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Ecrit par Gioia
Onzième partie
Farida Bouraima
Je me suis réveillée en sursaut comme je fais depuis cinq jours. Il a bougé à mes côtés avant de se mettre sur le dos.
Tao: je te jure que tu dormiras au sol si tu continues à te trémousser sur le lit
Farida: désolée pardon j’ai dit d’une traite
Je sais pas pourquoi je n’avais jamais remarqué qu’il était aussi effrayant de loin mais il fait vraiment peur cet homme avec son physique. En plus il ne sourit jamais. Enfin depuis que je suis revenue je n’ai jamais vu ses dents. Moi je n’ai pas le droit de bouger mais monsieur ne se gêne pas. J’ai senti sa chaleur se rapprocher de la mienne et je me suis poussée un peu plus vers l’extrémité bien que j’y sois déjà. Bientôt je vais me retrouver au sol. La place que j’avais proposé de prendre depuis le début de toute façon. Offre qu’il a décliné sous prétexte qu’il ne peut pas laisser une femme dormir au sol quand lui est dans des draps confortables. Il a rajouté de ne même pas penser lui demander de dormir au sol. J’allais trouver cet audace où. Je sais que ce qui m’arrive actuellement est hors du commun. Quand j’ai supplié pour ma vie je ne m’imaginais pas qu’il allait dire oui. C’était la peur qui me faisait parler. Je me faisais déjà mille plans pour fuir encore. Si son appartement n’était pas autant en hauteur je n’aurais pas hésité à sauter par la fenêtre quand il est sorti de la chambre. Mais me voilà ici. Cinq jours plus tard. Je dors avec lui. Sa maman me refuse de bouger le doigt. Chaque jour elle me conseille, me rassure que tout ira bien et ils ne vont pas me laisser parce que je n’ai plus le bébé. Son père aussi me réconforte avec des paroles religieuses. Je me sens un peu gauche en leur présence parce que cette histoire prend des proportions dépassant ce que j’avais conçu comme plan.
Tao: Chuuuuutttt Farida il a dit comme s’il berçait un bébé mais j’ai bougé encore comment? Lui aussi dérange j’ai envie de dire mais j’ai juste agrippé fort le drap pour le mettre sous mon menton. Si Nina me voyait vraiment.
Il s’est levé un moment puis la musique familière de la radio a rempli la chambre.
Tao: maintenant dort, j’ai une longue journée demain il a dit avant de se recoucher
Chaque soir il met cette chanson ou une compilation je ne sais pas. C’est toujours la même et j’attends juste ma préférée. Quand ça commence je sens mon corps se détendre et ma respiration devenir plus régulière. Des fois je m’imagine entrain de flotter. Je ne connais pas les paroles parce que c’est en anglais. Juste la partie la la la la la
Tao: hum il a grogné
Farida: oh pardon j’ai dit en me rendant compte que mon la la la n’était pas uniquement dans ma tête
Un jour moi aussi j’arriverai à dormir sans soucis.
(....)
Je suis toujours du matin. Habitude que j’ai gardé de mon temps au pays. À cinq heures du matin mes yeux étaient ouverts mais si je bouge du lit on va me faire les problèmes parce que Tao n’aime pas ouvrir les yeux avant son réveil. En fait il menace même le réveil quand il sonne. Et puis ce réveil sonne chaque cinq minutes jusqu’à six heures 30. Pourquoi je n’ai jamais compris
Tao: je vais définitivement te pousser hors du lit Farida
Farida: mais j’ai fait quoi?
Tao: j’ai dit on ne parle pas avant six heures trente ici. Pas de bruit, rien du tout!
Farida: c’est d’abord toi qui a commencé
Tao: bien sûr. C’est moi qui parlait de mon réveil.
Me voilà qui réfléchit tout haut encore. Je ne me comprends plus du tout. Mais vu qu’on y est autant demander surtout qu’il se bougeait pour éteindre la deuxième sonnerie
Farida: tu es sûr que c’est pas mieux de te lever simplement?
Tao: ça te regarde en quoi?
Farida: mais tu te lèves déjà chaque cinq minutes. Je pense que c’est mieux de se lever une bonne fois pour attaquer la journée
Tao: je pense que tu devrais arrêter de penser, il a dit en tirant toute la couverture sur moi pour couvrir sa tête
Comme il voulait être méchant ce matin je me suis levée avant six heures trente. S’il est trop fâché qu’il vienne me frapper.
J’ai fait mes ablutions avant de prier. Je manque toujours l’aube pour la prière matinale depuis mon arrivée en France. J’ignore si Tao le fait mais il ne me réveille jamais pour. Une fois la prière faite j’ai préparé le petit déjeuner. Les parents sortaient à ce moment. Pareil que Tao.
Ma’a Tao: merci ma fille, elle a dit en prenant les couverts de mes mains
Je les lui ai remis et j’ai vite détourné les yeux parce qu’elle m’a surpris entrain de regarder son fils.
Pa’a Tao: on dirait que tu as la chance mon garçon. Ta femme aime encore un peu ta tête
Tao: je te passerai volontiers cette chance il a répliqué alors que son papa riait
Ils font toujours ça. Parler de moi comme si je n’étais pas là et c’est ce qui accroît mon malaise. Ses parents disent plein de choses comme si nous étions un vrai couple. Je sais pas comment jouer le jeu. Je n’ai jamais été en couple et puis il est très beau ce monsieur mais c’est le monsieur de Raïssa. Même si je suis ici je ne me fais pas les films. Je sais que tôt ou tard il va épouser ma sœur. Je l’ai même entendu au téléphone présenter des excuses à mon père pour ce qui s’est passé et la peine causée à Raïssa alors que c’est ma faute. En même temps je ne suis qu’un être humain. C’est intéressant de regarder les belles personnes et lui est très élégant quand il part travailler. On sent qu’il fait quelque chose d’important dehors. Moi aussi je rêve de ça. Faire quelque chose pour gagner l’argent. Juste que je sais pas quoi.
Tao: bon j’y vais, bonne journée
Ma’a Tao: oh et le bisou à ta femme? Elle a demandé quand il finissait de l’enlacer et frotter l’épaule de son papa
Farida: heuh j’ai dit en reculant parce qu’il me regardait
Je suis restée tétanisée quand il m’a approché et ses lèvres ont effleuré mon front. Tétanisée j’ai dit.
Tao Adamou
Il n’est qu’onze heures du matin mais par la faute de Farida je suis assommé. Un lundi en plus, journée la plus occupée au cabinet. J’ai fait ce que je pouvais mais je ramenais quand même du travail à la maison. Bientôt mon stage prendra fin. Je me demande comment sera la suite d’ici là. Papa partait ce soir. Comme d’habitude lui ne peut pas faire plus de dix jours à l’étranger comme si quelque chose le démange quand il est hors de Lomé. Je suis rentré plutôt pour l’emmener à l’aéroport. Contre toute attente il a abordé la question de Raïssa quand nous étions en chemin.
Pa’a Tao: je ne dis pas que je vais décider à ta place mais je suis fier que tu n’aies pas abandonné cette fille maintenant qu’elle n’est plus enceinte. Seulement je ne veux pas que tu te sentes obligé de le faire surtout si tu aimes encore Raïssa.
Tao: tu es drôle papa. c’est toi qui a emmené Farida ici me l’imposant et maintenant tu te soucies de mes sentiments envers Raïssa?
Pa’a Tao: la situation n’était pas pareille. La fille attendait ton enfant et on doit toujours donner la priorité à l’enfant. Maintenant c’est différent. Je ne veux pas non plus que tu finisses dans une histoire malheureuse
Tao: je ne suis pas malheureux, j’ai répondu après un moment sur un ton résigné.
Mon père est de la vieille école comme on dit donc lui faire comprendre que sa réaction initiale était déplacée serait une mission impossible
Pa’a Tao: tu es sûr? Je peux voir le papa de Raïssa pour qu’on s’arrange. Tu peux prendre Raïssa comme première épouse et Farida comme la deuxième
Tao: tu es fou? Qui sera polygame dans un pays comme la France?
Pa’a Tao: est ce que tu seras le premier polygame ici?
Tao: tu sais combien me coûte mon appartement? 1200 euros papa. Et je n’ai que deux chambres. Combien tu penses que je vais devoir payer si je me permets d’avoir deux femmes?
Pa’a Tao: c’est toi qui insiste pour rester vivre ici en plus de refuser que je t’aide avec le loyer
Tao: parce qu’on sait combien tu aimes la diplomatie quand tu commences à aider quelqu’un financièrement. J’ai vu avec mes frères
Pa’a Tao: pourquoi tu aimes me présenter comme un tyran quand les gens cherchent les papas comme moi, je n’ai jamais compris. Je ne fais que conseiller tes frères parce qu’ils ne prennent pas les bonnes directions dans leurs vies
Tao: oui on sait ça aussi mais merci j’ai déjà assez de conseils de toi bien que je ne prends plus un rond.
Pa’a Tao: okay donc on fait comme ça, tu fais rentrer Farida. Je la mets dans ta maison et quand tu finis ton amusement ici tu rentres. Pendant ce temps Raïssa aussi finira les études et vous vous retrouvez au pays
Tao: laquelle des maisons?
Pa’a Tao: tu as une qui t’attend à Avedji non loin de Limousine.
Tao: n’est ce pas.
Pa’a Tao: oui il y’a l’espace comme tu aimes. C’est une belle villa dont j’ai moi même supervisé la construction
Tao: tout ça sans me prévenir
Pa’a Tao: parce que tu aimes trop critiquer
Tao: tu es grave. Pour ton information je ne m’amuse pas ici. J’ai étudié et maintenant je travaille. Et la maison c’est à revoir. J’espère que ce n’est pas votre genre que vous construisez sans architecte. On commence et c’est l’aventure. On finit avec plein de défauts de....
Pa’a Tao: là comme ça.....il a dit en bougeant son doigt au milieu de nous. Voilà pourquoi on ne t’a pas associé à la construction. Notre maison est vieille de vingt ans pourtant je n’ai pas pris un architecte. Même pas un. Mais comme tu as les gros papiers tu veux me critiquer
Tao: de parler de l’eau qui coule sur les murs et comment tu fatiguais le pauvre chef chantier que c’est la plinthe au plafond le problème? Ou bien.....
Pa’a Tao: on a compris monsieur l’architecte Il a dit en levant les mains en signe de résignation
J’ai pouffé de rire à son expression. Si on m’avait dit que mon père me donnerait raison un jour. Comme quoi quand on devient adultes les parents nous prennent vraiment comme leurs amis.
Après une poignée de main parce que mon père ne fait pas les câlins, nous nous sommes séparés. J’arrive à la maison et je trouve Farida à genoux devant maman. Elle pleure et maman aussi.
Tao: qu’est ce qui se passe? J’ai demandé intrigué
Ma’a Tao: oh mon fils pardonne nous......pardonne nous de ne pas t’avoir cru elle a dit en explosant alors que je la prenais dans mes bras
Farida toujours à genoux avait la tête baissée. Cette fille va me tuer avec son côté imprévisible. Elle me supplie. Je trouve une stratégie et elle gâche tout encore.
Maman était trop secouée pour la soirée. Elle l’a passé entre les larmes, excuses pour moi et accusations pour Farida. Finalement je lui ai donné du Doliprane et envoyé au lit avant son heure habituelle.
Tao: lève toi, j’ai dit à mon retour au salon
Elle s’est exécuté et prenait le chemin de la chambre mais je l’ai rappelé et lui ai montré du doigt la place sur le divan à mes côtés. Elle s’est assise la tête toujours baissée
Tao: ton attitude de toi contre le reste du monde ne va pas fonctionner ici
Farida: que....comment?
Tao: quand je parle j’aime qu’on me regarde. Lève la tête
Farida: je...je comprends pas, elle a dit en levant la tête
Tao: tu me supplies de t’aider. Je trouve une option et tu t’en vas servir autre chose à ma mère sans discuter avec moi.
Farida: tu....tu avais dit au téléphone....je t’ai entendu.....tu disais à quelqu’un que tu n’aimes pas mentir à ta mère. Je voulais t’aider
Tao: m’aider quand c’est toi qui m’a demandé de l’aide? J’ai dit avec un sourcil levé
Farida: j’étais gênée par les mensonges. Ta maman ne m’a fait que du bien depuis que je l’ai rencontré. Quand je t’ai demandé dans la chambre de m’aider j’avais peur. Je voulais juste ne pas retourner au pays. Je ne pensais pas que tu allais dire un mensonge aussi
Tao: okay on va régler tout ceci une bonne fois pour toute. Tu me racontes tout. De comment ses marques sont apparues sur ton ventre jusqu’à ton arrivée ici
Farida: tu jures de ne pas répéter les noms que je vais te dire?
Tao: je te signale que j’ai menti à mes parents pour toi
Farida: s’il te plaît il faut jurer
J’ai fait ce qu’elle a demandé bien qu’exaspéré par son attitude.
Farida: je vais te faire à manger d’abord? Parce que c’est très long et tu n’as pas mangé encore
Tao: hum okay
Farida: j’ai eu les marques sur le ventre à seize ans, elle a dit quelques minutes plus tard quand elle posait devant moi le plat de fonio et sauce arachide.
Tao: assied toi et mange aussi.
Farida: ah mais on ne parle pas à table. C’est pas bien du tout
Tao: qui a dit ça?
Farida: madame astou a toujours refusé ça aux enfants
Tao: ici c’est chez moi pas madame astou. Assied toi, on mange et tu me racontes à ton rythme
Elle s’est servie aussi un plat avant de s’asseoir à mes côtés.
Farida: j’ai eu les marques suite à une bagarre avec mes frères et leur entourage quand j’avais seize ans. Vincent l’ami de Drissa essayait de me toucher mais moi je ne voulais pas. J’étais la seule domestique à la maison durant les fêtes de fin d’année. Je ne sais pas pourquoi ils sont arrivés à la maison mais ils ont commencé à m’embêter et me poursuivre. J’ai essayé de me défendre comme je pouvais mais ce qui était un jeu du moins pour eux parce qu’ils riaient quand je fuyais, est devenu un cauchemar. Ils se sont fâchés parce que j’ai giflé Vincent et j’ai frappé sa tête avec le vase très cher de madame Astou. Certains m’ont poussé, frappé à la tête, attrapé et d’autres m’ont fait les entailles au ventre avec des couteaux. J’ignore ce qui s’est passé mais à mon réveil j’étais à l’hôpital. À mon retour, j’ai entendu que c’est le gardien qui m’avait transporté à l’hôpital. Par contre les parents de Vincent étaient très remontés. Ils se sont fâchés parce que le gardien a dit à l’hôpital qu’il a vu Vincent m’attaquer. Ensuite le docteur a averti la police. Mais je n’ai pas pu voir la police. Madame Astou et papa étaient déjà là. Je ne sais pas ce qu’ils ont dit mais à mon retour à la maison, j’ai été puni parce que je voulais voler le vase pour le vendre. C’est ce que Drissa a dit et les autres présents ont tous confirmés. Certains ont même dit que j’avais tenté de séduire Vincent mais je te jure que j’ai jamais fait ça moi.
Tao: continue je te crois
Farida: Madame Astou m’a obligé à demander pardon aux parents de Vincent. Je voulais pas mais si je faisais pas elle allait me punir davantage. J’avais peur donc j’ai fait mais elle....elle m’a refusé d’aller à l’école après ça. Papa n’a rien dit. Et je n’avais plus le droit de mettre le pied dehors. Le gardien a été renvoyé aussi. Les trois ans qui ont suivi étaient très difficiles pour moi. Ils ont abîmé mon corps. J’arrivais pas à leur pardonner. Ils savaient tous mais personne ne me croyait. Personne ne m’a aidé pour soigner mes blessures. Je devais me panser seule et faire aussi les taches ménagères tandis que les autres allaient à l’école. Je ne voulais plus rester dans cet enfer. Puis j’ai entendu les bruits de couloir sur Raïssa et toi. Je t’ai vu au loin quelques fois. Et j’ai eu le plan quand j’ai entendu que tu viens d’une grande famille. Raïssa est beaucoup jalousée parce que c’est l’une des préférées de sa maman. Selon les bruits de couloir, certains (es) demi frères et sœurs ne voyaient pas d’un bon œil que ce soit elle qui finisse avec toi. Donc je me suis dit qu’en nous surprenant au lit les envieux (ses) y rajouteraient leur grain de sel pour amplifier la situation. J’allais profiter de la confusion pour déguerpir. Nina une amie pensait que c’était trop léger comme idée. N’ayant pas d’autre alternative on a poursuivi avec ça. Sauf que les autres ont envenimé les choses. Ils ont commencé à parler de viol. En voyant l’indignation de tes parents et les mots qu’ils ont prononcé le jour là j’ai pensé que ça serait plus efficace d’aller avec cette idée pour qu’on me sorte de chez les Bouraima. J’étais persuadée que j’allais mourir quand vous avez quitté la maison. Je t’épargne ce qui s’est passé. Puis ta maman est venue par hasard ou c’est la providence qui l’envoyait pour me libérer je l’ignore. Elle m’a vu vomissant et a conclu que j’étais enceinte mais c’est juste que j’avais mangé n’importe quoi. Elle a exigé de me prendre au point de refuser de s’en aller si je ne venais pas avec elle. Ton père est venu en quelques minutes. Ils m’ont ramené tous les deux chez vous. J’ai juste confirmé ce que ta maman a dit quand nous sommes arrivés chez vous tout en rajoutant que j’avais déjà fait le test. Elle m’a donné son téléphone et j’ai tout expliqué à Nina en langue d’Akposso. Je prévoyais fuir de chez tes parents pour aller la rejoindre puis le Ghana par la suite mais elle a réussi à me ramener un faux test de grossesse sanguin positif. La suite tu la connais et je te promets que ce n’était pas prémédité. Jamais je n’ai pensé que tes parents m’emmèneraient ici.
L’appétit m’avait fui durant son récit macabre. J’ai posé la fourchette et je lui ai posé la question qui me brûlait les lèvres
Tao: est ce que Raïssa aussi t’a maltraité?
Farida: oh non non. Elle n’était pas souvent à la maison de toute façon. Soit en vacances à l’étranger ou en sortie mais elle ne m’a jamais touché
Tao: okay. Et tu as une idée du pourquoi ton père ne t’aidait pas?
Farida: ......
Tao: ce n’est pas obligé d’en parler si tu ne veux pas aussi.
Farida: en fait je ne saurai dire. Je me suis souvent demandé aussi mais jamais il ne m’a répondu surtout que je n’avais pas le droit de l’approcher souvent. C’est une de ses ex femmes qui m’a dit qu’il était mon papa. Avant ça je pensais que c’était juste un monsieur chez qui maman m’a laissé.
Tao: okay.
Farida: s’il te plaît j’ai juste dit à ta maman que tu ne m’as pas violé. Je ne pouvais pas dire pour le faux test sans inclure Nina ou son contact mais ils ont fait ça pour m’aider donc si tu pouvais me donner du temps pour que je trouve une façon de dire sans les mettre dans les problèmes
Tao: on laisse cette histoire derrière.
Farida: et.....et ta réputation?
Tao: je suis sûr que mon père s’en est déjà chargé. Pour le reste je m’en fous des colporteurs tant que ça n’affecte pas mon travail
Farida: d’accord. Merci pour cette opportunité. Je peux demander un dernier service?
Tao: je t’écoute
Farida: tu peux m’aider avec le travail? J’ai utilisé 100 euros sur ce que je t’ai pris pour acheter un téléphone mais je vais tout te rembourser.
Tao: tu n’as pas dit que tu as cessé l’école à seize ans?
Farida: je suis très intelligente! Elle a dit farouchement
Tao: tout doux miss je n’ai pas questionné ton intelligence Mais tu ne peux rien faire comme travail dans ton cas. Tu t’es arrêtée en quelle classe?
Farida: première mais j’étais très bien. J’ai mes bulletins avec moi.
Tao: tu as eu ton probatoire?
Farida: je....j’ai arrêté au premier trimestre, elle a dit d’une petite voix
Tao: tu ne vas rien trouver comme emploi à ce niveau
Farida: c’est faux! Quand j’avais fui j’ai trouvé un travail à une supérette. La dame me donnait deux euros pour que je nettoie et range un peu
Tao: deux euros? Tu es sérieuse que tu me parles de deux euros?
Farida: c’est mieux que rien. Si je met ça de côté je peux arriver quelque part et puis tu peux me trouver quelque chose comme ça peut être. Même si c’est le ménage ça me va. Je connais comment on utilise la machine de café. Je faisais pour mes frères.
Tao: tu ne vas pas travailler mais reprendre l’école
Farida: comment ça?
Tao: comment on reprend l’école? On va t’inscrire et tu iras à la rentrée.
Farida: mais....mais tu dis vrai? Je vais vraiment aller à l’école?
Pour la première fois je voyais de l’étonnement mélangé à de l’espoir dans son regard. On dirait une enfant. Ce que j’ai appris ce soir était trop lourd pour moi. Je me suis perdu dans mon travail jusqu’à ce que le sommeil me prenne. Elle était déjà endormie quand je suis arrivé au lit. J’ai rajusté la couverture sur elle et je suis allé dormir sur mon divan. Une nuit tranquille lui ferait du bien.
Raïssa Bouraima
Je suis de retour à Tunis mais mon esprit est resté sur Paris. Maman m’a dit que Tao a contacté papa pour présenter ses excuses et essayer de les apaiser. C’est mon homme ou pas alors? Toujours il fait ses choses sans s’épancher de trop verbalement. J’ai appelé maman pour lui demander si elle a pu convaincre papa
Astou: tu sais que ton papa n’acceptera pas que tu te déplaces avant la fin de tes études
Raïssa: maman c’est pas le moment que je me relâche! Tu as vu comment Farida a profité pour essayer de détruire mon couple. Je ne peux pas laisser Tao seul maintenant
Astou: avec ton séjour que tu as fait là je pense que c’est suffisant. Et ne me raconte pas d’histoire, je sais que tu y étais
Raïssa: bref tu sais donc voilà. J’ai du faire le travail de réconciliation toute seule. Tu ne m’as pas aidé du tout
Astou: tu vois comment tu es ingrate? Qui ici essayait de calmer ton père?
Raïssa: je comprends pas pourquoi papa agit comme ça. On se disait bien que Farida était responsable de ce qui s’est passé mais c’est comme s’il attendait juste une raison pour mettre fin à mon mariage avec Tao. Il ne nous a pas donné le temps de discuter
Astou: c’est ta belle famille qui faisait pression pour avoir Farida je t’ai dit ça. Raison pour laquelle je ne veux pas te voir courir derrière Tao. Tu dois lui imposer d’abord qu’il règle le cas de Farida. Qu’il exige à sa mère de la renvoyer chez nous
Raïssa: il a dit qu’il ne peut pas lui demander
Astou: c’est ton mari ou pas? Une femme doit savoir faire flancher son homme. Donne lui de la matière à réfléchir
Raïssa: hum c’est toi qui m’a dit de ne pas coucher avec lui avant la cérémonie officielle et maintenant tu me dis de le faire flancher
Astou: je parle de tes tenues indécentes que ton père t’a interdit en vain. C’est le moment de les mettre au travail. Envoie lui des photos de temps en temps. Met aussi des fois sur internet pour le rendre jaloux. Quand il te dira d’arrêter dis lui de venir te voir à Tunis. Et là tu lui demandes. Sur un ton très doux Raïssa. Pas comme si c’était la guerre.
Raïssa: okay je vais faire ça.
Astou: et surtout tu ne te déplaces pas. Tu l’as déjà fait donc c’est son tour.
Raïssa: ça marche. En parlant de Farida tu avais totalement raison maman. En discutant avec Tao il l’a mentionné comme étant ma sœur donc je suis sûr qu’elle a dit un truc chez eux là-bas.
Astou: tu vois donc. Je t’ai dit quoi quand tu as demandé la permission qu’elle soit serveuse à tes petites fêtes?
Raïssa: qu’elle a une âme de traînée comme sa mère et tu ne veux pas qu’elle me contamine
Astou: et tu te souviens comment tu te fâchais quand je disais non?
Raïssa: tu sais que je n’aime pas voir les gens misérables. Elle traînait souvent avec cet air et je me suis dit qu’au moins elle pourrait servir à quelque chose mais tu as raison je comprends là où tu voulais en venir. Je compte sur toi pour lui faire payer quand elle reviendra
Astou: fais moi confiance ma puce. Je l’attends de pied ferme ici.
Essohana Wiyao Épouse Bemba
La plupart des femmes ont une erreur de jeunesse. La mienne s’appelle Antoine Akueson. Le voir m’a ramené des souvenirs amères. Magnim n’aidait pas avec son insistance à me vendre cette Ciara. Maintenant que j’y pense elle a la même face de chien que son frère. Mais Magnim n’écoute rien. Il est ici entrain de me montrer des photos de manucure
Magnim: ça te dit une petite visite? Tes ongles doivent être changé non? Tu pourrais essayer une forme square
Hana: depuis quand tu t’y connais en manucure? J’ai demandé quand il prenait mes doigts pour les regarder
Magnim: depuis que mes deux chéries s’en préoccupent autant que de ce qu’elles mangent. Devine qui est fan de la forme square aussi? Hein? Hein? Il a dit en rapprochant sa tête de la mienne avec un sourire stupide
Hana: le père noël. J’ai répondu en me levant
Belle qui était de la partie aujourd’hui a pouffé de rire
Magnim: regarde comment tu as fait descendre ma joie aussi vite qu’un gâteau qui s’affaisse dans le four
Hana: ah pardon va voir mon tilapia sur le barbecue dehors au lieu de me fatiguer ici
Il s’en allait tout en répondant à son appel. Je sais déjà que c’est cette Ciara. Elle n’est même pas jolie. Va savoir ce qui obscurcissait mes yeux avant.
Belle: tu es sûr que tu n’as pas besoin d’aide? Elle a demandé en se levant de sa chaise pour venir près de moi
Hana: non ma Cherie, tu peux te reposer toi. J’ai appris que tu n’allais pas bien raison pour laquelle tu es là. Tu es mon invité
Belle: merci c’est vraiment sympa.
Hana: alors la vie donne quoi? Tu finis bientôt?
Belle: yup je suis à fond.
Hana: et quel est le projet plus tard? Tu viens à Paris rejoindre ton copain?
Belle: je n’ai plus de copain
Hana: ah bon! Depuis quand?
Belle: récemment mais ça va. Je tiens le coup
Hana: tu as raison ma puce. Garde la tête haute. Ton roi est en route
Belle: lol pas de roi pour le moment pardon. Je finis d’abord mon école et je vais voir ma maman
Hana: okay alors. Mais ne ferme pas fort les yeux aussi. Je suis tombée sur mon roi quand je ne m’y attendais pas. Un chien m’avait vidé de mon énergie. Je voulais tuer tout le monde
Belle: ah oui? Et comment tu as fait pour t’en tirer?
Hana: comme toi, je me suis accrochée à l’école. Rien d’autre. Puis une amie m’a invité à une étude biblique. J’ai rencontré mon mari là-bas. Ça a commencé sans même que je cherche. C’est souvent comme ça que sont les meilleures histoires
Belle: lol je connais pas quelqu’un qui fait l’étude biblique à Montpellier et puis je suis pas prête. Mieux je fais ce que je connais pour le moment, l’école
Hana: tout à fait. Ne t’en fais pas. Moi je sens déjà qu’il est prêt ton roi, j’ai dit avec un sourire en voyant mon frère tourner le poisson sur le grill dehors. La réponse est tout près et je m’épuisais le cerveau pour rien. Je vais demander à Auxanges quand il sera de retour de son voyage s’il prie pour que Belle devienne ma belle fille. Regardez ça. Ça sonne mille fois mieux que l’autre et mon frère.