13-
Ecrit par Loraine valérie
Chapitre 13
Anna ne savait plus quoi faire à propos de la disparition d’Alémia. Il est bien vrai qu’il lui arrivait de prendre le large sans rien dire mais ça ne durait jamais plus d’une semaine mais bientôt deux semaines qu’elle ne donnait plus de signe de vie. Elle se chargeait de superviser les chantiers en cours et quant aux appels d’offre, elle était obligée de repousser les réunions. Elle était dans ses pensées lorsque la main de Duran effleura son bras. Elle avait complètement oublié comme depuis une semaine à présent, elle déjeunait avec ce bel homme grand fort et ténébreux. Ils sont devenus de bons amis et elle aimait les discussions qu’elle avait :
- Tu as un problème ? contrairement à l’habitude tu as à peine dit deux mots et tu n’as fait que grignoter ton assiette
- Je me suis juste rendue compte que je parle un peu trop et qu’il était temps d’écouter aussi, dit-elle avec un temps amusant
- Tu mens très mal et moi j’adore t’écouter.
Le silence prit place entre eux comme si quelque chose de tabou venait d’être dit. Maladroitement, Anna décida qu’il était temps de repartir au bureau prétextant qu’elle avait du boulot. Duran proposa de la ramena comme à leur habitude mais elle voulut marcher seule.
- J’espère n’avoir rien dit de gênant ?
- Pas du tout. j’ai juste quelques soucis
- Je nous croyais amis ?
- Nous le sommes, évidement.
- Mais pas assez pour que tu me parles de ton problème ?
- Juste que je ne veux pas en parler pour l’instant
- Alors, on va se changer les idées. Tu te souviens du plat que vous mangiez le jour où je vous ai interrompu au bureau ?
- Comment oublier ?
- On passe au marché, on achète tous les ingrédients et tu nous feras un bon plat chez moi. Je rêve de ce plat toutes les nuits alors j’en profite aujourd’hui.
- Mais, il…
- Pas d’excuses, on y va, dit-il en tirant Anna par le bras
Sans savoir comment, Anna et Duran se retrouvèrent au grand marché au milieu de vendeurs et d’acheteurs. Duran avait laissé sa veste dans la voiture et avait retroussé ses manches. Il portait les sacs de courses lui-même après avoir interdit à la jeune femme d’en faire pareil. Ils profitèrent pour faire les courses de leur différents frigos puis deux heures après, ils prirent le chemin de chez Duran.
Jason était assis dans le jardin du château attendant les femmes de la maison. Comme depuis une semaine, Alémia levait Mia le matin, s’occupait d’elle puis après son petit déjeuner, la déposait à l’orphelinat sur la demande de la fillette. Maman Mia par ici, Maman Mia par-là, sa fille prenait un plaisir fou en appelant Alémia ainsi et la jeune femme a fini par s’y habitué aussi. Ce château était devenu une prison dorée duquel il ne voulait plus sortir. Il avait sa fille à ses côtés et une amante qu’elle aimait peut être, il n’en savait rien. Il savait qu’il était temps de parler à la jeune femme, il avait voulu le faire mais à chaque fois, la seule pensée de la perdre le retenait. Les bras de sa petite fille à son cou, le ramena à la réalité. Elles étaient rentrées.
Comme à son habitude, Alémia monta la petite fille dans sa chambre, lui fit prendre son bain avant de descendre retrouver Jason qui était derrière les fourneaux. Pendant que Mia mettait la table, les adultes s’activaient à finir la cuisson. Alémia remarquait bien que Jason était ailleurs mais comme promis, elle fit un effort de ne rien demander. Une fois le repas terminé, ils se rendirent au salon, regarder la télé à trois, Mia au milieu telle une vraie famille. Quelques heures plus tard, elle bordait sa petite puce avant de retourner au salon voir Jason.
- On peut parler un moment Alémia ?
Elle eut un choc. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas appelé par son prénom et elle s’était habituée à ses petits surnoms. Alors elle savait déjà que ça devait être sérieux, très sérieux.
- Euh, je t’écoute.
- Avant tout, j’ai besoin que tu me promettes une chose
- Quoi ?
- Quel que soit ce qui se passera ici le jour où tu décideras de quitter ce château, prend Mia avec toi. Je ne te demande pas de la mettre à l’orphelinat mais de la prendre pour fille, change son nom et prénoms. Fais d’elle te fille, transmet lui ta force, fais d’elle cette femme fier mais jamais arrogante que tu es
- Je ne te comprends pas Jason, pourquoi te séparer de ta fille ? je ne peux…
- Ce ne sera pas ta faute, la vie aura décidé ainsi, dis-toi juste cela
- Je ne peux pas…
- S’il te plait Alémia, j’ai besoin de savoir Mia en sécurité, elle est tout ce que j’ai, tout ce qui restera après moi
- Arrête de parler comme…
- Promets le moi Alémia JHONSON
- D’accord
- Je veux te l’entendre dire
- Jason KAYENDE, moi Alémia JHONSON je te promets que quelque sera mon motif en quittant ce château, je prendrai avec moi ta merveilleuse fille, dit-elle les larmes aux yeux
- Ne pleure pas s’il te plait, je vais tout t’expliquer et tu verras que c’était l’unique et la meilleure solution
- …
- Jason KAYENDE, tel est mon véritable nom. Jusqu’à mes dix ans, j’avais une vie parfaite. Une mère qui m’adorait et un père présent, enfin ce que je croyais. Mon père a ensuite décidé de ne plus se cacher pour commettre ses infidélités. Il a commencé par ramener ses enfants qu’il a eues dehors à la maison. Ma mère sans dire mot nous a élevé ensemble à croire que nous étions tous sortis de son sein. A l’âge de 20 ans, ma mère fut paralysée. J’en prenais soin avec mes frères car papa devenait de moins en moins présent. Pensant un soir qu’il n’y avait personne, je surpris papa frappant maman, la renversant de son fauteuil roulant, c’était inhumain Alémia…
- On peut arrêter si tu veux, lui dit-elle voyant ses yeux remplis de larmes.
- Non ça va. Alors je me suis jetée sur lui et nous nous sommes battus. Il m’a ensuite demandé de sortir de sa maison. C’est en ce moment que ma mère en a eu assez. Elle a crié disant à mon père que cette maison et tout ce qu’il possédait lui appartenait, en d’autre terme, c’est ma mère qui avait fait de mon père ce qu’il était. Absolument tout appartenait à maman. Dépassée, maman eut une crise cardiaque. A l’hôpital après sa réanimation, elle m’appela et m’expliqua qu’elle était fille unique et que ses parents étaient morts dans un accident. Elle devenait l’unique héritière jusqu’au jour où elle crut avoir connu l’amour. Elle laissa mon père tout gérer. Tous les dossiers étaient dans le bureau de ton père, m’avait-elle dit. C’est en ce moment qu’elle me parla de ce château et des souvenirs. Trois jours après, elle mourrait. A présent ce qui s’est passé dans le bureau de mon père pour que je quitte le pays était ceci : après l’enterrement, je me suis rendu au bureau de papa pour trouver ces fameux dossiers. En attendant un bruit, je me suis caché. J’entendais la voix de papa et d’un homme bizarre. Là, j’appris que ce fut mon père qui avait petit à petit empoisonné maman d’où sa paralysie, papa traitait maman d’idiote qui croyait à l’amour… l’avocat était arrivé quelques minutes plus tard, et contrairement à ce qu’il pensait, maman avait été intelligente. Elle s’était arrangé pour léguer la plus grande partie à sa première petite fille, c’est-à-dire Mia aujourd’hui. Ensuite, il y’avait mes frères et moi, papa n’a que 5% dans cette entreprise qu’il dirige. Henry a à présent l’âge pour gérer ses parts, Karl, ce sera dans deux mois et moi, je n’en veux pas. Alors la seule personne capable de décider c’est la première petite fille de maman. J’ai ramassé mes affaires et en quittant le pays, mes frères et moi nous nous sommes promis de ne pas avoir d’enfants tant que papa ne sera pas mort et enterré
- Mais la vie en a décidé autrement
- Oui, hélas, je suis tombée amoureux. J’ai eu Mia et je nous croyais à l’abri vu que je ne comptais jamais rentrer au pays.
- Et à présent ?
- Lorsque je suis partie d’ici, j’ai pris de l’argent dans le coffre-fort de maman. Je me suis retrouvé au canada où je continuais mes études mais un jour, un garçon m’a cherché des embrouilles, alors j’ai élaboré tout un plan pour lui faire payer. Après cela je me suis fait kidnapper pour me retrouver agent secret de l’Etat. J’ai continué mes études comme si rien ne se passait tout en suivant la formation. Je suis plus agent infiltré. Il y’a dix mois de cela, j’étais en mission. Il fallait attraper la main dans le sac une organisation qui en voulait à l’Etat mais j’ai surpris une conversation du Boss. Il avait de l’avance sur nous, il venait d’apprendre qu’un agent infiltré était dans son organisation mais il ne savait pas encore qui. J’ai donc pris mes jambes au cou puis j’ai vécu ma vie en cavale avec ma fille. Je ne pouvais pas retourné à l’organisation car il pensait déjà que j’étais le traitre. Fatigué, je suis rentré au bercail vu qu’il n’Ya qu’ici où personne ne me connait, c’est ce que je croyais jusqu’à la fusillade
- Dans ce cas, sur qui comptes-tu pour venir nous chercher ici
- J’ai été un peu intelligent. Nous n’étions que deux africains dans l’organisation moi et Daniella une fille très folle. Alors face à l’organisation, nous jouons aux ennemies, du genre on se déteste mais une fois dehors, c’était ma sœur, ma meilleure amie… ceci parce que je savais que le jour où ils voudront m’attraper, ils enverront quelqu’un qui ne m’aime pas du tout, qui n’aura pas pitié alors ils enverront Daniella et elle saura me retrouver, mais ce sera pour me sauver
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