************** Timeo ****************

Je crois que là j’ai besoin d’une pause. Dès que je termine avec les chiffres de ce dossier je m’accorde quelques minutes de répit.

Je m’apprêtais à décrocher le combiné pour prévenir ma secrétaire que je partais en pause quand cette dernière me devança pour me dire que j’avais une visite. Un rendez-vous non programmé. Je soupirai avant de lui donner mon accord pour faire entrer la personne.

Ce fut le choc quand mon regard se posa sur la personne qui venait de faire son entrée dans mon bureau.

Maggie.

Maggie : Bonjour Tim.

Moi : Bonjour Maggie.

Elle s’approcha de moi pour me faire la bise et je la laissai faire en lui affichant une certaine indifférence. Même si à l’intérieur de moi ça remuait. Son geste me fit parvenir les effluves de son parfum. Toujours identique. Et j’ai l’impression que l’effet qu’il a sur moi est aussi toujours le même.

Maggie : ton accueil est assez froid si on considère notre passé ensemble.

Eh oui. Cette femme et moi avons un passé ensemble.

Je la regardai un long moment. Elle était toujours aussi belle. Maggie était une femme métissée. Mère togolaise et père français. Elle était assez grande de taille, ce qui ne l’empêchait pas d’être une adepte des talons et avait un corps bien proportionné… bref faut pas que je m’égare. Je prends enfin la parole.

Moi : comment tu vas Maggie ?

Maggie : je vais bien. Merci. Et à te voir je crois que toi aussi.

Moi : je n’ai pas à me plaindre. Depuis quand es-tu rentrée ?

Maggie : Depuis une semaine.

Moi : Ok. Et que me vaut l’honneur de ta visite ?

Maggie : juste pour te faire savoir que je suis là.

Moi : ok. C’est fait.

Je la vis prendre une grande inspiration.

Maggie : je suis revenue pour toi.

Je ne pense pas avoir compris les paroles qu’elle venait de prononcer.

Moi : pour moi ?

Maggie : je suis venue pour te reconquérir.

Hahahahaha la bonne blague ! sans me retenir j’éclatai de rire. Et ma réaction semblait la vexer.

Maggie : il y a quoi de drôle ?

Je pris le temps de me calmer avant de répondre.

Moi : tu te fous de moi ?

Maggie : Non.

Moi : A quoi tu joues ?

Maggie : ça m’a pris du temps certes… mais j’ai fini par me rendre compte de la mauvaise décision que j’avais prise. Et je suis venue la réparer.

Moi : je suis toujours stérile. Rien n’a changé. Alors je te prie de libérer mon bureau.

Elle était toujours immobile devant moi.

Moi : Tout de suite.

Maggie : je te laisse te calmer pour le moment. Mais sache que je reviendrai.

Je ne répondis pas et elle s’en alla.

Je poussai un profond soupir. Maggie par sa présence me fait plonger dans le passé.

Maggie est mon ex. c’était vraiment sérieux à l’époque et j’étais sur le point de lui faire ma demande. Je l’aimais tellement. Mais elle m’a prouvé que seul l’amour ne suffit pas pour tenir un couple.

Quand je suis rentré de la Tanzanie et que je lui ai annoncé la nouvelle. Elle a joué à la femme compréhensive durant une semaine avant de me jeter à la face qu’elle ne pouvait pas rester avec un ‘’sous-homme’’ avant de se barrer. Non seulement j’étais choqué, mais aussi meurtri. Je secouai la tête pour éviter que les détails de notre rupture ne remontent à la surface.

Je dis Adieu à ma pause et me remis au travail. Il n’y a que ça pour m’éviter de penser à ces souvenirs douloureux.

………. Quelques semaines plus tard….

Moi en riant : Non mais Maggie tu n’es pas sérieuse. Je plains vraiment ton père.

Elle en souriant aussi : il abuse parfois.

Je souris en prenant mon verre.

Pour la petite info les jours qui ont suivi la réapparition de Maggie, cette dernière ne m’a pas du tout lâché et j’ai fini par baisser un peu ma garde. Ce qui explique notre présence à tous les 2 ce samedi soir dans ce restaurant. Et pour être honnête on en n’était pas à la première. Et je dois avouer que je passe un très bon moment en sa compagnie.

 Je bloque durant un court instant en reconnaissant le groupe qui venait de faire son entrée dans le restaurant. Eh bien… j’ai dû être sacrément ‘’ déconnecté ’’ d’eux pour ne pas être au courant de cette sortie.

Le groupe était composé de Kinah et sa famille et de mes potes à moi. Lex, Evans, et JC. En cherchant une table du regard leur regard se posèrent sur moi. Ils se dirigèrent vers moi. Je remarquai le regard surpris de mes potes sur moi en reconnaissant celle qui m’accompagnait.

Ils lancèrent tous un salut général, auquel on répondit.

Lex en se tournant vers Maggie : Eh bien pour une surprise Maggie ! quand es-tu rentrée ?

Maggie : il y a quelques semaines.

Lex se tournant vers moi : Ah ! ça explique beaucoup de choses.

J’avais senti une petite pointe de reproche mais je fis comme si de rien était.

Evans : Bon on vous laisse. Bonne soirée à vous.

Nous : merci.

Je les regardai s’éloignai vers leur table pas vraiment éloignée de la nôtre. Je sentis une pointe de remords poindre.

Depuis que Maggie était là j’ai négligé mes potes… et Kinah.

Ce fut Maggie qui me tira de mes pensées.

Mon niveau de gaieté avait baissé tout au long de la soirée mon regard ne cessait d’aller vers la table voisine. Ils avaient l’air de bien s’amuser.

Même si Maggie l’avait remarqué elle se gardait bien de faire un commentaire.

On termina de manger et on partit dire aurevoir au groupe de la table voisine avant de quitter le restaurant.

Je laissai Maggie chez elle avant de rentrer chez moi.

Après une bonne douche je me mis au lit.

Je suis dans une grande confusion. Maggie réclame une nouvelle chance avec moi.

D’un côté je suis tenté de la lui redonner. 2 arguments en sa faveur. Elle connait déjà ma situation et de l’autre j’ai l’impression que j’ai toujours des sentiments pour elle. Maintenant le contre. Je ne pense pas lui avoir pardonné la manière dont notre rupture s’est déroulé. J’ai encore ses mots qui résonnent dans un coin de ma tête. Et j’ai mal.

Faut que je parle à mes potes. Je prends mon téléphone et j’envoie un message dans le groupe whatsapp avec mes potes.

Moi : salut les gars ! on peut se voir demain ?

Lex : Salut l’homme invisible. Demain on a déjà un autre programme.

Evans : Désolé man. On s’est déjà engagé chez Louise.

Moi : Louise ?

JC : oui oui.

Lex : Si tu tiens à nous voir retrouve nous chez elle demain. On y passe la journée.

Moi : je te rappelle que je n’ai pas été invité.

Evans : si tu ne répondais pas aux abonnés absents tu aurais su qu’elle avait pensé à t’inviter aussi.

Lex : Monsieur était apparemment trop occupé. On a vu ça ce soir.

Moi : hum. Ok. Je serai là demain les gars.

Lex : ok. On se dit alors à demain.

Moi : bonne nuit les gars.

Mon dernier message resta sans réponse. Mais je ne m’en formalisai pas.

Je cherchai une position plus confortable pour dormir.

Demain est un autre jour.

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