Derrière moi j'entends les cris de ma petite sœur Mina mais je ne m'arrête pas,je continue .
Je m'en fiche qu'il soit déjà nuit je ne veux juste pas passer la nuit là-bas avec ces sorciers.
Et même si cette nuit je serai kidnappée par de mauvaises personnes je m'en contrefiche.

Poursuivant donc ma course folle au clair de lune ,j'heurte subitement  quelque chose de dur.
La respiration et les battements cardiaques me font savoir qu'il s'agit d'une personne humaine. Un homme je crois vu que c'est une surface plane que j'ai ressenti.

Apeurée, je m'éloigne rapidement tout en m'excusant.

- Excusez-moi monsieur.

-Eh faites attention! Dis une voix rauque que je crois reconnaître .

-Papa?

-Eh Malaïka ! C'est toi? 
Tu fais quoi ici?

Je tente d'avoir une voix normale.

-Rien papa.

-Comment ça rien ? Tu ne connais pas la route de la case?

Au vu de sa réponse, je crois qu'il m'obligera à rentrer.

-Rentre chez toi!

Et voilà.
Je tente de lui faire changer d'avis.

- Papa je veux prendre un peu l'air.

-Pourquoi? Il n'y'a pas d'air chez nous?

-Non en fait..

Il m'interrompt.

-Quoi ?

-Papa,maman veut que je devienne femme au foyer après-demain!

M' attendant à un geste de compassion de sa part je suis finalement déçu d'entendre son avis.

-Malaïka ! C'est à cause de ça que tu en fais tout un drame.
Remercie là même elle t'a trouvé un bon prétendant.
Si c'est par rapport à la date ne t'inquiète pas je la changerai pour toi . D'une semaine ça te va ?

Ce n'est pas possible lui aussi !
Mais quel genre de parents sont-ils ?

-Ce monsieur Modibo il est bien pour toi,il sera comme un second père pour toi. 
Si c'est l'âge le problème, t'inquiète pas. 
Ce n'est pas parce que Binta va épouser un jeune homme que tu dois faire pareil. Chacune sa chance!
D'ailleurs tu es bien la plus chanceuse car toi tu épouseras un propriétaire de trois champs de cotons , d'élevage de caprins et de volailles.

Vendre leur fille pour de l'argent c'est donc ça leur souhait ?
Suis-je leur activité lucrative de commerce ? 
Ils s'enfichent donc de mon accord?

-Ma fille tu seras heureuse,tu me le diras même.
Tu vas aider tes vieux parents.

Excédée,j'exprime de manière virulente ma colère.

-Dis plutôt qu'il t'a soudoyé ! Tu es donc comme maman, un arriviste.

-Tu n'as pas le droit de m'insulter.
Respecte moi.

-Non toi et maman ne méritez pas ce respect.
Vous me considérez comme de la viande que l'on vend au plus offrant.

Je me retourne et je reprend le chemin de la case.