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Ecrit par Loraine valérie
Chapitre 2
Angie
Il nous
reste que deux heures avant la fête. Ah oui, je ne vous en ai pas parlé, il
s’agit d’une fête qui annonce officiellement que nous sommes en vacances et il y’en
aura une autre à la fin également. Nous avons tous le droit d’inviter cinq amis
maxi, c’est souvent sélect, la seule personne qui franchit les limites, c’est Maël,
et ce sont toujours des filles à part max, son meilleur pote. Cependant cette
année, il m’a rendu que trois noms et ce ne sont que des mecs, il commence
vraiment par m’inquiéter. Pour le faire parler, je décide de l’emmener faire
les dernières courses avec moi. Après les courses, nous nous installons dans un
glacier puis j’attaque :
-
Alors,
que se passe-t-il ?
-
Comment
ça ?
-
Ne
joue pas à ça avec moi, Maël. Tu ne vas pas bien et j’exige que tu me donnes
une explication
-
Je
déteste quand tu portes ton habit de grande sœur de quelques mois
-
Alors
je vais la changer contre celui d’un ami. Ecoute, tu es mon pote et je déteste
te voir ainsi. si tu veux, ce sera notre secret mais il faut que tu m’en parles
je veux t’aider
-
Je
préfère ça
-
Alors ?
-
La
grand-mère de max est en ville
-
Ne
me dit pas qu’il a eu des révélations pour toi
-
…
La grand-mère
de max vient en ville une fois par trimestre et quand elle descend, nous
évitons tous de la croiser. C’est une vieille dame qui donne des révélations
pas toujours choquantes mais quand même cela fait peur. Des fois, elle peut te
dire de cracher en prononçant un mot pour éviter un malheur, ou te dire de
boire cette infusion pour accueillir un bonheur qu’on veut te voler… mais nous
avons toujours peur d’elle et à voir la tête de mon frangin, ce n’est pas une
bonne révélation.
-
Dis-moi
s’il te plait
-
C’est
une révélation pour toute la famille
-
Je
t’écoute
-
Elle
m’a dit : « mon fils, vous donnez l’air d’une belle famille.
Cependant les épreuves ne vous feront pas cadeau, sachez-le ! l’histoire
risque de se répéter, mais de là où viendra le problème, se trouvera également
la solution. Faites-vous confiance, aimez-vous d’un amour sincère et vous
triompherez », voilà !
-
J’ai
la chair de poule
-
Pas
plus que moi après la révélation. Je ne fais que cogiter, d’où viendra le problème ?
nous ne nous aimons pas assez pour supporter ?
-
Elle
a dit l’histoire risque de se répéter, mais quelle histoire ?
-
Je
l’ignore Angie
-
On
en parle à la famille ?
-
Je
n’ai envie d’inquiéter personne
-
Que
proposes-tu alors ?
-
Nous
allons veiller sur tout le monde, faire attention aux moindres petits détails,
et surtout se protéger les uns, les autres
-
Parfait,
tu as raison. Alors tu peux desserrer ta mine à présent. Tu ne ressembles à
rien comme ça, le coureur de jupon me manque
-
Plutôt
le BG te manque
-
Tu
es trop humble quoi
Je suis
heureuse de voir à nouveau Maël sourire, mais je n’ai pas pour autant oublier
notre discussion et la révélation de la vieille. Je suis prête à défendre ma
famille contre tout et tous. Je stationne ma voiture à côté de celle des autres
puis nous entrons dans la maison.
J’oubliais
de vous dire, monsieur Royd est toujours à la maison et bien calé même, Tony
lui a donné une chambre avec l’accord de tous bien sûr. Je n’allais pas faire
ma pointu alors que tout le monde votait oui, et les filles qui sont maboules
devant lui… pff.
-
Bienvenu
monsieur dame, lance Lucie à notre égard
-
Merci
belle-sœur, on t’aime aussi
-
Alors
vous vous êtes assurés de la présence de vos invités ? demanda Tony
-
Oui,
répondit tout le monde
-
Toujours
tes deux acolytes Angie ?
-
Oui
Je ne suis
pas très aimée à l’école je l’avoue. Soit on me trouve prétentieuse, soit trop
intelligente pour faire ma compagnie, d’autres rats de bibliothèque… chacun a
son avis. Donc je n’ai que deux amies, des jumelles. Catherine et Cathelyne.
-
Tu
sais tu peux inviter aussi qui tu veux Royd, lance Maëlla à l’endroit de
l’homme à coté de Tony
-
Ah,
je n’ai qu’une seule personne à inviter. Alors Angie, tu veux bien
m’accompagner à la fête ?
Non mais il
se fou de moi ? Je fus saisie d’une toux de circonstance. On parle de ma fête,
la fête de ma famille à moi. Et l’invité m’invite ? Ça c’est la
meilleure !
-
Bien
sûr qu’elle est d’accord. Ça lui permettra de se détendre cette année. Tu
pourras pour une fois t’amuser au lieu de passer ton temps à tout surveiller du
début à la fin de la soirée. Répond Lucie à ma place
-
Euh…
je ne …
-
Allez Angie,
je ne mords pas. Tu te sens intimidée par moi c’est ça ?
-
Pas
du tout, dis-je comme pour convaincre tout le monde
-
Alors ?
-
Oui,
je serai ton invitée à la fête
-
Voilà
qui est fait. Vous venez les mecs ? on va sortir les courses de la
voiture, dit Maël entrainant ainsi tous les hommes de la pièce avec lui
-
Tu
vas me la payer Lucie
-
Je
t’aime aussi sœurette, dit-elle en me tirant la langue
Nous
rangeons les courses puis disposons la maison comme il se doit. Les mecs se
chargent de déplacer les meubles et de l’installation puis nous nous chargeons
de la décoration et de la bouffe. Une heure plus tard, tout est prêt, à part Tony,
Royd et Melvin qui logent là, nous rentrons tous pour nous changer. J’ai déjà
ma tenue à portée de main mais je suis sure que ce n’est pas le cas de ma très chère
sœur…
ROYD EDOU
Partant des
bonnes manières que m’ont inculqué ma famille, je me présente, Royd EDOU. Je
passe en dernière année de médecine et j’ai 24ans. J’ai rencontré Tony quand
j’étais quatrième année, il venait d’arriver et était en première année. Il
était toujours dans son coin avec un air sérieux même si les filles se
battaient pour être sa petite amie et les mecs pour être son meilleur pote. On
avait tous remarqué, c’était un bel homme et en plus de cela il était doté d’un
portefeuille garni à voir son train de vie. Un soir alors que je rentrais, je
l’ai entendu dire à quelqu’un au téléphone qu’il avait des problèmes en
microbiologie. J’étais bien dans cette matière et je manquais d’argent, je lui
proposai de devenir son tuteur et il accepta. Après le premier mois de tutorat,
je ne prenais plus d’argent on était devenu pote et il me dépannait de temps en
temps.
Je ne suis
pas aussi riche que lui, disons juste que je suis pauvre mais il ne me l’a
jamais fait senti. Si vous vous demandez comment j’ai atterri là dans cette
université sans moyens, je vous répondrai juste si tu as les poches vides,
tache d’avoir une tête bien faite. Eh oui, je suis arrivé là grâce à une
bourse !
Voir ces
gosses plus jeunes que moi manipuler de si grosses sommes d’argent, j’avoue que
cela m’effraie un peu. Au moins ce ne sont pas des gosses de riches pourris gâtés,
effrontés, arrogants… je n’ai pas eu ce genre de traitement ou peut-être c’est parce
qu’ils ignorent ma provenance ? Je n’ai même pas connu mon père, je porte
le nom de ma mère et j’ai été élevé par un autre homme…
Bon on se calme, je serai bientôt loin d’ici
de toute façon. En réalité je n’ai rien à faire ici, c’est Tony qui m’a invité et
il a tout pris en charge pour moi. Je ne sors jamais du pays durant les
vacances, je vais trouver billet d’avion aller-retour où ? Je préfère
rester à bouloter de gauche à droite.
Je suis sur
le balcon de la chambre de Tony qui donne directement une vue sur la porte
d’entrée. Les premiers invités commencent par arriver. Maël s’est proposé de
les accueillir, il dit qu’ainsi il pourra trouver pour lui. Il est plus joyeux
depuis cet après-midi et j’ai pu remarquer que c’était un très bon gars.
Nous
discutons de la fac et alors que je m’apprêtais à répondre à une blague de mon
ami, voilà la voiture d’Angie, mon invitée qui entrait dans la maison. Elle
était vêtue d’une robe noire, arrivant tout juste à ses genoux et avait un
maquillage discret. Je suis sure qu’elle se dit qu’elle est simple comme ça et
passe inaperçue mais moi je pense tout le contraire. Cette robe moulant sa forme ;
son regard ainsi que la main qu’elle passait dans ses cheveux me font remarquer
sa beauté…
-
Eh
oOo tu m’écoutes Royd ? fit Tony en claquant les doigts devant moi
-
Désolé
mais je dois m’occuper de mon invitée, elle est là. Dis-je en lui tournant le
dos pour rejoindre la plus belle de la soirée
-
Fais
attention Royd, une Angie à bout, c’est comme le feu. Elle ramasse tout sur son
passage
-
Elle
vient de me ramasser
Je ne l’écoutais
plus. Je descendais deux à deux ses fichus escaliers. Une fois en bas, je
promenais mon regard à la recherche de cette fille. Je la vois de loin se
diriger vers la cuisine. Evidemment, je la suis.
-
Vous
êtes en beauté ce soir
-
Non,
mais vous m’avez fait peur ! dit-elle en tenant son cœur
-
Désolée
ma belle. Vous venez avec moi ?
-
J’ai
une soirée à superviser, je vous rejoins plus tard
-
Mon
invitée ne peut…
-
Ecoute
Royd, ces personnes que tu vois là ne vont pas se servir seuls ni…
-
Mais
le service traiteur est là pour ça
-
Il
faut superviser le service…
-
Alors
on supervise ensemble, vous êtes mon invitée et je ne compte pas vous laisser
seule, ne serait-ce qu’une seconde
-
Tchippp…
Cette fille
est mignonne en toute circonstance. Elle est belle quand elle boude, belle
quand elle a l’air sérieuse comme maintenant, belle quand elle cogite. En plus
de ça, c’est une femme maniaque de la propreté et de l’ordre. Madame a même
demandé à un serveur de bien placer une olive qui semblait être sorti du rang
sur la laitue… ces genres de femmes ! J’en ai chez moi, ma mère ! J’étais
là bien derrière elle, même si cela l’agaçait. Vu que c’est mon jour de chance,
ses cousines arrivent dans la cuisine et essaient de la faire sortir :
-
Angie,
mais tu ne vas pas garder Royd ici toute la soirée ? demande Maëlla
-
Je
ne le retiens pas !
-
C’est
nous qui allons superviser cette fois, alors hors de notre terrain de jeu
-
Vous
vous moquez de moi ? dès que j’aurai le dos tourné, vous irez picoler,
danser,…
-
Normal,
c’est une fête pas l’une des réceptions de papa, intervient sa sœur
-
Ecoute
Angie, on te promet de s’occuper très bien de tout, amuse toi pour une fois
Se sentant
dos au mur, elle n’eut d’autres choix que de me suivre en boudant bien sûr.
Arrivés, elle fait la bise à tous ceux qu’elle connaissait avant d’aller poser
son joli derrière sur une chaise, à l’écart de tous. Je m’approche et prend
place en face.
-
Et
si on dansait ?
-
Je
n’ai pas envie
-
C’est
une fête Angie !
-
Et
alors ? suis-je obligée ?
-
Tu
saisis ma main ou je te soulève jusqu’à cette piste, dis-je en tendant ma main
-
Tu
n’oserais pas
-
Tu
veux parier ? même si tu dois être du genre à détester les scandales…
-
C’est
bon on y va
Décidément
c’est mon jour de chance. Tout l’univers est d’accord pour que je passe cette
soirée à ses côtés puisqu’ une fois sur la piste de danse, la musique changea
en un son de Rihana que j’aimais beaucoup. Je réduis la distance entre nous
pour entamer la danse. Elle twerke comme pas possible me rendant dingue sur
place. Sentir son corps contre moi, sa main sur mon cou… j’ai dû mettre fin à
cette danse pour éviter de violer la frangine à un pote. Je l’entraînai dehors
et je fus surpris qu’elle me suive sans broncher :
-
L’air
est plus frais par ici
-
Je
dois avouer que oui
-
Tu
ne m’aimes pas trop, pas vrai ? ma compagnie te déplait ?
-
…
-
J’ai
une meilleure idée. Et si on repartait sur de nouvelles bases ?
-
Pardon ?
-
Bonsoir
belle reine, je suis Royd EDOU pour vous servir ! fis-je en faisant la
révérence.
Elle se plia
de rire face à mon air que je voulais sérieux. C’est magnifique.
-
Je
l’adore ton sourire, elle te rend encore plus éblouissante.
Elle se
braque une nouvelle fois et je m’en veux d’en être la cause. Je cherchais quoi
dire pour me rattraper lorsque je l’entendis :
-
Angelica Déroy sa majesté, dit-elle en imitant
mon geste
Nous éclatons
tous les deux de rire avant de prendre place sur la balançoire du jardin.
-
Enchanté.
Alors que faites-vous dans la vie ?
-
Je
viens d’avoir ma licence en droit privé et vous ?
-
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