite un nombre incalculable de fois. Aujourd'hui je ne te crois plus... Je sais qui tu es et je sais que après le divorce tu vas te consoler très rapidement.

Il s'approche de moi et me prend la main.

- Les choses ont changé, on peut encore être heureux ensemble...

- J'aurais voulu te croire, mais il y longtemps que j'ai su qui tu es, que j'ai compris que tu ne vas jamais changer pour moi...

- Naya... Aies confiance en moi... S'il te plaît...

- Lucas, ça fait aussi très longtemps que je n'ai plus confiance en toi... 

- ...

- Lucas, je vais quitter la maison. Je ne peux plus vivre de cette façon....


- Lucas -

Ma nuit ? Elle a  été difficile. Imaginer qu'elle est décidée à ce point me fait de la peine. Mais qu'est-ce que j'y peux ? 

- Jimmy, c'est mauvais. Elle... Elle va partir. Avec mon enfant en son sein. 

Jimmy est assis en face de moi. Je sais qu'il veut le consoler, mais quel mot peut alléger mon cœur ? Aucun. C'est à peine si je ne pleure pas. Cette douleur que je ressens, on dirait que on me plantait un couteau dans le cœur et qu'un sadique s'amusait à tourner le couteau dans la plaie. 

C'est douloureux, à quel point? Il n'y a que Dieu qui connait. Seigneur ça fait du mal.

- Tu peux encore essayer ne perds pas espoir.

- Jimmy je veux bien mais, je suis conscient que c'est le karma. Tout le mal que j'ai fait aux personnes qui m'entourent... A elle surtout.

- Je sais que tu as des remords. Mais si tu veux pas perdre ta femme il faut que tu te battre pour elle.

- Me battre pour elle comment ? Elle va quitter la maison. Elle me l'a dit hier.

- Ah bon? Et tu es sûr qu'elle va partir ?

- Nayanka est devenue plus déterminée, quand elle prend une décision moi j'ai même peur parce que j'ai l'impression que c'est sans aucun retour. 

- Quand je pense à ce qu'elle t'a dit, j'ai l'impression qu'elle t'aime encore mais elle a tellement été blessée dans le passé qu'elle a peur que tu le refasses encore.

- Dans ce cas pourquoi elle divorce? Pourquoi elle me laisse tomber ? 

- Il faut pas que tu baisses les bras, tu deviens enfin l'homme qu'elle a tant voulu avoir dans sa vie. Montre lui qu'elle peut avoir confiance en toi, que tu as changé... Lucas si tu veux récupérer ta femme tu devras te battre... Sinon ce gars va la prendre et ça serait dommage. Parce que Nayanka est une bonne femme, c'est quelqu'un de bien..

- Vieux. Elle m'a dit qu'elle part! Tu te rends compte qu'elle ne comptait même pas me dire qu'elle attend un enfant de moi?

- ...

- Elle ne m'aime plus...

- Ça m'étonnerait que ce soit le cas. Je pense plutôt qu'elle préfère se protéger, parce qu'elle n'a plus confiance en toi. N'oublies pas tout ce que tu as posé comme acte dans le passé.

Je suis désespéré. Je suis vautré dans le canapé de Jimmy, j'ai pitié de moi. L'image que je renvoie, n'est sûrement pas la meilleure.

- Aller débout. Je te raccompagne chez-toi tu as trop bu.

- Où dans cette maison là pour tomber sur Nayanka qui fait ses bagages ? Non merci.

- Sois courageux vieux. C'est quand même toi. Tu es Lucas Eyoum. Tu ne te laisse pas faire aussi facilement, aller on y va.


Le lendemain c'est une migraine affreuse qui me réveille. Combien de bouteilles de vin j'ai bu? Aucun idée. Je regarde par la fenêtre, le soleil est haut dans le ciel. C'est tout sauf un soleil matinal. Je jette un coup d'œil à ma montre, 13h 18. J'ai raté tous mes meetings de ce lundi matin. La loose, mes supérieurs vont me manger cru. Il faut que je trouve une excuse valable. 

Je vais profiter donc pour me reposer. 

Après ma douche je descends, maman est avec Faradji. Vraiment j'ai toujours du mal avec ce prénom. Bon Dieu. Annicka tu pensais exactement à quoi?

- Ah! Tu n'es pas parti au boulot ce matin ? 

- Non, maman. Je me sens pas bien.

- Tu es souffrant, tu as quoi? Tu as mal dormi ? Dit la mère en rafale.

- Non ça va...

- hum... Et comment ça s'est passé avec ta femme lorsqu'elle est rentrée la dernière fois? Tu as pu lui parler ? On a pas pu en parler toi et moi.

- Oui, mais elle veut toujours divorcer.

- Comment ça ? Malgré la venue de bébé ? Elle est vraiment décidée.

- Oui. Elle me l'a dit. Je ne sais même plus si je dois faire quelque chose. 

- Écoute bien mon fils. Donne-lui sa liberté. Je sais que c'est difficile. Ce n'est pas ce que je veux pour toi, pour elle encore moins pour le futur bébé à venir. Mais il faut qu'on la laisse. 

- Maman je... 

- Je sais chéri, je sais... 


- Lydia -

Je ne dors plus normalement depuis quelques semaines. Je fais des cauchemars où je vois des gens avec des formes bizarres. J'ai l'impression d'entendre la voix d'Isabel dans ma tête. Souvent je la vois dans mes rêves, elle me parle des choses que je ne comprends pas. Et quand je lui demande ce qu'elle veut exactement c'est la même réponse qu'elle me donne. "Viens avec moi. Je te ferai découvrir un monde que tu ne connais, des choses dont tu ignores l'existence". C'est toujours cette réponse qu'elle me sort. 

Mais moi je ne veux aller nul part avec elle surtout avec ce qui s'est passé dans sa chambre chez-elle. Je ne veux rien. Je ne sais même pas de quoi elle est capable. Mais elle me fait peur. Je lui ai dit que je n'en veux plus à Lucas et que je ne veux pas être responsable du mal qui pourrait arriver à sa famille. Mais elle insiste. Elle est vraiment mauvaise. Pourquoi elle s'acharne sur moi? 

- Je ne l'acharnement pas sur toi. Je veux juste te léguer mon héritage..

- Qui est là ?

Je deviens folle, j'entends des voix dans ma tête. Qu'est-ce qui se passe ?

- Je peux te donner tout ce que tu désires, même ce bébé que tu as perdu...

- je ne veux pas t'écouter. 

Je protège mes oreilles de mes mains. Mais j'ai l'impression que la voix s'est rapprochée près de mon oreille droite et sur un ton bas, presqu'un murmure glisse:

- Il faut juste que tu m'aides à avoir le bébé de Neuf mois dont le père est ton ancien amant...

- Laisse-moi ! Vas t'en! 

Je regarde partout dans ma chambre, je soulève tout. Je ne vois rien. Mon Dieu protège-moi. Je 'e mérite pas ça. Je veux la paix. Snif. Snif. J'en peux plus de tout ce cauchemar... 

- Ne pleures pas. Tu vas me remercier bientôt, dit la voix avant d'éclater d'un rire méchant. 

Non seigneur je veux pas, non Seigneur je ne veux pas. Je sais que j'ai fait de mauvais choix, je sais que j'ai fait du mal et que j'ai été tentée mais ne m'abandonne pas. Snif. J'ai besoin de toi... 

- Nayanka-

Ça fait environ trente minutes que je suis devant la porte de David Alexandre. Il y a la lumière, donc il est là. Ok ma belle vas y.

Je frappe de trois coups secs à la porte. J'attends. Le temps me semble être une éternité. J'ai même envie de fuire. La porte s'ouvre.

Un David Alexandre à l'allure fatigué, mal nourri, triste et débraillé se tient devant moi. Sans un mot il se retourne et laisse la porte ouverte. Je suppose que c'est une invitation muette à entrer. Je le suis. Je m'asseois sur le premier fauteuil que je rencontre. Mince il s'asseoir net en face. 

Un silence lourd écrase la pièce, l'atmosphère devient lourd. Je ne sais vraiment pas comment m'y prendre.

- Eh bien ! Ta visite à sûrement un but. Je t'écoute.

- Oui c'est vrai j'ai couché avec lui. Oui c'est vrai c'est le père de mon enfant. 

Il ferme ses yeux douloureusement quand je prononce ces mots.

- je le sais déjà. La nouveauté c'est quoi exactement ? Dis-moi où tu veux en venir, pourquoi tu es là ?

- Je veux toujours être avec toi, je veux toujours divorcer. 

- Réellement ? 

Il le dit sur un ton sarcastique. Ça me pique le cœur, de l'entendre me parler ainsi. 

- Oui. Je veux quitter la maison... Je suis prête à faire ce qu'il faut pour être avec toi. 

- ...

- Il faut que tu me pardonnes ça...

Il prend une profonde respiration et me fixe drôlement.

- l'amour que tu éprouves pour lui n'est pas mort. Il existe bien et bel et tu pourras essayer de te convaincre que ce n'est pas le cas, mais cet enfant a été conçu dans l'amour. Il sera toujours entre toi et moi. Tu sais, j'ai aimé, je t'ai aimé. J'ai joué , j'ai perdu. J'ai parié tout ce que j'ai mais j'ai perdu. Je t'ai donné tout ce que j'avais par amour pour toi. Pour toi j'étais prêt à tout, je me serais coupé le pied si tu l'avais demandé. Je serai entré dans les entrailles de la terre pour toi... Mais tu ne m'as jamais aimé comme tu l'aimes lui. 

- Mais je...

- Tu pourras nier l'évidence, mais il y a une chose qui est. Cet enfant a été conçu par deux personnes qui s'aiment. 

- ...

- J'ai compris que je ne suis pas à ma place, et aussi que j'étais malheureusement celui qui devait lui faire comprendre que tu es tout pour lui.

- Tout ça c'est fini David c'est fini...

- Fini? Avec cette nouvelle vie qui commence ? Moi je pense plutôt que c'est le début ou du moins la suite...

- Je suis désolée, je ne voulais pas te faire du mal, je...

- Moi aussi je suis désolé. Mais c'est la vie. Ce n'est pas grave les peines de cœur peuvent durer mais finissent toujours par s'en aller.

- je...

- Je pense qu'il faut que tu t'en ailles.

Le chemin vers la maison était difficile. Quand je pense à son visage, je suis tellement triste, j'ai un pincement au cœur. Je lui ai fait ce que j'ai tant reproché à Lucas. Je comprends qu'il ne veuille plus vraiment de moi. Je préfère le laisser encore réfléchir.

Je n'ai pas dormi de cette nuit. A cause de ma conversation avec David Alexandre, mais aussi parce que je mettais mes affaires dans des valises. J'avais déjà pratiquement tout entassé dans la chambre de Sophia. 

C'est décidé je ne passe plus de nuit ici. Je vais déposer mes affaires chez Carole. Elle a insisté pour que je reste chez-elle mais je préfère prendre une chambre à l'hôtel. 

J'ai tout emballé. J'ai demandé à des voisins que j'aime bien de m'aider a mettre mes valises dans le pick-up d'un ami et collègue à qui j'ai demandé un coup de main. 

Maman Inès n'est pas là, elle est partie à la vaccination avec mon petit Faradji. Il va me manquer.

Il ne reste plus qu'une valise. Je la sors de la chambre de Sophia avec beaucoup de peine. Elle ne pèse que 15 kilos mais j'ai du mal à la trainer. Je décide de faire un tour rapide dans toutes les pièces de la maison.

Les chambres des enfants, la cuisine, même la chambre d'amis. Et puis notre chambre. Je reste un moment devant la porte et puis je le décide de l'ouvrir. 

Tellement de souvenirs, la silhouette de Lucas est encore dessiner sur les draps, j'entre et je jette un coup d'œil à la douche... Mon cœur me fait un drôle d'effet.

Cette maison, était mienne. Une grande partie de notre histoire a été écrite ici. Cette maison, était notre maison... Mon sanctuaire... Mon abri... La maison de Lucas et moi...








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