Un pas en avant

Write by elsa

Chapitre 13: Un pas en avant


***Francine MIKALA***


« Il me manque des mots pour te dire que je t’aime. Cette fois-ci, je suis calée oh, je suis calée. Hélas je suis calée oh. Le gars-là me tue avec son regard ». 


-Tu chantes quelle chanson ? demanda Will en me souriant jusqu’aux oreilles. 


-Euh pardon ? fis-je en revenant sur terre. Je ne chantais pas. 


-Si. Je suis calée oh…J’ai entendu cette partie. Tu es calée dans quoi exactement ? 


Si le sol pouvait s’ouvrir pour m’engloutir à ce moment précis, je n’aurais pas dit non à cette opportunité. Le regard de Will sur moi m’avait naturellement rappelé cette chanson de la chanteuse Daphnée. Je pensais fredonner dans ma tête mais il est clair que ce n’était pas le cas. William et moi sommes assis sur la terrasse d’un hôtel non loin de la plage. Le vent souffle très fort faisant voler les mèches de mon tissage. Le soleil s’apprête à se coucher et le spectacle de ses derniers rayons projetés sur l’eau est juste magnifique. Quand on complète au tableau, les oiseaux qui volent un peu partout et les gros nuages annonciateurs d’une pluie à venir, je peux dire qu’on se croirait sur une île quelconque. 


-Tu ne me réponds toujours pas Francine. Il commence par se faire tard et je devrais penser à rentrer chez moi. Ma femme va s’inquiéter.


-Parle-moi d’elle ... Vous vous entendez bien ?  


-On ne va pas faire ça Francine contra William. Ma femme n’est pas un sujet dont on peut débattre. Je t’ai emmené ici pour qu’on discute de nous deux. 


-Tu ne veux pas parler de ta femme mais tu veux parler de nous deux ? N’importe quel homme serait fier de parler de son épouse. Pourquoi ne le veux-tu pas ? 


-Je t’ai emmené ici pour qu’on discute tranquillement de nous deux. Je veux apprendre à te connaître un peu plus et loin des regards indiscrets. 


-Tu ne veux pas que les SACRAMENTO découvrent que tu as un penchant pour une MIKALA. 


-Non je ne veux pas. Je pense qu’on a déjà assez de souci dans nos vies respectives pour en rajouter. Je pensais que c’est la raison pour laquelle tu m’avais suivi ici. 


-En partie. Tu crois qu’un jour nos deux familles s’entendront ? 


-Je ne sais pas. C’est mon père qui a tué le tien. À toi de me répondre.


- …


-Je  ne partage pas les idéologies des membres de ma famille Francine. Tu sais que je n’ai jamais aidé papa dans ses affaires. Mais je ne peux pas faire l’autruche. Nos familles ne s’entendent pas et on sortirait perdant de toute cette histoire. 


-Donc on est voué à rester dans l’anonymat ? dis-je perturbée. 


-Je pense que ce serait plus prudent. Un petit problème entre nos deux familles peut mettre le feu aux poudres. On doit se protéger. 


Il me confortait dans ma décision de ne lui révéler l’existence de ma fille. Mais je me sentais coupable. Ce n’est pas à moi de prendre une telle décision. Yasmine a le droit de savoir qui est son père et William doit décider de lui même. 


-On va se promener ? fit-il en se levant. 


-Oui pourquoi pas ? La nature est belle et on doit en profiter. 


C’est en silence qu’on a quitté la terrasse. William m’a laissé prendre le devant mais je sentais son regard sur moi. Il me détaillait. On a atteint le sable. Je me suis débarrassée de mes chaussures pour mieux marcher. C’est en silence qu’on est parvenu devant la mer. On s’est laissé absorber dans la contemplation de l’eau. Les vagues venaient mouillées nos pieds.  À un moment donné, j’ai senti sa main dans mon dos. J’ai frémi et immédiatement je me suis éloignée de lui. 


-Tu ne devrais pas faire ça dis-je sur un ton rempli de reproche. Tu es marié. 


-Cela ne t’a pas empêché de me suivre jusqu’ici. 


-Je suis venue pour parler. Pas pour que tu profites de la situation William. 


-J’ai envie de t’embrasser Francine. Il n’y a personne ici. Je peux ? fit-il en me fixant droit dans les yeux. 


-Tu es marié dis-je en inspirant un grand bol d’air. Je suppose que tu l’aimes. 


-Oui. J’aime ma femme mais je suis toujours très attiré par toi. Il y a cinq ans, je n’ai pas pu te résister. J’ai un goût d’inachevé de notre histoire et j’ai envie qu’il disparaisse. 


-Donc tu m’as emmené ici pour me mettre dans ton lit. Tu penses que coucher encore avec moi va t’aider à m’oublier. C’est ça William ? 


-Oui fit-il sans détour. Je n’ai jamais trompé ma femme mais je suis prêt à prendre ce risque avec toi. Je ne réfléchis plus quand je suis prêt de toi. Tu m’ensorcèles MIKALA. 


Je ne savais plus où me mettre. Entre mon désir de céder au desir que je ressens,de sauver ma fille et celui d'écouter ma raison pour ne pas commette un adultère avec William, j’étais calée. 


-Cesse de me regarder comme sije n'étais pas vêtue dis-je en frissonnant. 


-Je t’ai déjà vu nue Francine. Dois-je te rappeler que j’ai été le premier ? Qu'est ce qu'on fait ? 


Je n’ai pas répondu. Le temps avait brusquement changé sans que je ne m’en rende compte. Ce sont les gouttelettes de pluie qui m’ont alerté. Si on veut rentrer tôt, on ferait mieux de partir maintenant. Demain, j’irai le voir pour lui dire la vérité et on avisera. 


-J’aime Alexiane. J’ai déjà détruit ma relation avec Stella à cause de toi. Je veux pouvoir te résister mais je n’y arrive pas. Tu es comme une drogue pour moi. Aide-moi à faire partir ce désir qui brûle en moi. 


Il s’est approché de moi. J’étais comme hypnotisée. Ses mots m’ont fait l’effet d’un cocktail Molotov. Tout mon être me criait de fuir. Mais je n’ai pas bougé. Quand il a baissé sa tête dans ma direction, j’ai levé la tête. La fusion de nos lèvres a réveillé en moi des sentiments que je pensais avoir réussi à faire disparaître. Son baiser était exigeant. Timidement, je me suis laissée faire. Il m’a enlacé et a glissé ses mains sous ma chemise. Mon estomac s’est serré au point où s’en était douloureux. J’ai senti tout mon être s’éveiller sous ses caresses légères. 


-Laisse-moi te faire l’amour Francine chuchota-t-il en décollant ses lèvres des miennes. Pour une dernière fois . 


-….


La pluie nous a pris par surprise rompant ce moment magique. Il m’a pris par la main et on s’est mis à courir vers l’hôtel. 


Une vingtaine de minutes plus tard 


***William SACRAMENTO***


Je l’ai embrassé…Dès que j’ai posé mes lèvres sur elle, j’ai eu l’impression que je reprenais goût à la vie, comme si toutes les cinq dernières années n’avaient rien changé à mes sentiments pour elle. Je l’ai attiré vers moi et je l’ai caressé à travers sa chemise mouillée. Elle a accentué le baiser me poussant à la coller contre le mur. 


-Will murmura Fran d’une voix incertaine en me repoussant. Tu es sûr de toi ? Tu es prêt à trahir ta femme ? 


L’allusion faite à Alex m’a refroidit brusquement. Je me suis éloignée d’elle le cœur gros et déjà rempli de culpabilité. Je suis venu ici pour discuter avec elle…pas pour lui faire l’amour et surtout pas pour tromper mon épouse. Ce n’est pas une habitude. J’ai toujours été fidèle à ma femme…du moins jusqu’aujourd’hui. Bon, c’est ce que je me disais en venant ici. Mais les choses ont dérapés sans que je ne m’en rende compte. Francine me rend fou de désir et je suis sûr que cette fois-ci, je pourrais passer à autre chose si elle me laisse lui faire l’amour. 


-Je suis désolé dis-je en la dévisageant. 


Sa respiration accélérée fait soulever sa poitrine très vite et sa chemise mouillée, me laisse deviner les courbes de ses seins ainsi que ses tétons qui pointent en signe d’excitation.


« Pourquoi je n’arrive pas à lui résister ? Pourquoi je n’arrive pas à dépasser ce qu’on a partagé ensemble ? »


-Je ne veux pas être égoïste avec toi Francine. Mais j’aime ma femme. Je ne peux pas t’embarquer dans cette histoire. 


-Je sais murmura t-elle. 


-Et tu es en couple aussi…On doit être plus malin que la dernière fois. C’est quand même fou tu ne trouves pas ? Il y a cette attirance irrésistible entre nous. 


-Will…


-Est-ce parce que tu m’avais donné ta virginité ? En même temps le simple fait de penser qu’un autre te donne du plaisir me rend malade avouais-je. 


« C’est grave….Je suis en contradiction avec moi-même. Je ne sais plus ce que je veux. Comment puis-je lui tenir de tels propos alors que ma femme m’attend chez moi ? Non je suis dans de sales draps ». 


-Je ne suis pas en couple affirma Francine en me fixant droit dans les yeux. Je t’ai dit ça en espérant te garder loin de moi mais en vain…Autant dire la vérité je pense. 


J’ai soupiré…Il faut que je mette fin à ce désastre. 


-Ok c’est noté quoique tu aurais dû garder cette vérité pour toi…Là tu me donnes encore plus de raisons de venir vers toi…On va simplifier les choses. Il ne s’est rien passé ici. Va te nettoyer et on rentre…je pense que d’ici là la pluie va cesser et on pourra repartir. 


Elle a hoché la tête et je lui ai tendu les clés de la chambre…je n’ai pris qu’une chambre parce que je voulais juste qu’on puisse se changer. Il sonne déjà plus de 19 heures et si je fais vite, je pourrai être chez moi dans deux heures de temps. Francine a ouvert la porte et s’est engouffrée dans la chambre. Je l’ai suivi et j’ai refermé derrière moi. Elle est allée directement dans la salle de bain et moi je me suis assis sur le lit. Mon portable s’est mis à sonner et c’est Alex…j’ai hésité à décrocher mais finalement je l’ai fait. 


-Allô  ? 


-Will tu es où ? J’essaie de te joindre depuis un moment. 


-Je suis encore loin de Cotonou…Il pleut fort ici et j’ai peur de prendre la route. Les accidents ne manquent pas. 


-Oui. Ok je me sens rassurée…


-Ne t’inquiète pas…Si le temps s’éclaircit, je rentre ce soir mais dans le cas contraire, je serais là demain matin. 


-Et tu dormiras où ? 


-Il y a des hôtels dans la zone…ne t’inquiète pas. Dors paisiblement. 


-Je t’aime chou…Fais attention à toi. 


-Moi aussi….Je t’embrasse. 


J’ai raccroché…Ma chemise me colle à la peau et j’ai froid. Luttant contre la culpabilité qu’à fait naître mon mensonge en moi, j’ai ouvert les boutons et je me suis mis torse nu. Le pantalon aussi est mouillé mais je ne peux pas l’enlever. Je suis condamné à rester ainsi. J’ai souri à cette idée. 


**Alexiane AISSO**


Il est avec une autre femme ! J’en suis sûre et certaine. Je sens les larmes m’aveugler et je les nettoie avec fureur…Je connais mon homme et ce que j’ai perçu dans sa voix quand il me parlait était nouveau…Il n’a même pas essayé de masquer cela. Je soupire en pleurant de plus belle…je le revois me dire qu’il ne me trompe pas…Ou me menacer à moitié. Alors qu’il savait que j’étais dans le vrai. Comment peut-il me faire ça ? Et justement en ce moment où je sais que je ne pourrai pas lui donner d’enfant. Est-ce ma punition ? 


Faisant fi de l’heure, j’ai décidé d’appeler ma mère. Cette dernière a décroché à la troisième sonnerie et j’ai fondu en larmes. 


-Alex ? Ma fille ? Il y a quoi ? demanda-t-elle avec une voix pleine de panique.


-Maman…Will me trompe…Il a découché. 


-En donnant quoi comme prétexte ? 


-Il avait un rendez-vous d’affaire loin de Cotonou et il pleut. Il ne peut pas rentrer. 


-Tu vois ce que je te disais ? Tu vois ? Cet homme à l’argent…Si jamais tu le laisses partir…Il ne t’a même pas encore doté ma fille et tu t’es livrée à lui cadeau. Ne t’inquiète pas, il va oublier la femme qui le dérange là. On va lui nettoyer le cerveau.


-Tu es sûre maman ? dis-je en reniflant. 


-Pose le cœur et dors seulement…Bientôt elle ne sera qu’un souvenir. Tu verras. Ne lui fais pas de bruit et calme toi. Tu m’as bien comprise ?


-Oui maman…


-Demain je t’apporte la poudre. Vas dormir.


J’ai raccroché rassurée…


« Profites-en Will parce que c’est la dernière fois que tu me fais un coup pareil ! »


Retour dans la chambre d’hôtel 


(…)


***Kendrick William SACRAMENTO***


-Will ? S’il te plaît passe-moi le drap qui se trouve sur le lit. 


J’ai pris le drap en question et je me suis dirigé vers la porte. J’ai frappé et elle a ouvert légèrement la porte. Je lui ai passé le drap et elle a refermé la porte. Je suis reparti m’asseoir. J’étais plongé dans mes pensées quand Francine a ouvert la porte. Fran est apparue drapée et tenant ses vêtements dans les mains. Nos regards se sont croisés et j’ai senti la tension montée à nouveau. 


-Que fais-tu ? demandais-je 


-Je vais mettre la climatisation en marche et faire sécher mes vêtements. Je ne peux pas remettre ça et tu devrais faire pareil sinon tu vas attraper froid.


Je n’ai pas répondu sentant le désir naître à nouveau en moi… J’ai vu son regard traîner sur mon torse et se perdre vers mon bas-ventre. On est resté silencieux pendant quelques secondes avant qu’elle ne se décide à faire ce qu’elle avait projeté. Je l’ai regardé mettre la climatisation en marche et étaler ses vêtements. Une force irrésistible m’a poussé à me lever et à aller vers elle. 


-Combien d’hommes as-tu connu après moi ? Demandais-je en la faisant sursauter. 


-Ce n’est pas une question que tu peux me poser Kendrick. Je suis célibataire. 


-Combien ? murmurais-je en me rapprochant d’elle encore plus. 


Elle n’a pas répondu…Je l’ai tournée vers moi et je l’ai prise dans mes bras. Elle m’a tendu ses lèvres, je l’ai embrassée fougueusement…Instinctivement elle se collait tout contre moi, je sentais ses courbes emboiter les miennes et le fait qu’on soit presque nus faisait monter le désir  encore plus.


-Fran…réponds moi s’il te plaît…je sais que je ne dois pas te poser une telle question mais je deviens fou en t’imaginant avec un autre homme…Pendant ces dernières années, je n’ai pas pu m’empêcher d’y penser.


-Tu as été le seul et l’unique Will…


Je me suis figé en la dévisageant mais dans son regard, je voyais de la sincérité. 

« Elle ne ment pas ». Mon cœur s’est mis à battre encore plus vite. J’ai pris l’une de ses mains que j’ai posé sur mon thorax juste au niveau de mon cœur.


-Sens les battements de mon cœur quand tu me dis de si belles choses…tu sens ? Pourtant je doute que tu sois restée célibataire pendant cinq ans. Tu es très belle…Pour moi tu es l’image même de la beauté Fran…Comment les hommes ont pu ne pas voir cela ? 


-Oh ils ont vu crois-moi…ce n’est pas les prétendants qui manquent. Mais je n’ai pas encore trouvé de sérieux parmi eux…


J’ai inspiré profondément …L’air semble se raréfier dans la pièce et pour cause…Je n’arrive pas à résister à cette femme qui avait déjà volé mon cœur une fois…Elle m’a souri inhibant toutes les résolutions que je m’efforçais de prendre en ce moment. 


-J’ai envie de toi Fran….On est là l’un contre  l’autre et dans une chambre d’hôtel. Il pleut et on ne peut aller nulle part. On peut satisfaire nos sens en feu sans que quiconque ne le sache. 


-Et demain tu reprendras ton rôle de mari attentionné et tout ! fit-elle sur un ton mordant. Je t’aurais servi de distraction une fois encore. 


Elle a fait volte-face sans que je ne m’y attende et s’est dirigée vers la porte de sortie que j’avais fermée à clé. Je n’ai pas bougé de ma place me contentant de la regarder se battre contre ses propres sentiments. 


-Où se trouve la clé ? 


-Dans ma poche fis-je d’une voix devenue  roque par le désir. 


Elle est restée figée,   me donnant le dos. Je me suis rapproché d’elle et j’ai placé mes deux mains de part et d’autre de la porte maintenant une distance raisonnable entre nos deux corps. J’ai sentis sa respiration s’accélérer autant que la mienne. 


-Tu n’as jamais été et tu ne seras jamais une distraction pour moi Fran…La belle preuve est qu’on n’a passé qu’une nuit ensemble mais tu m’as marqué à tout jamais. Il ne s’est pas passé une nuit sans que je ne revois ton visage quand je te donnais du plaisir, que j’entende tes cris quand tu atteignais l’orgasme ou encore que je revois les signes de douleur sur ton beau visage quand je te prenais pour la première fois. Maintenant savoir que j’ai été le seul homme qui ai eu l’immense honneur de te toucher et de te procurer toutes ces émotions me donne envie de recommencer…encore et encore. 


Elle s’est tournée vers moi et sans un mot a pris mes lèvres. J’ai répondu à son baiser. J’ai arraché le drap qui couvrait son beau corps et j’ai interrompu le baiser pour l’admirer…Elle est parfaite. Elle a pris du poids depuis notre dernière rencontre mais cela s’est réparti de façon proportionnelle dans son corps. 


-Tu es belle Fran…Tu peux me tuer…Tu le sais ? 


Elle a secoué la tête pour dire non…Et j’ai souri. Si elle pouvait comprendre l’étendue du pouvoir qu’elle avait sur moi…Si seulement…Francine m’a attiré contre elle et sans préambule a ouvert la fermeture éclair de mon pantalon…En quelques secondes, j’ai retiré mon pantalon et mon boxer et je me suis retrouvé en tenue d’Adam.  Je l’ai soulevée, puis je l’ai plaquée contre la porte. Elle a enroulé ses jambes autour de ma taille et on s’est embrassé à nouveau. Sans attendre Fran a dirigé ma verge vers son antre et d’un seul coup je l’ai pénétrée lui arrachant un cri de douleur. 


-Tu as trop mal ? 


-Non ça va dit-elle en enfonçant ses ongles dans mon dos. 


Le plaisir était si intense que j’ai stoppé tout mouvement pour ne pas éjaculer sur le champ. On s’est fixé en souriant…Elle est tellement étroite un peu comme lorsque j’avais pris possession de son corps la première fois et même si je doutais encore du fait qu’elle n’ai connu aucun homme après moi, je ne peux que baisser les armes face à cette vérité hallucinante…J’ai eu l’impression de me retrouver chez moi. Fran s’est mise à bouger le bassin tout doucement accentuant mon plaisir. 


-Tu es tellement étroite que je risque de ne pas pouvoir tenir longtemps dis-je en l’embrassant dans le cou. 


-On a le temps de recommencer chuchota-t-elle. 


Je me suis mis à bouger tout doucement. À chaque coup de rein Fran poussait des gémissements qui me motivaient à continuer dans ce sens. Je sentais son vagin se resserrer sur mon sexe augmentant mon excitation et comme je m’y attendais, l’orgasme s’est pointé plus tôt que prévu emportant tout sur son passage…Fran m’a rejoint en poussant de petits cris et nous avons jouis ensemble. 


Une trentaine de minutes plus tard


***Francine MIKALA***


Je sens les doigts de Will s’insinuer en moi et j’écarte un peu plus les cuisses pour le laisser avoir accès à mon sexe. Il a enfoncé deux doigts en moi et de l’autre main il s’est mis à me caresser les seins. J’ai pris place sur lui au bord du lit. Nous sommes nus et c’est dans cette position qu’on voulait discuter mais depuis Will ne fait que me caresser m’empêchant de réfléchir….Ce qui devait être une partie de sexe calculé pour moi s’est transformé en une pure séance de plaisir…un rendez-vous du donner et du recevoir. Je n’ai pas fait l’amour pendant cinq ans et toutes les sensations que me procurent cet homme me rendent folle…


«  Yas m’attend à la maison, il faut que je rentre »


-La pluie s’est arrêtée Will…on doit y aller. 


-Je sais dit-il en me soulevant légèrement par la taille. 


Le temps que je comprenne ce qui se passe, Will m’avait déjà empalée sur lui…j’ai poussé un petit cri  et je me suis mise à bouger au dessus de lui sans retenue aucune…Il a posé ses deux mains sur mes seins et s’est mis à les masser très lentement...Le contact de ses paumes adroites sur mes mamelons, n’a fait qu’augmenter le doux fourmillement qui me parcourait entièrement.


« Je sens que mon cœur va lâcher !... »


J’ai déjà joui deux fois mais je semble ne plus pouvoir m’arrêter…C’est dans une jouissance quasi bestiale que Will m’a rejointe en criant mon nom avec une force insoupçonnée. 


« Waouh !  » 


 Épuisée je me suis laissée tomber sur son torse brûlant. Il a enfoui sa tête dans mon épaule en me bordillant la lèvre inférieure au passage. 


« William  SACRAMENTO vient de faire ressusciter ma libido ».

 

-Attend Will…j’ai besoin de te regarder dans les yeux…


Je me suis levée et j’ai pris place à nouveau sur lui en lui faisant face…Cette fois ci, j’ai plongé mon regard dans le sien et j’ai repris la plus vieille danse du monde. Will m’a laissée mener la danse jusqu’à son terme et une fois encore il a éjaculé en moi sans se retenir. 


On est resté immobiles et silencieux pendant un moment avant que je ne reprenne la parole. 


-On ne recommencera pas Will…c’était un moment d’égarement...On doit se ressaisir. Si j’étais à la place de ta femme, je n’allais pas apprécier. 


-Je sais dit-il en me caressant le dos…Nous avons été plus qu’inconscients… Sans protection une fois encore. Tu vas prendre la pilule du lendemain ?


-Non aucun risque pour que je tombe enceinte. Je suis encore loin de mon jour d’ovulation. 


-Mais il n’empêche qu’on aurait dû se protéger…je mets ma femme en danger en faisant ça. 


-Si ce n’est pas une habitude, alors non tu ne la mets pas en danger…Je ne couche avec personne d’autre je te l’ai dit…Sois sans crainte Will,  cela ne se reproduira pas….Je ne suis pas malade ...Je comprends parfaitement tes inquiétudes….Il aurait fallu y penser avant tu ne crois pas ? 


-Fran…


Je me suis levée.


« Il est temps que je rentre chez moi…Ma fille m’attend... »


-Je te souhaite d’être heureux dans ton couple Will…Et j’espère que je quitterai bien vite le pays avant de croiser ton épouse sur mon chemin…


-Mais bon sang ! Pourquoi tu tiens à gâcher ce beau moment qu’on est entrain de passer ensemble ? 


-Parce que ce beau moment a atteint sa limite….Il se fait tard. Rentre chez toi ! Fis-je d’un ton sec.


J’ai disparu dans la salle de bain pour faire ma toilette et je suis revenue m’habiller…Je me sens très sale…La première fois on pouvait me pardonner parce que je ne savais pas que Will était le fiancé de Stella mais cette fois ci, je n’ai pas de circonstance  atténuante…j’ai programmé de sang froid ce qui s’est passé entre nous juste que je ne m’attendais pas à ce que les choses se passent comme ça…Et le fait de savoir qu’il retournera dormir auprès de sa femme me paralyse…Je me dois d’ouvrir les yeux très vite et me concentrer sur l’essentiel. 


-Francine…à quoi tu joues ? 


-Je ne joue pas….Si ta femme décide un jour de me remettre à ma place, me protégeras-tu ? Si jamais je tombais enceinte, reconnaitras-tu que tu as couché avec la fille de MIKALA ? Serais-tu prêt à perdre ta femme ? demandais-je sur un ton mordant. 


Je ne suis pas douée pour mentir longtemps et si jamais je tombe enceinte comme je l’espère, je ne pourrais pas cacher à Will ma grossesse. À moins que je quitte à nouveau le pays. 


-Tu viens de dire que tu étais au début d’un autre cycle…fit-il en se levant comme s’il avait le feu aux fesses. 


-Je sais ce que j’ai dit. 


J’ai senti une modification de comportement chez lui…Il s’est figé en me fixant…


-Je ne désire pas avoir un enfant avec toi…


Le coup est parti sans prévenir et une fois encore l’onde de choc s’est répercuté en moi. J’ai failli tomber à la renverse. 


-Pardon ? fis-je au bord des larmes


-Je ne peux pas avoir d’enfant avec toi Francine quelque soit mes sentiments pour toi. Je suis marié et actuellement Alex…


-Alex…répetais-je désemparée…


-Ma femme est au plus mal parce que…


-Non ! Stop ! Tu sais quoi ? On va faire simple Will…j’ai noté dans mon esprit que tu ne veux pas avoir d’enfant avec moi…et je ne t’en veux même pas. C’est normal que tu ne veuilles pas en avoir avec le coup d’un soir…Tu es marié et je le savais avant d’écarter les jambes dis-je en haussant le ton. 


- Ne soit pas vulgaire ! 


J’ai fermé les boutons de ma chemise. Et j’ai pris son pantalon qui était au sol…j’ai récupéré la clé de la chambre. 


-Ce sera toujours elle avant tout Francine. J’ai fait le vœu de…


Son portable s’est mis à sonner et il s’est arrêté de parler. Il s’est assis sur le lit pour le récupérer et en voyant l’expression de son visage, j’ai compris qu’il s’agissait d’Alex. 


-Je dois répondre murmura-t-il…


Je l’entends encore me dire « Ce sera toujours elle avant tout Francine » ou encore « Je ne veux pas avoir d’enfant avec toi »…heureusement que je ne lui ai  pas parlé de ma fille alors. Sans le savoir, il vient de me simplifier les choses. 


-Allo ? Alex ? Fit-il en me fixant droit dans les yeux. 


J’ai ramassé mon sac à main et sans un regard en arrière, je me suis dirigée vers la porte précipitamment. J’ai déverrouillé la porte et je suis sortie de la pièce les yeux pleins de larmes.

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