13-Seuls les montages ne se croisent pas

Ecrit par Lari93

Hicham Diallo

 

Ce soir, j’ai décidé de me rendre au centre-ville pour manger.

J’ai très bon chef à la maison, Mais de temps à autre il m’arrive parfois l’envie d’aller dîner seul dans un restaurant à regarder les autres.

Certains trouveront que c’est bizarre, Mais pour moi cela est devenu normal.

Car, lors je suis en voyage d’affaire je le fais presque tout temps.

Il faut dire que cela m’aide aussi à réfléchir et à prendre de bonne décision sur le plan professionnel parce que sur le plan personnel, c’est une véritable catastrophe depuis plus de quatre (04) ans.

J’arrive au Akimiaa, et Je m’assoie à place favorite.

J’aime bien ce restaurant.

Il faut dire que ce n’est pas ma première fois ici.

De ma place, j’ai une bonne vue sur tout le restaurant et ses clients.

Je suis installé à dans un endroit très discret de l’établissement, je n’aime pas être vu.

En plus, je savoir qui est la et qui vient vers moi.

Jibril et Binta me disent qu’il est temps pour moi de prendre une sécurité privée et je pense qu’ils ont peut-être raison.

Avoir de l’argent n’est pas facile à vivre, comme on le croit.

Dès qu’on me reconnait et peu importe l’endroit où je me trouve, les gens viennent m’exposé leurs problèmes, projets et autres, et ceux même quand je leur demande de prendre rendez-vous.

Pas facile la vie les Gas, pas facile.

A la base, je n’avais pas pour objectifs d’être très ultra riche, je me sentais juste en compétition permanente (Surtout avec les européens) et c’est toujours pareil d’ailleurs avec les hommes d’affaires étrangers qui viennent investir chez nous et nous dicter une ligne de conduite sur nos marchés.

Gravir les échelons et être le meilleur dans mon domaine, tel est mon leitmotiv.

Aujourd’hui, j’ai bâti tout ça j’en suis même surpris.

Je passe commande et en attendant qu’il me serve, je m’installe confortablement dans mon siège pour apprécier le spectacle acoustique.

J’adore le concept, c’est agréable de manger en écoutant de la bonne musique.

Mes pensées s’orientent vers cette fête d’anniversaire que m’organise maman et Aïchatou.

Franchement ce n’est pas mon truc, mais je n’ai pas le choix, elles ont tellement insisté que je n’ai pas pu dire non.

Quarante ans j’aurais compris, mais là j’aurais 39 ans, Bref mieux je ne cherche plus à les comprendre.

En plus il y a Binta, qui se plaint qu’elles ne veulent pas l’associer à l’organisation.

Ah les femmes, je n’imagine même pas comment sera le quotidien quand j’épouserais Binta.

Ah ma vie, elle n’est pas simple.

Je bois mon eau citronnée, quand subitement je la vois entrer toute souriante, rayonnante et belle au bras de ce type que je connais mais dont le nom m‘échappe.

Je manque de m’étouffer.

Je regarde si je bois vraiment de l’eau citronnée.

Ouais, c’est bien ma commande. Il y a-t-il des stupéfiants qui donne des hallucinations dedans ? (Demandais-je au serveur, qui me dis non monsieur avec un air moqueur)

Non, je rêve peut-être.

En quatre ans, je n’ai jamais eu d’illusions en plein éveil.

Je ne la voyais que dans ma tête dans sa robe vert pastel.

La démarche, le sourire, les yeux brefs ce visage je ne peux pas me tromper, C’est elle.

C’est mon Eva.

Elle a pris un peu de poids je crois, ses seins et ses fesses ont aussi pris du volume mais ça lui va tellement bien.

Mon Dieu je ne sais pas quoi dire mes yeux ne veulent plus la quitter.

C’est le bruit du serveur qui me ramène un peu sur terre.

Il dépose le reste de ma commande.

Je me souviens maintenant, Oh Oui le type à ses côtés, je le connais c’est Thierno N’DIAYE.

Je l’ai rencontré à une conférence sur le développement de l’intelligence artificielle en Afrique.

Il est très brillant et ses projets ont attirés mon attention.

Mais, il fous quoi avec ma femme ???

En plus, elle ne fait qui ne fais que lui sourire bêtement.

Purée, j’ai dit ma femme comme si je l’ai épousé (sourire).

Alors qu’elle est déjà mariée à un autre.

Ce film, il n’existe que dans ma tête en vrai.

Mais attend une seconde, elle ne porte pas d’alliance ce soir.

Elle n’a rien sur les doigts.

Je suis perdu.

Je ne touche même pas à mon repas tellement je ne fais que les regarder.

Pourquoi lui et pas moi ?

En même temps si elle n’est pas avec son mari, pourquoi ne m’a-t-elle pas cherché ?

Moi J’ai passé un an à la chercher partout à Abidjan et trois ans à l’éviter.

Et la voici juste devant moi ce soir en train de lover avec un autre.

Il lui dit quoi pour qu’elle soit si souriante ?

Je suis jaloux, oh que oui je le suis et je ne le cache pas.

A moins que, un instant ce soit lui son mari en vrai ?

Non, je me fais des films.

Ils auraient tous deux mis leurs alliances.

Non, impossible.

Hicham tu es en plein délire.

J’ai peut-être été pour elle juste un coup d’un soir ?

Nous sommes au Sénégal, et voir une femme mariée avec un homme libre serait peut-être tabou donc elle a sûrement dû enlever son alliance.

Cette option et plus logique.

J’espère qu’elle ne fait pas avec lui ce qu’elle m’a fait, il y a (04) quatre ans.

Je suis perdu.

Une partie de moi me dit qu’elle n’est pas une femme au mœurs légère comme le dit Jibril, mais avec le spectacle qui s’offre à moi me laisse sceptique.

Je regarde encore et je me dis, non pour eux c’est un vrai rendez-vous.

Ils se parlent, ils rigolent, en plus il a des gestes tendres à son endroit et elle se laisse faire.

Avec moi on s’est juste envoyé en l’air.

Je suis encore plus jaloux de Thierno.

Bref, déjà plus d’une heure que ça dure, j’en peux plus de rester dans mon coin à les regarder comme un petit sorcier.

Je règle ma note sans avoir rien consommé.

Je veux partir discrètement comme je suis venue, mais mon ego a pris le dessus.

Je marche vers eux et mon cœur bat à cent à l’heure.

Je le fais ou pas, Bon je continue.

Moi : Bonsoir Monsieur Thierno Diop.

(Elle est de dos et entend ma voix, je la sens se figer quand j’ai parlé. Ah ah !!! Eva tu reconnais donc ma voix, Super !! Pensais-je dans ma tête).

Je discute un peu avec Thierno, quand il se décide enfin à me la présenter.

Quand elle se retourne pour me saluer, j’en es le souffle coupé, seigneur elle est encore plus belle cette femme qui gouverne déjà mon esprit et mon corps.

Reprends toi vite Hicham.

Je ne lâche plus la main qu’elle me tend.

Je plonge mon regard dans le sien et je vois qu’elle perd pieds.

Je sens qu’elle fait l’effort de soutenir mon regard.

Bien pensais-je, et c’est encore mieux.

Il a dit « Mademoiselle Eva Loba », soit il ignore qu’elle est mariée ou soit elle n’est plus avec son idiot de mari.

Seigneur face qu’elle ne soit plus avec son idiot de Mari.

Subitement, je ressens l’envie de l’inviter, bon de les inviter vu que ce type est avec elle.

C’est les premières personnes que j’invite volontairement à cette fête.

Quand elle accepte enfin, je lui lâche la main et me dirige vers la sortie.

Une fois dans la voiture, je décide d’attendre et voir où ils iront.

En tout cas ce soir, il se fout le doigt dans l’œil s’il pense qu’il va coucher avec elle.

Mon attente n’est pas longue car quelques minutes plus tard ils sont dehors.

Je les suis discrètement jusqu’à ce qu’il gare devant une résidence, sûrement celle de son frère le docteur.

Car un chose est sûre, elle ne vit pas ici à Dakar et elle y est depuis peu.

Elle lui dit au revoir, descends et disparaît derrière le portail.

Je me sens bien du coup.

Il n’aura rien ce con.

Je sors mon téléphone et appelle Baba.

Moi : Allô Baba tu es où ?

Baba : Idiot, il est quelle heure à ta montre ?

Moi : Baba, c’est urgent s’il te plait et désolé je n’ai pas remarqué qu’il est 23h.

Baba : Je suis chez moi ramène tes fesses.

Moi : Ok je serai là dans 10 min.

Baba : Ok

10 minutes plus tard je suis devant le portail de Baba, le gardien me laisse entrer dès qu’il me voit.

Je retrouve Baba au salon qui m’attend.

Baba : J’espère que c’est important, j’ai abandonné mon épouse et mon lit douillet pour toi.

Moi : Baba, je l’ai vu ce soir au restaurant.

Baba : Qui ?

Moi : Eva. Elle se nomme Eva Loba. Moi Dieu elle est encore plus belle que dans mes souvenirs.

Baba : Non ? (Dit il surprise) la Eva d’Abidjan ? la femme fantômes ?

Moi : Elle-même frère et en 10 fois mieux qu’avant.

Baba : Et qu’as tu fais ? Tu lui as parlé ? Que s’est-il passé ? Et que fait-elle à Dakar ?

Moi : Elle était avec un type que je connais vaguement.

Baba : Son mari ?

Moi : Aucun des deux n’avait d’alliances.

Je ne sais pas Baba. Mais il me la présenter sur le nom de Mademoiselle Loba et à dit qu’elle est la sœur du Docteur Loba.

Donc c’est son nom de jeune fille et non celui de son mari.

Baba : Tu penses qu’elle est divorcée ?

Moi : Aucune idée, demande à tes relations au tribunal d’Abidjan de vérifier si une Eva Loba à divorcé, je paierais ce qu’il faudra.

Baba : Abdel (dit il façon autoritaire) !! ce n’est pas une bonne idée.

Moi : Bon que dois-je faire selon toi.

Baba : Lui parler simplement, rappel toi qu’elle ne t’a pas cherché toutes ces années. Alors peut-être que ce que tu ressens n’est pas partagé.

En plus elle était avec un autre type ce soir frérot.

Moi : (je prends ma tête entre les mains) Je suis perdu Baba.

Baba : Je comprends Hicham, Et pour ta demande ?

Moi : Je ne sais pas attend un peu. Je les ai invités à ma Fête ?

Baba : Tu es fou ou quoi ?

Moi : Peut-être Bien ? (En haussant les épaules)

Baba : Bon, tu ferais mieux de mettre de l’ordre dans ton esprit avant de faire tout autres choses.

Tu es bon en business mais pour une fille, tu te comportes en maboule(fou) (Rire) Qui l’y cru le grand Hicham Diallo le tombeur de ces dames.

Moi : La trentenaire m’a changé que veux-tu ?

Un, maintenant j’ai du mal à me casser et deux, celle que je veux me met dans une situation compliquée.

Baba : Garde à l’esprit qu’elle est certainement marié.

Il ne faudrait pas que tu te retrouves au milieu de quelque chose que tu ne maîtrise pas.

Moi : Baba (En le regardant droit dans les yeux) cette femme n’est pas pour lui et j’en suis certain. En 04 ans, je n’ai pas pu l’oublier, que Dieu me pardonne mais cette fois ci je lui prendrais sa femme s’ils sont toujours ensemble.

Baba : Qu’Allah te pardonne vraiment, Abdel ne commets pas de bêtises (Dit-il en haussant le ton).

Moi : Le péché, je l’ai commis il y a déjà plus de 04 ans, et en plus je ne suis pas croyant comme toi.

Baba : Saffoulaye ! ABDEL TU DEVIENS FOU (les yeux grands ouvert).

Moi : Ah peut être !! (En me levant) Merci de m’avoir écouté. Je rentre chez moi. (En sortant)

 

Au moment dans la résidence des Loba à Dakar

Eva Loba

 

30 minutes après mon message

 

Mon téléphone sonne

 

Moi :  Allo Axou, je l’ai vu ce soir.

Axel :  Allo Bonsoir Madame, il est minuit.

Moi : Désolé.

Axel : Qu’a-t-il de si urgent ? Tu as vu qui même ?

Moi : Maintenant, tu veux que je parle ?

Axel : Eva, je me suis réveillé en catastrophe pour t’appeler ne me fatigue pas je ne suis pas ton copain.

Parle vite, je suis inquiet.

Moi : Franchement la sale bouche de l’ivoirien.

Jure que toi tu ne m’as pas réveillé plus tard que ça ?

Axel : Bah !!! Désolé sois pas rancunière (rire). Bon accouché vite !

Moi : Je l’ai vu ce soir à mon rencard avec Thierno.

Axel : Qui ? Et tu avais un rencard avec Thierno ? Tu as vu qui ?

Moi : Moi s’est trop compliqué et je n’ai pas eu le temps de tout te dire concernant Thierno.

Bref, j’ai revu le père d’Hicham.

Il vit ici à Dakar, je pense.

Et le pire en y pensant bien, je crois que mon fils à du rencontrer sa grande mère plus tôt dans la même journée.

Axel : oohhhhhh ohhh oh. Attends-je n’assoie. Explique-moi tout dans l’ordre.

Je lui explique tout dans les détails sans omettre une seule partie.

Axel : Mon ange tu es sûr que ça va ?

Moi : Non, je suis perdu je prends le premier vol demain.

Axel : Non, c’est une très mauvaise idée.

Moi : Donc, je fais quoi ?

Axel : Rien, tu passes tes vacances tranquillement avec ta famille.

Il ne t’a pas cherché tout ce temps, donc tu n’as pas vraiment à paniquer.

Je suppose qu’il ne sait rien de rien de l’enfant.

Donc reste calme et regarde comment il agit avec toi.

En pus rien ne dis que c’est sa mère que tu as croisé madame.

En plus, Il sait déjà où te trouver.

Et même si tu rentres à Abidjan, il saura aussi où te retrouver.

Donc reste, calme.

Moi : Et si on me prend mon enfant ?

Axel : Jamais on ne te prendra ton enfant. Tu peux compter sur moi.

Cette semaine je suis occupé au boulot, informe-moi au fur et à mesure, au pire des cas je viendrai vous récupérer à Dakar.

Moi : Ok. Et son invitation ?

Axel : Tu iras, comme ça tu auras une idée claire sur sa situation matrimoniale. Parce que moi j’ai cherché et ton Ga à une vie très secrète.

Le vigile m’a dit qu’il ne pense pas qu’il soit marié. Et que la Dame qu’on a vu chez lui semble être un parent à lui.

Mais avec le boulot je n’ai pas vraiment avancé.

Moi : Humm ok.

Axel : Tu vois Dieu a mis le type sur ton chemin afin que tu lui dises la vérité. (Rire) Comme on le dit chez nous « Seul les montagnes ne se croisent pas »

Moi : Fhumm Axou, je n’aime pas ça.

Axel : Dit moi, Qu’as-tu ressenti quoi quand tu l’as vu ? (Rire)

Moi : Rien.

Axel : On peut mentir à son frère comme ça ? (En riant de plus belle) La grosse mythomane. Je te rappelle tes propres mots :

(Si lui et moi on s’était rencontré plus tôt et pas dans ses conditions on aurait pu être ensemble.

Il est trop beau.

Il m’a fait grimper au lit comme jamais.

Je n’ai jamais ressenti ça, même pas avec mon ex-mari.

Je n’arrive pas à l’oublier.

Il y avait une si forte connexion entre nous).

C’est toi ou moi qui ai dit ça ?

J’en ai même oublié le reste. Et tu veux faire le genre (Rire).

Moi : Je te déteste Axel. En plus, j’étais bourré ce jour-là.

Axel : Pardon il faut dire Axou. Axel dans ta bouche c’est trop bizarre (rire).

Moi : Tchipppp tu es trop Dingue.

Axel : J’espère que tu ne te cache plus pour fumer et boire sinon cette fois ci, c’est des jumeaux qu’il va te faire(rire).

Moi : Axel au revoir et bonne nuit.

Axel : Bonne nuit mon cœur.

Je raccroche.

Malgré moi, je souris.

On verra ce que cette semaine Bien va nous donner. 

L' épouse d'un Autre