Une rencontre

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- Ouf! Enfin fini, se dit Ellyn, alors qu’elle sortait de l’Université avec ces voisins.

- Oh oui ! Enfin fini, renchérit Fanie Crysley, sa voisine et amie de toujours

- Cette matière me crée tous les problèmes

- On connait ça. Toi quand tu parles de problèmes on se rend compte qu’il n’en est rien à la sortie des résultats, dit Fanie.

- Eeeeh Fanie ne dis pas n’importe quoi. Tu connais mes difficultés avec les calculs donc ne te moque pas s’il te plait.

- Ma chère l’an passé tu l’as dit et pourtant tu as bel et bien validé cette matière que tu disais être un problème pour toi.

- C’est normal Fanie répondit Ellyn. J’ai eu quelqu’un pour me sortir du gouffre avant que je n’y tombe.

Les deux amies éclatèrent de rires avant de reprendre de plus belle l’une après l’autre les difficultés qu’elles avaient eu à valider certaines matières tout en se dirigeant vers la gare des woro-woro à saint jean.

Marie Ellyn Tamaré, jeune fille de 19 ans, habitait aux Deux-Plateaux Aghien chez une tante, sœur à son père défunt qui s’occupait d’elle. Belle et élancée, son teint faisait penser au métissage du café et du lait, ses yeux étaient d’un noir ténébreux et son regard, souvent perdu dans le vent, était tout aussi glaçant qu’étincelant. Elle attirait de nombreux regards sur elle, mais n’y prêtait guère attention. A la mort de son père, elle s’était fixée comme objectif de réussir coute que coute. Pour y arriver, elle ne faisait pas des sorties et des amours de jeunesse une priorité. Déjà étudiante en deuxième année de droit à UCAO, elle ne rêvait que d’une chose : obtenir rapidement sa licence avec de très bonnes notes et songer à ce qu’elle ferait plus tard car le droit n’était pas vraiment sa passion. Elle désirait devenir interprète car fascinée par les langues mais elle avait opté pour le droit car conseillée par son oncle lui-même juriste.

Fanny Chrysler quant à elle, était fille unique de ses parents et donc très chouchoutée. Avec un teint noir ébène, elle faisait tourner la tête à quiconque osait poser le regard sur elle, ce qui l’amusait beaucoup de même que son amie Ellyn. Inséparables, elles l’étaient. Les jeunes filles ne manquaient pas une seule occasion de passer du temps ensemble. De deux ans l’aînée de Marie Ellyn, Fanie connaissait déjà les voies de l’amour et espérait que son amie trouve enfin l’homme de ses rêves. En effet, Fanie vivait sur un nuage d’amour depuis maintenant trois ans avec Marc Faulet qui lui rendait bien cet amour et qui n’attendait que l’accord de sa dulcinée pour le mariage. Elle considérait que c’était trot tôt surtout qu’elle était encore sur les bancs. 

Perdue dans ses pensées, elle sursauta au son de la sonnerie de son portable. Elle chercha dans les nombreuses poches de son sac avant de le retrouver. C’était marc qui l’appelait :

- Allo chéri !

- Allo mon cœur. Où as-tu laissé ton portable ? C’est la troisième fois que je t’appelle.

- Excuse moi chéri je causais avec Ellyn et quand je l’ai laissé, je me suis empressée de trouver un taxi pour rentrer de sorte à éviter les embouteillages. Tu sais comment c’est ici ne te fâche pas s’il te plait.

- Tu aurais pu me le dire je serais venu te chercher. Je suis disponible pour toi à toute heure mon cœur. Je ne suis pas fâché, je m’inquiétais juste.

- D’accord chéri.

- Donc je te laisse rentrer. Je te rappelle ?

- Pas de problème chéri. A tout a l’heure. Bisous.

- Bisous.

En raccrochant, elle se sentit légère. Ah que c’est bon l’amour se dit elle intérieurement avant de contempler le paysage en rentrant à Marcory.

Marie Ellyn de son coté, venait de descendre du bus express qui reliait la ligne Saint-Jean- Mahou. Elle poussa un ouf de soulagement car elle était épuisée après cette dure journée. Perdue dans ses pensées, elle traversa la route sans faire attention et faillit se faire renverser par une BMW blanche. Le conducteur avisé freina brusquement à son niveau avant de lui crier dessus :

Mais bon sang! Vous ne pourriez pas faire attention avant de traverser? C’est pourtant pas compliqué quand même ! A gauche puis à droite !

Toute honteuse, Marie Ellyn murmura :

- Excusez-moi.

Elle leva la tête pour voir le visage de celui qui lui criait dessus et qui de surcroit avait raison de le faire. Elle en eut le souffle coupé et les battements de son cœur se mirent à accélérer. Elle baissa rapidement la tête puis passa presqu’en courant pour se rendre sur l’autre bord.

Frederick resta, quelques instants, immobile devant le regard de cette jeune fille perdue dans ses rêves et qu’il avait de justesse évité de renverser.

Quelle beauté! Se dit-il intérieurement. 

Il reprit la route tout en pensant à ses traits et qu’il n’arrivait pas à chasser de son esprit.

Pourquoi penses-tu encore à cette tête en l’air que tu as failli renverser avec autant d’insistance? Oublie-la vite et pense à Carène que tu vas rejoindre actuellement. Une nuit magique t’attend, alors reste concentre, se dit-il pour éloigner l’image de cette belle inconnue.

Ellyn n’en revenait pas. Elle avait failli se faire renverser et ne pensait qu’à une chose : le bel homme de la BMW.

Elle se traita d’idiote et le chassa rapidement de ses pensées. Une fois rentrée, elle prit son bain, s’adonna à quelques taches de la maison puis alla étudier comme d’habitude. A 23h50, elle reçut un message de Fanie, lui souhaitant une douce nuit et elle lui répondit avant de se mettre au lit. Mais avant de s’endormir, elle revit le visage de cet inconnu à la BMW puis ferma les yeux.

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