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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

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Je suis là dans ma chambre en train de repasser mes vêtements quand ma sœur arrive en souriant.

"Je vois que vous avez bien rigolé en révisant vos maths."

"Oh, ce n'est pas Marc-Elise qui me fait rire. J'étais au téléphone avec Peter. Il devient très câlin, tu sais !"

"Ah bon! C'est nouveau. Sa mère était là."

"Oh, maman Julienne était là ! Pourquoi tu ne m'as pas appelée."

Yoooo! C'est maintenant au niveau de maman Julienne !

"Je ne savais pas que tu voulais la voir. Et comme elle avait des choses à régler avec la vieille, u comprends."

"Ok! Elle est vraiment trop cool, cette femme. Elle est gentille, elle est simple. Pas comme cette folle de Kaba qui est prise de tête !"

Je regarde ma sœur sans rien dire ; elle range ses cahiers et va se coucher sur le lit. Là, je me demande ce que la mère de Peter aurait dit si elle s'était retrouvé devant la magnifique Kaba, cette folle qui est belle on dirait et qui est toujours impeccablement coiffée et maquillée comme si elle allait mourir demain. En plus, si elle a été impressionnée par le faux climatiseur que nous avons au salon et par l'écran plat que l'oncle Alexandre, le frère aîné de maman, lui a offert à la fête des mères il y a 2 ans, qu'aurait-elle dit devant la Rav 4 de Kaba, leurs fauteuils en cuir dans le salon, leur machine à laver et leur home cinéma ?

Vraiment...

Je suis là dans ma réflexion, face à ma sœur qui lit un livre de Carol Higgins Clark, quand j'entends cogner au portail. J'entends mon frère Julien crier : "Maman, papa Jimmy est là.

La porte de la chambre de maman s'ouvre aussitôt.

Imperturbable, ma sœur reste couchée et continues sa lecture.

"Tu ne viens pas dire bonjour à papa Jimmy."

"Non. Dis-lui que je dors."

"Et puis quoi encore. Lève tes fesses de ce lit et on y va."

Nous arrivons au salon. Le mari de Kaba est heureux de nous voir.

"Huum! Mes femmes, comment allez-vous.

Là, maman prend le relais :

"elles vont très bien. C'est gentil de t'en préoccuper."

"Mais, Bernadette, je te l'ai dit. Jamais je n'ai chassé Pupuce de la maison. C'est toi qui veux la garder ici."

"Ok, ok, on ne va pas se disputer pour ça. Que puis t'offrir à boire."

"Pardon, donne-moi un verre de Whisky et ça ira."

Je sers le Whisky en question et Pupuce et moi retournons dans la chambre. Mademoiselle ma soeur continue sa lecture sans plus se soucier de ma présence. Parfois, j'ai l’impression que lorsqu'elle ouvre ses livres, elle s'envole vers un pays imaginaire d'où il est difficile de la faire sortir. Je préfère donc ne pas l'embêter et continue tranquillement à repasser mes vêtements.

À table à 20h, maman nous raconte son entrevue avec Papa Jimmy.

"Il m'a apporté 300 mille pour que j’achète la layette pour ton bébé." fait-elle à Pupuce.

"Et que dit mme Mbeng dans tout ça ?", demande Julien.

"Elle dit qu'il ne faut pas l'embêter. Elle a ses soucis. Elle n'a pas besoin qu'on en rajoute. Ma fille, heureusement que ce type travaille à Total et que tu te fais suivre là-bas !"

Pupuce continue de manger sans rien dire. On a l'impression que c'est de quelqu'un d'autre que nous parlons.

Maman n'en fait pas cas et préfère écouter julien lui raconter ce qui s'est passé lors de sa dernière rencontre de football.

"Et devine quoi la vieille !"

"Oui, je t'écoute, fiston.

"La semaine prochaine, on joue contre ses tocards du lycée français."

Se retournant vers moi, il me dit:

"Ma chère sœur, je n'aurai pas pitié de ton mec. Je vais lui apprendre ce qu'est le foot."

"Désolée pour toi, banane, Miro ne joue pas au foot. Il est plutôt karatéka."

"Sans blague... Mais quel tocard !", fait Julien.

"Tu feras moins le malin quand il t'aura mis par terre !", lui dit maman.

"Mamooo, les mères des autres, oooh! Ça discute avec les enfants, ça rigole et tout."

Tous nos regards effarés se tournent sur Pupuce qui vient de parler.

"Oh! C'est juste un constat. Quel enfant chez les Mbeng va venir blaguer comme ça avec la vieille !", conclut Pupuce.

"Ne soyez pas durs avec ma soeur. Elle a ses humeurs, mais il faut savoir la prendre."

"Ah, la vieille, arrête ton char. Qui ne connaît pas ta sœur? Quand elle commence avec toi le matin à 6 heures, à minuit, elle est encore sur ton dossier !", fait Julien.

"C'est la vie qui l'a changée. C'était une fille douce quand nous étions adolescentes."

"Ah bon !", se contente de lancer Pupuce, très sceptique. Voir moins

      
PUPUCE- (tome 1)