Synthia 2

Write by Aura

Synthia

Marc-Levy se rapproche d’Arielle et je sens que cette dernière n’est pas du tout contente. Je me dis en mon fort intérieur « Patience ma belle, tu verras que c’est l’homme qu’il te faut ». Comme c’est charmant ! Il faut avouer que mon futur beau-frère a vraiment la langue pendue. Il a tout ce qu’il faut là où il faut et c’est un pur régal pour les yeux. Comment Arielle fait-elle pour ne pas succomber au charme de cet Apollon sorti droit de l’Olympe. 

Arielle finit par s’excuser auprès de tous et s’éloigne avec Marc-Levy derrière elle. En arrivant à ma hauteur, elle me lance : « Je ne te croyais pas ainsi. Tu n’es qu’une vraie peste !!! »

Je suis choquée par ce qu’elle dit que je reste sans mots. Attendez, qu’est-ce que j’ai fait de mal ? C’est ça la récompense après être venue en aide à ma sœur de cœur ? Pff !!! Je crois que c’est l’effet surprise qui lui joue des tours, ça lui passera très vite et elle me remerciera au lieu de prendre tout ceci comme une fatalité. 

Je suis allée déposer David dans ma chambre parce qu’il était fatigué. Le pauvre chou avait véritablement besoin de repos. Quand je pense que nous avons organisé tout ceci pour lui et au final, le bon monsieur s’endort, c’est juste pas croyable !!! En sortant de la chambre, je perçois des bribes de la conversation entre Marc-Levy et Arielle. 

- Pour qui te prends-tu pour débarquer ici, au baptême de David ? Est-ce que tu n’as pas marre d’être sur mon dos chaque fois ? Suis-je la seule fille de cette ville pour que tu ne daignes même pas m’accorder une once de répit ? Je n’ai aucune envie d’être avec toi, laisse-moi tranquille et va faire ta vie avec quelqu’un d’autre. 

- C’est toi que je veux !!! 

- Eh ben figures-toi que ce n’est pas réciproque. Tu comprends ça au moins. 

- Qu’est-ce que tu veux finalement ? Ne suis-je pas assez bien pour toi ? Qu’y a-t-il que les autres hommes ont et que je n’ai pas ? 

- Beaucoup de choses. La preuve c’est que je ne veux en aucun cas être à tes côtés. Chaque fois que je te vois, j’ai le sang qui se glace. J’ai l’impression qu’il y a une grande part sombre en toi qui est effrayante. 

- Ce n’est qu’une impression. 

- Et je me fie à elle depuis toujours. 

- Tu ne sais pas ce que tu perds !!!

- Peut-être mais je préférerai que quelqu’un d’autre puisse recueillir ces mérites. Pas moi. 

- Saches bien une chose….

Ils étaient bien trop loin pour que je perçoive ce qu’ils se disaient. De plus, Lucien m’a attiré contre lui de manière violente. 

- C’est encore un de tes coups montés hein Synthia ? Je t’en prie, dis-moi que ce n’est pas toi qui l’a fait venir. 

- Salut Lucien !!! La fête se passe bien ? 

- Je t’en prie arrête avec tes sarcasmes. C’est toi qui a appelé ce connard ? 

- Oui, c’est moi qui l’ai appelé et son nom est Marc-Levy et tu tâcherais bien de le retenir dans ta petite cervelle de moineau. 

- Qu’est-ce que tu as dit ? 

- Tu m’as bien compris. 

- Mais tu es malade ma parole ! 

- Et c’est ce qu’on n’a jamais vu ? 

- On dirait qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ta tête. Bref, tu vas me faire le plaisir de foutre ce tordu dehors. 

- Oh vas au diable !!! Tu parles comme si c’était chez toi ! Laisse-moi te rappeler que je suis chez moi ici et tu n’as pas d’ordres à me donner. 

- C’est peut-être chez toi, mais tu n’as pas le droit de faire ce que bon te semble au point de mettre Arielle dans un tel embarras et de me parler sur ce ton. 

- De quoi je me mêle Lucien. Tu ne peux pas laisser les gens tranquilles et te contenter de ta petite personne ? Si j’étais à ta place j’éviterai de jouer la carte du mec jaloux parce que tu n’en vaux pas la peine.  

- Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? Je ne te permets pas de m’insulter Synthia. J’ai beaucoup de respect pour toi que je ne saurai en aucun cas proférer de telles insanités à ton endroit. 

- C’est normal, tu n’es qu’un lâche !!!

- Ah oui ? Merde je sens que je risque de te mettre un baffle en plein visage si tu continues. 

- Je vais donc continuer. Tu te crois être un homme alors que tu n’es qu’une sale petite vermine de PD qui se cache sous les jupes d’Arielle parce que son engin ne lui sert à rien. 

- Je vais mettre ceci sur le compte de ta folie grandissante parce que je ne te reconnais pas. Si je ne suis qu’une vermine, alors ce connard qu’est-il ? 

- C’est un gentleman, un vrai étalon qui sait s’occuper d’une femme. Toi tu n’as rien et tu n’es rien, mais tu veux t’emparer d’Arielle. Tu n’arrives pas à gérer ton côté efféminé mais tu veux quand même tromper ton fusil de chasse dans sa source de Jouvence. Tu es dégueulasse !!!

J’ai juste senti un BAM sur ma joue, avant de réaliser qu’il venait de me gifler.

- Que ce soit la dernière fois que tu me parles sur ce ton et comme tu te vantes de ton appartement, je vais m’en aller. Mais si quelque chose arrive à Arielle ou à David, je te jures que je vais m’atteler à te faire subir la plus belle des tortures. N’importe quoi. C’est parce que je suis au chômage que tu me parles de la sorte ? Pff !!!! Et puis arrêtes de parler de mes tendances sexuelles et vient le découvrir toi-même si je suis homo, bi, ou hétéro. Tu devrais te renseigner auprès de mes ex et tu saurais que j’assure comme un beau diable au lit. Capiche ? Que je t’entende encore ramener ce sujet sur la table et tu sauras qui a mis l’eau dans coco. Et avant d’ouvrir ta grande bouche semblable à Averda, mets-le dans ta tête que je n’ai qu’une relation platonique avec Arielle et je suis dans l’obligation de la protéger de ce margouillat. Maintenant je vais m’en aller pour oublier ce que tu as fait. MERDE !!! fait-il avant de donner un coup de poing dans le mur, ce qui me terrorisa encore plus. 


Il a quitté la fête les instants plus tard en claquant la porte d’entrée. Je ruminai ma colère à l’intérieur. J’avais toujours ma main collée à ma joue, parce qu’il ne m’avait pas raté. Je ne comprenais pas son attitude. Voilà ce que ça donne quand on recueille un affamé. Ce n’est pas de sa faute, mais plutôt celle d’Arielle. Vivement que Marc-Levy nous débarrasse d’un mouchard pareil. J’en ai assez vu comme ça.  Je me suis dirigée aux toilettes pour souffler et me rafraichir. J’y suis restée pendant je ne sais combien de minutes avant de rejoindre ma chambre où je me suis couchée, laissant les invités continuer de festoyer.

J’ai entendu quelques coups à la porte et j’ai vu Marc-Levy entrer. 

- Salut Marc ! Alors vous vous êtes réconciliés ? 

- Non pas vraiment, ta sœur est tellement buttée que je ne sais plus quoi faire.

- Ne me dis pas que tu abandonnes. 

- Non du tout. Arielle est la femme de ma vie et elle a juste besoin d’un peu plus de temps. 

- D’accord. 

- Je te remercie pour tout Synthia. Je vois à quel point son bonheur te préoccupe tellement. Rares sont les filles qui agiraient ainsi pour leurs amies. 

- Mouais, mais elle est plus qu’une amie pour moi. Et je suis sûre qu’elle aurait fait la même chose pour moi. 

- J’en doute. Vous n’êtes pas pareilles. Vous tenez l’une à l’autre mais de manière différente. 

- Arielle peut paraître très intransigeante quelques fois, mais elle a bon cœur et elle est prête à tout pour le bonheur de ses proches. 

- J’ai bien pu le constater surtout avec ce qu’elle fait pour David. C’est juste merveilleux. Mère Theresa est morte depuis longtemps mais je peux voir un peu d’elle en Arielle quoi qu’elle ne semble le reconnaitre. 

- Elle joue sa modeste. 

- Mouais !!! Bien je vais devoir y aller. Il parait qu’il est temps de couper le gâteau. Arielle te demande de descendre avec le petit pour l’occasion. 

- Oh zut !! Je suis fatiguée et j’ai besoin de quelques minutes pour me sortir de ma gueule de bois. Ils ne peuvent pas attendre. 

- Non, je ne crois pas. Ils s’impatientent déjà surtout que le gâteau est déjà arrivé. 

- J’imagine. Je suis éreintée. 

- Pas besoin de me le dire. J’arrive parfaitement à le deviner surtout avec les cernes que tu as. 

- Ils se voient autant ? 

- Mouais. 

- Oh mon Dieu. Tiens pourquoi tu ne descendrais pas avec lui pour ne pas les faire trainer pendant longtemps. Cela me permettrait de récupérer un peu avant de vous rejoindre. 

- Je trouve que c’est une mauvaise idée. Tu te souviens de la dernière fois que j’ai tenu le petit ? 

- ….Elle t’a mis une gifle en plein visage. 

- Et m’a foutu la grosse honte de ma vie. 

- Je sais mais c’était il y a bien longtemps. Stp rends-moi ce service pour une fois. Cela va m’épargner de consommer des calories qui vont me faire prendre du poids en un laps de temps, chose que je n’aime pas. J’aurai par la suite du mal à m’en débarrasser. 

- Je vois que madame craint pour sa taille fine. Bien pour une fois je décide de venir en aide à une demoiselle en détresse. Je ne veux pas qu’on me traite de dandy et être pro-obésité. 

- MDR. Je suppose que c’est un oui ? 

- C’est bien ça. 

- T’es vraiment le meilleur et Arielle a beaucoup de chance de t’avoir. 

- Merci !!!

Je lui remets David à moitié endormi. Ils sont tellement mignons ensemble. L’image est tellement touchante que je le pris de les prendre tous les deux en photo, chose qu’il accepté avec joie. Les minutes qui suivent, il est redescendu pour mon plus grand bien. Je peux au moins grâce à lui piquer un bon somme d’au moins 15 minutes avant de descendre. 

Je ne sais combien de minutes s’écroulent quand je suis réveillée soudainement par les voix d’Arielle et de sa mère. 

- Calme-toi ma chérie !!!

- Mais maman, je ne le vois nulle part. 

- On finira par le retrouver. 

De quoi sont-elles en train de parler ? 

- Qu’est ce qui se passe Arielle ? Pourquoi tu es toute paniquée ? 

- Où est David ? 

- Mais il était avec vous non pour la coupure du gâteau ? En passant, je suis désolée de n’y avoir pas assisté. J’ai sombré dans les bras de Morphée. 

- De quelle coupure de gâteau tu parles ? Le gâteau est encore chez le traiteur. 

- Comment ça ? Tu as envoyé Marc-Levy pour venir le chercher ici dans cette chambre parce qu’il était temps de couper le gâteau. 

- Et tu lui as donné mon enfant ? 

- Mais…

- Oh non mon Dieu !!! NON !!!!!!!! DAVID !!!!!! A-t-elle crié à haute voix. 

- Calme-toi ma puce lui a dit sa mère. 

- Comment veux-tu que je me calme maman. Il se pourrait bien que…

- Non, il n’y a aucun problème. Tu t’alarmes pour rien lui ai-je répondu. C’est sûr que Marc-Levy est allé lui acheter quelques friandises c’est tout. 

- C’est ça ??? Peut-être qu’ils sont en train de jouer à cache-cache c’est ce que tu vas bientôt me dire. 

- Est-ce que c’est de ma faute ? Il m’a dit que tu voulais qu’il vienne le chercher pour …

- La coupure du gâteau. Tu l’as déjà dit !!!!  Est-ce que tu es bête ou simplement ce gars t’as mis dans la sauce ? Comment tu peux confier mon enfant à quelqu’un que je n’apprécie pas du tout. Et tu oses me dire que ce n’est pas de ta faute ? Qui l’a fait venir ici ? C’est bien toi qui a monté tout ce stratagème. Je n’aime pas ce gars et toi tu n’en fais qu’à ta tête. Et regardes ce qui se passe. 

- Pourquoi tu l’accuses ? Quelqu’un d’autre aurait pu faire le coup et nous faire croire que c’est Marc-Levy non. 

- Mon Dieu Synthia est-ce que tu es devenue aveugle ? Je ne te reconnais pas. 

- Tu es trop superstitieuse !!! On a qu’à l’appeler.

- On ? Tu l’appelles et tu me règles tout ça !

- Je déteste vraiment le ton que tu adoptes avec moi. Tu t’inquiètes pour rien je parie et tu vas encore contrarier le pauvre gars. 

- Je préfère te laisser déblatérer ton tissu de conneries et gérer tout ceci. 

- Ouais laisses-moi essuyer comme d’habitude lorsque tu fous out en l’air. Je passe mon temps à ramasser tes conneries parce que madame ne sait rien faire. 

- Synthia, ma patience a des limites. Je ne veux pas qu’on aborde un autre sujet, mais plutôt qu’on gère l’urgence. Tes sottises qui n’ont ni tête ni queue ne sont pas primordiaux par rapport à mon fils. 

- Où est mon téléphone pour qu’on en finisse. 

- Vivement !!!

Je récupère mon téléphone, compose le numéro de ML et lance l’appel. La sonnerie retentit. 

- Son téléphone sonne !

- Ce n’est pas ce qui m’importe !

Le téléphone continue de sonner, mais personne ne décroche. Je relance l’appel trois fois de suite et toujours aucun résultat. 

- Alors ? 

- Il sonne toujours mais ML ne décroche pas. 

- Oh ça sent mauvais ça !!!

A la quatrième tentative, je constate cette fois-ci que le numéro est maintenant indisponible. Je réessaie et toujours le même résultat

- Qu’est-ce que ça donne à présent ?

- Il est éteint. 

- Eh Seigneur !!! Mon enfant !!!

- Tu paniques trop pour rien. Sa batterie est peut-être à plat ou quelque chose de ce genre. 

- LA-FERME !!! m’a lancé Arielle. Pourquoi tu t’entêtes à ne pas voir les choses en face. Tu ne comprends pas ? 

- Qu’est-ce que je suis censée comprendre ? 

- QUE C’EST DU KIDNAPPING !!!!! Bon sang Synthia dit-elle en larmes, il m’a pris ce que je chérissais le plus. Il m’a pris mon enfant et ….

- Arielle tu te fais des films pour rien. ML n’est pas ce que tu crois, il est…

- BAM !!! Elle m’a assommé avec une gifle surprise. Au moment de prendre la réalité de ce qui se passe, je l’ai juste senti se jeter sur moi pour me rouer de coups. Et ils pleuvaient de toute part. Elle tirait, griffait, mordait et ce sans me donner la possibilité de me défendre. 

- Salope !!! Je vais en finir avec toi aujourd’hui. Je vais oublier que tu es mon amie. Tu n’es qu’une sale arriviste. 

Sa mère est venue à la rescousse et a tenté de nous séparer, mais en vain. Il a fallu que le prêtre qui était encore là use de sa force pour me venir en aide. Quand il a réussi, je me suis retrouvée avec des marques de griffes partout, ma robe en lambeaux, des larmes aux yeux. Je savais qu’Arielle avait un côté sauvage, mais pas jusqu’à ce point et surtout pas qu’elle en use à mon égard. J’avais mal partout, mais surtout, mon cœur était meurtri. 

- Je te donne la soirée toute entière pour retrouver mon fils, sinon je t’assure que tu auras le quadruple de ce que tu as vécu tout à l’heure. Je n’aurai jamais dû te faire confiance !!! 

- Tu jettes notre amitié à la poubelle ? 

- Tu ne me laisses pas le choix. Retrouves-moi mon enfant, c’est tout ce que je te demande. 

Elle s’en est allée quelques instants plus tard avec sa mère et le prêtre. Moi je suis restée là, abasourdie, avec mon corps endolori et surtout, le cœur meurtri et une seule question au bout des lèvres : qu’est-ce que j’ai fait de mal ?   


Cœur en chantier