11. Des sentiments inattendus

Ecrit par Brenne-junella





11.






*** Corbeau***




Cette villageoise ou plutôt cette Malaika commence à me mettre dans un état que je ne saurais expliquer, ceci à commencer depuis ce soir où je suis rentré ivre. Au début je l’ai prise pour elle, j’ai du mal à me détacher de son souvenir




Ce soir, je voulais juste penser que Malaika pouvait être elle alors pour une soirée elle a voulu combler ce vide. Ce même soir je me suis senti mal et je sais qu’elle a veillée toute la nuit sur moi, ce geste devrait me sembler banal mais au contraire




À mon réveil j’ai préféré prétendre ne plus me souvenir plutôt que de me laisser guider par ce sentiment qu’elle crée en moi. Je dois le reconnaitre, depuis ce soir je la vois sous un nouveau jour




Est-ce que tu me saisis ? corbeau ?


Euh oui, tu veux bien reprendre


D’accord, je disais que les bénéfices de ce mois...




Je suis bien trop préoccupé pour l’écouter, il me fait un compte rendu des bénéfices du bordel mais mes idées sont bien ailleurs. Je meurs d’envie de rentrer, juste pour la voir




Je décide de rentrer mais avant je m’arrête à une bijouterie, il y’a bien longtemps que je n’ai pas mis les pieds dans ce genre d’endroit




*** flashback***




Dès qu’on franchit la porte de la bijouterie ses yeux s’illuminent, elle s’avance vers les bagues, je la rejoins




C’est tellement beau. S’émerveille t-elle


Fais-toi plaisir


Et pas qu’un peu, n’oublie jamais que pour faire flancher une femme tu lui offre un bijou et tout te sera pardonner




*** fin du flash***




J’espère bien !




Une vendeuse vient à mon niveau, je glisse mon regard sur elle et l trouve plutôt bonne. Je me la ferai bien celle-là, elle se montre professionnelle mais je sais bien que je lui fais de l’effet c’est indéniable j’en fais toujours




La vendeuse me suggère une chainette en or avec une pierre dessus mais j’ai des doutes, Malaika est plutôt discrète elle n’aime pas trop se faire voir. Mes yeux s’attarde sur une petite chaine en or, je la prends et m’en vais




Une fois à la maison je tombe sur Sephora et je suis très surpris de ne pas la voir avec elle




Où est- elle ?


Dans sa chambre monsieur, elle ne se sent pas très bien


Elle est malade ?


Non, juste un peu triste




Je lui fais signe de s’en aller, comment ça triste ? Cette fille a toujours eu la tête haute, je ne l’ai jamais vu en position de faiblesse enfin, sauf quand je lui donne du plaisir.




Me voici devant sa porte mais je n’ose pas entrer, je ressemble à un ado qui vient chercher sa copine. Je suis plus courageux que ça !




J’ouvre la porte et entre sans prévenir, elle est couchée en position fœtal et fait dos à la porte.






Sephora, stp je veux être seule. Dit-elle dès que j’entre


Ce n’est pas Sephora




Elle se retourne et me regarde, elle est bien surprise et moi je me demande ce que je fais ici. Elle reprend sa position initiale, je reste planté là sans savoir quoi faire ou quoi dire




Tu veux quoi ? lance t-elle






Je me place devant elle, elle lève ses yeux sur moi et je vois bien qu’elle a pleuré. La voir ainsi me donne une sensation de je ne sais quoi




Tu as pleuré ?


Qu’est ce que ça peut bien te faire ? réplique t-elle en se levant




Elle sort du lit et va dans la salle de bain, j’en profite pour m’asseoir sur le lit. Après quelques minutes elle revient et reste devant le pas de la porte et me regarde assis là




Qu’est ce que tu me veux ? s’agace t-elle


Je t’ai posé une question alors j’attends la réponse.




Elle soupir puis vient s’asseoir près de moi, elle regarde devant elle et semble triste.




C’est bien nouveau ça, le grand méchant corbeau qui se souci de moi


Non, je veux juste savoir


C’est ce que je viens de dire ! ça t’es déjà arrivé d’être triste sans aucune raison particulière, juste le fait d’accumuler un trop plein d’émotions et boum ça explose


...


Tu sais la vie ne m’a pas fait de cadeaux, dès l’âge de 14 ans j’ai dû apprendre à me battre pour survivre, à la mort de ma mère la seconde femme de mon père m’a fait voir de toutes les couleurs, j’ai eu droit aux coups et injures. Elle ne manquait pas d’occasions pour me rabaisser moi et ma défunte mère et bien sûr mon père (sourire triste) plutôt mon géniteur n’a jamais rien dit. J’ai su encaisser en silence puis elle a réussi à faire croire à tout le village que j’étais une sorcière, tu connais les africains ... ils l’ont cru j’ai été chassé de la maison, j’ai dû faire des poubelles pour me nourrir car personne ne voulait me donner ne serait ce qu’un bout de pain (elle essuie la larme qui perle sur sa joue) la sœur de ma mère en apprenant cela est venu me récupérer ce n’est que là que j’ai eu un peu de bonheur et quand elle est morte je suis venu ici à kin avec celle que je considérais plus qu’une amie... j’ai connu Issama, cet homme je l’ai aimé sincèrement, j’ai toujours fermé les yeux sur ses infidélités par amour mais le voir avec mon amie m’a détruite de l’intérieur.




Elle pleure en silence, elle est si fragile. Elle en a bavé d’où cette carapace de femme forte qu’elle porte pour se protéger, nous sommes pareille au fond deux cœur meurtris




Elle éclate en sanglot et pose sa tête sur mon épaule, je sors la petite boîte de ma poche, l’ouvre et prends la chaine




Relève tes cheveux. Dis-je


Elle renifle et essuie ses larmes, elle relève sa tête


Pourquoi ?


Pour une fois tu ne peux juste pas faire ce qu’on te demande




Elle relève ses cheveux, je lui passe la chaine. Elle pose sa main dessus et la regarde, je ne sais pas si ça lui plait j’attends qu’elle dise quelque chose




C’est quoi ça ?


Tu en poses toujours des questions stupides ?


Et toi tu es toujours aussi agressif ?








Je me lève et veux m’en aller mais elle me retient par la main




Stp restes, je ne veux pas rester seule




Je regarde sa main dans la mienne puis elle, elle me fixe de ses yeux innocents un peu rougis , je reprends place près d’elle.






J’aimerais que tu me parles de toi. Lance t-elle


Il n’y a rien à dire sur toi


Ah non, je viens de te raconter ma vie alors tu dois bien avoir quelque chose à me dire


Je ne t’ai rien demandé






Elle me lance un regard noir et se lève




Tu as raison, tu peux t’en aller




Merde ! Je ne voulais pas, j’ai vraiment du mal, je l’attire contre moi elle perd l’équilibre et tombe sur moi elle essaye de se dégager mais je la retiens fermement






Cesses de bouger dans tous les sens.


Alors lâches moi


Je n’en ai pas envie


Je me fous de ce que tu veux.




Je m’empare de ses lèvres, elle se débat au début mais fini par se détendre et à répondre au baiser. Quand j’y mets fin je sens bien la déception dans ses yeux, je la relâche elle se roule sur le côté en se fait face




Pour moi les mots sont superflus, mon histoire j’essaye de l’oublier par tous les moyens.


Dis-moi ton prénom


corbeau


Voyons quels parents appelleraient leur enfant corbeau


Mes parents ont été différents des autres


Allez dis-moi ton prénom


Elaka, pour ma mère j’étais comme une promesse qu’elle devait tenir


Elaka, c’est beau


He attention, pour tout le monde je suis corbeau ne l’oublie pas.


Je ne suis pas tout le monde




Ces mots me font sourire, je la regarde et je vis une belle femme. Je commence à me montrer faible et ce n’est pas bon, a dernière fois que je l’ai été j’ai été brisé




Quoi d’autres Elaka ?


Quoi ?


Racontes moi autre chose


Non, c’est fini pour aujourd’hui.


Allez stp


Tu es trop curieuse


Je sais ! (elle passe sa main sur la chaine) dis, ce cadeau signifie quoi ?


C’est juste une chaine


Je sais, pourquoi tu me l’as offerte ?


J’en avais envie


Tu n’es pas très bavard toi


À quoi ça sert de blablater


À exprimer ses sentiments, je sais que tu en as des sentiments même si tu essayes de te débattre tu n’y pourras rien.






Je soupir et ferme mes yeux pour essayer de reprendre le contrôle cette fille me fait quoi là. Alors que j’essaye de reprendre le dessus sur mes sentiments je sens ses lèvres sur les miennes, elle m’embrasse j’y réponds




Je la sens se placer en califourchon sur moi, j’ouvre les yeux. Elle me sourit malicieusement avant de se pencher sur mon oreille




Cette fois c’est moi qui mène la danse Elaka. Susurre t-elle avant de mordre le lobe de mon oreille.




Elle passe sa robe par-dessus sa tête et me laisse une superbe vue de sa belle poitrine mais surtout le loisir de toucher




***




Je suis assis dos au mur, je ne cesse de l’observer. Elle dort profondément toute nue, qu’est ce qui se passe ? Ce n’était absolument pas prévu tout ceci !




Je devais la rabaisser, me réjouir de lui faire du mal mais non à la place je tombe amoureux, oui je l’ai dit cette villageoise me rend amoureux et ce n’est pas bon, je dois l’éloigner au plus vite de moi.




Je me lève, passe mes vêtements et sors. J’ai un colis à livrer à l’étranger alors ce voyage me permettra d’oublier ces sentiments qui ne sont pas les biens venus






*** Malaika***






Il n’est pas là !




Je porte mes vêtements avant d’aller dans sa chambre, il n’y est pas en sortant je croise Sephora.




Dis Sephora, tu n’as pas vu Elaka ?




Elle me fait de gros yeux et se rapproche de moi




Tu viens de dire quoi ?


Elaka ! corbeau si tu veux


Comment tu connais son prénom ?


Il me l’a dit lui-même


Ah bon ! alors ça veut dire que vous êtes en couple ?


Euh, c’est un peu trop tôt


Malaika ! s’écrie t-elle joyeuse


Tu l’as vu ou pas


Il est déjà parti


Où ça ? 


Pour son voyage


Quel voyage


Monsieur est parti pour quelques temps






Je ne saurais dire ce que je ressens à l’instant, il est parti comme ça sans me dire au revoir rien !




Ça va ? demande Sephora


Oui, ça va


Je vois que monsieur a su te rendre de bonne humeur, moi qui voulait te raconter la suite


Tu sais quoi allons-y je veux connaitre la suite. Lance-je en la prenant par le bras






*** retour dans le passé***






*** Stephanie***






Trois jours sont passés depuis le fameux épisode avec Van, le lendemain j’ai rappelé Noah et on a pu discuter. Pour Van il s’est comporté  comme ci ça ne s’était jamais passé. Ce matin j’ai du mal à me lever du lit, j’ai un gros rhume 




Toc toc toc




Oui 


La porte s’ouvre sur Van




Tu ne vas pas bien ?


Oui (reniflement) j’ai un gros rhume


Ma pauvre chéri, laisse moi te faire une soupe miracle qui va te déboucher les voies nasales.






Il disparait et réapparait un quart d’heure plus tard avec un plateau, il s’asseoit près de moi et me tend le bol




C’est quoi ça ? fais-je avec dégout


Vas-y goute




Je regarde cette soupe et j’hésite vraiment là, elle ressemble à rien. Van pousse un soupir puis prend la cuillère et me donne lui-même la soupe. J’ouvre la bouche et y goute c’est fade.




Il veut me donner une deuxième cuillère quand on entend du bruit au salon, juste le temps de lever la tête, je vois Noah debout sur le seuil de la porte




Noah ?




Il a les traits serrés, son regard passe de moi à Van. Ce dernier pose le bol et se lève il va à son niveau




Hey frangin ! quelle surprise !


Il lève sa main en l’ai pour lui faire une accolade mais Noah n’y réponds pas.




Bon, je vais vous laisser, Steph surtout tu finis tous.






Je lui souris légèrement avant qu’il ne s’en aille, Noah ferme la porte avant de s’avancer très lentement sans me quitter des yeux. Une fois devant moi il passes ses mains dans les poches




C’était quoi ça ?


J’ai un gros rhume alors il m’a fait une soupe ...


Tu te fous de moi Stéphanie ! crie t-il


Ne crie pas stp


Dis-moi, tu n’oserais pas me tromper ? encore moins avec mon frère n’et ce pas


Mais non ! m’offusque-je


Je l’espère Stéphanie car je serais capable du pire, crois-moi




Il soupire avant de reprendre la porte, oh mon Dieu ! Je n’ai jamais vu Noah si en colère.






*** Noah***






Je vois rouge ! 


Je pousse violemment la porte et le vois, il est assit sur le lit il retire son tee-shirt. Je lui fais face, je serre les poings




Fais comme chez toi. Plaisante t-il


Qu’est ce qui se passe entre toi et Stéphanie ?


Avec Steph...


Stéphanie. Siffle-je


Il ne se passe rien, c’est ma belle sœur après tout c’est ta femme


Je te connais Van, et je sais de quoi tu es capable






Il se lève et sourit




Je veux que tu quitte cette maison dès demain, j’ai assez été gentil


De toutes les façons je comptais m’en aller


Et surtout (me rapprochant dangereusement) je neveux plus te voir près d’elle


De quoi as-tu peur ? frérot ?


De toi je n’ai pas peur


Alors tu doute de Steph


Stephanie !


Pff comme tu veux, je ne suis pas comme toi. Je ne pourrais jamais te prendre la femme que tu aime en plus elle est folle de toi.


...


Maintenant je peux prendre ma douche




On s’affronte un moment du regard puis je sors en claquant la porte, je savais bien que j’aurais dû venir plus tôt.


Van a toujours été un coureur de jupons et laisser stephanie seule avec li était une mauvaise idée, comme je l’ai dit je suis capable du pire ...








*** Stephanie***






Deux jours que Van est parti, j’ai compris que Noah l’a mis à la porte. Je ne pouvais rien redire au risque d’énerver Noah alors je l’ai juste dit au revoir. Avec Noah il y a une petite tension entre nous et c’est très lourd à porter




Je suis à la cuisine à faire le repas quand mon portable cligne, je laisse ce que je fais et le prends, c’est un message de Van




«  Salut Steph, mine de rien tu me manque ... »




Il me manque aussi mais je ne sais pas si je dois répondre, je lance un regard à Noah, il est concentré à son émission. Je décide d’effacer le message et repose mon portable.




Quelques minutes plus tard il clignote encore, c’est un nouveau message




«  J’aimerais te revoir, surement pour la dernière fois vu que je repars pour Londres lundi »




Cette nouvelle me fond le cœur, il s’en va ! il va reprendre sa vie et moi la mienne ! C’est peut-être mieux ainsi




Qu’est ce que tu fais ? lance Noah en se levant


J’ai juste le temps de verrouiller mon portable et le reposer




Rien, le repas, tu veux me donner un coup de main ?


Pourquoi pas. Dit-il en me rejoignant




Il m’enlace par derrière et me fais un bisou dans le cou. Je ferme les yeux et savoure ce moment avec mon homme, oui c’est Noah mon homme et je dois me concentrer sur notre mariage finis ces moments d’égarements.










Elaka