10. Le rapprochement

Ecrit par Brenne-junella





10.






*** Malaika***






Je ne cesse de faire des tours devant cette porte espérant le voir sortir, j’ai vraiment l’aire idiote. Quand je me résigne et veux partir, cette grande porte s’ouvre enfin




Il marque un temps d’arrêt en me voyant là, débout. Je n’arrive pas à bouger




-Qu’est ce que tu fais devant ma porte ? s’informe t-il


-Euh, réfléchis-je, je passais pour aller dans ma chambre








Il n’ajoute rien et me fixe juste avant de sortir et refermer la porte. Il est simplement habillé d’un polo et d’un bermuda, je le trouve différent et très...




-Fermes donc ta bouche, tu finiras par gober une mouche. Fait-il avec un petit sourire




Je suis toute honteuse, je prends le peu de courage qu’il me reste et veux m’en aller




-Hey, attends !




Je m’arrête sans me retourner




-J’allais faire un tour dépêches-toi




Je me retourne




-Tu es en train de me demander de t’accompagner ?


-J’ai dit dépêches-toi


-Tu ne sais pas dire stp ?


Il se rapproche rapidement de moi, nos regards s’accrochent




-Mes mots sont très précieux et tu me fais perdre mon temps. Si tu ne veux pas y aller tu peux très bien disposer.




Je le fixe quelques minutes avant de le précédé, je l’entends marcher derrière moi. Je descends les marches et l’attends devant la porte d’entrée, une fois devant moi il l’ouvre, je le suis derrière. 




Une belle Range Rover est garée à l’entrée, il s’y dirige et monte, je le suis et monte du côté passager. Dès qu’il met le contact il démarre en toute vitesse, j’ai juste le reflexe de mettre ma ceinture et de me coller contre mon siège




Il me fixe d’un air amusé et relâche la pédale de vitesse, je ne dis rien et observe le paysage défiler sous mes yeux. Le soleil, le vent c’est juste bien. 




-Où aimerais-tu aller ?




Je tourne ma tête vers lui, je me demande si j’ai entendu une voix ou c’est bien la sienne ?




-Je déteste me répéter.


-Euh, je ne sais pas trop


-Très bien, je choisis.






Je le regarde conduire, il est très concentré sur la route. J’observe ses tatouages et essaye de les déchiffrer mais j’ai du mal, je tombe sur un prénom sur son avant-bras j’essaye de me rapprocher pour lire






-Toujours aussi curieuse !


-Je veux juste voir le tatouage


-Mensonge ! tu ne cesses de me regarder avec envie depuis toute à l’heure


-Avec quoi ? tu es fou ma...






Mes mots se meurent dans ma bouche, il me lance un regard qui me fait froid au dos, je me remets à ma contemplation sur la route.






-Quand je dis, pas d’injures c’est pas d’injures, est-ce clair ?


-Alors ne me pousse pas à le faire.






Il n’ajoute plus rien et nous conduit, après une longue distance parcourue il se gare devant un bel endroit, il descend et je fais de même. Quand on franchit la porte, je suis bluffé devant la beauté de l’endroit le cadre est chic et surtout luxueux, je me demande si on est toujours à kin




Il y a quelques clients, il se dirige vers une table je le suis. On s’installe l’un en face de l’autre, il prend la carte sur la table qu’il lit attentivement puis lève la main.




Une serveuse vient vers nous, elle a un sourire plus large que la normale encore une de ces filles faciles. Il passe la commande pour nous deux, elle note puis s’en va




-Qu’est ce que tu as commandé ? je ne mange pas de tout


-Ce que j’ai commandé tu le finis que tu l’aime ou pas


-Tu es toujours entrain de parler aux gens de la sorte ? tu ne peux pas te montrer poli parfois


-Mais là encore je suis poli.


-Pfff. Fais-je en regardant la table à côté




Il y’a deux hommes assit à côté et l’un d’eux me fixe, il est plutôt pas mal. J’essaye de détourner mon regard mais je sens le sien et j’en suis même gênée




-Cesses tout de suite ce que tu es en train de faire ! S’énerve t-il


-Et qu’est ce que je fais ? ça te dérange qu’un bel homme me regarde ?


-Tu aime me pousser à bout n’est ce pas ? siffle t-il


-Qu’est ce que ça peut bien te faire, nous ne sommes pas un couple. Je suis célibataire


-Très bien, tu l’as voulu. On s’en va ! 




Il se lève en tirant sur mon bras, il m’agrippe en m’en faire mal. Je le suis malgré moi jusqu’à la sortie où il me lâche enfin et marche vers la voiture




-Si tu veux que je te respecte tu en fais de même ! m’énerve-je


-Tu as 3 secondes pour grimper sinon je te tire par les cheveux








Je monte à l’arrière, il démarre jusqu’à la villa. Une fois arrivée je n’attends pas pour descendre, je marche jusque dans ma chambre.




Il m’énerve à la fin ! Quelle idiote d’avoir cru qu’après ce qui s’est passée la fois dernière il aurait changé. Je dois me rendre à l’évidence et chasser ce qui nait en moi.




Toc toc toc




-Oui




La porte s’ouvre timidement puis Sephora passe sa tête 




-Te voila, je t’ai cherché tu sais. Lance t-elle gaiement


-J’étais allé faire un tour. Dis-je ironiquement


-J’ai entendu les autres en parler, apparemment entre toi et le patron les choses se passent bien


-Bien ? ce malade m’a sorti du restaurant de force juste parce que un type me regardait mais pour qui il se prend ?


-Alors comme ça il est jaloux ?


-Jaloux de quoi, je ne suis pas sa propriété ni sa copine


-Calmes-toi


-Il m’énerve.


-Que dirais-tu que je continue avec notre histoire, ça devrait te calmer


-Oui, stp. Souffle-je










*** Stéphanie NTA’A***






Cette odeur !


J’ouvre les yeux et hume pleinement cette odeur, ça sent l’omelette et le café. Je sors du lit et me dirige vers la cuisine où je suis bien étonnée de voir Van aux fourneaux






-Qu’est ce qui se passe ?


-Bonjour Steph, comme tu le vois je me suis transformé en un vrai cordon bleu


-Je vois ça, mais est ce que tu sais y faire ?


-Quoi ? je suis bien meilleur que Noah


-N’en soit pas si sûr


-Très bien, viens gouter


-Laisses moi me brosser et je reviens






Je vais vite me brosser les dents, je passe devant mon portable sur la table de chevet et me souviens que je dois appeler Noah. Je le prends et lance l’appel, cette fois ça sonne. Dès qu’il décroche je commence




-Noah ! ce n’est pas trop tôt


-Bonjour Stéphanie


-C’est quoi ce silence ?


-Je te demande pardon mon amour, j’ai été très pris par une affaires, tu sais comment je suis une fois lancé je ne m’arrête que quand je suis satisfait


-Oui, au point de me délaisser


-Ne dis pas de bêtises, comment ça va avec Van ?


-Plutôt bien, il se comporte mieux


-J’espère, je promets de vite finir pour te rejoindre


-J’ai hâte.


-Mon amour, je suis en retard pour ma réunion, on se parle plus tard


-Mais...


-Je t’aime à plus !




Il raccroche sans attendre, je reste un moment à fixer le téléphone. Ce sont des légers coups à la porte qui me sortent de ma rêverie




-Je peux ? Demande Van


-Oui




Il entre avec un grand plateau en main, je souris tellement la situation est drôle, je me lève et vais l’aider. Je pose le plateau sur le lit




-Mais tu aurais dû m’attendre


-Tu tardais et je meurs de faim


-Pourquoi tout ceci ?


-Quoi tout ceci ?


-Le petit déjeuner


-Pour rien, je montre juste à ma belle-sœur combien je l’aime


-Oui, bien sûr. Ce n’est pas plutôt que tu essayes de me soudoyer pour que j’accepte de t’accompagner ce samedi ?


-Et ça marche ? sourit-il


-Non ! fais-je ferme


-Je suis sûr qu’après une bouchée de ça (prenant un peu d’omelette) tu changeras d’avis




Je pends la bouchée qu’il me tend et goute c’est vraiment très bon, mais si je le lui dis il se vantera encore






-Alors ? tu as changé d’avis ?


-Van tu n’abandonne donc jamais


-Je ne m’avoue jamais vaincu


-C’est d’accord.


-Merci ! se réjouit-il




On prend le petit déjeuner dans la bonne humeur et les rires, il est vraiment très drôle.






***




C’est le fameux samedi, j’ai fini de m’apprêter et sors rejoindre Van au salon en me voyant il se lève et me sourit




-Ça valait la peine d’attendre, tu es très belle Steph


-Merci, on peut y aller






***




On est assit avec ses amis et leur épouses à rigoler, je passe un bon moment et participe à la discussion. C’est dans la soirée qu’on prend congés d’eux, dans la voiture je me sens triste




-Steph ? 


-Oui


-Qu’est ce qu’il y a tu as l’air triste


-Non, ça va.


-Allez dis à tonton Van ce qui te dérange






Il m’arrache un petit sourire




-Ton ami à de beaux enfants


-C’est ce qui te tracasses, sois patiente tu en auras avec Noah


-Récemment j’ai fait une fausse couche, je suis venue ici pour ne plus déprimer


-Je suis désolé. Fait-il en posant sa main sur la mienne




Son geste est innocent mais ça me gêne, il a dû le sentir puisqu’il retire sa main.




-Bon, on fait un petit détour par le super marché, j’ai remarqué que le frigo est presque vide




Je suis dans le rayon fruits et légumes pendant que Van doit être du côté des produits laitier, je suis concentré à choisir mes fruits quand un homme se rapproche de moi






-Bonsoir 




Je lève mes yeux vers lui, il n’est pas mal mais je suis déjà prise




-Bonsoir 


-Je vous observe depuis un moment, j’ai beaucoup hésité avant de venir vous aborder mais je ne pouvais résister ( me tendant sa main) je m’appelle Damien






Je regarde sa main et y glisse la mienne, il me sourit.






-Mon amour te voilà enfin. Lance Van en nous rejoignant




Une fois près de moi, il passe sa main sur ma hanche et m’attire contre lui. Je suis surprise par ce geste




-Bonsoir monsieur, qu’est ce que vous voulez ? demande Van


-Euh, rien, bonne soirée




Cet homme s’en va honteux, je me dégage de Van et le regarde en colère






-C’est quoi ça ?


-Quoi ?


-L’attitude que tu viens d’avoir


-Je voulais juste repousser cet homme


-En te comportant comme ça ?


-Pardon, si j’ai été trop loin


-Oui, tu l’as été. Dis-je en le dépassant




Je l’attends à la caisse, une fois le tout réglé on s’en va. Le trajet se passe en silence, je vais directement dans ma chambre.




Je fais un message à Noah avant de me coucher, je finis par m’endormir le téléphone en main. 






Le lendemain je me lève très tôt et m’apprête à sortir pour aller faire du footing quand j’entends Van 




-Super, attends deux minutes, je vais me changer et on y va


-Non, j’y vais seule


-Mais non, le footing c’est mieux à deux et je vais te donner une belle raclée


-Ah oui, ok !




Il va se changer et une fois prêt on y va, on court à une petite distance. Après 5 km on se pose sous un arbre, je reprends mon souffle pendant que lui semble normal




-Je te l’avais dit n’est ce pas ? se vante t-il 


-Je confirme, tu es fort. Renifle-je 


-On va se prendre un rafraichissement


-Volontiers.




On marche jusqu’à un café pas loin où l’on se pose.




-J’ai besoin de ton avis. Commence Van


-Oui ?




Il pose une petite boîte devant moi, en l’ouvrant je vois une paire de boucle scintillante.




-Comment trouves-tu ça ?


-Très beau, à qui veux-tu l’offrir ?


-À toi


-À moi ?


-Oui, disons que je me rattrape pour les fiançailles et le mariage


-Mais voyons non


-Mais si !


-Van ce cadeau est trop


-Si tu refuse je vais me sentir vexer, ça m’a couté une petite fortune et j’ai dû séduire la vendeuse pour qu’elle me fasse une réduction


-Raison de plus pour refuser


-Fais-moi plaisir stp. Dit-il en posant sa main sur la mienne




On se fixe un moment puis il me sourit.




-D’accord.




On reste prendre le petit déjeuner puis on rentre à la maison, je vais prendre ma douche, je suis en train de savourer pleinement mon bain quand j’entends des coups à la porte de la douche.


Je coupe l’eau




-Oui ?


-Pardon Steph, c’est Noah au téléphone




Je sors de la cabine et m’enroule dans une serviette avant d’ouvrir la porte, je croise le regard de Van et je réalise que ma serviette est un peu trop courte. Je lui prends vite le téléphone des mains avant de refermer la porte






-Bonjour mon cœur. Commence-je


-Tu m’explique ce que Van faisait avec ton téléphone. S’énerve t-il


-J’ai du l’oublier au salon avant de prendre une douche. Comment tu vas chéri ?


-Et il est venu jusqu’à la douche pour te le remettre


-Euh, il a frappé à la porte j’avais déjà fini ma douche


-Je vois que vous vous êtes rapprochés.


-Oui un peu


-C’est bien




Je sens par sa voix qu’il est très tendu, j’essaye tant bien que mal de changer de sujet mais il ne décolère pas pour autant. Il finit par raccrocher quelques minutes plus tard 




***Quelques jours plus tard***




J’ai la tête qui tourne, je peine à tenir debout. J’essaye d’avancer vers le canapé mais je me sens retenu




-Doucement ma belle, je t’avais bien dit d’y aller doucement avec l’alcool


-Tu racontes des bêtises (hoquet) je n’ai pris qu’une bouteille. 


-Une fois 3 tu veux dire, laisses-moi te conduire à ta chambre






Je me sens porter, j’enroule mes bras autour de sa nuque et le regarde




-Tu es beau tu sais, pas aussi beau que Noah mais tu es bien son frère.


-L’alcool n’est vraiment pas fait pour toi


-C’est de ta faute je ne voulais pas sortir





Elaka