08: REVENANT

Ecrit par BELLO Effang Arafat

- BIENVENUE À RABAT Seydou... 


- Merci grand père..

Un véhicule blindé était là pour les accueillir. Seydou et Abdelkader HAMID rentrent dans la voiture puis empruntent par la suite le chemin de la maison. Abdelkader HAMID était tellement émut d'avoir emmené Seydou avec lui. Il le fixe un laps de temps puis dit :

- Tu vas adorer ta nouvelle vie ici mon fils et excuse moi de t'en parler encore mais tu oublieras Caroline tellement vite tu verras


- Excuse moi grand père mais j'ai comme l'impression que tu ignores ce qu'est le premier amour. Je ne crois pas que je vais facilement l'oublier, mais je vais essayer


- tu dois passer à autre chose et te concentrer sur les affaires maintenant. Demain tu seras nommé PDG et alors tu auras besoin de toute ta concentration. Il faudrait rendre fière ton père de la haut...


- D'accord papy....

C'est ainsi qu'il continuèrent leur conversation durant le trajet....

Par ailleurs, Claudine N'KWAME était malheureuse. Elle qui voulait empêcher le voyage de son fils et bah les choses ne se sont pas passées comme prévu. Elle est restée toute la journée dans sa chambre sans rien faire. Les pleures lui servaient de compagne...

*** DEUX JOURS PLUS TARD ***

De hardis prédicateurs annoncent la fin du monde pour les tout prochains jours. Ils prêchent par conséquent l'amour,la fraternité et l'humilité. Ils affirment que seuls les pauvres seront récompensés lorsque viendra le dernier jour. Ils promettent aux cupides riches qui vivent dans l'opulence, pendant que leurs semblables meurent de faim et de soif, un châtiment exemplaire. Apeurée, la mère de Caroline voyait que le moment était venue pour elle de confesser son crime ; celui d'avoir occasionné la séparation de Seydou et sa fille. 

A cet effet, elle alla voir son époux ; le père de Caroline. Assis dans son fauteuil et lisant la Bible, la mère de Caroline arriva puis l'interrompt dans sa lecture. 

- Papa Caro... vous êtes là

Ne pouvant pas resté muet il redresse sa tête et fit un signe par la tête à son épouse. 


- Je sais que vous êtes occupé mais je dois vous parler. C'est très important. 

Ce n'est qu'à ce moment qu'il ferme sa Bible et fixe sa femme. 

- Que me veux-tu chère dame. Ne vois-tu pas que je lis la bible ?


- Oui papa Caro. Je le sais. Toutes mes excuses pour le dérangement. Mais ça ne peut pas attendre


- Qu'y-a-t-il ?


- C'est à propos de Caroline. Je dois vous faire un aveu


- Quel aveu voudrais-tu me faire si ce n'est pas me dire que tu as volontairement séparée ta fille de son amoureux Seydou

Grande a été la surprise de la mère de Caroline d'entre une telle chose de la bouche de son époux. Elle écarquilla les paupières puis réplique :


- Comment le saviez-vous ?


- J'étais là du début à la fin. J'ai observé tous tes faits et gestes. Je ne voulais pas rompre la continuité de ton plan. Cela ne voudrais pas dire que j'étais d'accord avec toi mais je voulais voir jusqu'où iras-tu ? Tu m'as déçu tu sais...

Elle n'avait plus les mots. Elle était morte de trouille et tout en elle frisonnait. D'une légère voix elle ajoute :

- Pardonnez moi papa Caro


- Ce n'est pas à moi tu devrais demander pardon mais plutôt à ta fille..

Ce n'est qu'à cet instant précis que Caroline surgit. Surprise par les propos de sa mère, elle était sans voix. Caroline était juste à côté et entendait toute la conversation qu'a eu sa mère avec son père. Ne sachant plus quoi dire, elle fixa sa mère durant un laps moment. Papa Caro alla plus loin et demanda :

- Est-ce que je peux te poser une question?


- Oui papa Caro...allez y 


- Pourquoi as tu fait cela ?


- vous allez peut être me prendre pour une folle mais en réalité c'était pour le bien de Caroline.


- Quoi? Mon bien ? Non...tu m'as détruit maman ( répliqua Caroline)


- Non Caro...Vivre avec un musulman de nos jours n'ai pas chose aisée. Tu crois vivre le parfait amour mais une fois que tu deviens leur femme, c'est la catastrophe. Nous ne sommes pas avec toi à Cocody et donc l'on ignore comment il te traitera. Encore qu'il est marocain. La rumeur stipule que les magrebiens sont racistes. J'ai mesuré le pour et le contre et donc j'ai préférée me salir les mains afin de mettre un terme à votre liaison.


- Tu n'avais pas le droit de décider à ma place maman. Il s'agissait de ma vie. Il s'agissait d'une décision que je devais prendre toute seule. Tu me déçois maman ( disait Caroline d'un ton brusque)


- Cesse de parler à ta mère de cette façon et d'ailleurs rentre dans la chambre.( Criait papa Caro)

Cela faisait tellement mal. Caroline n'arrivait pas à y croire. L'immense douleur qu'elle ressentait une fois la vérité éclatée la mettait hors d'elle. Elle sort prendre de l'air afin d'aérer l'esprit. Cette douleur liée à une déception entraîne chez elle un sentiment d'échec, d'amertume, de honte, de confusion, de désespoir. Du coup, Caroline n'a plus de confiance dans les autres, en soi-même, en Dieu si possible.. La meilleure expression de la déception dans l'Ecriture est en rapport à l'Espérance : être déçu, c'est : être vidé de son Espérance,

- « Je n'ai plus d'Espérance ».( Murmurait-elle)

Pendant qu'elle était seule dans la cour de leur concession, son père la rejoins

- Ma chérie..tu fais quoi là toute seule ?


- J'ai besoin de réfléchir


- D'abord je tiens à m'excuser pour la façon dont ta mère s'est comportée. Elle a commit une grave erreur


- Ce qui me fait mal est qu'elle décide d'avouer parceque des rumeurs d'une probable fin du monde circule sans cesse.


- Oui oui , il paraît qu'elle veut pas mourir en gardant ce secret sur sa conscience


- D'abord je ne crois pas à de tel absurdité et toi?


- Je sais que la fin du monde existe réellement mais je pari qu'elle ne sera pas de notre temps. Il nous reste beaucoup à vivre ici bas


- Papa , toi tu as toujours été différent et je t'aime énormément mais maman ; elle j'ignore si je la pardonnerai un jour....


- C'est vrai, certes ce n'est pas impossible. Ne laisse pas la haine envahir ta modeste personne. Tu n'es guère ainsi. Et je ne voudrais pas te voir comme ça. Peu importe ce que le monde entier fera contre toi; sourit toujours à la vie ma chérie


- Merci papa. J'ignore ce que j'allais faire sans toi


- Ne t'en fais pas ma chérie. Je serai toujours là pour te soutenir. 

C'est dans cette tendre ambiance que Caroline enlaça son père. Les larmes aux yeux, elle le sera très fort contre elle. Pendant ce temps, sa mère les observait sans pouvoir les tenir compagnie. Dans son regard, on pouvait lire des regrets. Elle aurait voulu que tout ça ne soit jamais arrivée...

De l'autre côté du pays, principalement à Cocody ; Claudine N'KWAME faisait des courses. Depuis que Caroline est partit, elle se sent vraiment seule. Même sa nouvelle domestique ne pouvait rien n'y faire. Tranquille et sereine était-elle lorsqu'elle constata qu'une voiture blindé noire la surveillait. Elle ignorait pourquoi mais tout ce qu'elle savait était qu'elle était suivi. Toujours courageuse et ayant un caractère de femme battante, elle alla à l'encontre de la voiture une fois qu'elle a finit ces courses. Dès qu'elle s'est rapprochée du véhicule, elle frappa la vitre du côté chauffeur puis celui-ci descendit lesdits vitres. Furieuse, elle réagit :

- Pourquoi me suivez-vous ? Ça fait un bon moment que je vous guette également


- Calmez vous madame. Vous pouvez rentrer dans la voiture et comprendre les raisons( répondit le chauffeur)


- Quoi ? Vous me prenez pour qui? Suis-je une de vos fillettes qui s'agacent dès qu'elles voient une voiture ?


- Non madame. Nous savions déjà qui vous êtes et notre boulot est de vous suivre...


- Pourquoi ? Qui vous a envoyé? Est-ce Abdelkader HAMID ? 

Le chauffeur s'apprêtait à répondre quand une voix rauque assez captivante rétorqua à l'arrière de la voiture

- Non Claudine. Ce n'est pas Abdelkader HAMID qui les envoient. Ces hommes qui te suivent travaillent pour moi....

Suite à ces mots, l'intéressé descend la vitre arrière de la voiture et grande a été la surprise de Claudine N'KWAME d'apercevoir un mort vivant ou un mort revenu dans le monde des vivants je dirai. C'était El Khalifa HAMID, Le père de Seydou et fils d'Abdelkader HAMID qui se trouvait à l'arrière. Claudine N'KWAME voulait crier quand soudain un homme la bouscule par derrière puis la jette dans la voiture. Et ce n'est qu'à la suite de cette action que ladite voiture roula à vive allure puis s'éloigna du marché ou Claudine N'KWAME faisait ces courses....

*** Deux heures plus tard ***

La voiture s'arrêta enfin devant un motel éloigné de la capitale. Une fois aux arrêts, le chauffeur sort de la voiture et décide de laisser Claudine N'KWAME seul avec El Khalifa. Avant même qu'il n'ouvre la bouche pour s'exprimer, Claudine N'KWAME le touchait afin de s'assurer qu'elle n'était pas à côté d'un esprit . De son côté, El Khalifa souriait puis dit :

- C'est bien moi ma chérie. Je ne suis pas mort


- Mais ton père était chez moi il y a quelques semaines


- Qu'est ce qu'il te voulait ?


- Il est venu m'annoncer que tu étais mort et est venu emmener Seydou avec lui


- Non, ce n'est pas vrai. Mon fils est en danger aux côtés de son grand père


- Hummmmm !!! Oh mon Dieu. Et ce n'est que maintenant tu décides de te montrer ?


- Non Claudine. En fait je suis toujours caché. C'est parce-que je tenais tellement à te revoir que j'ai pris le risque de te suivre..


- Explique moi ce qui se passe El Khalifa


- C'est une histoire compliquée. Mais sache que mon père a essayé de me tuer. Il a engager un tueur professionnel pour le faire. 

En effet, ce jour là, j'étais seul au bureau mais l'agent de sécurité était en bas. La compagnie est endettée par ma faute et je travaillais d'arrache-pied pour la mettre en marche quand soudain je reçois la visite d'un homme vêtu de noir. Je ne pouvais voir son visage. Une fois en face de moi ce dernier m'annonça qu'il avait pour ordre de m'éliminer. La chance que j'avais ce soir là est que ce type me connaissait. Je l'avais engagé autrefois pour faire un travail et depuis nous avons garder de très bon souvenirs. Afin de laisser des traces et de montrer aux commanditeurs de mon meurtre qu'il avait fait son job, il m'a tiré deux fois. Une sur la jambe gauche et l'autre sur mon épaule. Il y a eu du sang un peu partout dans le bureau. Ensuite il est allé cherché un corps à moitié brûlé qu'il a déposé dans l'enceinte du bureau puis a contacté mon père et lui a annoncé qu'il avait finit le travail et qu'il avait essayé de brûlé le corps.. C'est grâce à ces brûlures que mon père n'a pas eu l'occasion de savoir réellement si c'était moi. En plus ce tireur d'élite s'était chargé de rechercher un corps qui avait ma corpulence et donc personne ne pouvait douter que ce n'était pas moi. C'est de cette façon que j'ai été épargné. Une fois hors circuit, je me suis caché durant des mois afin de guérir de ma blessure. Si je suis toujours en vie c'est grâce à ce tireur d'élite. Je lui doit la vie.


Claudine N'KWAME ne pouvait imaginer une telle absurdité. Elle écarquilla les paupières puis resta sans voix. Au bout d'un moment elle reagissa par la suite :

- Pourquoi ton père a voulu t'assassiner ?


- Tu ne pourras pas comprendre. C'est une question de pouvoir et voilà pourquoi je t'affirme que Seydou est probablement en danger à ces côtés..


- Oh mon Dieu... Tu dois faire quelque chose El Khalifa. Seydou est notre unique fils. Je n'ai pas envie de pleurer sa mort


- Pour le moment nous n'allons rien faire. Abdelkader HAMID cherche quelqu'un avec qui traiter et Seydou est son seul hériter possible. Il ignore encore que je suis vivant. Je vais l'attaquer là où il ne s'y attend pas. En fait cela ne dépend pas de mon père uniquement. Je prépare une attaque dévastatrice contre une secte Clandestine. Je voudrais tous les éliminer et je dois commencer par mon père. Toi et Seydou devriez rester hors de cette affaire. Ne t'en fais pas du tout ma chérie. Je contrôle la situation...

A SUIVRE

LE DILEMME