LA GÉHENNE

De ta chair, elle est le produit

Au besoin de tes sobres soins. 

De tes côtes et os réduits

Sont forgées ses mains pour tes besoins.

Elle, femme, elle ta moitié

Elle, femme, elle ta maîtrisée.

Tu l'as pourtant choisie

Paix et concorde tu lui as promis.

Que belle, femme, être modèle ! 

Femme vielle, être potentiel.

Quel homme beau, être abougri

Vieil homme, âme assombrie.

Antan poëte, devenu un despote :

Vil homme, être instable et impie

Tu fais d'elle ton assujettie. 

Pauvre de toi femme ! C'est triste !

Ruée et assénée de doux coups

De points secs ; énivrée jours et nuits

 D'injures, crevures et soufflets en pluie... 

Réduits au silence tes joues. 

Le destin joue en ta défaveur :

Vue telle une jarre trouée

Ou telle une “chose sans valeur”,

Ton image, à jamais, est polluée.

Prédiction : arrivera sûrement ce moment

Où tu feras ouïr la voix de ta souffrance.

Elle retentira (dés)agréablement 

Elle fera briser ton sépulcral silence. 

Optimus°

2019/05/15, 11:47.

Bibliothèque J. P.