J’étais blotti tranquillement ce soir-là dans le canapé sous ma couverture, au salon, rigolant en regardant ‘’Tom and Jerry’’. C’est vrai, avec mon âge, c’était bizarre de regarder ce genre de dessins animés. Mes pairs se gavaient plutôt d’animes. La sonnerie retentit. Il n’y avait personne à la maison : papa et maman étaient en voyage. Belle et Kev étaient partis en soirée entre amis et n’allaient pas rentrer de sitôt. Qui pouvait sonner à une heure pareille ? Il était dix heures du soir. Nonchalamment je me levai et me dirigeai vers le visiophone et… surprise ! 

• Allô, Aurora ? 
• Oui, salut Brian !

Que faisait-elle chez moi à cette heure ? Je pressai le bouton d’ouverture de la porte d’entrée toujours intrigué de cette visite inopinée. 

         Une fois au salon, je lui lançai spontanément

• Que fais-tu ici à cette heure ? 
• Bah, je viens te voir. Ton frère Kev m’a fait savoir que t’étais seul à la maison et m’a demandé de venir te tenir compagnie ? 
• Ah bon ? (« L’enfoiré »   me dis-je intérieurement) Je suppose donc que c’est lui qui t’a donné l’adresse de la maison. 
• Eh oui ! Ce n’était pas difficile à trouver de toute façon. Qui pourrait louper cette somptueuse maison de la famille KIBAM? 

      Elle avait raison. Mon père, un businessman célèbre du pays, n’avait pas lésiner sur la construction de notre toit. Elle était imposante et sortait de l’ordinaire. Elle était le fruit d’un mélange d’architectures qu’il rencontrait au cours de ses multiples voyages. Ma mère elle, commerçante internationale ne manquait aucun détail de décoration pour rendre sublime la maison aussi bien extérieurement qu’intérieurement. 

• Assieds-toi je te prie, Aurora. Alors, je t’offre quelque chose à boire ? De l’eau, du jus d’orange ou d’ananas ? 
• Oui, un verre d’eau s’il te plait. 

            Une fois à la cuisine, je me souvins de cette discussion que j’avais eue à propos d’Aurora avec Kev mon ‘’enfoiré’’ de frère. Aurora était le genre de fille avec qui tous les amis du lycée aimeraient être. Elle avait un corps de rêve et les courbures de son corps témoignaient de son africanité. Je l’aimais bien mais j’étais trop timide pour lui avouer quoi que ce soit. De fait, j’en avais un jour, parlé à Kev. C’est sûrement pour me jouer un sale tour qu’il l’avait fait venir, quand il n’y avait personne à la maison. 

• Tiens, voilà ton verre.
• Merci Brian.
• Je t’en prie. 

           Une demi-heure passa sans que je ne lui adressai mot. J’étais concentré sur mon dessin animé et je riais aux éclats. Se sentant presqu’inutile, elle me lança:

• Je te dérange ? 
• Non du tout, pourquoi ?
• Ça fait plus d’une demi-heure que tu ne m’a adressée la parole. 
• Désolé, je ne sais juste pas quoi dire.
• Ça alors ! Dis, t’a déjà embrassé quelqu’un ? 
• Euh non, pourquoi la question ? 
• Ça te dirait d’essayer ? me demanda-t-elle en se rapprochant de moi sur le canapé.
• C’est quoi toutes ces questions ? 

           Aurora commença à me toucher les joues de ses deux petites et douces mains. Je lui demandai d’arrêter mais c’était trop tard. Elle posa ses lèvres sur les miennes ; je sentis des frissons de tous les côtés. Puis elle poursuivit, encore et encore. Je tremblotais de tout mon corps. Cela devenait de plus en plus intense. Je me laissai aller, mon visage devint très humide. On s’embrassait fougueusement quand d’un coup, mon alarme matinale me réveilla. Loulou mon petit chien adoré, comme d’habitude léchait mon visage sans cesse…