2. Faire preuve de courage

Ecrit par Brenne-junella


Une semaine déjà que Issama a débuté ce nouveau boulot et c’est à peine si je le vois, je ne devrais pas me plaindre vu qu’il occupe ses journées, ça change de sa mauvaise habitude des bars. J’ai connu Issama déjà coureur de jupons, je pensais le changer mais à beau chasser le naturel il revient au galop


J’ai fini par me faire à sa nature, je lui demande juste de me tromper loin et que cela n’arrive pas à mes oreilles car à ce moment je ne réponds plus de moi.




Bonjour ! lance Issama en franchissant la porte


Je sursaute tellement il me surprend 


Issama !? tu m’as fait peur


Pardon chérie


Je remarque ses mains chargées de paquets, il pose le tous sur le lit avant d’ouvrir un paquet et en sortir un pagne au motif coloré




Regarde ce que je t’ai apporté


Avec quel argent as-tu acheté ça ?


J’ai reçu ma paye


On ne devait pas te payer à a fin du mois, et puis tu m’as dit que tu étais en essai n’est ce pas


Arrête avec tes questions, j’ai pensé à t’acheter des cadeaux. Tu devrais te sentir heureuse


Oui, tu as raison (me rapprochant) merci mon chéri


Je prends le pagne et ouvre les autres paquets, il n’y est pas allé de mains mortes, il s’est vraiment fait plaisir et il m’a gâté au passage je suis contente mais j’ai un mauvais pressentiment où a-t-il eut tous cet argent ?




Fais-toi belle, je t’invite dans un restaurant


Un restaurant ?


Oui


Pourquoi ?


Comment ça pourquoi ? pour une fois que je veux faire comme ses hommes de la télé tu n’es pas contente


Si, je suis juste surprise c’est tout. Laisses moi m’habiller et on y va




Je passe une belle robe fleurie avant de me maquiller et coiffer mes cheveux, une fois enfin prête on y va. Issama m’emmène dans un bel endroit, je n’ai pas l’habitude de ce genre d’endroit c’est bien trop prestigieux pour la petite villageoise que je suis.


Ma vie toute entière je l’ai passé à me battre, je n’avais pas le temps de me lamenter j’avais trop pleuré mes parents alors je décidai d’être forte pour moi. Après la perte de mes parents ma tante m’a pris chez elle, c’était une vielle veuve exilée, les autres villageois l’avaient chassé en la traitant de sorcière.


J’ai vécu longtemps avec elle jusqu’à ce qu’elle s’éteint suite à une maladie qui l’a longtemps rongée, c’est à cet période que j’ai connu Déborah, elle rêvait d’aller à kin pour sortir de cette pauvreté dans laquelle elle avait grandi, je l’ai donc suivi n’ayant plus d’attache au Kong-central


On emménageât ensemble, on vivait de nos économies puis de nos petits travaux respectifs jusqu’au jour où j’ai rencontré Issama et que je sois tombée sous son charme, aujourd’hui je suis avec lui




Tu vas prendre quoi ? est ce que tu m’écoute ?


Non, tu disais quoi ?


À quoi est ce que tu pense ?


Rien de sérieux, je vais prendre du poulet avec de la banane




Je balaye la pièce du regard et mes yeux se posent sur un homme assit de l’autre côté du restaurant, il est très élégamment vêtu d’un ensemble veste à carreaux bleu, il est très charmant mais ce n’est pas ce charme qui me trouble. J’ai la sensation de le connaitre, je suis sûr de l’avoir déjà vu mais où ?


Il arrête son regard sur moi, on s’affronte du regard aucun de nous deux ne veut être perdant à ce duel




(claquement des doigts) Malaika tu es avec moi ?


Oui, j’ai vu quelqu’un que je crois connaitre


(se retournant) qui ?


En regardant à la table, je ne le vois plus. Il a comme disparu par enchantement, je décidai d’oublier cet homme étrange et me concentre sur ce repas. Issama peut avoir pleins de défaut mais il sait se montrer aimant et parfois romantique. Après un bel après midi, on rentre terminer la soirée en amoureux




***




*** Corbeau ***






Depuis près d’un mois mes hommes constituent l’ombre de cette villageoise, 5 ans sont passés mais ma rancune envers elle est intacte. Je l’avais perdu de vue mais cette fois je compte en finir avec elle et son courage




Où sont-ils ? lance-je en dépassant Djino


À l’intérieur chef




Il m’ouvre la porte et ce que je vois me satisfait pleinement, les deux idiots qui me servaient de chauffeurs pour transporter mes marchandises se tiennent devant moi, l’un est très amoché tandis que l’autre est en sueurs surement en larmes tellement il est tétanisé par ce que je pourrais lui faire à l’instant




Je prends place sur la chaise libre en face d’eux et pose mon genou sur ma cuise, j’essuie des débris imaginaire sur mon soulier




J’ai horreur qu’on se paye ma tête commence-je


...


Je vous ai offert du boulot et vous n’avez pas hésité à me voler, vos mères ne vous ont-elles pas apprise qu’on ne mord pas la main qui vous nourrit ?




Ils ne répondent pas, ce qui décroit ma colère. Je me lève et envoies mon poing dans la mâchoire de celui qui est le plus amoché des deux




Qui a eut l’idée de se servir ?


Chef...pardon, je ne voulais pas... pitié. Me supplie t-il


Je n’éprouve aucune pitié, qui se moque de moi le paye de sa vie


Je fais signe à Djino de le tuer, il sort son arme de son dos et envoie une balle dans le crane de cet imbécile. L’autre qui depuis mon entrée pleure en silence se met à hurler et gigoter dans tous les sens comme pour défaire ses liens et s’échapper d’ici.




Toi, j’ai bien envie de t’épargner


Ses yeux s’illuminent


Mais quelqu’un devra payer à ta place (l’étranglant) qui es-tu prêt à sacrifier pour sauver ta vie


(en suffoquant) pitié...s’il vous plait. 




Je le relâche ce qui le fait tousser et reprends ma précédente place.




J’ai entendu dire que tu as une femme dans ta vie, elle est belle et pourrais très bien servir à mon trafic. J’ai décidé de faire dans la vente d’être humain, il parait que ça remporte


...


Comment elle s’appelle ?


Ma...Malaika. dit-il faiblement




J’affiche un sourire




***Malaika***




Débo, je ne sais pas où il est 


Attends, peut-être qu’il traine dans un bar comme d’habitude et qu’il sera rentré bientôt 


Non, ça va faire deux jours que je suis sans nouvelles. Avant qu’il ne disparaisse il parlait de s’en aller loin, comme ci il voulait fuir quelque chose ou quelqu’un


Ne sois pas paranoïaque


Je suis très inquiète, je savais bien que tous ses cadeaux étaient suspects.


Malaîka calmes toi d’abord


J’ai un mauvais pressentiment depuis ce matin, Issama n’a jamais découché et si il ne rentre pas il m’envoi toujours un sms pour me rassurer mais depuis deux jours je suis sans nouvelles.




*** flash-back***




Laika, range toutes nos affaires, on doit partir loin


Partir loin ? pourquoi


Ne poses pas de questions et fais ce que je te dis


Mais Issama, qu’est ce qu’il y a ?


Je vais t’expliquer, je vais régler une histoire et je reviens à mon retour on s’en va.


***




Il était parti sans me dire où il allait et depuis deux jours je suis sas nouvelles.


La vibration de mon portable me fait sursauter, je me jette dessus et décroche aussitôt que je reconnais le numéro d’Issama




Issama ! mon Dieu où est ce que tu es ?


Malaika, j’ai besoin que tu me rendes un service


Tu vas bien ?


Oui, j’ai besoin que tu me rejoignes 


D’accord où es-tu ?






Il me demande de prendre un bout de papier et un stylo pour noter l’adresse, j’écoute attentivement ses indications puis il raccroche. Je ne sais pas quoi mais quelque chose dans sa voix était différent, j’ai eu l’impression qu’il répétait une réplique.




Il t’a dit quoi ?


Pas grand-chose, je dois juste le rejoindre


Hum ! 


Mais j’ai toujours un mauvais pressentiment Débo


Rassures-toi




Je vais me changer et prends un taxi, je me rends à Limeté une zone industrielle, c’est un quartier bien calme. Après quelques minutes de marche je frappe au grand portail, un homme âgé vient m’ouvrir j’entre




Bonjour, je cherche...


Il ne me laisse pas finir et m’indique la maison du bout du doigt avant de refermer le portail et de retourner dans son hangar et fermer la porte à clé. J’avance jusqu’à la dite maison et le silence qui règne ici est presque effrayant.


Une fois devant la porte je constate qu’elle est entrouverte alors je la pousse doucement, elle s’ouvre mais la maison est complètement vide il n’y a aucun meubles et visiblement personne.






ISSAMA. lance-je




J’entends des pas, ce qui ne me rassure pas trop, deux hommes apparaissent devant moi et mon sixième sens me dit qu’ils ne sont pas du tout de bonnes personnes. Je veux faire demi-tour quand je sens une présence derrière moi en me retournant j’en vois un autre qui se tient devant la porte.




Où est Issama ? 




Je ne reçois aucune réponse, à cet instant je comprends que ma vie ne tient qu’à moi, plus je recule vers le mur plus ils se rapprochent de moi je calcule rapidement la distance qui me sépare de la sortie, je les laisse se rapprocher puis je cours jusqu’à dehors


Alors que je me rapproche du portail j’entends un coup de feu, ce qui me tétanise et m’arrête sur place, je tremble de partout. Pendant un court instant je n’entends plus aucun sens je suis comme coupé du reste, lorsque je reprends mes esprits je les vois autour de moi


L’un d’eux, surement le tireur de tout à l’heure me pointe l’arme entre les deux yeux, on s’affronte du regard 




Tu vas être gentille sinon on te viole et on te tue ici sans aucune hésitation




Je me sens mal mené jusqu’à leur véhicule, celui qui détient l’arme m’ordonne de grimper tandis que ces deux acolytes s’installent devant. 




On va te bander les yeux alors ne tente rien de stupide, ce serait dommage que ce si joli visage soit défigurer. Fait-il en faisant glisser son arme sur le contour de mon visage


Il vide les poches de mon jean et y sors mon portable ainsi que les sous que j’y avais puis il sort un bandeau de sa poche, l’enroule avant de me l’attacher sur les yeux puis il colle la pointe de son arme contre ma tempe, je ne dirais pas que je suis morte de peur mais juste que je tiens à ma vie.




On roule pendant près d’une heure avant que je sente la voiture s’immobiliser et entendre les portières s’ouvrir. Je me sens agripper par le bras et tiré vers l’extérieur, je manque même de tomber tellement il est violent. Il me pousse vers je ne sais où




Arrêtes – toi.


Je m’exécute et entend le bruit d’une clé dans la serrure, quelques minutes plus tard je me sens pousser après j’entends un claquement de porte et des pas qui s’éloignent, j’attends quelque seconde avant de retirer le bandeau




Je suis dans une petite pièce qui ne contient qu’un matelas posé par terre, il n’y a pas de fenêtre je me roue sur la porte et me mets à frapper de toute mes force, je hurle pour qu’on me sorte d’ici. 




Lasse, je me laisse glisser contre la porte. À cet instant milles questions me traversent l’esprit, pourquoi Issama m’a-t-il envoyait dans cet endroit ? Est-il de mèche avec eux ? Le retiennent-ils aussi ? Sait-il où je suis ? Pourquoi je suis ici ?




J’entends le bruit de la serrure, je me redresse et recule doucement, la porte s’ouvre sur un homme, je sais que je le connais, ce visage, ce parfum




Bonjour Malaika. Fait-il en entrant


...


Tu as perdu ta langue ? C’est bien dommage car je me rappelle que cette langue m’a autrefois offensé


Qui êtes-vous ?


Il se rapproche et passe ses mains dans ses poches avant de sourire, il a un sourire malsain ce qui est bien regrettable pour un si beau visage




Qui je suis ? je suis celui que tu as osé traiter de fou il y’a 5 ans


Je plisse mes sourcils, il y’a 5 ans ? Cet homme je me souviens l’avoir vu il y ‘a un semaine au restaurant où j’étais avec Issama.




Tu m’as oublié (tournant autour de moi comme un lion devant sa proie) il y’a 5 ans on s’est rencontré sur l’autoroute et tu t’es montré très courageuse en m’envoyant me faire foutre, tu n’as plus rien de la petite villageoise d’autrefois (s’arrêtant devant moi) tu es plus femme aujourd’hui




Je n’aime pas ses yeux sur moi, je me souviens de ce jour, c’est bel et bien lui le malade d’il y a 5 ans




Qu’est ce que vous me voulez ?


Tenir ma promesse, je t’avais dit que tu allais me payer cet affront


Je n’ai fait que dire la vérité ce jour


Ah tu t’en souviens.


Si pendant tous ce temps mes paroles sont restées gravé dans votre tête c’est qu’au fond j’ai dit la vérité car il n’y a que ça qui blesse. Dis-je en le fixant droit dans les yeux




Il se rapproche de moi en un pas, il respire fort et je le vois rougir de colère




Tu n’as pas peur de ce que je pourrais te faire ?


Vous n’êtes pas Dieu que je sache, à part me tuer vous ne pouvez rien faire. Réplique-je sans cligner des yeux


Il sort une arme de sa veste et me la pointe entre les yeux, en tant normal j’aurais tremblé de tous mes membres mais à cet instant, je suis très calme on se jauge du regard. 




Je veux que tu me supplies à genoux de t’épargner


Jamais.


Tu es folle ! tu ne tiens donc pas à la vie ?


Nous sommes tous appelé à mourir un jour ou l’autre, si tel est la volonté de Dieu je l’accepte. Dis-je en fermant les yeux




Je l’entends respirer bruyamment puis j’entends un coup de feu, le bruit me rends sourde quelque seconde. Quand j’ouvre les yeux je vois son bras en l’air, il a tiré en l’air je peux voir encore la fumée s’échapper de l’arme.




Te tuer serait bien trop facile, aussi vrai que je suis corbeau, tu me supplieras de te tuer tellement ce que je te ferais endurer sera cruel. On verra bien pendant combien de temps tu me tiendras tête


Tu ne me fais pas peur ! rétorque-je




Il plaque sa main contre mon cou et m’étrangle en me regardant dans les yeux, je suffoque, je peine à respirer il resserre l’étreinte avant de m’envoyer valser par terre, je tombe comme une grosse masse sur le matelas.


Il me lance un dernier regard sombre avant de sortir en claquant la porte.




Cet homme pense m’intimider mais il ne sait pas que la vie m’en a fait tellement baver que plus rien ne me fait peur.






*** Corbeau***




Je pousse la porte de mon bureau avec rage et renverse le contenu de mon bureau du revers du bras, cette fille me donne des envies de meurtre, j’aurai pu la tuer de mes mains, j’étais à deux doigt de mettre fin à sa vie mais malgré ça elle n’a pas exprimé une once de peur dans ses yeux, comment peut-elle me tenir tête à ce point ?


Je la tiens dans le creux de ma main mais elle reste toujours aussi fière.




DJINO ! hurle-je


En quelques secondes il se présente devant moi




Fais-moi venir Sephora, tout de suite !




Il s’en va, j’en profite pour m’installer sur mon siège derrière mon majestueux bureau, tous chez moi inspire la crainte, beaucoup me connaissent et à l’évocation de mon nom beaucoup tremble je suis corbeau, un homme sans pitié, sans aucun état d’âme j’ai eut à tuer sans regret




On frappe à la porte, je lui fais signe d’entrer, ce qu’elle fait en silence.




J’ai promis lui faire payer et je tiens TOUJOURS mes promesses, cette fille sera à mes pieds aussi vrai que je m’appelle Corbeau.










Elaka