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Ecrit par Loraine valérie

                          GRAINE DU PASSEE

 

Angie

Nous sommes officiellement en vacances ma sœur Lucie et moi. Sa soutenance a eu lieu il y ‘a deux semaines soit trois jours avant la mienne. Eh oui, je l’ai eu ma licence comme ma sœur son master. La seule différence, je suis major de ma promo pas elle, trop la flemme dans son corps pour ça, nous a-t-elle dit. Cependant, une théorie de ma famille dit ceci : « si tu te considères comme une adulte émancipée, une responsable, tu seras traitée comme telle et sans faveur » ; Cette théorie est la raison même de l’actuelle discussion entre ma sœur et papa, une discussion à laquelle j’assiste sans dire mot vu que cela ne me concerne en rien pas pour le moment en tout cas. Papa reprit alors la parole :

-         Tout est déjà prêt Lucie, tu partiras dans une semaine

-         Pour combien de temps ?

-         Pour deux semaines

-         Mais papa ? s’écria Lucie

-         Tu verras, ça va vite passée

-         Mais papa, je viens à peine d’avoir mes vacances et tout le monde sera ici à s’amuser alors que moi…

-         C’est ça la vie professionnelle ma puce. Tu viens d’avoir ton master et bientôt tu prendras la relève de ta sœur Rachel à la tête de l’entreprise, il faut que tu t’informes et cette conférence tombe à pic. Tu apprendras beaucoup à ses cotés

-         Mais papa, ça peut attendre…je n’ai que trois mois de vacances papa

-         Justement deux semaines sur trois mois, tu as largement le temps de te rattraper avec tes cousins

-         Mais tu ignores tout ce qu’on peut rater en deux semaines avec ces fils de…

-         Pas de gros mots Lucie

-         Ok papa

-         Viens là ma puce

Lucie se lève de sa place et va s’asseoir sur les genoux de papa comme il lui avait demandé. A 22ans, elle n’a même pas honte hein. Et puis papa, c’est pour nous signifier que nous serons toujours ses petites filles, il nous prend toujours là pour nous convaincre sauf que maintenant ce n’est plus avec des bonbons mais de vrais arguments. A chacun selon ses préférences et nous connaissons tous les gouts de Lucie, papa aussi. Vous verrez.

-         Je te renouvelle ta garde de robe pour le voyage et tu prends ce que tu veux

-         Vraiment papa ?

-         Oui ma chérie, alors marché conclut ?

-         Oui papounet, je t’adore

Facile comme de l’eau à boire, voilà c’est fait. Ça aurait été moi, on m’aurait offert un nouveau livre d’histoire, oui c’est ma passion, ou encore un voyage pour visiter un musée dans un autre pays… heureusement pour ces deux, maman n’est pas à la maison. Elle n’aime pas du tout la manière de faire de papa. Si elle avait été là, Lucia aurait pris cet avion aujourd’hui même de gré ou de force.

-         Tu viens Angie ?

-         On va où ?

-         Regarde ce que j’ai en main, dit-elle en agitant la carte de papa sous mon nez.

-         Non, s’il te plait, je ne veux pas tourner en rond dans tout Lomé avec toi Lucia

-         Ne fais pas ta rabat-joie frangine

-         Je dois retrouver les autres au QG

-         Bon je te propose ceci : on va vite faire les courses maxi une heure puis ensuite retrouver les autres ensembles

-         Ok mais une heure à l’européenne pas à l’africaine

-         Oui chef, une heure pile

-         Je vais me changer

-         Ok moi j’y vais comme ça. C’est plus facile à enlever ce truc pour essayer les nouveaux vêtements.

J’approuve de la tête puis je monte dans ma chambre me changer avant d’attacher mes longs cheveux du au métissage de mes parents en Anouchka. En sortant mon petit chien bob s’agrippe à mon sac, ce qui veut dire, je viens avec toi. Je le prends et hop, on sort de la maison. En route, Lucie reprend bob qui commençait par s’agiter avant qu’on ne commence les achats.

J’aurais dû m’en douter, ces courses ont finalement duré deux heures et ce n’est que maintenant que nous arrivons au QG retrouver les autres. En entrant je pus remarquer qu’ils n’attendaient que nous, tout le monde est déjà là. Nous sommes six au total, Maëlla et son jumeau Maël, Anthony et son petit frère Melvin puis ma sœur Lucie et moi. On peut dire que nous sommes inséparables.

-         Les divas nous font honneur ? demanda Melvin

-         Ce n’est pas de ma faute, papa a voulu convaincre Lucie et vous savez comment ça termine.

-         Ça s’appelle faire des affaires frangine, répond Lucie en allant se mettre à côté d’Anthony, le plus beau de la famille selon ses dires.

-         Comment se porte le plus beau des cousins à moi ?

-         Ça va toi ? tu ne comptes pas changer malgré ton diplôme

-         Je te déplais comme ça ?

-         Pas du tout ma puce, viens là, fit Anthony en posant un baiser sur son front

-         Trop d’amour dans votre cœur, on a compris. On peut passer aux choses sérieuses ? intervient Maëlla

-         Enemy of my Progress

-         Lol, alors c’est quoi le programme de ces vacances ?

-         D’abord on les passe où nos vacances de cette année ?

-         Et si vous venez au Benin avec moi ?

-         Non déjà visité. Si ma mémoire est bonne, nous avons déjà visité toute la sous-région

-         Et si on sortait carrément de l’Afrique mais en évitant d’aller en Europe et en Amérique? demandai-je ?

-         Genre l’Asie ?

-         J’ai trouvé ! les pays d’outre-mer, s’écrie Lucie

-         Pourquoi pas le Madagascar, dit Melvin

-         Excellente idée !

-         Alors on vote ?

-         Oui

Le vote se fait à mains levées et par le plus grand des hasards nous sommes tous d’accord… souvent il nous faut batailler trois jours pour le trouver ce lieu. Heureusement, on a grandi…LOL !

-         Mais vous oubliez une chose, je pars dans une semaine et je rentre que dans deux semaines

-         Nous partirons dans deux semaines, soit une semaine après ton départ. Tu peux donc nous rejoindre directement en quittant le Bénin. Ça te va ?

-         Parfait Tony (surnom d’Anthony) tu es le meilleur

Après les discussions, nous nous retirons entre filles pour un peu papoter. Nous passons par la cuisine en premier pour faire des crêpes, ma spécialité. J’en profite pour parler d’une chose qui m’a intrigué tout à l’heure.

-         Maëlla ?

-         Oui Angie

-         Tout va bien avec Maël ? il est d’habitude le plus agité de nous six mais c’est à peine s’il a placé un seul mot depuis notre arrivé

-         J’ai essayé de lui tirer les vers du nez en vain. Il est comme ça depuis hier

-         Déception amoureuse peut-être ? demanda Lucie

-         Tu rêves ? nous parlons de Maël, l’homme qui a fermé son cœur pour ouvrir sa braguette

-         Benn… il y’a une première fois à tout

-         On verra plus tard. Si on l’attaque à trois, il n’aura pas d’autre choix que de nous dire ce qui se passe.

Nous montons avec les crêpes après avoir servi aux garçons leur part. On s’enferme dans notre chambre commune puis commence les racontât. Et comme d’habitude, la discussion finit par moi, UN PETIT AMI POUR ANGIE.

-         C’est comment Angie ? toujours personne à l’horizon ?

-         Non mais tu rigoles Maëlla ? regarde ses courbes ? on ne parle pas de mes brindilles de balai, cette fille a tellement de prétendants mais les repousse tous

-         T’exagère Lucie

-         Si tu le dis. Nous savons tous que j’ai raison.

Je ne les écoutes plus. Je troque mon pantalon contre un petit short puis un haut sans manche, il fait très chaud par ici. Alors que je m’étale sur le lit, ces deux n’ont rien trouvé à faire que de m’envoyer leur chercher du jus de fruit. Pas la peine de refuser, elles feront leur mine de chien battue et j’irai de toute façon. Dans la cuisine, je remarque qu’il n’y a plus de bouteilles, surement les garçons l’ont pris. Je me dirige au salon pour le récupérer lorsque je tombe sur un inconnu qui  était sans haut là, en plein milieu dans le salon :

-         Non mais qui êtes-vous monsieur ?

Il se retourna et je faillis perdre la tête. C’était un homme grand et musclé comme Tony, il était bien bâtit comme on le disait. Et voilà que je matte un inconnu là…

-         Il est beau le spectacle ?

-         Pardon ?

-         Je demandais si vous aimez ce que vous voyez ?

-         Euh…Qui êtes-vous en fait ? et qui vous a laissé entrer ici ?

-         Je suis un ami de Tony, ils sont à la piscine et je venais juste me changer. Il a omis de me dire que nous n’étions pas seuls

Alors que je cherchais dans ma tête une réponse à donner à ce prétentieux, Tony fit son apparition me sauva ainsi de la honte :

-         Du calme ici, vous avez fait connaissance ?

-         Pas encore, madame veut d’abord appeler la police. Dis donc Tony, tu m’as caché l’existence d’une perle aussi rare ?

-         Pas touche Royds, c’est ma frangine, tu te mets à l’écart

-         Tu viens de gâcher mes chances à parler ainsi…

-         Tony, je peux te parler SEUL A SEUL ?

-         Bien sûr Angie

Nous avançons dans la cuisine et je sens le regard de l’autre idiot sur moi. Je risque de lui crever ses yeux celui-là.

-         Qui est-ce Tony ?

-         Royd EDOU. Un ami de la fac au Maroc. Il est de nationalité camerounaise. Il est descendu ici régler quelques affaires et je l’ai invité à se joindre à nous ? ça vous dérange pas j’espère ? les mecs sont d’accord eux.

-         Tu demanderas aux autres filles, moi je n’y vois aucun inconvénient mais qu’il se tienne bien

-         Oulla madame sort déjà ses griffes ?

-         Pas du tout. j’étais venue chercher du jus pour les filles

-         Ah oui nous avons sorti les bouteilles restantes, elles sont au bord de la piscine.

Nous sortons de là pour récupérer les bouteilles et en passant par le salon je remarque que le Royd n’est plus là. Arrivée à la piscine, le voilà qui sortait de l’eau. Il s’était changé. L’eau qui perlaient son torse lui donnait un aspect virile, je viens de penser ça moi ? Je secoue ma tête pour reprendre mes esprits avant de remarquer la seule bouteille restante au bord de la piscine. Je me dirigeais vers cette bouteille lorsque Royd la saisit pour boire au goulot.

-         Eh ben, décidément cette bouteille ne compte pas monter avec moi ! dis-je à bout

-         Désolé tu la voulais ? je ne savais pas. Les autres ont tout bu et…

-         Pas besoin d’excuses, vous êtes un invité alors faites comme chez vous-même si vous le faites déjà

-         Vous ne m’aimez pas trop vous. Et si on partait d’un bon pied à présent Angie ?

-         Angelica pour les inconnus

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Graine du passée