Suite Chapitre 4

Write by Victoria04


Énervée,je claque violemment la porte de mon appartement.

C'était bien ma première mauvaise expérience.
D'habitude je réussissais toujours à escroquer les hommes. 
Il fallait que je me rende à l'évidence Clovis était un homme pingre et peu naïf.
Comme je plains sa femme! Heureusement moi je suis destinée à un riche homme qui me comble.

-Eh ma fille!

Je sursaute en voyant ma mère assise dans le fauteuil. 
Qu 'est ce qu'elle fait ici?

-Maman que fais-tu ici?

Elle réajuste son éternel foulard bleu, vieux de cent-cinquante ans avant de daigner me répondre.

-Je suis venu féliciter la nouvelle fiancée. D'ailleurs pourquoi a-t-elle une mine aussi renfrognée?

-Hum rien.
Je suis juste fatiguée par les cours.

-Ah ok.
Viens qu'on discute! Dit-elle la mine enjouée.

Comme elle est belle lorsqu'elle sourit!

Avec son teint clair et ses traits fins de Mauritanienne.

C'est bien d'elle que je tiens ma beauté. 
Mon papa avait raison de l'adorer autant.

Je suis ramenée à la réalité par sa douce voix.

-Appelles ton homme qu'il vienne me voir! Tu sais dans la tradition le gendre doit être un peu effrayé mais vu que ton père est absent cette tâche me revient.

-Maman il est plus âgé que toi tu ne peux pas l'effrayer !

-Ma fille tais-toi ! Tu ne connais rien!
D'ailleurs tu continues à utiliser ce que je t'ai donné ?

-Quoi ? Secrets de femmes ?

-Oui keh.

-Maman j'en ai pas besoin .
Ce sont les femmes moches et désespérées qui utilisent ces bêtises !
Tout ce que je te demande c'est de faire des sacrifices pour qu'Arthur soit fou de moi!

-Tu es trop bête ! Si son ex femme avait utilisé les secrets de femme tu crois que toi tu serais assise ici?

-Maman elle c'est une vieille peau morte sans saveur ni douceur.
Moi je suis jeune,belle,magnifique et délicieuse !

-Oh ma fille! Tu as tant à apprendre!

Je lève les yeux au ciel exaspérée par ses paroles datant du dix-neuvième siècle. 
Par coup de chance la sonnerie de mon téléphone portable retentit. 
Je saisis immédiatement l'occasion en décrochant l'appel.

-Allô ..

-Ma belle Niyah.

La voix à l'autre bout du fil m'irrite. 
Je la reconnais si bien.

C'est celle de "Maman Plaisir" .

La maquerelle la plus célèbre d'Abidjan.

Cette sorcière..

-Qu'est ce que tu veux ? Je n'ai pas le temps à perdre.

Qui l'aurait cru ?Moi Niyah parler ainsi à cette dame de la cinquantaine tant respectée !

Fausse afro-féminisite et défenseuse des Droits de la Jeune fille.

Elle avait réussi à soutirer des tas de financements des ONG sur la base de fausses associations sensées aider les lycéennes défavorisées alors qu'en réalité c'était de la prostitution déguisée.

Comme elle m'écœure!

Le pire elle exigeait toujours de goûter sa marchandise avant de la commercialiser.

Heureusement aujourd'hui je suis à mon propre compte.

-Ne te fâche pas ma belle. Je ne t'ai pas oublié.

-écoute je suis énervée la dernière fois il y'avait  la plus grande soirée d'entrepreneurs africains à Accra et tu ne m'as pas informé alors que toi et moi sommes sensé travailler ensemble. Je te présente des nouvelles et tu me donnes vingt pour cent !Tu as préféré donner cinq cent milles francs à la garce de Shana !

-Je sais mais c'était un peu compliqué les types avaient des exigences particulières ils voulaient des black aux gros cul alors que toi tu n'as que des métisses. 
Mais ne t'inquiètes pas j'ai des jeunes benguistes pour toi!

-Ah bon !

-Oui ils sont récemment rentrés au pays  et ils veulent savourer un peu la chair africaine. 
Ils ont donc contacté une bonne partie des agences d'escort de la ville et ils ont exigé deux filles par agence. 
Donc imagine que ce sera une grande partouse. 
Dans ce genre de situations il faut marquer les esprits!  Et moi je leur ai proposé une seule fille mais j'ai précisé qu'elle sera la plus charmante et la plus douée.
Je sais que tu n'es plus trop dans ça depuis que tu es avec Arthur mais j'ai pensé direct à toi ,une belle femme africaine dans toute sa splendeur.
Réfléchis cent-cinquante milles francs .

Je réfléchis un instant à sa proposition.

L'offre n'est pas mal et ça me ferait du fric en plus.

Pourquoi refuser? Surtout pas à cause d'Arthur!

Oui il subvient à tous mes besoins mais ça ne m'empêche pas d'avoir envie de  vouloir gagner mon propre argent.

Sans mentir la prostitution nourrit bien alors je ne la lâcherai pas d'aussi tôt.

En plus j'adore dominer les hommes et marquer leurs esprits . Je me sens vivante ainsi.

J'accepte alors sa proposition.

-Intéressant. C'est prévu pour quand?

-Ce soir même aux environs de dix-neuf heures. Je t'enverrai l'adresse. 
Dress code,lingerie.

-D'accord.

Je raccroche l'appel toute excitée ce qui attire l'attention de ma mère.

- Qu'est ce que c'était ?

-Rien une bonne amie.

-Je croyais que c'était Arthur.
Appelles le qu'il vienne me voir.

-Maman ton gendre est assez occupé une prochaine fois peut-être !
En attendant j'ai une petite virée entre copines ce soir alors maman désolé je ne pourrai pas t'écouter.

-D'accord tu me chasses pour tes copines ! Ah les enfants vous oubliez vite les sacrifices de vos mères. 
J'espère que vous n'allez pas faire des bêtises. Je te rappelle qu'Arthur ignore ton passé de prostitué. 
Il croit que tu es une jeune étudiante modeste et orpheline de père qui est tombée sous son charme un soir.
De grâce ne sois pas ingrate avec lui car il fait beaucoup pour toi.

- T'inquiète maman juste un restaurant entre copines.

Après s'être rassurée, elle se relève du fauteuil pour prendre la direction de la porte.

Afin de m'assurer qu'elle s'en aille je la suis.

-Bonne soirée ma princesse.

Je lui embrasse la joue.

-Au revoir maman je t'aime!

Je claque violemment la porte.

Enfin débarrassée d'elle !

Il est vrai que je l'aime mais elle me pompe parfois.

Je dis toujours ça mais après je reviens vers elle en pleurs comme un bébé.

Elle est mon tout !

Je ne la remercierai jamais assez d' avoir accepté ma vie de débauches. 
Je sais qu'elle ne rêvait pas de cela pour moi mais elle ne m'a point jugé .

Je me remémore encore lorsqu'elle avait découvert des liasses de billets sous mon oreiller,des habits neufs et parfums coûteux.

Au lieu d'arracher une branche d 'un arbre pour me fouetter elle m'appela calmement en chambre.
Elle ne passa pas par quatre chemins pour me révéler le fond de sa pensée mais étonnamment à la fin elle me dit qu'elle me pardonnait.
Elle se sentait si déshonorée car elle avait échoué au niveau de mon éducation.

Mais désormais étant grande elle me laissait faire mes propres choix car elle savait que l'entêtement d'une jeune fille était difficile à changer.

Honteuse je préférais alors quitter le domicile pour me réfugier chez Karen.

Durant de longues années nos relations furent assez tendues mais elle comprit qu'elle devait m'accepter comme telle et finalement elle commença à se plaire dans cette belle vie que je lui offrais.
Désormais elle m'aidait même à charmer les hommes les plus riches du pays.

J'étais son assurance d'une belle retraite.


Assoiffée de diamant...