1. La promesse

Ecrit par Brenne-junella

Chapitre 1 : Faire preuve de courage






*** ...***


Kongo central




Assit à l’arrière de ma range rover aux vitres fumées je regarde le paysage défilé à la vitesse à laquelle mon chauffeur conduit. Je n’ai qu’une hâte qu’on arrive pour que j’en finisse avec cette histoire.


Mon homme de main gare devant une maison en planches au milieu de nulle part, cet endroit est une planque, une sorte de maison de torture, l’endroit que j’ai choisi pour torturer ceux qui osent me défier pire se payer ma tête.


Je descends suivi de près par Djino, mon fidèle acolyte et surtout le chef de mes hommes de main, j’en ai plusieurs à mon active mais il reste de loin celui en qui j’ai une grande confiance, c’est mon frère d’arme.


Je pénètre dans la pièce et le spectacle qui s’offre à moi m’est presque jouissif. Le connard qui a essayé de s’en fuir avec mon argent est allongé par terre complètement défiguré par les coups et la fatigue, il saigne et paine à respirer. J’aurai pu donner l’ordre à mes hommes de le tuer aussitôt qu’il lui avait mis la main dessus mais non, je suis du genre sadique.


Je trouve un réel plaisir à voir les gens hurler de douleurs, me supplier de les tuer




-Redressez-le ! Ordonne-je à mes hommes


Ils s’exécutent et cet idiot se fait aider pour se tenir debout, j’en profite pour tirer l’une des chaises près de moi, je déboutonne le bouton de ma veste laissant paraître au passage mon pistolet enfourné dans ma ceinture et m’assoit avec prestance. J’affiche un sourire de satisfaction


-Alors c’est donc toi l’imbécile qui s’est cru malin ?


-...


-Tu pensais vraiment que tu pouvais t’enfuir avec mon argent (rire) tu ne savais donc pas qui j’étais ?


-Chef..je..je (grimace de douleur) pardon


-Pardon ? Mais je ne suis pas Dieu


-...


-Vois-tu (me levant d’un bond) je suis quelqu’un de très rancunier, je ne laisse aucun affront impuni. Je vais te rafraichir la mémoire (faisant des vas et viens devant lui) tu as essayé de t’en fuir avec l’un de mes camions rempli d’un bien très précieux


-Je...je ne savais pas...




Je me stoppe devant lui et le fixe


-Tu ne savais pas mais tu as osé !


-Je...vous en supplie...pardon






Il fait monter la rage en moi et je forme mon poing que je lui envoi dans le ventre, ce qui le fait perdre l’équilibre mes hommes le rattrapent de justesse. Il se penche en avant tout en crachant du sang, il tousse avec beaucoup de difficulté mais je ne m’arrête pas pour autant. Je l’envoi mon pied en plein visage, mon geste est tellement violent que mes homme le relâchent et s’éloignent.




Je m’accroupi après avoir sorti mon pistolet, je pointe l’arme sur sa tête, je lis de la frayeur dans ses yeux.




- Passes le bonjour à ta femme de ma part


PANG !




Je sens une éclaboussure de sang se peindre sur mon visage ce qui m’énerve




-Putain ! Ça m’a éclaboussé. Lance-je en me levant


Je sors mon mouchoir en soie de la poche de ma veste et m’essuies le visage pour effacer toute traces de ce connard.




-Vous savez ce qu’ils vous restent à faire, je veux que cet endroit soit propre. Ordonne-je en sortant de la pièce


Je grimpe dans la voiture et Djino démarre en toute vitesse. Je sors mon téléphone pour passer un appel




-Le travail a été fait


-Bien, fais toi discret jusqu’à la prochaine transaction


-D’accord.


Je me laisse choir confortablement sur la banquette 




-On route pour la maison. Dis-je en fermant mes yeux






*** Malaika***




-Maman laisses moi t’aider




Elle ne veut rien entendre, ma tante est une vraie tête de mule, elle s’est plein plus tôt de douleurs au dos mais elle tient quad même a porté le panier sur sa tête.




Je la laisse faire et prends les haches qui nous ont servis pour labourer notre plantation. Tandis qu’elle prend de l’avance je vais me soulager dans l’herbe plus loin et le suit, l’autoroute est deserte par ici alors il nous arrive de traverser sans vraiment y prêter attention


J’entends le grincement des pneus et un cri d’effroi poussé par ma tante, je la vois couchée par terre sans vouloir comprendre quoique ce soit je cours vers elle en laissant tomber les haches par terre.




Je vais l’aider à se lever et l’inspecte pour m’assurer qu’elle ne soit pas blessée.




-Tu n’as rien ?


-Ça va, je vais bien




Les coups de klaxons me rappelle que nous sommes devant la voiture sur l’autoroute, je laisse ma tante et m’avance vers ce chauffard insouciant. Il baisse sa vitre, c’est un homme assez grand et très impressionnant mais j’en ai que faire




-Vous êtes malade ou peut-être aveugle ?


-...


-Où avez-vous eu votre permis


-Bouge de là on est assez pressé


J’hallucine ! Il ne s’excuse même pas et il se permet de me parler de la sorte, c’est la folie qu’il veut voir ok




-Tu es malade ma parole, tu as failli tuer ma tante


-Si la grand-mère ne sait pas traverser je n’y peut rien


-Qu...quoi ?


-Ramassez vos histoires et poussez-vous


- On n’ira nulle part tant que tu ne t’excuses pas.


-«  putain c’est quoi tout ce bruit ? »




La voix vient de l’arrière, la portière s’ouvre sur un homme vêtu d’une veste noir, il porte des lunettes de soleil noir. Il se tient debout en face de moi, il est élancé et dégage beaucoup de charisme, je devine derrière ses lunettes un bel homme surement l’un de ses riches qui se croient tout permis




-Pourquoi diable vous m’avez réveillez ? me demande t-il 


-Votre imbécile de chauffeur à faillit tuer ma tante


-Pour si peu


-Qu...quoi ? Bégaye-je


-La prochaine fois faites attention en traversant


-Vous êtes malade ! (ignorant son air surpris) vous roulez vite sans faire attention et vous osez...


-Comment tu m’as traité ? demande t-il en retirant ses lunettes


-J’ai dis (en avançant) que vous êtes un malade vous et votre gorille




Il se met à rire à gorge déployé, je le regarde ahuri quand il se calme il range ses lunettes dans la poche de sa veste et passe ses mains dans chaque poche de son pantalon




-Tu ose me traiter de malade, tu sais qui je suis ?


-J’en ai rien à foutre, vous pouvez être le fils du président que vous serrez toujours un idiot




Son chauffeur fait mine de vouloir sortir énervé mais son patron le stop de la main, son patron se rapproche d moi sans me quitter des yeux surement qu’il essaye de m’intimider mais je ne me laisse pas faire et croisse mes mains sous ma poitrine




-Tous ceux qui ont essayé de me tenir tête ne sont plus pour se venter et toi une villageoise de rien du tout tu te permets de m’insulter


-La villageoise vous envoie vous faire foutre !


Il serre sa mâchoire et me lance un regard plein de colère. Je l’ignore et retourne vers ma tante et je l’aide à ramasser nos légumes, je sens le regard de cet homme derrière moi.




-Tu n’aurais pas dû faire ça, cet homme à un mauvais aura. Chuchote ma tante


-Je m’en fous maman, allons y


On avance tranquillement




-«  je te promets que tu vas me le payer » hurle une voix derrière nous




Je ne me retourne pas, j’imagine à quel point il doit être rouge de colère, lui qui a une peau si clair.




***...***




Je remonte et claque la portière tellement cette villageoise m’a mise hors de moi, je n’arrive pas à croire qu’elle m’a tenu tête et qu’elle m’a insulté. Moi le chef d’une grande organisation, j’en ai tué beaucoup pour moins que ça.




-Vous ne voulez pas que je lui règle son compte ? interroge Djino


Je le regarde par le rétroviseur




-Non, je vais la faire payer personnellement


Il démarre et on s’en va.




*** 5 ans plus tard***


Kinshasa




*** Malaika***




Je quitte la chambre après avoir fait ma prière matinale puis je me mets aux tâches ménagère. Je suis en plein ménage quand Deborah mon amie depuis longtemps fait son entrée au salon




-Maman, tu sais ce qui se passe au coin pendant que toi tu es tranquillement assise ici


Voici Deborah une fille au même tempérament de feu que moi


-Bonjour Deborah, il y’a encore quoi ?


-Issama ! il est avec Rebecca assit au bar de maman Jeanne


Je lâche le balai et la regarde 


-Ils sont assit en train de boire, il ne se gène même pas


-Ah bon ? c’est ce qu’on va voir


Je vais dans la chambre remplacer mon pagne par un leggin noir et je noue mon tissage dans un foulard et je sors de la maison suivi par Debo après avoir fermé la porte.




On marche à pas décidé jusqu’au dit bar, de loin je vois Issama assit avec cette bordelle de Rebecca, Issama me voit le premier et se lève pour venir à ma rencontre




-Qu’est ce que tu fais ici ? commence t-il


-Toi qu’est ce que tu fais là ?


-Je prends juste un pot avec ...


Je le laisse pas finir que je le contourne et vais vers la table, Rebecca est assise sur la chaise et me regarde avec dédain




-Bonjour. Lance-je une fois à son niveau


-Bonjour Malaika


-Malaika , viens on rentre. Dit Issama en me retenant par le bras


-Issama pardon, tout à l’heure tu ne voulais pas rentrer, tu étais assit en bonne compagnie


-Oui et tu nous dérange d’ailleurs. Réplique Rebecca


Je pose mes yeux sur elle et je vois rouge, mes yeux passe de elle à la bouteille de Primus sur la table. Finalement je me retire des bras d’Issama et prends le verre rempli d’alcool et le vide sur le visage de Rebecca, elle se lève surprise et fonce sur moi.




Le top est lancé je fonce aussi sur elle et tire sur ses longue mèche jaune ce qui lui fait hurler et se tordre de douleurs, elle me mord à la cuisse pour que je la lâche, je pousse un cri de surprise et de douleur avant de la relâcher, je ne perds pas de temps et la pousse de toute mes force, ce tas de masse perd l’équilibre j’en profite pour m’asseoir sur elle et tirer ses mèches dans tous les sens. 


Issama essaye de me dégager mais je l’envoie mon coude en plein visage, une fois fini avec elle je vais m’expliquer avec lui.


Rebecca hurle à en perdre la voix, elle pensait que j’allais la laisser faire. Qui ne la connait pas dans le quartier, une femme aux cuisses légères qui couche partout pour quelques billets




Quand je juge la correction suffisante je me redresse et marche jusqu’à la maison ignorant les appels d’Issama derrière moi. Une fois chez nous je vais me poser dans la chambre et retire mon legging pour inspecter ma cuisse qui me fait mal. La morsure n’est pas profonde j’ai juste des marques




-C’était quoi ça ?


-Je te retourne la question Issama !


-J’étais juste assis à prendre une bière avec elle


-Une bière mon œil oui ! Cette femme a une mauvaise réputation et tu le sais


-Tu t’es donné en spectacle pourquoi


-Tu ne pouvais pas chercher une femme ailleurs, dans une autre commune ? Tu ne pouvais pas me manquer de respect loin et non dans notre avenue ?


-...


-Tu rentres du boulot et plutôt que de rentrer à la maison tu te pose dans un bar et c’est toi qui viens me demander des explications




Il ne dit rien et baisse les yeux, je remets mon pagne de tout à l’heure et reprends mon ménage où je l’ai interrompu. Je me demande où est passé Débo




Issama me rejoint au salon et s’assoit sur le divan, je l’ignore et fais mes tâches en silence. Quand je passe devant lui il me retient par le bras, je veux me dégager mais il m’attire vers lui ce qui me fait perdre l’équilibre, je me retrouve sur lui il en profite pour m’enlacer dans ses bras




-Pardonne-moi stp ma folle furieuse


-Non ! Lâches moi


-Stp, je n’allais pas coucher avec elle, juste prendre la bière qu’elle m’a gentiment offerte


-Oui, c’est ce que tu disais de toutes les filles avec qui tu as couché


-Elles n’avaient aucune importance à mes yeux


-Je me demande bien comment tu le prendrais si c’était moi qui couchais avec tous ses hommes


-Je les tue, personne n’a le droit de te toucher


-Mais toi tu peux tremper ton truc partout


-Chérie, c’est toi que j’aime


-Oui mais lâches-moi




Il resserre son étreinte encore plus et me fait des bisous dans le cou, ce qui me fait frémir, il sait très bien que c’est l’une de mes zones sensible. Il prend le dessus sur moi, je me retrouve sous lui les yeux fermé à savourer ses bisous.




-Laika ! 


On se redresse surpris de voir Debo devant nous se cachant les yeux derrière ses mains. Issama se lève et j’en fais de même en mettant de l’ordre dans ma tenue




-Pardon, j’aurai dû cogner


-Mais tu ne l’as pas fait. Murmure Issama


-Je peux revenir après


-Non reste. Insiste-je


Issama me dépasse et veut sortir


-Tu vas où ?


-Je vais voir un ami pour une proposition de boulot


-Tu dis vrai ?


-Oui, promis ma chérie.


-Donc à tout à l’heure.




Il sort et Debo s’avance




-Vous vous êtes si vite réconcilier ?


-Je n’arrive pas à le résister


-Tu es trop folle amoureuse de lui et il joue avec ça


-Où est ce que tu étais passé ? 


-Hein... j’ai vu que Issama te suivis derrière donc je ne voulais pas forcer ma présence... tu as donné une bonne correction à Rebecca


-Oui, je me suis bien défoulé


On se met à rigoler comme deux folles




***...***




-Tu as mis la main sur elle ? 


-Oui chef, on l’a localisé


-Très bien. Dis-je en souriant




Je suis du genre à tenir mes promesses et bien pire que rancunier, je ne laisse rien passer. Cette villageoise je ne l’ai pas oublié et je compte bien lui faire payer son affront d’il y a cinq ans.




***






-Chef il est là


-Fais lui entrer




Djino disparait j’en profite pour me lever et contourner mon bureau je m’installe sur l’un des fauteuils et l’attend, il ne mets pas de temps pour se présenter devant moi




-Bonjour monsieur


-Prenez place. Dis-je




Il s’assoit, je le fixe avant de prendre la parole




-Je recherche un chauffeur sûr, quelqu’un de discret et efficace êtes-vous sûr de faire l’affaire


-Oui monsieur


-Vous aurez une semaine d’essai et si vous me satisfassiez je vous embauche


-D’accord


Vous pouvez y allez.


I se lève et prend la porte.




Je me lève et me dirige vers mon mini bar je prends un verre dans lequel je laisse coulé du whisky, pas besoin de glaçon je l’aime fort. Je lève mon verre à cette fille qui ne sait pas ce qui l’attend d’avoir tenu tête à moi.


Qui sui-je ?


Je suis corbeau, le chef d’un grand réseau je réduis à néant tout ceux qui se mettent sur ma route, elle va le payer en larmes de sang. 




Ce que je promets, je le réalise toujours. Parole de corbeau






Elaka