
Tu es mienne
Write by Opale
***Victoire Sea***
Il part dans deux semaines ? Dans seulement deux petites semaines ? Et puis c'est tout ! Qu'est-ce qui prouve même qu'il va encore revenir ? Et moi dans tout ça ? Pensera-t-il toujours à moi ? Et si jamais il ne revient plus ? Bah il me suffit juste de le lui demander puisqu'il a dit que s'il fallait qu'il soit fréquemment en Côte d'Ivoire, ça sera pour moi.
Mais le hic c'est que je ne veux pas qu'il s'en aille ! Et s'il avait une famille là-bas et qu'il me disait tous ces mot juste pour que je baisse ma garde ? Non, je ne crois pas. Le mec près de moi joue trop carte sur table pour être un aussi bon mythomane. Eh ! Ma chérie, pardon redescend un peu sur terre.
Steve(la main sur le volant) : Victoire, je te parle là ! Tu me suis ?
Moi(revenant à moi) : euh…oui tu disais ?
Steeve : Tu rêves !
Moi(préoccupée) : mes idées étaient ailleurs, je ne t'ai pas bien compris.
Steeve : je te sens ailleurs, un soucis ?
Moi(soupirant longuement) : non t'inquiète.
Steeve : tu peux tout me dire tu sais !
Moi(m'amusant avec mes tresses) : ma collègue est venue s'excuser today !
Steeve (étonné) : seriously ?
Moi : aussi vrai que je suis assise avec toi dans cette voiture.
[Petit flottement]
Steeve : alors qu'en as-tu pensé ? Et comment te sens-tu après tout ceci ?
Moi : cela m'a paru bizarre qu'une personne qui ne voulais presque pas te voir hier change aussi rapidement. Mais lorsque j'analyse les dires de Mme, je crois qu'elle a raison mais désormais c'est à moi de prendre mes précautions en restant dans ma réserve parce que je suis obligée de coopérer avec elle puisque je bosserai avec elle et dans le même bureau.
Steeve : le plus important c'est ton boulot et ta vie. Donc je te conseille de beaucoup prier ma chérie. Maintenant côté relation professionnelle, reste méfiante sans toutefois marcher sur ses plaques bandes.
Moi(regardant la route) : je saurai me comporter en conséquence.
Puis nous changeons de sujet. La route se fait dans une bonne ambiance. À rire bêtement et n'importe comment. Ce que j'aime avec Steeve c'est que je me retrouve en lui. Sa prime sur tout et lorsqu’il n'aime pas un truc, il te le dit cash. Avec des mots qui pics mais c'est son naturel. Et j'aime ça.
Steeve(la tête sur le dossier de son siège) : voilà, miss lady boss vous êtes arrivés à destination.
Moi(levant les yeux) : t'as une tête dure toi !
Steeve(riant) : impolie…sais-tu comment je traite les impolies moi ?
Moi(me mordant la lèvre) : ah bon ? Traite moi alors ?
Steeve(le regard intense) : et voilà que tu refais encore la même chose. Mieux on descend, je vais faire un coucou à ta mère.
Moi(moqueuse) : oui c'est ça fuis…
Steeve (descendant de la voiture) : ta bouche Sea, ta bouche…
C'est en riant que je descends à mon tours de la voiture. Nous rentrons ensemble dans la cours. Maman nous accueille avec sourire.
Maman(heureuse) : bienvenue mon fils, comment tu vas ?
Steeve (gros sourire) : je vais bien, tranquille.
Maman ( avenante) : ne reste pas à la porte, rentre. Je viens de finir de faire la cuisine.
Attendez ! La dame, elle me zappe carrément pour Steeve ?
Moi(la regardant) : bonsoir maman, je vais bien. Ma journée était très belle !
Maman(me souriant) : ah petite jalouse va. Je t'avais même oublié, aller va te changer. On va passer à table.
Il ne manquait plus qu'il me vole la vedette ! Même avec ma mère ? sérieusement quoi ! Nous entrons dans la maison. Pendant qu'il prend place, moi je trace dans la chambre pour me changer. Quand je les rejoins, monsieur et madame ma mère sont en train de discuter comme des vieux amis. J'aide maman à faire le service. Elle nous a fait la soupe du pécheur accompagné de l'attieke. Une soupe bien garnie comme chez les peuples lagunaires. Steeve n'a pas boudé le repas, il s'est régalé. En même temps, c'est maman qui était à la cuisine. Ça ne pouvait être que bon. Une bonne vielle marmite(rire).
Steeve (s'essuyant la bouche) : c'était un régale merci madame.
Maman(gros sourire) : de rien mon enfant.
Steeve(me regardant) : tu connais la recette ?
Moi : oui, oui.
Steeve(me fixant) : quel est le jour en semaine où tu descendras plus tôt ?
Moi(ne comprenant pas) : euh…le mercredi.
Moi(sans détoure) : donc le mercredi à ta descente, tu me referas le même plat.
Moi(un peu prise de cours) : euh…
Steeve (regard de chien battu) : stp…j'ai aimé !
Maman( gros sourire) : mon fils faut pas t’inquiéter, elle viendra.
Moi(les yeux ronds) : maman ?
Maman (se levant) : que j'ai fait quoi ? Pardon viens débarrasser la table…
Moi(soupirant) : hmmm.
Pendant que je m'exécute pour débarrasser, le monsieur tape la causerie avec maman. Après ma besogne, je vais prendre ma douche. De 19h qu'il était c’est à 22h qu'il demande à partir.
Maman(souriante) : c’est d'accord mon fils, fais attention sur la route oh. Que Dieu t'accompagne.
Steeve (souriante) : amen Mme !
C'est en discutant que nous sortons de la cours jusqu’à sa voiture contre laquelle, il s'adosse. Je lui fais face.
Steeve : j'ai apprécié le moment.
Moi(la main dans la poche de ma robe) : c'était cool…(le fuyant du regard) bah, il se fait tard…
Steeve(arquant les sourcils) : tu me chasses, c'est ça ?
Moi(le fuyant du regard) : euh…non…non…loin de là ! Euh…c’est parce qu'il se fait tard.
Steeve(moqueur) : t'es mignonne quand tu bégaie, tu le sais ça ?
Je lui donne une tape sur l'épaule…
Moi(me pinçant la lèvre) : arreteuuuhhh !
Steeve (me dévorant du regard) : je ne dis que la vérité…tu es vraiment belle sweety…tu es très belle même. Et je n'arrive plus à tenir…
C’est la première fois qu'il m'appelle ainsi…
Moi(le fuyant du regard) : euh…(me raclant la gorge)…j’ai sommeil et j'ai boulot demain…
Steeve(moqueur) : depuis quand tu bégaies ainsi dis moi ? Tu n'arrêtes pas depuis un moment.
Moi( fuyant du regard) : j'ai sommeil Steeve et je suis fatiguée.
Il croise ses bras sur sa poitrine en me regardant avec un aire amusé.
Steeve (amusé) : bon ok, comme tu me chasses de chez toi. Viens me faire mon bisou d'aurevoir alors !
Moi(levant les yeux) : tu sais très bien ne s'agit pas de ça ! J'ai boulot demain…
Steeve : ok, mais mon bisou d'abord.
Voyant que je reste stoïque, il se rapproche de moi et se baisse à mon niveau. Son intense parfum d'homme vient titiller mes narines pendant que mon cœur menace de sortir de ma poitrine. Il me mange largement la taille. Son bisou ce n'est pas sur ma joue qu'il le fait mais à la commissure de mes lèvres…
Steeve (doucement à mon oreille) : tu passes une bonne nuit ma lady boss !
Moi(petite voix) : rentres bien et n'oublies pas de prier avant de dormir.
Steeve (déverrouillant sa portière) : ok, je te fais signe quand j'arrive.
Moi(le regardant) : fait attention sur la route !
Steeve : toujours.
Il ferme la portière puis il démarre. C'est seulement lorsqu'il n'est plus dans mon champ de vision que je consens enfin à rentrer. Maman est déjà au lit. Je vais prier au salon en attendant qu'il me fasse signe qu'il est bien rentré.
À force d'attendre, je m'endore …
(Sonnerie de téléphone)
Je me réveille brusquement et je prends l'appel. C'est Steeve.
Moi(décrochant avec une voix ensommeillée) : allo !
Steeve (la voix grave) : sweety ! Tu dormais ?
Moi(me redressant) : oui…je me suis endormie tout à l'heure. Tu es bien rentré ?
Steeve : oui, c'était justement pour ça que je t'appelais.
Il m'a gardé en ligne pendant trente minutes. Là encore j'ai dû supplier car le monsieur ne voulait carrément pas raccrocher. Pas que je n’aimais pas sa causerie mais j'avais sommeil.
Steeve(doux) : à demain bisou.
Moi(petite voix) : bisou !
Clic.
Je me suis mise au lit direct et le sommeil n'a pas tardé. Les deux jours qui ont suivis, j'étais à fond dans le boulot. Le mercredi est très vite arrivé.
Bella(me regardant) : Victoire, tu es encore là ?
Moi(souriante) : oui, je vais descendre dans quelques instants.
Bella(me souriant): ok, bah bonne fin de journée à toi.
Moi(souriant) : merci Mlle.
Je fais vite de terminer ce que j'ai à faire en fermant tout. Et de prendre un compteur pour descendre au marché d'Anono à la recherche de ceci et de cela pour la soupe du pécheur de Mr. Gbané. Heureusement qu'il n'est que 16h.
(Sonnerie de téléphone)
Moi(décrochant) : allo !
Steeve (la grosse voix) : t'as pas encore finis là ?
Moi(soupirant) : tu abuses ! Ça fait plus de cinq fois que tu m'appelle en une heure seulement.
Steeve(direct) : c’est pas ma faute si tu me rends maboule, tu me manques ! Je ne t'ai pas vu ce matin, comprends moi.
Moi(les cœur pleins les yeux) : d'accord, je fais vite alors.
Steeve(le rire dans la voix) : j't’attends, bisou.
Moi(petite voix) : bisou.
J'achète les quelques ingrédients qu'il me faut et je sors du marché pour aller à la recherche d'un taxi.
(Sonnerie de téléphone)
Je m'apprêtais déjà à soupirer d'agacement pensant que c'est encore Steeve, mais c'est maman.
Moi(le téléphone à l'oreille) : allo maman !
Maman : comment tu vas mon enfant ?
Moi : ça va, je viens de finir le boulot.
Maman : hmmm, tu vas allée préparer pour ton ami la ?
Moi : oui, je suis actuellement au marché.
Maman(voix enjouée) : tu as pût avoir les poissons d'eau douces ?
Moi : oui, j'ai acheté chez la femme n’zima avec qui tu le fais d'habitude.
Maman : c'est les plus gros et frais que tu as choisis j'espère ?
Moi(levant les yeux au ciel) : oui…
Maman : ah ok, mais pardon appliques toi là-bas oh ! Faut bien laver les escargots et l'écrevisse ainsi que les crabes comme je te l'ai appris. Aussi enlèves bien stp les boyaux du poissons là. Faudrait pas qu'on sente que l'intérieur est amère.
Moi(me contenant) : maman ! Cette sauce je la fais depuis longtemps…
Maman(moqueuse) : ah comme on dit souvent que l'amour fait qu'on dépasse le sel dans la sauce donc je voulais simplement te prévenir.
Moi(pouffant de rire) : maman, je te vois très claire oh ! Très claire même !
Maman(riant) : est-ce mauvais si je veux le bonheur de ma fille ? Ce jeune homme est très simple et il montre que tu lui plait beaucoup mais tu fais simplement ta têtue.
Moi(levant les yeux au ciel) : dis plutôt qu'il a réussit à te convaincre oui !
Elle continue de me donner de nombreux conseils pendant au moins cinq minutes puis elle consent enfin à raccrocher. Pfffff !!! Maman franchement ! Je verrouille mon téléphone et je le met dans mon sac à main. Puis d'arrêter un compteur pour me rendre chez Steeve à Bietry. Après quarante minutes de trajet, le taxi se gare devant son portail. Je paye ma course et je descends.
Ce quartier fait peur. Tout le monde est véhiculé et chez lui. Il est à l'image du quartier de Mme. Ces gens riches, je me demandes parfois s'ils se côtoient entre eux. En regardant de loin, il sont si distant les uns des autres et pourtant ils se sentent bien dans leur monde. Bref, je klaxonne. C'est le propriétaire des lieux qui vient m'ouvrir. Il m'aide avec les courses et nous rentrons à l'intérieur. On se dirige en cuisine.
Steeve(posant les courses sur la paillasse de la cuisine) : bonne arrivée, ça va toi ?
Moi(petit sourire) : un peu fatiguée mais ça va !
Steeve (me regardant intensément) : tu m'as manqué.
Moi(me grattant les cheveux) : euh…il faut que je me change !
Steeve (me dévorant du regard) : pourquoi je sens que tu me fuis lady boss ?
Moi(le regard fuyant) : non…euh, il faut que je change…je change de vêtements…euh…
De quelques centimètres qui existaient entre nous, Steeve s'est retrouvé en un rien de temps devant moi. Faisant battre mon cœur rapidement pendant que l'atmosphère se transforme en autre chose sauf ce qui est catholique.
Steeve(la voix rauque) : et là ? Tu me fuis toujours ?
Moi(petite voix) : arrêtes Steeve stp !
Steeve (la voix grave) : que j'arrête quoi ?
Il est près de moi…trop près. Beaucoup trop même…
Steeve(le regardant droit dans les yeux) : tu es sur la même longueur d'onde que moi.
Moi(perdue) : tu parles de quoi enfin ?
Steeve (me caressant les joues) : la lueur dans ton regard…tu refuses de te l'avouer…mais je la vois bien !
Moi( me dégageant vivement) : tu divagues.
Je pars m'arrêter à l'autre bout de la pièce. Heureusement qu'il n'était pas tellement collé à moi si non avec ses gros bras vigoureux, je ne sais pas comment j'aurai fait.
Steeve (levant les mains) : ok, comme tu veux. Je n'insiste plus mais saches que tu ne pourras pas me faire croire en autre chose que ce que je viens de voir.
Moi : et qu'est-ce que Mr a vu ?
Steeve (amusé) : des choses intéressantes qui me plaisent bien.
Moi(riant) : tu es bien fou !
Steeve (sarcastique) : et tu sais de qui !
Moi(les joues toutes rouge) : euh…ok. Stp pourrais-tu me passer euh (me raclant la gorge) un de tes t-shirt ? J'ai pas pris de vêtements de rechange.
Steeve : ok, suis moi.
Il sort de la cuisine et dévale les escalier en grandes enjambées pendant que je le suis. Je me stop dans le couloir pendant qu’il rentre dans sa chambre. Au bout de quelque minutes, il en ressort avec un boubou de couleur bleue. Non, un t-shirt boubou qui dépasse mon corps(rire), Seigneur ! On peut faire ça ?
Moi(pouffant de rire) : c'est quelle taille ?
Steeve(me dépassant) : du XL surement. En même temps c'est logique, je frôle les 2m. Rien avoir avec tes 1m65.
Moi(entrant dans la chambre) : 1m68 stp. Un peu de respect.
Steeve(descendant les escaliers) : ce sont toujours ceux qui n'en n'ont pas beaucoup qui en revendiquent. C'est connu de tous. Bref, j'ai faim dépêche…
Moi(entrant dans la chambre d'amis) : Tu es trop terrible. Ok, je fais vite.
Je troque ma tenue de bureau contre ce gros t-shirt qui sens très bon au passage. Et de me précipiter en cuisine en m'y activant. Il est assis sur un tabouret en train de m'observer.
Moi(nettoyant le poisson) : je suis venue chez toi. Même à boire, tu ne m'as pas proposé. C'est ainsi que tu reçois tes invités ?
Steeve (ouvrant le frigo) : c'est vous qui gaspillez le nom d'autrui. Comment offrir à boire à celle qui est à la cuisine ?
J'éclate de rire. Quand je lui jette un regard, il a déjà fait sorti des biscuits et deux cannettes.
Steeve(s'asseyant) : on va grignoter le temps que le repas du siècle soit prêt. J'en ai tellement salivé que j'ai presque rien avalé depuis ce matin.
Moi(les yeux ronds) : sérieusement ?
Steeve (mettant un biscuit en bouche) : très !
Moi(me lavant les mains) : abusé !
Steeve(l'aire de rien) : c'est ce que ça donne lorsqu’une jeune femme de 29 ans s'amuse avec un grand gaillard comme moi !
Moi(pouffant) : 31 ans, juste 31 ans de vie Mr. Gbané et tu te plaint on dirait tu en as 100 ?
Steeve : je dois me plaindre vu que je n'arrive pas faire fléchir le cœur de celle qui me plait.
Moi(découpant les légumes) : hmmm…
Eeeeh mon frère, si seulement tu savais. Après avoir déposée la marmite contenant mes ingrédients au feu, je prends place sur un tabouret en face de lui. Je me mets aussi à grignoter le biscuit comme lui. L'ambiance est bonne enfant. On papote comme à notre habitude. Mais comme d'accoutumé, il n'a pas manqué de me draguer ouvertement. Me dire combien je le rends fou, combien il aime mes courbes et ma façon d'être. Et que je suis en train de le faire descendre d'un certain piédestal où il s'était hissé depuis très longtemps. Parce qu'aucune fille n'a autant réussit à le faire languir comme je le fais. Et encore bien d'autre tralalalà de ce genre. Bref après deux heures de cuisson, je descends ma marmite du feu. Ils me montre où sont les torchons et la nappe de table pour que je dresse la table. Puis je viens servir et d'aller m'installer à table.
Steeve(me regardant) : déjà les fourchettes à droite et les couteaux à gauche.
Moi(changeant leurs positions) : ok.
Steeve(amusé) : aussi pas de coude sur la table. En plus, on s'excuse avant de sortir de table.
Moi(les retirant très vite) : oh !
Steeve (me souriant): le riz se mange soit avec la fourchette ou avec des baguettes. Mais bon, ça dépendra des régions bien évidement puisque chaque peuple a sa culture et ses normes qui lui sont propre. Par exemple en Afrique, on mange le riz avec la main. La cuillère est faite pour les soupes en occident.
Moi(les yeux ronds) : hein !
Steeve (me regardant) : d'abord le verre à eau, puis celui à vin blanc au centre et le verre à vin rouge à gauche. S'il y a une flûte à champagne, celle-ci se place à gauche du verre à eau. Un peu en retrait. En idéale, on s'arrangera à n'avoir que trois verres sur la table. Si non jamais moins de deux verre par personne. Encore une fois ça dépendra des goûts. Puisqu'actuellement nous ne sommes que deux. Donc un verre suffira pour moi et c'est celui à eau. Mais la disposition se fait du plus gros au plus petit en partant de la droite et en diagonale.
Moi(petite voix) : ok.
Steeve(amusé) : la nappe de table est sensé aller au lave linge après le repas.
Moi(attentive) : d'accord.
Steeve : si tu veux apprendre, il te suffira juste de m'observer et de faire comme moi. Ce n'est pas compliqué. Pas pour te frustrer ou quoi que ce soit mais juste te dire que tous les milieux ne sont pas les mêmes. Et mieux, tu sais comment te tenir dans chacun d'eux mieux ça sera. C'est juste un bonus pour ne pas avoir l'aire dépaysé au cas où.
Moi(le regardant) : je veux apprendre.
Steeve : viens t'assoir alors !
Pendant dix minutes, il m'apprends comment tenir une fourchette et un couteau en même temps. Mon Dieu ! J'étais gauche. Vous le connaissez bien, il n'a pas manqué de se moquer de moi(rire), un prof vraiment méchant.
Steeve (le rire dans la voix) : détends toi un peu, ce n'est pas la guerre. Tu vas finir par tordre la fourchette en te concentrant ainsi !
Moi(éclatant de rire) : mais c'est ma première fois, comprends moi.
Au bout de quelque minutes, nous sommes passé à autre chose. Je n'avais pas forcement la maitrise mais ça pouvais aller. Je me débrouillais pas mal. Il m'a laissé le servir puis j'en ai fait de même pour moi. Et j'ai bénie le repas.
Steeve (prenant sa première bouchée) : c'est nul !
Moi(le visage décomposé) : quoi ?
Steeve (prenant une deuxième bouchée) : j'ai dit que c'est nul. Ce n’est même pas doux.
J'avais envie de pleurer. Il m'a enlevé toute envie de toucher à mon plat. Et pourtant, il mange avec appétit pour un plat aussi nul comme il le dit. Et ce qui m'énerve le plus c'est que son visage est si serein.
Steeve (mangeant) : donc toute la bouche que tu fais la, c'est dans zéro ? Tu ne sais pas cuisiné ?
Moi(tirant la tronche) : hmmm…j’ai fait exactement comme maman m'a montré !
Steeve(mangeant le crabe) : bah t'as rien pigé de tout ce qu'elle t'a appris alors. Parce que là franchement c'est nul !
Si ce n'est pas une douche froide, dites moi comment on appelle ça ? Ce qui m’intrigue encore plus dans tous ça c'est qu'en moins de deux, il a vidé son assiette.
Steeve (me regardant) : sers moi encore.
Moi(petite voix) : mais tu as dis que ce n'était pas bon.
Steeve (me regardant) : tout ça c'est la faim qui fait. En plus c'est moi qui mange pas toi. Même si je fais mille toure, tu me sers.
Moi(soupirant de frustration) : hmmm….
Je le resserre encore une fois. C'est après quatre tours qu'il était calé. Il vide le fond de son verre en me souriant de toutes ses dents. Il me pompait mais grave.
Moi(les yeux ronds) : mais il ne reste plus rien dans la soupière !
Steeve(gros sourire) : oui parce que tu es une excellente cuisinière…j’ai adoré.
Façon j'ai bondi sur lui, même nos ancêtres les amazones du Benin n'ont rien fait.
Moi(furieuse) : pirate ! Sorcier !
Steeve (se moquant) : olaaaaa ! Mais la meuf c'est une tigresse !
Moi(le fusillant du regard) : tchrrr !
Ce qui m'agaçait le plus c'est qu'il se moquait ouvertement de moi. J'étais sur le point de sortir de table.
Steeve (ferme) : tu te poses.
Je me suis assise direct. Il s'est levé. Avant que je ne comprenne la portée de ses gestes, il me soulevait en m'attrapant par mes hanches. J'ai instinctivement entourés mes pieds autour de sa taille en posant mes mains sur ses épaules.
Steeve (me dévorant du regard) : sais-tu combien tu es belle lady boss ?
Moi(timide) : merci….
Il rapproche son visage de plus près. Mon cœur bat si vite mon Dieu ! Je devrais fuir logiquement. Mais pourquoi je me sens si bien dans ses bras ? Pourquoi je ne lui dis pas de me faire descendre ? D'ici à ce que je sorte de mon petit nuage. Je sens des lèvres mouillées se poser sur les miennes. Le baiser était très gentil au début mais quand il a introduit sa langue dans ma bouche, la température est monté d'un cran. Il m'embrasse langoureusement à m'en donner des frissons sur tout le corps. Je me sens fondre dans ses bras. J'ai envie qu'il continue, qu'il aille plus loin…
Voyant que ça devenait trop intense, il a mis fin à l'étreinte et m'a posé au sol. J'avais envie de rentrer sous la terre.
Steeve (me regardant) : hey la lady boss ! Tu peux me regarder hein !
Moi(levant le regard sur lui) : euh…je vais aller débarrasser la table…
Steeve(me fixant) : pas avant qu'on est finit de parler.
Moi(le regard fuyant) :…
Steeve(me fixant) : dis moi si c'est faux. Tu as aimé ce baiser autant que moi n'est-ce pas ?
Moi(petite voix) : oui…
Steeve (me fixant) : alors pourquoi veux-tu fuir pourtant il te suffit juste de juste me le dire. Bref, comme tu veux débarrasser. Va débarrasser puis tu me rejoins dans le séjour. On doit parler.
Il quitte devant moi en allant se poser dans le divan avec la télécommande en main. Je soupire longuement puis d'aller vaquer à mes occupations. En plus de débarrasser, je fais aussi la vaisselle et le rangement dans la cuisine. Aussi, je mets le reste de la sauce dans deux petits bols bien plein. Il lui suffira de demandé à la ménagère de réchauffer lorsqu’il voudra en manger. Tous ça pour perdre le plus de temps possible. Mais hélas, au bout d'une vingtaine de minutes j'avais finis. Je suis allée m'assoir timidement en face de lui.
Moi(le regardant) : je suis là…
Steeve (me jetant un regard) : hmmm…ok.
Il pose la télécommande qu'il tenait dans sa main sur la table. Il détourne son attention de l'écran de télé en changeant de position. Il me faisant face.
Moi(direct) : tu m'as dis tout à l'heure que tu as aimé ce baiser autant que moi. Je vois très claire dans tes gestes que je ne te suis pas indifférent et je m'en réjouis. Saches que ce n'est pas une faiblesse que de te l'avouer. À mon niveau les choses sont déjà très claire. Je tombe amoureux de toi un peu plus chaque jour. Je n'ai jamais ressenti cela auparavant mais j'ai la ferme conviction que tu es mienne et que tu es faites mienne. Tu me plait énormément Victoire Sea. J'ai foi que tu es la personne qu’il me faut. Donnes nous stp une chance de nous aimer…une de t'aimer toi.
Ses mots et sa sincérité me touchent à point. Mais cela est possible parce que je ressens la même chose que lui.
Moi(le regardant) : je veux bien nous donner une chance, je veux bien me laisser aller et tout mais j'ai peur de me faire très mal devant. Parce que vois-tu, je ne cherche pas une relation sans lendemain ni une relation où je serai reléguée au second plan parce que monsieur est soit en train de tirer sur tout ce qui bouge à des milliers de kilomètre de moi ou en train de jouer avec mes sentiments. Vous les benguistes lorsque vous venez c'est pour juste vous amusez avec les filles d'ici. Je n'ai franchement pas envie de mettre mon espoir sur un homme pour à la fin me retrouver avec son numéro qui ne passe pas pendant des mois ou encore que j'apprenne qu'il ma bloqué de partout parce qu'il a une famille en France. Je veux d'une relation solide avec des bases solides. Une relation qui se construira petit à petit afin d'aboutir au mariage. Je me connais Steeve et je sais où je peux aller quand j'aime. C'est pourquoi je préfère prendre mon élan.
Steeve (me fixant) : je comprends tes craintes. Mais j'aimerais te rassurer qu'aussi mauvais que je puisse être, je suis très loin d'être un mythomane. Pour toi, cela peut paraitre comme un mensonge car tu ne me connais pas vraiment mais tu ne sauras jamais si je suis sincère tant que tu ne m'auras pas mis à l'épreuve. Je ne dis pas que je suis parfait. Mais dis toi que tous les hommes ne sont pas les mêmes Tu es une femme et comme toutes bonnes femmes, tu veux avoir un homme qui te valorise et te respecte. Tu veux avoir une relation qui aboutira au mariage. Rassures toi parce que je veux la même chose. Je pense que nous pouvons y arriver si nous mettons la sincérité et la confiance en avant. Je ne vais le nier, j'ai eu des plans culs. Et je tirais sur tout ce qui bouge. Mais là, c'est différent. Je veux me poser avec une fille bien afin qu'on puisse construire ensemble quelque chose de bon et de durable. Mon choix s'est porté sur toi et je faire le chemin veux avec toi. Mais j'ai besoin de savoir ce que toi tu veux.
J'ai un moment de réflexion…
Moi(le regardant) : je veux la même chose…et je nous donne cette chance.
Steeve (me regardant) : donc on est ensemble c'est bien ça ?
Moi(souriante) : oui…
Son visage s'illumine net. Il me fait un sourire radieux.
Steeve (ironisant) : mais blague à part, tu es dure en affaire hein !
Moi(pouffant de rire) : c'est ce qui est bon pour toi. Jusqu'à faire un palu de trois jours, t’es sérieux ?
Steeve (riant) : tu oses te moquer ? Quel sadisme !
Moi(moqueuse) : tu as même eu la chance que le responsable Jérémie…
Steeve (me coupant) : ce crapaud ? Il n'est même pas aussi beau que moi…n’importe quoi.
Moi(riant) : la jalousie t'a finis. Je faisais exprès de te dire tout ça pour te micher et t'emmerder. C'était ma petite vengeance contre ton « ne te fais pas des idées ». Et tu es tombé dans le panneau.
Steeve : et c'est moi qu'on traite de pirate et de sorcier ? Tu mérites une punition…
Avant qu'il ne termine sa phrase, j'étais déjà bien loin. Mais le type avec ses longs pieds et ses long bras n'a pas eu de mal à me rattraper.
Steeve (me portant) : où comptais-tu aller comme ça ?
Moi(me débâtant avec le rire dans la voix) : poses moi au sol…laisses moi descendre !
Il s'enfichait complètement. C'est dans le divan qu'il est allé me poser en me chatouillant à m'en faire couler des larmes…quel rancunier !
Moi(riant en suppliant) : stp…c’est bon ! (riant)… Je ne vais plus être sadique ! Pardon chef…pardonnnn !! (Riant) je ne vais plus me moquer de toi….mon grand frère !
Lorsqu'il arrêtes ses chatouillements, il vient me bâillonner d'un baiser langoureux. Il m'embrasse à m'en faire perdre mes moyens. Tous mes sens sont en alerte alors que ses mains se font baladeuses sur tout mon corps. La chaleur que je ressens dans mon bas ventre est irradiante. Ses mains viennent me peloter les seins durcis par le plaisir. Il me faut beaucoup d'effort pour mettre fin à tout ça.
Steeve (le regard perdu) : que se passe-t-il ? T'as pas aimé ?
Moi(serrant les cuisses) : non ce n'est pas ça ! Kanga ciseaux…
Steeve (le regard confus) : c'est quoi Kanga ciseaux ?
Moi(me mordant les lèvres) : ça veux dire pas de sexe pour le moment…(petite voix) t'es fâché ?
Steeve (arrangeant ma tenue) : non, pas du tout…on le fera quand tu te sentiras prête. Mais tout à l'heure, je n'avais pas pour intention de coucher, rassure toi.
Moi(petit sourire) : d'accord.
Je passe encore une heure avec lui puis je demande à rentrer. Nous allons nous changer. J'en profite pour prendre une douche puis il part m'accompagner. Il fait dans les 22h55 quand nous arrivons.
Steeve (me regardant) : nous sommes à destination lady boss. Tu diras bien de choses à ta mère. Il se fait tard, demain je lui ferai un coucou.
Moi : d'accord.
Steeve (me regardant amoureusement) : tu es belle Victoire et je suis content que tu nous ai donné cette chance.
Moi(souriante) : moi aussi j'en suis contente. Et j'espère de tout cœur que ça portera des fruits.
Steeve (portant ma main à sa bouche) : nous y travaillerons.
On parle encore un peu puis il me fait un smack. Je descends enfin. J'attends qu'il fasse sa marche arrière avant de rentrer. Je trouves maman qui m'attends au salon.
Moi(m'asseyant) : tu ne dors pas ?
Maman(me regardant) : je t'attendais. Ça s'est bien passé ?
Moi(retirant mes chaussures) : oui…
Maman (me regardant) : oui et c'est tout ?
Mon Dieu ! Cette femme est pointue ! Qu'elle aille dormir parce que je ne compte rien lui dire cette nuit. Peut être demain.
Moi(levant les yeux) : demain maman, je suis épuisée. Il se fait tard tu sais.
Maman(se levant) : tchrrr !
Je ris. Je ne me mets au lit qu'après l'appel de Steeve et ma prière. La semaine s'est très vite écroulé. Diane a commencé le boulot le jeudi. J'étais courtoise avec elle et elle avec moi. Et comme Mme nous l'a demandé, nous nous sommes attelées à maintenir la bonne entente dans le bureau. Si elle avait besoin que je lui explique quelque chose, je le faisais sans soucis. Mais je restais tout de même dans ma réserve.
Mon virement de fin du mois est passé en cours de semaine. Et comme Mme me l'a dit, j'ai reçu le double de mon salaire. J'ai donc décidé de réaménager notre maison. En changeant les vieux meubles, la décoration et en passant une couche de peinture sur les murs. J'ai tout renouvelé dans la maison. Steeve et Moïse ainsi que les apprentis de Moïse étaient là pour nous donner un coup de main. Ce fût une occasion pour Steeve et Moïse de faire connaissance. C'était une ambiance bonne enfant. Mon dimanche après l'église, je l'ai passé avec Steeve. Nous sommes allés nous balader en amoureux quelque part autours d'Abidjan (rire).
C’est maman qui était contente en n'en plus finir. Moïse a fabriqué son étale de vivrier. Tout n'est pas parfait mais tout va pour le mieux. Aujourd'hui est meilleurs que hier. Et j'en suis heureuse.
Vraiment, nous avons fait du chemin et l'Eternel était avec nous. Car jusqu'ici, il nous a secouru. Je veux dire Ebenezer, la grâce infinie de Dieu. Je me souviens de l'amour de Dieu et je bénie le Roi des rois.