Tacite disait « Le plus sage des hommes, Socrate, avait bien raison d'affirmer que si l'on ouvrait l'âme des tyrans, on y verrait mille traits aigus qui la déchirent ; que la cruauté, la débauche, l'injustice, font sur l'âme ce que les fouets font sur le corps.  »

****** Trinda*****

Moi: Non non raconte.

Olivier: Ok . Quand je t'ai laissé chez Carole aujourd'hui je suis revenu à l'hôtel et j'ai passé quelques appels au Bénin pour avoir des informations sur Abdul Moustapha et ce qui en est ressorti n'est pas très joli.

Je respire un grand coup.

Olivier: D'abord c'est un grand commerçant dans toute la région de l'Afrique de l'Ouest c'est un touche à tout. Il a fait irruption dans le milieu personne ne sait vraiment d'où il a eu tout l'argent qu'il a pour fond de commerce. Il était assez jeune il a ouvert sa première boutique á l'étoile rouge et un peu comme un parasite il s'est discrètement imposé comme le fournisseur principal de la plupart des commerçants. Il avait trois femmes d'après mes sources.

Moi : Avait? Il a divorcé?

Olivier: Non loin de là il y a á peu près une vingtaine d'années il vivait en harmonie avec ses trois femmes Aïcha, Kadidja
 Mamati et ses cinq enfants. Il avait fait bâtir un vrai château á Calavi dans la Zopa où lui ainsi que toutes ses femmes et enfants vivaient en toute harmonie.

Moi: Et qu'est qui s'est passé?

Olivier: Il était en voyage avec son fils aîné Souleymane á qui il apprenait les ficelles du métier depuis le bas âge quand sa maison a brûlée ainsi que tout les occupants c'est á dire ses trois femmes et ses quatre autres enfants. Ils sont tous morts calcinés. Le plus étrange personne ne sait d'où le feu venait , ça s'est passé tard dans la nuit tout les foyers de la maison étaient déjà éteints et ça ne pouvait pas non plus être un court-circuit il y avait coupure d'électricité dans toute la zone cette nuit là. Après cet événement Abdul Moustapha est devenu de plus en riche . Il parait que suite à la mort de sa mère et de sa sœur dans l'incendie Souleymane est devenu fou et qu'il accusait son père pour ce qui s'est passé. Abdul l'a fait interner á l'hôpital psychiatrique de Jaco . Je ne sais pas si il s'y trouve toujours.

Moi: Si je dois bien comprendre tu crois qu'il y est pour quelque chose dans l'incendie .

Olivier: Je ne sais pas trop mais j'ai toujours des personnes qui sont entrain de se renseigner. Avoue que tout ça est louche.

Moi: Très louche.

Olivier: Alors tu voulais me parler de quoi?

Moi: Je ne t'ai pas tout dit sur ce qui s'est passé hier.

Je lui ai raconté ce que j'ai vu et ma rencontre avec la belle mère de Carole.

Moi: Je suis persuadée que c'est elle!

Lui: Pourquoi tu ne m'as rien dit?

Moi: Moi même je ne croyais pas trop á ce que je voyais.

Lui: Tu aurais quand même dû m'en parler.

Moi: Oui bb je sais je m'en excuse mais je te promet que je voulais t'en parler.

Toc toc toc.

Voix : Service d'étages!

Moi: ( me levant) ça doit être le restau ça commence par me fatiguer de manger á l'hôtel on rentre quand?

Xxxxx

J'ai mis rapidement la table et je suis allée me laver les mains parce que j'ai commandé du dacwin ( piron rouge accompagnée d'une sauce tomate de poisson frais ) et manger ça avec la fourchette ça me tente pas . Olivier attaque déjà son plat AVEC LA FOURCHETTE! Pardon je suis africaine et plus Béninoise.

Je me suis assise près de lui , quand j'ai voulu prendre ma première bouchée j'ai eu un haut le cœur beurk c'est quoi ça. Le spectacle qui s'offrait á moi dans l'assiette était aberrant. Le plat sentait la décomposition á plein nez et le poisson pullule d'asticots eisch. Je regarde Olivier manger avec appétit et ça me j'ai envie de vomir. Ce plat n'est pas net.

Moi: Olivier arrête de manger ça c'est écœurant.

Il me regarde surpris.

Moi: Ce plat est empoisonné arrête de manger ça c'est plein d'asticots.

Il repousse le plat d'un geste brusque et se précipite vers la salle de bain pour vomir AH ÇA!

Olivier: Comment tu peux savoir ça ?

Moi: Vient on va descendre en cuisine .

Olivier: Mais pour y faire quoi?

Moi: Aller fait moi confiance.

On a remballé toute la bouffe.

Xxxxx

J'avance comme si c'était chez moi et que maitrisais chaque recoin. Olivier me regarde comme si je suis une extraterrestre. Les effluves et le bruit de la cuisine du restaurant me parviennent.

Je suis entrée suivie de Olivier. J'ai vite reconnu le garçon qui est venu nous apporter le repas.

Moi: Hey toi approche s'il te plaît.

Lui: Oui madame qu'est ce que je peux faire pour vous?

Moi: Le repas que tu nous as apporté c'est toi qui l'a fait?

Lui: Non non c'est Marc notre sous- chef qui l'a fait. D'ailleurs le voilà là bas.

Il nous a montré á l'autre bout de la salle un jeune homme qui est en train de cuisiner.

On s'est approchée de lui , il nous faisait dos donc il ne nous a pas vu venir.

Olivier: Mr Marc?

Il a sursauté et s'est retourné brusquement, wow il est grave tendu.

Marc: Oui .... Euh que faîtes vous en cuisine qui vous a laissé entrer .

J'ai déballé le repas sous son plancher. Son visage est devenu livide.

Moi: Vous voulez m'expliquer?

Marc: Ce n'est pas ce que vous croyez . Je vous en prie ne faîtes pas de scandale c'est mon lieu de travail. On peut aller dans le magasin.

Xxxxxx

Moi: Maintenant parlez.

Marc: Comment avez vous su?

Moi: Que c'était empoisonné?

Marc : Oui

Olivier: Donc c'était vraiment empoisonné oh mon Dieu.

Moi: Ce n'était pas pour toi enfin ce que je veux dire c'est que c'était destiné à moi uniquement. Qui vous a dit de faire une chose pareille?

Marc:( tremblant) je ..... Je ne l'ai jamais vu auparavant il m'a fait venir chez lui hier et m'a proposé 15.000.000 de CFA pour vous empoisonné. Comprenez tout cet argent je pouvais enfin ouvrir mon propre restaurant. Je suis vraiment désolé.

Moi: C'était un vieil homme avec une canne?

Marc: Oui comment vous savez ça?

Olivier: Abdul Moustapha!

****** Cotonou ******

****** Virginie ******

Mon mari m'ignore royalement et mes filles me méprisent. C'est fou tout ce qu'on fait en croyant prendre la bonne décision. Dans toute cette histoire il n'y a qu'une chose que je ne regrette pas ma Joyce est toujours en vie même si elle me déteste c'est mieux que rien.

Brrrrr brrrrrrr

Je regarde le numéro qui s'affiche. C'est Aurore.

Moi: Allô?

Aurore: On peut se revoir?

Moi: Oui bien sûr.

Aurore: Ok je vous direz quand. Click

Elle a raccroché.

Alphonse: C'était qui?

Ce sont les premiers mots qu'il m'adresse depuis qu'il est sorti de la maison ce matin.

Moi: C'est la mère de l'enfant que j'ai fait passé pour mort.

N'oubliez pas de kiffer et de commenter pour les suggestions.Les bises.