11- Mélanie AMEGAN

Ecrit par Loraine valérie

                   L’inconnue du restaurant

Chapitre 11

Corélia

   J’ai réussi apparemment avec brio mon entretien. Daniel m’a proposé de commencer demain mais nous savons tous ici que je suis bien mieux loin de cette prison. J’ai reçu un message du diable qui dit « tu as un boulot c’est bien mais je veux te voir chaque lundi et vendredi à la maison avant 18h sinon tu peux dire adieu à ton travail ». Je compte bien m’en débarrasser, comment ? Je l’ignore mais j’y arriverai. J’entends alors un coup sur ma porte puis demande à la personne d’entrer. C’est Daniel qui entre, prends place puis prend la parole :

-         Tout d’abord félicitation pour ton poste

-         Merci Daniel

-         Dans ces locaux ce sera Mr AKEBOUN et moi je vous appellerai toujours Mlle OUZIWE, ce n’est pas contre vous mais juste pour instaurer le climat professionnel

-         Ok Mr AKEBOUN

-         Bien. D’après la décision du DG, vous ne serez pas uniquement chargé du personnel mais aussi ma collaboratrice alors tout ce qui concerne la branche ici on s’en occupera ensemble. Je ne prendrai jamais une décision sans vous consulter et cela doit être réciproque. Comme inscrit à l’entrée, le nom de la boite c’est AUDIT.COM. nous sommes reconnus comme des auditeurs, des experts dans différentes disciplines mais la face cachée de la boite et aussi sa force c’est que nous nous occupons également du marketing et de la publicité de ces entreprises et crois-moi l’erreur n’est pas permise. Alors êtes-vous prête à vous engager 100% ? les états d’âmes, les sentiments ne sont pas permis en affaire.

-         Tout est bien noté Mr AKEBOUN, je suis prête à donner mon tout pour cette entreprise mais j’aimerais juste vous faire part d’une contrainte.

-         Laquelle ?

-         Les lundis et vendredi, j’aimerais finir à 17h00.

-         Ce n’est pas un problème, votre contrat stipule que vous commencez le boulot à 8h et finissez à 17h alors ce sera bien normal.

-         Ok merci Mr

-         Je vous en prie, bienvenue à AUDIT.COM

-         Merci

Il sort et je reste là à fixer la porte, j’espère pouvoir assurer à ce poste. La tronche de cet AKEBOUN montre déjà qu’il ne fait pas cadeau. La journée peut commencer, les dossiers ont été posés sur mon bureau avant même mon arrivée. Je commence alors par faire entrer les candidats pour divers postes. Je regarde la montre accrochée au mur de mon bureau et il affiche 11H45, encore un candidat et je file manger. Je suis à présent avec les candidats postulant pour le service juridique de l’entreprise. Après avoir crié suivant, je faillis tomber à la renverse en voyant… AMEGAN MELANIE. Je rêve ! Elle reste là debout à me fixer sans dire mot et moi je n’arrive pas à cacher les larmes qui s’échappent de mes yeux. Apres un long silence, elle prend place et me lance un froid BONJOUR MADAME.

-         Mélanie ?

-         Je suis là pour postuler pour un poste, c’est toujours d’actualité ?

-         Ne sois pas si froide avec moi Mél s’il te plait

-         On se connait Mme ?

-         MEL

-         Ce nom était pour une sœur et vous je ne vous connais pas

-         AMEGAN !!!

-         Oui quoi ? que veux-tu ? que je me couche pour que tu puisses me marcher dessus ? je pensais que nous étions amies, sœurs, jumelles ? je me suis vraiment trompée, le grand frère devient riche et on oublie les amies du quartier de Bè. Mme ignore nos appels puis ensuite change de numéro…

-         C’est compliquée Mélanie

-         Oui la vie est compliquée, on croit connaitre les gens et on se rend compte un beau matin que ce n’était qu’un mirage.

-         Mélanie, il est midi et j’ai ma pause, on sort déjeuner pour en parler s’il te plait

-         Non pas besoin de la charité Mlle OUZIWE, je suis là pour un entretien ; vous me le faites passer ou je m’en vais

-         Ok, passons l’entretien alors

-         Bien madame

-         Tu comptes me vouvoyer tout le long ?

-         Oui madame

-         Ok

J’essaie d’essuyer mes larmes, inspire un grand coup puis commence l’entretien même si j’ai une boule là posée sur le cœur. Cela me fait si mal qu’elle ne prenne même pas le temps de m’écouter et c’est mieux ainsi je crois. De toute façon qu’aurais-je pu lui dire ? Que je suis une marchandise que vend mon frère chaque lundi et vendredi soir ? Que je me suis éloignée pour ne pas mettre sa vie en péril ? Elle a bien évolué Mélanie d’après son CV… nous finissons l’entretien elle me lance un merci madame glacial et sors de mon bureau. Je baisse la tête sur ma table et les larmes ressortent toutes seule, tu as gâché ma vie pat.

 

Deux semaines plus tard…

 

AMEGAN MELANIE

 Cela fait deux semaines que j’ai été accepté dans cette entreprise et pas la peine de croire qu’Oni m’a pistonné, je l’ai mérité ce poste, j’ai quand même un master en droit public. Je connais bien cette fille, nous étions meilleures amies mais cela ne l’empêchait pas d’écrire mon nom sur la liste des noms des bavards, elle est trop modèle cette fille pour faire cadeau en affaire. Bon soyons sérieux, j’ai connu cette fille depuis les couches (la garderie) ? Nous avons grandies ensemble on nous appelait des jumelles, j’étais le feu et Oni la glace parce qu’elle sait garder son calme mais quand elle décide de l’ouvrir c’est pour vous refroidir. J’étais là quand elle a perdu ses parents, j’étais là quand elle a bricolé pour survivre à la fac puis un beau jour Mme disparait sans laisser de traces, Mike l’a cherché en vain pour apprendre que madame est devenue la petite sœur du PDG de la BNI, qu’elle roule avec des gardes et n’a plus notre temps.

Elle est mon supérieure dans cette entreprise mais à chaque fois qu’on se croise dans les escaliers elle baisse le regard et moi je dois prendre sur moi pour faire comme si cela ne me touchait pas même si j’ai vraiment mal, elle m’a tant manqué ma jumelle alors pourquoi je me fais violence, je l’ignore ; je me lève de mon bureau presse le pas pour atterrir dans la sienne. Elle me regarde toute triste, je m’avance vers elle la soulève de son siège puis la serre fort dans mes bras. Elle resserre son étreinte et coule des larmes telle une fontaine :

-         Tu m’as manqué Mèl, réussit-elle à dire entre deux sanglot

-         A moi aussi Oni, pourquoi nous as-tu fait ça ?

-         Je suis désolée Mèl, pardonne-moi

-          C’est bon ça va, ma chemise n’est pas un mouchoir Ouziwe

-         Toujours toi

-         Bon, je te pardonne mais tu me dois des explications

-         Oui mais…

-         Je dois y aller avant que l’homme qui ne sourit jamais-là n’apparaisse mais on mange ensemble à midi

-         Ça me va

-         A plus alors

-         Mel ?

-         Oui ?

-         Tu m’as manqué

-         Tu m’as manqué aussi Oni

Je sors de là et me dirige dans mon bureau. J’ai senti comme une libération, on dirait que je viens de renaitre, normal j’ai retrouvé ma côte !!!

 

Déborah OPOUTA

  Il y’a des rencontres qui changent votre vie à tout jamais dit-on, c’est le cas de la famille DEROY, une petite famille mais spéciale. Ils m’ont donné une autre perspective pour la vie… nous dinons chez moi ce soir, Rachel m’aide déjà en cuisine et Axel va descendre directement ici après le boulot.

-         Tu me passes le sel ma puce ?

-         Ok

-         Alors ça va les études ?

-         Oui j’ai un semestre dans deux semaines

-         J’ai confiance en toi tu y arriveras

-         Ok, tu as fait quel filière toi pour atterrir dans une branche de l’ONU

-         SSAD (sciences sociales appliquées au développement)

-         Très cool

-         Et toi pourquoi le droit ?

-         Trop d’injustices dans ce bas monde…lol

-         Lol… courage ma belle

Nous parlons entre filles, elle me parle de son mec, de sa vie scolaire de ses passions. C’est une fille adorable. Il est 18 h lorsqu’axel arrive. Nous le titillons un peu comme d’habitude avant de passer à table. Apres le diner nous jouons au Monopoly puis Rachel décide de visiter seule la maison. Nous restons seuls entre adultes.

-         Déborah ?

-         Oui axel

-         Je suis désolé de t’avoir contrarié la dernière fois

-         Ce n’est rien axel, il faut avancer dans la vie quelques soient les coups durs. Tu n’as rien fait de mal

-         Ouf… alors tu veux en parler ?

-         J’étais une jeune pleine de vie, assez folle. Ma mère est morte en me donnant naissance et mon père s’est remarié à mes 17ans. J’ai subi comme d’autres dans ce monde les traitements de la belle-mère. Heureusement j’étais pas mal à l’école. Les garçons me trouvaient indomptable sauf un qui s’est accroché, après deux ans à me courir après j’ai fini par dire oui. Nous avons passé trois belles années puis j’ai eu ma licence. j’ai toujours voulu devenir une femme indépendante qui n’aura pas besoin de demander le moindre sou à un homme pour s’en sortir. Quand j’ai eu ma bourse à la licence et il a fallu choisir entre l’amour et mon futur, j’ai choisi de vivre mon rêve d’enfant. Je me suis envolée pour Londres où j’ai fait de belles études obtenues de grands diplômes. Quatre ans plus tard je suis rentrée chercher l’amour de ma jeunesse, l’homme de ma vie mais trop tard il venait de se marier et était heureux. Pour m’occuper l’esprit et ne pas pleurer dans ma chambre j’ai fait du bénévolat à l’Unicef dans mon pays puis ils ont voulu  de moi et j’ai commencé par grimper les échelons, à voyager, à faire exploser mon compte en banque, à avoir un nom mais je savais qu’il me manquait quelque chose, un homme. Un bras pour me relever quand les hommes au bureau me feront les coups bas, un homme qui me fera sentir femme, un homme qui m’aimera et me dira j qu’il est fier de moi, une petite famille qui m’attendra bien au chaud à mon retour… alors quand un colorateur m’a fait la cour j’ai accepté en me disant que je l’aimerai avec le temps mais je me suis trompée, on a eu que des problèmes j’étais même prête à partir lorsque j’appris que j’étais enceinte. Pour que mon enfant ne vive pas la même chose que moi j’ai décidé de me battre et de faire fonctionner mon couple. Cela marchait bien. J’avais accouchée d’une magnifique fille qui faisait notre joie et fierté jusqu’à cette nuit où elle rendit l’âme à l’âge de trois ans suite à une maladie que je préfère taire. Apres cette tragédie on a commencé par se détester cet homme et moi alors on a décidé de se séparer… et voilà !

-         Waouh ! Rachel a raison de dire que t’es une super woman. pour garder la tête haute après tout cela…

-         Non, j’ai eu l’ambition trop grande, j’aurais dû rester à coté de mon amour et…

-         Hey, shuut… viens là dit-il en me prenant dans ses bras

-         Elle me manque tellement ma petite fille

-         Vraiment désolé Déborah, si je peux faire quoi que ce soit…

-         Non ça va, vous avoir connu ta fille et toi me fait déjà beaucoup de bien et merci de me laisser l’approcher

-         Non, merci plutôt à toi. De toute façon elle t’adore alors je ne peux qu’accepter de vous voir ensemble

J’étais ainsi adossée contre son torse, tous ces souvenirs me font tant mal. Il essayait de me consoler lorsque Rachel apparait en raclant la gorge…

-         Je dérange ?

-         Non ma chérie, viens là on va faire un câlin à Déborah elle en a besoin ; répond son père

-         Aw Déborah, pourquoi tu pleures ma superwoman ?

-         Désolée ma puce

-         Deroy je te laisse cinq minutes avec mon modèle et toi tu ouvres déjà le robinet

-         Mais j’ai fait quoi moi ? demande au moins d’abord ce qui s’est passée

Et c’était parti pour un duel Rachel-axel. J’adore les voir s’amuser ainsi, ils ont eu la chance de se soutenir l’un l’autre, de s’aimer, de pouvoir compter l’un sur l’autre… c’est une chance de les avoir connu…

 

A SUIVRE…

 

Auteur : alors mes amours, on me suit ? Ce chapitre est trop long je sais et j’espère ne pas vous ennuyer avec. Régalez-vous bien…bisouuussss

L'INCONNUE DU RESTAU...