chapitre 10- une femme pour ce poste?
Ecrit par Loraine valérie
L’inconnue du restaurant
Chapitre 10
Axel Deroy
Aujourd’hui
samedi donc je me demande bien pourquoi il y’a tant de bruit en bas, Rachel
prolonge toujours son sommeil le week-end, bon je vais voir. Je me rends dans
la douche après ma petite prière matinale pour ma routine habituelle. Je change
mon pyjama contre un bermuda et un polo puis descends. Dans les escaliers,
j’entends cette deuxième voix qui m’est à présent devenue familière. En
remarquant ma présence, les deux se tournèrent vers moi et ce fut ma princesse
qui se jeta sur moi… elle ne grandira jamais celle-là.
-
Bonjour
mon premier mari
-
Tu
n’as pas de bague à ce doigt là ma chérie donc je suis ton unique mari
-
Oui
c’est ça
-
Bonjour
Déborah, vous deux encore ensemble ? je dois cacher ma carte bancaire
-
Lol…Non
papa, nous étions juste parties faire un peu de sport
-
Ok
les filles je vous laisse
-
Tu
ne restes pas axel, on va jouer au scrabble, intervient Déborah
-
Tu te moques de moi n’est-ce pas ? je me
fais battre par vous deux à chaque fois alors je préfère garder le peu de
dignité qu’il me reste
-
Mrd…
tu es terrible toi, ce n’est qu’un jeu
-
Non
merci les filles. Je vais faire du café, vous voulez quelque chose ?
-
Tu
sais déjà ce qu’on veut papa
-
Ok
mesdames. Chocolat chaud pour l’une et thé au lait pour l’autre
-
Exact.
Je me dirige
alors dans la cuisine pour servir ces deux femmes qui ne veulent plus se
décoller l’une de l’autre. Vous vous demandez surement ce qui se passe, surtout
pas de fausses idées ; laissez-moi éclairer votre lanterne. Nous étions au
supermarché un samedi Rachel et moi lorsque cette dernière a aperçu au loin Déborah.
Elle a crié son nom dans le supermarché (oui ma fille est folle mais adorable)
et la dame s’est retournée. Nous avons fini les courses ensemble et ma fille a
insisté pour que Déborah dîne à la maison. Cette dernière avait malheureusement
un emploi de temps serré mais promis à Déborah qu’elle avait trois mois de
vacances à compter de lundi et qu’elle les passerait avec elle. C’est ainsi que
ces deux sont devenues inséparables depuis trois semaines maintenant et c’est
en les voyant que je me rends compte que j’ai beau monopoliser le rôle des deux
parents, jamais je ne pourrais remplacer une mère.
Je finis alors les tasses et les porte sur un
plateau pour les demoiselles.
-
Alors
qui bat l’autre ?
-
Papa
le jeu est serré, nous sommes à égalité
-
Ta
fille est une tête axel
-
Bon
moi je joue le rôle de juge, c’est marrant de voir deux intellos jouer
-
Oui
ça change des scores que j’ai avec toi papa
-
Hahahaaa
attention hein Deroy
-
Bon,
j’ai mon cours de danse qui commence à 11h, je monte me coucher un peu d’abord
-
Au
fait tu fais quoi comme danse Rachel ?
-
Ah
laisse je t’informe. J’ai inscrit ma fille au ballet à l’âge de 4 ans et à la
danse classique à l’âge de 7 ans, cependant grande fut ma surprise de voir ma
fille devenir la capitaine de quoi déjà ? ah oui elle appelle ça « team
de break dance »
-
Ah
bon ? tu fais du break dance ? tu forces mon admiration là
-
Au
moins quelqu’un qui reconnait cet art, merci Déborah
-
Vous
êtes pareilles vous deux quoi
-
Allez,
je file dans ma chambre
Elle monte
les escaliers et mon cœur ne peut s’empêcher de gonfler de fierté, elle est
tout ce que j’ai, je me lève le matin rien qu’en pensant à son bonheur… elle
disparait et je change de direction à mes yeux pour tomber sur celle de Déborah
qui était elle aussi en admiration de ma princesse. J’attire alors son
attention :
-
Merci
pour tout Déborah
-
Je
ne comprends pas
-
Tu
sais en te voyant avec elle, je me rends compte que le rôle d’une mère ne peut être
joué par un père.
-
Rassures-toi
tu as fait du bon boulot axel, tu as une fille magnifique, adorable que tu as
bien élevé et dont tu peux être fière
-
Ça
me rassure alors, quand je ferai faillite je penserai au boulot de baby-sitter
-
Je
vois d’où ta fille tire son humour. Sérieusement tu as fait des merveilles avec
ta fille
-
C’est
plutôt elle ma merveille, elle inonde ma vie d’une lumière…J’aurais tant voulu
que sa mère soit là, elle avait de si grands rêves pour elle, elle a tant raté
-
Elle
te voit depuis là-haut et elle est fier de vous deux crois-moi, dit-elle en
posant ses mains sur les miennes.
Ce contact
arrive à m’apaiser instantanément, cette femme je l’apprécie beaucoup. Intelligente
et humble, leader et serviable, je voudrais bien retrouver ses valeurs chez Rachel
à son âge.
-
Merci
Déborah. Alors tu veux bien me parler de toi ? pourquoi une si belle femme
et intelligente de surcroit se retrouve seule dans une grande maison sans mari
ni enfants ?
Son regard s’assombrit
aussitôt et là je me rends compte que je viens de toucher un point sensible et
comme je me suis promis de ne plus chercher à me mêler des affaires des autres
je rectifie mon tir en disant
-
Désolé
mais c’était juste pour faire la conversation
-
Ça
va ne t’en fais pas. Je dois rentrer
-
Ah
bon ?
-
Oui
j’ai des courses à faire.
-
Ok,
je te raccompagne
Elle accepte
et sors avec moi sur la cour pour monter dans la voiture. Elle a l’air ailleurs
et surtout triste… ce ne sont pas mes affaires…
Lundi matin
Corélia
Cela me fait tout bizarre de me préparer pour me
rendre au boulot, jamais je n’y ai pensé. Le restaurant était tout ce qu’il me
reste comme vie active. Je sais que cela ne changera rien aux activités de
monsieur mon frère mais ça je vais le régler plus tard. Après 30 min à chercher
quoi porter, j’opte finalement pour un pantalon noir en tissu puis un haut
blanc avec des rayures noires. Je lâche mes cheveux passe un talon puis après
du neutre sur mes lèvres je me mets en route. J’arrive au salon où je trouve
qui vous savez sirotant son verre. Il ne va pas au boulot lui ? Je cherchais
à l’ignorer mais dommage, ma semaine va mal commencer je crois :
-
Où
vas-tu jeune fille ?
-
Au
boulot cher monsieur
-
Je
t’avais dit…
-
Assez,
je risque d’être en retard là. Tu m’avais demandé de sortir et de faire comme
tout le monde, faire dehors comme si de rien… Eh bien, c’est ce que je fais
maintenant. Je n’ai pas entravé ton business (du moins pas encore, me dis-je au
fond de moi) alors sois tranquille
-
Ok.
Tu y vas avec ton garde de corps
-
Mais…
-
Ne
m’énerve pas Corélia, c’est soit ça où tu restes à la maison.
Je ne prends
même pas le temps de lui répondre, il claque les doigts à l’endroit de son
toutou qui me suit directement ; l’envie devient plus pressante je dois
tout faire pour quitter ce filet. Je monte dans ma voiture et après avoir jeté
un coup d’œil à l’adresse envoyé par Daniel, je mets en marche mon moteur,
direction le boulot.
Un quart d’heure
plus tard, j’arrive en bas d’un immeuble à l’architecture impressionnante et si je suis les instructions de Daniel, nous
occupons le deuxième et troisième étage. J’entre alors dans l’immeuble puis
prend les escaliers pour atterrir au lieu indiqué. Je trouve alors Daniel
discutant avec une jeune fille très belle d’ailleurs… il se retourne vers moi
et après les salutations il me dirige vers la salle où a lieu mon entretien.
Daniel
Je priais intérieurement pour qu’elle ne
débarque pas avec toutes ces artifices qu’elle portait lors du diner et heureusement
que Dieu a écouter mes prières. Elle est habillée simple et présentable et c’est
juste ce dont on a besoin, le cerveau s’en chargera du reste. Elle a passé son
entretien haut la main apparemment d’après ce que mon collègue et meilleur ami
m’a dit, j’attends son appel pour les détails. J’ai dit à Corélia qu’elle peut
prendre sa journée et commencer demain mais elle a refusé donc actuellement Mlle
est dans son bureau qui se trouve juste à côté du mien. Je lance l’appel vidéo
avec Sam (mon meilleur pote) qui répond au bout de la troisième sonnerie :
-
Alors
quelles sont les nouvelles Sam ?
-
Dis-moi,
tu as déterré cette pierre précieuse d’où ?
-
Arrête
et parle sérieusement
-
Je
suis sérieux. En plus d’être belle elle en a dans la tête. Une fille qui a su
convaincre monsieur DELAFOI. C’est une première !
-
Attend,
que fait monsieur DELAFOI dans cette histoire ?
-
Je
me rendais en salle pour le conf.call avec la nouvelle lorsque Mr DELAFOI a atterrit
dans mon bureau, je le fais le point et l’homme m’annonce qu’il va s’en
charger. Je devais me taire et observé. Je me suis tout de suite dit que c’est
raté mais elle nous a épaté tous les deux. Et tiens-toi bien, elle ne sera pas
uniquement chargée du personnel mais elle devient ta collaboratrice directe. Mr
DELAFOI me charge de te dire que tu devras tout traiter avec elle, tout lui
montrer sur la société…
-
Tu
te moques de moi là Sam ?
-
Pas
du tout mon grand
Je n’ai même plus cherché à entendre
le reste. Ce n’est pas normal qu’on me colle comme ça une femme, pourrait-elle
supporter mon rythme de travail ? Les femmes si prévisibles et sensibles
pour ce boulot ? Pourra-t-elle supporter les joutes verbales des clients ?
Je sais pourquoi je l’ai mis à ce poste alors j’ignore ce qui a poussé l’un de
nos chefs d’habitude impitoyable à la mettre à là. J’y peux rien mais si je
dois la supporter cela doit être réciproque donc que votre sœur serre bien sa
ceinture…