tomber malade

Write by leilaji

****Leila****

 

Je fais quoi ? Je souris ? Je fronce les sourcils ? Je l’ignore complètement ? Je fais quoi ? Bon, je souris après tout il y a pas eu mort d’homme. Je prends les devants.

 

   Bonjour Monsieur Nzé.

   Tu me fuis Leila! constate-t-il d’une voix douce qui contraste avec son visage énervé.

   Bonjour !

   Namasté Karisma, encvhaine-t-il. Félicitation pour ta consécration.

   Bah je n’ai pas vraiment gagné.

   Oui mais tu as conquis une bonne partie du public, moi avec. Est-ce que tu peux me laisser parler seul à seul avec ta tante ?

 

Sachant que rien de très précis ne me lie à Karisma, j’ai un peu de mal à ne pas corriger les gens lorsqu’il pense que je suis sa tante ! Karisma me coule un regard interrogateur en douce. Oui ma petite, moi aussi je sais que ce n’est pas une bonne idée de discuter avec lui à cause de qui tu sais, mais après tout je peux quand même juste lui parler. Je lui fais signe de m’attendre dans la voiture et elle nous laisse seuls.

 

   Fais vite parce que je dois y aller, la petite est fatiguée et moi aussi.

   Tu me donnes du monsieur Nzé maintenant ?

   Bonjour Sadrac ! Ca te va comme ça ?

   Ecoute pour la … dernière fois … j’avoue que j’ai déconné ok ! Je ne sais pas ce qu’il t’a …

   Je t’arrête tout de suite, il n’a pas voulu m’en parler alors pas la peine de s’étendre là-dessus.

   Laisse-moi t’expliquer au moins…

 

Je croise les bras sur ma poitrine, curieuse de savoir ce qui a mis Alexander en colère.

 

   Je t’écoute. 

   J’avoue que j’ai dit des choses que je n’aurais pas dû dire et il a réagit en homme. Je respecte ça. Mais ce que je ne comprends pas c’est ce que tu fais avec lui.

 

Bon, il me gonfle un peu là. Et puis je suis vraiment fatiguée, courbaturée de partout. Je dois rentrer me reposer un peu. J’ai pris ce concours trop à cœur.

 

    Et tu crois que c’est avec toi que je dois en parler ?

 

Il me fait perdre mon temps, je lui tourne le dos pour m’en aller et il me retient par le bras encore une fois. C’est une manie chez lui ou quoi ?

 

   Tu es brulante Leila ! T’es sûre que ça va ?

   Je crois que c’est le stress qui retombe mais c’est vrai que je ne me sens pas très en forme. J’ai accumulé beaucoup de fatigue.

   Bon rentrez alors. On se parlera une autre fois si tu veux bien.

   Ce n’est pas une très bonne idée.

   Oh je t’en prie ! Juste parler, ça ne t’engage à rien tu sais.

 

Je lui fais un petit signe affirmatif de la tête et m’éloigne de lui pour m’installer derrière le volant de la tata.

 

   Alors ? Il ne t’en veut pas trop ?

 

Je ne lui réponds pas. J’ai chaud, très chaud mais je ne transpire pas du tout. Un vertige subit me prend ainsi que l’envie de vomir. Je pose mon front sur le volant un bref moment.

 

   Karisma, je ne me sens pas très bien.

   T’es malade ?

   Je ne sais pas. Appelle ton oncle s’il te plait. Je ne peux pas prendre le risque de conduire.

 

Elle lance l’appel et tombe sur la boite vocale. Après de vaines tentatives, elle lui laisse finalement un message et descend de la voiture. J’avais oublié qu’il avait voyagé pour rejoindre New Dehli aujourd’hui. Je la vois s’éloigner en courant et revenir avec Sadrac.

 

Sans rien me demander, il déboucle ma ceinture, me fait descendre pour me poser sur le siège arrière et avec Karisma, on file vers l’hôpital le plus proche.

 

A l’hôpital, le diagnostic tombe. Malaria.

J’ai vécu près de trente ans au Gabon sans une seule fois avoir le palu et il a fallu que je mette mes pieds en Inde pour en subir le poison. Je crois que ce pays me déteste tout simplement.

 

Je suis fatiguée. Vraiment. La situation ici m’épuise plus que je ne l’aurai cru. Après le diagnostic d’hier, j’ai demandé à Sadrac de raccompagner Karisma chez elle. Il l’a fait sans rien me demander de plus.

 

Voilà, je sens que je commence à être à court de ressources. Pour m’auto soutenir, je me dis que lorsque le corps est faible, l’esprit est plus enclin à abandonner, alors je me raisonne toute seule : ça va aller.

 

Il n’a pas appelé. Je regarde ce putain de téléphone depuis que je me suis réveillée et il n’a même pas envoyé un message, pour me rassurer au moins. Ce n’est pas évident d’être dans un pays étranger et de se sentir complètement à l’aise, surtout quand votre homme n’est pas près de vous, que votre famille n’est pas près de vous et que pour une acharnée du travail comme moi, vous ne faites rien de vos journées.

 

Karisma est venue très tôt le matin pour me tenir compagnie. Du haut de ses quatorze ans, elle a demandé à voir le médecin traitant. Ca m’a bien fait rire. Elle m’imite à la perfection quand il faut jouer les femmes qui savent ce qu’elles veulent. Mais je ne suis pas trop inquiète. Quatre à cinq jours de traitement intensif et hop, vous gambadez de nouveau comme un agneau nouveau né. Enfin, je crois.

Je suis dans une chambre VIP que j’occupe toute seule heureusement. La chambre est propre et bien tenue. Le lit est très confortable et il y a même les chaines câblées pour passer le temps. Les chambres communes ça ne m’a jamais vraiment branché et ce n’est pas en Inde que je vais commencer à les aimer. Mais malgré la chambre VIP, la nourriture elle ne passe pas. Ils nous donnent de ces mixtures étranges ! J’ai pas le courage d’avaler ça. Et j’ai tellement faim.

 

Karisma me peigne les cheveux avec une brosse qu’elle a emmenée de chez elle et le doux mouvement de l’instrument me fait somnoler pendant un moment. Puis enfin, un appel de Alexander !

 

   Hier j’ai reçu le message de Karisma mais il n’y avait pas de réseau pour que je puisse y répondre ou t’appeler. Qu’est-ce qui se passe ?

    Paludisme.

   Bon j’arrive.

   Ce n’est pas la peine,  je suis entre de bonnes mains ! Au sens propre comme au sens figuré.

   T’es sûre ?

   Oui ça va.

   Ok, je t‘embrasse.

   Bisou bébé.

 

On raccroche tous les deux. Il aurait pu insister pour me rejoindre.

 

****Le soir****

 

Après le changement de ma perfusion, je prends une petite douche vite. J’avoue que ça n’a pas été aisé de le faire. Je suis toujours faible et le manque d’appétit n’arrange pas les choses. Dès que je me lève, j’ai un vertige aussi violent qu’impromptu qui me prend et je dois m’accrocher à ce qui me tombe sous la main pour ne pas chuter.

 

On toque à ma porte et Sadrac entre, avec un bouquet de fleurs puis des femmes le suivent. Je crois bien que ce sont les mamans des condisciples expatriés de Karisma.

 

Ca me fait tout bizarre qu’elles soient venues me rendre visite. Je reconnais tout de suite Suzi mais le reste je ne sais plus trop qui est qui.

 

    Namasté Leilaji.

   Namasté.

   Bah alors ma toute belle, on nous fait une petite crise de palu. C’est le pays qui te manque ou quoi ?

   Ahhh, peut-être que je les ai trimballés avec moi dans mes valises !

 

Elles forment un petit groupe autour de moi et Suzi fait les présentations.

 Ca en fait du monde. Au début, il règne dans la chambre un petit silence gêné parce qu’on s’est très peu parlé pendant les répétitions et que maintenant qu’elles sont là alors que je suis malade et qu’elles ne me connaissent pas tant que ça, je ne sais pas quoi dire pour les remercier de leur geste.

 

Je ne me sens pas bien. Autant de sollicitude me donne envie de pleurer mais je me retiens autant que faire se peut.

 

    Hé ma chérie ne soit pas gênée oh, la diaspora africaine est toujours comme ça à l’étranger. Envahissante.

 

On éclate toutes de rire et les langues se délient. Je jette un coup d’œil à Sadrac qui est resté un peu à l’écart. Je suppose que c’est lui qui a contacté toutes ces femmes. Je ne lui en veux plus du tout, c’est très gentil de sa part d’y avoir pensé. Elles papotent et les accents me font deviner les divers horizons : Togo, Gabon, Congo, Cameroun…

Le pays me manque à un point tel que j’ai juste envie de leur dire de continuer à parler ainsi, parce que ça me donne l’impression que je ne suis jamais partie. Au bout d’un moment, Laisha sort d’un grand sac des mets que je n’ai pas vu depuis des siècles. Elles rigolent devant l’énormité des assiettes devant lesquelles je ressemble à une petite fille perdue.

 

   Adémè koudo Akoumé zozo (sauce adémè avec de la pâte de mais chaude). Tu me finis cette assiette. Vous les femmes de maintenant quand vous sortez avec les blancs vous aimez être maigrichonnes comme des cures dents.

 

Elles rigolent. Je meurs tellement de faim que j’en salive d’avance. Les gros piments verts qui flottent dans la sauce ne me découragent pas du tout au contraire… J’avale une bouchée puis une autre et encore une autre. Les souvenirs avec ma mère remontent à la surface. Je la vois tourner et tourner dans les cocottes en aluminium, avec une spatule de bois, la pate épaisse que forme le fufu mais. Depuis que maman s’en est allée, je n’ai plus jamais mangé de plats de chez moi. C’est trop me demander ! Mais là, ça me fais tout simplement du bien. Je la remercie d’un sourire. Puis ndolè, feuilles de manioc et autres sortent d’autres sacs et on me les range dans le mini frigo qui se trouve dans un coin de la chambre. Je ne sais pas comment les remercier, les différents parfums embaument la pièce.

 

Elles se mettent à me questionner sans manières et je réponds sans pourtant trop en dire.

 

    En tout cas si ça ne va plus et qu’il te fait des misères, dis le nous, on va s’occuper de lui.

    Ah pardon, une belle histoire comme ça ! Ca va aller.

 

J’espère que je n’en arriverai jamais là. On bavarde encore un peu, elles se mettent à parler de leurs enfants et posent des questions à Karisma, certaines dans un anglais approximatif et d’autres en parfaites polyglottes. Et je les observe toutes. Je me rends compte que je me sens seule ici parce que je suis restée dans mon coin. Les vieilles habitudes sont difficiles à perdre, il faut bien l’avouer. Lutter seule et n’avoir besoin de personne, c’est comme ça que je fonctionnais à Libreville et dans le pire des cas Elle était là pour me soutenir. Mais ici ? Pourquoi continuer ainsi ? Hier soir, si j’avais été seule au volant qui sait ce qui aurait pu m’arriver sans personne pour m’aider.

Vivre seule ce n’est pas vivre.

Vivre seule ce n’est pas vivre.

 

Elles parlent de leurs enfants et des bêtises qu’ils font et petit à petit, le sourire qui éclairait mon cœur se fane. Est-ce qu’un jour, je pourrai moi aussi parler de ma progéniture ainsi ?  Karisma s’est assise derrière moi et elle continue de me peigner les cheveux. C’est tellement agréable, cette relation qu’on a elle et moi.

Mais ce n’est pas mon enfant. Je ne suis pas sa tante. Alexander n’est pas mon mari ! Je me berce d’illusions ?

 

Un moment plus tard, avec July qui rejoint l’Italie par un vol d’Air France, elles me font des adieux bruyants et s’en vont, me laissant seule avec Sadrac. Luce, qui n’a pas encore d’enfant à aller récupérer à l’école ou à la crèche, a accepté de raccompagner Karisma chez elle. Il commençait à se faire tard, il fallait bien qu’elle rentre.

 

    Alors ? Je suis pardonné ?

    Je ne sais même pas ce qu’il y a à pardonner.

 

Il tire une chaise et se rapproche du lit.

 

    Tu sais, s’il y a un truc qui me met hors de moi c’est de voir une belle femme comme toi attendre qu’un mec comme le tien la rende heureuse. Je vis ici depuis plus de quatre ans et ils ne veulent même pas qu’on s’approche de leurs femmes. Mais vous les africaines vous leur tombez dans les bras sans qu’ils n’aient à faire d’effort pour cela. Je ne comprends pas. Tu es belle, intelligente… Quel homme ne voudrait pas de toi ? Pourquoi pas un gabonais comme toi ? Pourquoi un indien ? Leila ma chérie, j’en ai vu tellement débarquer ici avec des illusions qu’elles ont vite fait de perdre. Soyons réaliste, combien de couples mixtes finissent par se marier ? Je n’en connais aucun. Aucun.

 

Est-ce que c’est le moment d’entendre des choses pareilles ? Il … me parle avec sincérité, je dois bien le reconnaitre. Mais je n’ai pas envie d’entendre ça. Pas maintenant que le doute commence à ronger mon cœur.

Je vais lui dire moi, ce qu’il en est :

 

    Sadrac. Ou étaient-ils les mecs black quand je pensais que je n’avais pas besoin d’homme dans ma vie. Ce sont eux qui m’ont surnommée mademoiselle glaçon, pas lui. Qui m’a aimé au point de me faire comprendre que le travail ce n’est pas tout dans une vie ? Qui a su percer mon armure? Un mec reste un mec qu’il soit blanc, noir, jaune ou je ne sais quoi. Un mec reste un mec et je ne vais pas juger un homme sur sa couleur de peau. Je le juge par rapport à ce qu’il me fait ressentir. Sadrac, ne parle pas de ce que tu ne sais pas. En ce moment c’est vrai que je suis un peu confuse et que je ne sais peut-être plus très précisément ce que je veux, mais je sais très bien ce que je ne veux plus jamais. Et mes anciennes relations, je n’en veux plus jamais.

    Tout ça ce sont de belles promesses Leila, cette bague est une promesse qui ne sera jamais tenue. J’ai juste envie de te mettre en garde. Les affaires de mariage se règlent en quelques semaines ici. Il t’aurait déjà épousé s’il l’avait vraiment voulu. L’homme qui a démoli ma voiture t’aurait déjà épousée s’il l’avait sincèrement voulu. T’es malade et t’es seule à Mumbai dans cette immense ville où les gens meurent comme des chiens sans émouvoir qui que ce soit ! Tu aurais pu t’évanouir dans le parking du lycée sans que personne ne te vienne en aide, tu comprends ? Il est où ton mec  !

 

Mais qu’ai-je donc bien pu faire à ce mec pour qu’il me démolisse ainsi le moral ?

 

   Tu sais j’ai eu un client japonais qui m’a beaucoup marqué. Un jour alors que je n’arrivais pas à résoudre un souci dans une de ses affaires et que j’ai voulu classer le dossier, il m’a dit que le problème des africains c’est qu’ils baissent tellement vite les bras devant la difficulté et il m’a raconté l’histoire de Hiroo Onada qui était un soldat japonais qui a continué la seconde guerre mondiale jusqu’en 1974 alors que la guerre a pris fin en 45. Tu sais pourquoi ? Parce que ses supérieurs lui avaient donné l’ordre formel de ne jamais se rendre. Pendant 29 ans, il a vécu dans la jungle de l’ile de Lubang aux Philippines. Il a survécu en se nourrissant de bananes, de coco, tout ce qu’il trouvait. Il y a eu plusieurs tentatives pour le récupérer mais comme il n’a jamais voulu faillir à sa mission, ils n’ont pas pu. Mon cerveau continuera à donner l’ordre à mon cœur de ne jamais baisser les bras. J’ai traversé tellement de difficultés dans ma vie que je suis toujours en mode « n’abandonne jamais » j’ai l’impression.  Et ça me réussit plutôt bien. La seule fois que j’ai voulu abandonner avant même de me battre, j’ai failli le regretter, alors je ne le referai plus. Je ne baisserai plus les bras.

    Justement, une relation épanouissante doit te permettre de baisser enfin les armes Leila. Pas de te battre encore plus fort qu’avant.

    Bon Sadrac, tu as été très gentil mais je ne veux plus en parler avec toi.

 

Il faut que je me lève. J’ai envie de faire pipi. Je le fais et flanche légèrement sur mes jambes quand j’adopte la station debout. Il me regarde en souriant l’air de dire « mais demande de l’aide ! ». Hum, il ne me connait pas encore ! Je me traine doucement vers la salle de bain. Les médicaments m’épuisent. J’ai un haut le cœur, j’ai dû manger trop vite tellement j’étais affamée !

Je ferme les yeux. Une vaine tentative pour que la pièce cesse de tourner. Elle n’en tourne que de plus belle ! Il faut que je m’accroche à quelque chose. La barre de fer sur laquelle pend ma poche ?

 

On toque à la porte.

 

   Hé ça va Leila ?

   Oui.

 

J’arrive à sortir et je suis juste devant la porte de la douche. Faire un pas de plus m’est impossible. C’est au dessus de mes forces.

 

****Sadrac ****

 

L’orgueil de cette fille est phénoménal. Elle va s’évanouir devant moi ! Je décide de la soulever dans mes bras pour la remettre dans son lit. Elle a le souffle court, comme si elle venait de courir un marathon.  C’est son premier jour de traitement, elle ne devrait pas surestimer ses forces.

 

Je la pose avec délicatesse. Son corps est chaud et moelleux. Je la regarde éloigner sa tête de la mienne. Quoi, elle a peur que je l’embrasse ? Bon et si je le fais que va-t-elle me faire ? C’est à peine si elle arrive à respirer correctement tellement elle est épuisée, comment pourrait-elle me repousser ?

Je me penche un peu plus vers elle.

 

   Je ne vais pas te forcer à faire quelque chose que tu ne veux pas faire, t’inquiète.

   Il vaudrait mieux pour toi que tu ne fasses pas ce qui te passe par la tête en ce moment.

   Tu n’as pas idée de ce qui me passe par la tête en ce moment.

 

Mes lèvres sont à quelques millimètres des siennes. Je peux sentir son souffle chaud me titiller la bouche. Elle est vulnérable. Très vulnérable. Je le sens et habituellement j’en profite. Mais avec elle, quelque chose me retient au dernier moment.

 

Parce que peut-être je sens qu’elle n’est pas … consentante. Qu’elle pense à un autre. Ce n’est pas encore le moment alors !

 

****Leila****

 

Je suis troublée. Je l’avoue. Sa voix est douce et caressante. Son visage avenant et il a le sourire facile. Je me sens mal et j’ai besoin de quelqu’un qui comprenne à quel point c’est difficile d’être tout le temps forte. Je lui ai parlé. J’ai blablaté. Mais c’était du bluff. Je suis fatiguée, épuisée, démoralisée. Je veux que quelqu’un me prenne dans ses bras et me rassure. Avant de connaitre AleAlexander, de connaitre la chaleur de ses bras, le réconfort de son corps, jamais encore je ne m’étais sentie aussi mal et seule.

 

Je veux AleAlexander. Dieu, je t’en prie il me manque tellement. Tu me fais traverser déjà tellement d’épreuves. Et là je … je suis seule et malade. La présence chaleureuse de Sadrac ne fait que m’enfoncer encore plus dans la détresse émotionnelle. Est-ce comme cela que tu me récompenses ? Moi qui l’ai poussé à honorer son père !

 

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