13- ce n'est que le début
Ecrit par Loraine valérie
L’inconnue du restaurant
Chapitre 13
Mélanie
Je la regarde dormir et je me demande ce qui a bien pu lui arriver. Elle est la plus forte de nous deux, elle est capable d’encaisser tant si je ne lui fais pas parler. J’étais chez moi ce samedi matin lorsqu’Oni a sonné au portail le visage tout amoché. J’ai pris peur et l’ai accompagné dans ma chambre. Je n’ai pas voulu la forcer à me parler. J’ai juste coulé un bain chaud avec du sel menthol dans lequel je l’ai plongé. Je lui ai frotté un peu le corps alors qu’elle n’arrêtait pas de pleurer. Le bain fini je l’ai mis dans mon lit puis et recouvert de mon drap épais. Je sors alors lui faire du foufou (plat local togolais) qui est son plat préféré… j’espère qu’elle sera plus calme à son réveil…
Corélia
Je me réveille dans un lit qui me semble étranger puis en y regardant bien les souvenirs me fouettent en plein visage. Mon enfant, le fruit de notre amour axel, j’aurais pu un jour te pardonner le fait de m’avoir vendu, de m’avoir souillé mais jamais je ne te pardonnerai le fait d’avoir tué mon enfant Patrick… la porte s’ouvre sur Mel me tirant ainsi de mes pensées. Elle pose un regard triste sur moi avant de s’avancer pour rester près de moi sur lit :
- Ça va mieux ?
- Non cette fois ça n’ira mieux, je ne pourrais plus continuer Mel, si seulement tu savais Mel
- Shuttt… vient là ma puce, dit-elle me prenant dans ses bras. Tu ne veux pas en parler ?
- Non pas encore
- Ok ma chérie, tu peux rester ici le temps que tu voudras, je te prépare la chambre d’ami…
- Non s’il te plait je veux dormir avec toi
- Ok comme au bon vieux temps
- Oui comme au bon vieux temps.
- J’ai fait du foufou
- Un piège à l’horizon
- Ha haha… allez viens on va manger
- Ok. Au fait et maman ?
- Elle est partie à Abuja, elle doit acheter des marchandises
- Ok
- Je vais appeler le bureau pour t’obtenir une permission …
- Non surtout pas. Ce poste est un défi et je compte bien le relever. D’ici la fin du weekend ça va passer.
- Ok si tu le dis
Nous sommes sorties de là pour la salle à manger. C’était délicieux. Nous avons mangé en parlant du bon vieux temps, l’époque de l’insouciance, l’époque où je n’aurais jamais imaginé vivre ces atrocités et surtout pas de la main de mon frère…
Le week-end est vite passé et le boulot a repris. Nous sommes déjà au bureau. Comme tous les lundis je me suis dirigée vers le bureau de Dani pour établir le planning de la semaine. Je frappe à la porte puis entre après son feu vert.
- Bonjour Mr Akeboun
- Bonjour Oni
- La pause est terminée je crois ?
- Et alors ? c’est moi qui décide ici jusqu’à preuve du contraire
- Vos principes sont si peu crédibles ?
Il se lève alors et s’approche de moi. Je soutiens son regard…
Daniel
Je ne sais pas ce qui m’arrive mais cette femme hante mes pensées, tout le weekend je n’ai fait que ça, penser à elle. Le fait de la voir ce matin est comme une bouffée d’oxygène pour moi, je me sens délivrée. En m’approchant je remarque des petites égratignures sur son joli visage et le fait d’imaginer qu’il lui est arrivé avoir quelque chose m’a glacé le sang.
- Que s’est-il passé avec ton visage ?
- Un petit incident de ménage
- Prends soin de toi, tu m’es cher
- Pardon ?
- Tu m’es cher, j’ai besoin de toi pour rédiger mes appels d’offre et pour motiver la troupe
- Je suis là alors pas de soucis. Bon, je suis passée établir le planning de la semaine
- Ok, prend place et on commence.
J’ai inspiré un grand coup puis nous avons commencé, je ne mélange jamais sentiments et travail alors vous pouvez être tranquille, si je la veux, je l’aurai mais hors de ces bureaux. Nous finissons au bout d’une heure et sans m’accorder un seul regard madame sort de mon bureau en me lançant une « bonne journée monsieur ». J’essayais de me replonger dans le boulot lorsque mon téléphone se met à sonner, je regarde l’écran et voit le nom de sam. :
- Oui mec ?
- C’est comment ? il est passé où les bonnes manières ? on ne salut plus ?
- Son excellence Samuel MAMEY, mes salutations les plus distinguées
- Tu es fou Dan
- Alors les nouvelles ?
- Info vite et bien fait, je viens d’entendre les grands fixés la date du « HIGH MEETING » de la boite de cette année ce sera dans un mois ici en France, reste à savoir dans quelle ville !
- Sérieux mec ? tu as entendu les noms des privilégiés participants ?
- Non mec, ils n’en ont pas parlé. Mais laisse-moi aussi participer tu y étais l’année dernière toi, j’espère que ma branche a fait un bon chiffre d’affaire pour me permettre d’y être cette année.
- Il m’a fallu huit ans pour être choisi tu oublies ? alors on travaille tous très dur et que le meilleur gagne
- Oui oui. Alors comment ça se passe là-bas ? tu as déjà trouvé une nana de passe-temps ?
- Ne nous confonds pas Sam, ça c’est ton rôle.
- Ah oui j’oubliais le mec qui se fait draguer par toutes les filles mais qu’il repousse
- Ce n’est pas ma faute si je suis irrésistible
- Ok man, et la famille ? et celle que tu sais ? tu es tombé sur l’un d’entre eux en ville ?
- Non et mieux je me porte, j’ai du boulot on se reprend plus tard
- Ok man
Il fallait que Sam me parle d’eux ! Et voilà une journée gâchée. Je prie chaque matin pour ne voir aucun d’entre eux sur ma route et jusque-là Dieu m’exauce très bien. Je vous résume la situation :
Mon père a été tué par ma mère je dis bien tué par ma mère car il a surpris cette dernière dans leur lit avec un autre homme, ce n’était pas la première fois mais là il était vraiment dépassé, une crise cardiaque et un adieu. Ma mère s’est ensuite remarié et bienvenu le cauchemar. Je suis devenu le bon à rien, je ne faisais rien qui pouvait la satisfaire comme les fils de son mari ; fatigué je me suis rendu au Ghana dans la famille de mon père où on m’a traité comme un étranger, un boy. Dieu aidant j’ai vu la société actuelle qui recrutait et ma vie a changé de là. Meilleure situation en vue, je me suis permise d’aimer une femme avec laquelle je voulais faire ma vie, il était