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Ecrit par Gioia
Quatorzième partie
Belle Mally
Après trois mois de silence complet à mon niveau j’ai finalement écrit à Caleb ce matin. Je veux comprendre parce que son attitude me laisse perplexe. Il continue à payer le prêt pour la voiture. Enfin j’imagine vu que je n’ai jamais eu d’appel la concernant. L’assurance aussi il gérait et ça continue. Mais je n’ai pas eu d’appel ou message de lui depuis son “je peux expliquer.” Je ne l’ai pas bloqué mais il n’a pas beaucoup essayé pour quelqu’un qui disait pouvoir expliquer. Juste une fois et je ne sais pas quoi penser.
J’ai passé la journée comme d’habitude. École, Travail. Je ne m’attendais pas à un retour mais finalement son appel est entré quand j’allais dormir. J’ai décroché sans rien dire. Après un moment de silence à son niveau aussi il a parlé
Caleb: bonsoir Belle
Belle: tu m’appelles en présence de ta femme ou tu t’es caché comme le lâche que tu es? J’ai demandé avec rage. Je ne pouvais pas m’en empêcher
Caleb: je suis désolé
Belle: je t’emmerde avec ton désolé tu comprends. Je t’emmerde. J’ai dit toujours sur le même ton
Je pensais que j’étais passée à autre chose durant ses trois mois mais son ton remplit de regret me révolte
Caleb: tu as tous les droits de m’en vouloir. Je comprends tout à fait
Belle: ah oui? C’est bien pour toi parce que tu vois moi je ne comprends pas et j’espère que tu as une explication très plausible, crédible et surtout rationnelle pour ton attitude
Caleb: quand est ce que je peux passer te voir? Je préfère en parler de vive voix
Belle: non! Tu t’expliques maintenant sinon tu ne poses pas un pied chez moi
Caleb: je ne veux pas parler de ça au téléphone.
Belle: tu n’as pas le loisir de décider ici. C’est moi que tu as utilisé.
Caleb: je ne t’ai pas utilisé Belle. J’étais là pour toi. Je t’ai aimé
Belle: on ne ment pas aux gens qu’on aime. Ça j’en suis sûr. Tu m’as vendu du rêve et je l’ai acheté
Caleb: on peut en parler de vive voix s’il te plaît
Belle: je ne veux pas te voir ici. Et en passant dis moi comment faire pour te retourner la voiture. Je ne veux rien d’un menteur
Caleb: Belle.....s’il te plaît...
Belle: je te donne jusqu’à la fin de la semaine pour me faire signe. Bonne nuit, j’ai dit avant de raccrocher
Je ne veux pas le voir. Une partie de moi craint de flancher si jamais je le vois.
Ciara Kunakey
Depuis petite je souffre d’un cas chronique des yeux plus gros que le ventre. Je ne sais pas ce que mon cerveau croyait quand il m’a dit de lever la main durant le meeting du comité social pour participer au demi-marathon. Mes oreilles bourdonnent. Je vois double et toujours pas la ligne d’arrivée. Je ne comprends pas ce que les autres ont dans les jambes et ils ne s’arrêtent pas. Même pas pour marcher un coup. Ce sont eux qui me mettent la pression et je continue même si je suis sûr de ressembler à un chien actuellement avec ma bouche grande ouverte. Dans une seconde ma langue sera dehors et la ligne d’arrivée est où?
Magnim Wiyao
Ce n’est pas pour rien que j’appelle Ciara la doyenne. Ce n’est pas moi qui allait courir ce demi marathon avec autant de volonté. J’ai fait deux courses de fond avec Tao. Je commençais déterminé. La fin je marchais pour arriver sans aucun souci. On a dit que l’important c’est de participer non, voilà. La preuve étant qu’on m’applaudissait malgré que j’étais dernier. J’ai couvert ma chérie de félicitations à son arrivée. Elle l’a mérité avec tout ce qu’elle a fait comme effort. Je me suis empressé avec quelques mercis, coups de coude légers et sourires de la porter sur moi quand certains de ses collègues lui faisaient un peu trop l’accolade. Je n’aime pas qu’on touche beaucoup ma personne et puis c’est le week-end. Les collègues auront la semaine pour la complimenter. Maintenant c’est mon moment.
Ciara Kunakey
Si c’est pas l’enfer ce que j’ai goûté les heures après le demi marathon c’est que je ne sais pas. Mes jambes étaient en feu jusqu’à la jointure des os. Moi qui ne voulait pas que Magnim vienne cette semaine parce que je n’aurais pas pu lui accorder du temps pour faire les activités, je n’ai pas rechigné quand il m’a mis au dos jusqu’à ce qu’on arrive à la station métro. Pour la douche je n’ai pas parlé aussi quand il voulait me la donner. Le soir là je me suis gavée d’ibuprofène et j’ai dormi sans tarder. Le lendemain je me suis réveillée seule. Un message collé sur ma porte m’attendait. Magnim, disant qu’il était descendu à la boulangerie du coin pour nous chercher le petit déjeuner. J’ai pris une très longue douche tout en rêvant de la baignoire chez Loussika et Antoine. Ici je n’en ai pas. À Paris j’ai souvent habitée en colocation et je n’allais pas poser mes fesses là où tout le monde mettait ses pieds. Le seul moment où j’ai pu me prendre mon propre appartement avec l’aide d’Antoine, je n’avais pas de baignoire dedans. Juste une douche et des toilettes. Mais tout ça c’est pour le moment. Très bientôt je vais avoir tout ça. Une belle maison bien équipée. J’ai passé le reste de ma douche à en rêver. L’eau chaude ne serait pas devenue froide que je ne serais probablement pas sortie. Je me suis nettoyée le corps et j’ai remonté mes cheveux en couette au milieu de ma tête.
Je sors et c’est Magnim que je trouve très occupé dans mon salon. Il a bougé la table centrale et un lit qu’il gonfle l’a remplacé.
Ciara: c’est encore quoi ça?
Magnim: ton lit de massage personnel, il a répondu avec un sourire
Ciara: pardon j’ai encore mal partout et on sait comment ça finit quand tu parles de massage, j’ai répondu en prenant sur la table une brioche dans ce qu’il avait acheté
Magnim: Mais non cette fois je serais sérieux, tu vas voir. Voilà c’est prêt, il a dit en se relevant satisfait
Je me suis approché du lit en soi que je regardais sans aucune confiance
Ciara: pourquoi il brille comme ça ton lit?
Magnim: il est en plastique. Spécialement conçu pour les massages naturistes. Quand tu m’as mentionné le Demi-marathon Je me disais que tu aurais besoin de mains bien vigoureuses pour délier tes points de tension après l’effort incommensurable que tu allais fournir
Ciara: hum, j’ai fait toujours pas confiance
Magnim: allez on essaie un peu. Si tu n’aimes pas on arrête?
Ciara: bon, je vais porter quelque chose et c’est non négociable, mon corps a déjà supporté
Magnim: tout ce que tu veux, il a dit en se frottant les mains
Le calife El Poussah devait se farcir Iznogoud. Moi c’est un up to no good (malicieux) que je dois me faire.
(....)
Ciara: c’est normal que le lit glisse comme ça? J’ai demandé quand j’étais couchée sur le ventre.
Magnim: c’est pour faciliter le lavage après.
J’ai soupiré encore pas confiante. Pas juste à cause de lui mais moi aussi. C’est difficile de résister à Magnim parce qu’il est très patient et déterminé à la fois. Je l’ai vu la deuxième fois qu’on a couché ensemble. Le sexe oral je n’ai jamais été fan. Ce que les gens décrivaient dans les écrits je ne l’ai jamais ressenti. C’était juste bien mais rien qui me donne envie de demander encore en tout cas. Comme il voulait essayer j’ai accepté. Comme prédit Je n’ai pas eu envie de crier. Mais il était si déterminé malgré l’endroit qui glissait que je voulais que ça vienne pour le récompenser de son effort. Ça ne s’est pas fait la fois là. La suite était quand même bien. Puis les autres fois il m’a sorti d’autres choses. Pas physique mais me parler. De temps en temps il remplaçait sa langue avec sa main et me posait des questions. Son regard sur moi, ses mots et sa façon de me tenir me faisaient me sentir si spéciale que je me sentais planer quand il ramenait sa langue en moi. Conclusion, j’ai découvert par lui que mon corps a besoin d’être aimé avec des coups et des mots. Je n’ai pas encore joui avec le sexe oral. J’ignore si ça se fera un jour. Mais maintenant je demande des fois. Juste pour le plaisir de le voir me faire plaisir. Je ne sais pas quand je suis devenue comme ça mais bon. Il dit qu’il adore donc ça me donne confiance dans nos moments intimes.
Je me suis dit qu’habillée durant un massage ne faisait pas trop de sens donc j’ai juste porté une culotte tout en gardant ma serviette sur moi. Il a commencé en versant de l’huile sur mes jambes
Ciara: eh pourquoi ton huile est si visqueuse?
Magnim: c’est spécialement pour le massage. Garde ta tête sur la serviette et respire
Ciara: en tout cas tu ne fais pas dans la dentelle avec la musique zen que tu as mis là
Magnim: Mais tu bavardes hein. Après tu diras c’est moi
Ciara: bon bon je ne te dérange plus dans ton travail
J’ai fermé les yeux et ma respiration devenait plus régulière. Ses mains appuyaient fermement sur ma peau. Il faisait des cercles puis pressait ses poings sur mes fameux points de pression. Il a ôté ma serviette avant de remonter vers mes épaules avec ses poings. Je laissais des soupirs de soulagement à chaque fois qu’il appuyait où il faut. Il a quitté le lit pour se mettre à genoux en face de mon visage. Il continuait à masser mes épaules avec ses mains cette fois.
Magnim: relève tes bras un peu pour que j’ai accès à tes côtes
Je me suis exécutée en ramenant mes mains sous mon menton. En plus de la serviette qu’il avait déjà mis sous ma tête je me retrouvais maintenant à la même hauteur que sa bite qui pointait.
Ciara: quelqu’un d’autre est tendu aussi il semble
Magnim: ce sont les risques du métier oh doyenne, il a dit en riant
J’ai sorti le membre par l’ouverture du boxer et je l’ai pris en bouche. Avant je n’aimais pas trop faire la pipe mais il m’a rendu ça intéressant avec ses compliments et surtout le fait qu’il me touche aussi pendant que je la lui fait. La première fois j’ai trouvé ça bizarre. Mais il a dit qu’il ne sait pas rester les bras tranquilles. Il a envie de me toucher. Je ne dis plus ce que ça me fait comme bien quand il me récompense en paroles de ce genre.
J’ai essayé de me redresser sur les coudes mais impossible avec le lit qui glissait.
Magnim: tout doux bébé tu vas te faire mal
Ciara: je veux te faire plus profond
Magnim: okay attend je vais arranger ça
Il s’est rapproché de mon visage et a soupiré un tu es super quand je prenais davantage de lui. Mes mains câlinaient ses bourses. Il faisait couler davantage de l’huile sur mes fesses puis sa main s’est insinuée vers ma fente.
Magnim: tu peux remonter un peu les fesses? Il a dit en bougeant la ficelle sur le côté
J’ai fait comme il a dit et son doigt s’est inséré en moi. Ça avait bien commencé puis c’est devenu autre chose quand un autre doigt appuyait sur mon bouton sensible. Je ne faisais plus la pipe. Mes mains serraient fort ses jambes en face de moi
Magnim: tu entends le bruit? C’est ta mouille en plus de l’huile ça. J’ai hâte d’en avoir partout tout à l’heure
Ciara: j’aime chéri, encore
Magnim: d’accord mon ange, il a dit en augmentant la pression de son doigt qui était sur mon bouton puis l’autre qui entrait en moi
Je ne pouvais plus faire la pipe parce que mon souffle commençait à se faire court.
J’ai tâtonné avant de trouver le flacon d’huile. Je m’en suis pris un peu et j’ai commencé à le branler.
Magnim: tu veux me faire jouir?
Ciara: oui trop
Magnim: fais toi plaisir, il a dit avant de se baisser pour m’embrasser à pleine bouche
Ses lèvres sont restées sur mon front. Il soufflait et grognait. La mienne de bouche est restée ouverte aussi pendant que je le branlais. Ses jets n’ont pas tardé à sortir tandis qu’il me sortait une litanie de mots salaces et d’amour. Je n’étais pas étonnée. Nous avons découvert la première fois qu’on a couché ensemble qu’il ne tient pas très longtemps. Il était un peu gêné suite à ça pensant qu’il n’avait pas assuré même si j’ai beaucoup aimé moi. La deuxième fois ce fut pareil. Mais nous avons découvert aussi qu’il reprend assez vite son erection et il est plus résistant au deuxième tour. Depuis c’est toujours comme ça. Il dit que c’est l’excitation de me toucher qui fait qu’il lâche vite la sauce au premier. Pour ma part les explications m’importent peu. Je suis toujours satisfaite quand on finit et c’est ça qui compte.
Magnim: à toi maintenant il a dit en revenant au lit
Ciara: hey fait attention j’ai dit en riant quand il a glissé en essayant de se mettre à genoux
Magnim: ce lit ne veut décidément pas me laisser faire mon chef hein
Ciara: lol qui a versé l’huile en quantité industrielle dessus? C’est toi qui l’a changé en patinoire
Magnim: c’est la technique des grands masseurs tu ne connais rien
Ciara: lol pardon fait juste attention à ne pas me foutre un coup de poing avec tes gestes là
Magnim: petite peureuse il a dit avec un sourire
J’étais maintenant sur le ventre. Il a récupéré la serviette que j’avais jadis sur moi et l’a placé au niveau de ses genoux. Il a ensuite soulevé mes jambes avant de les replier vers moi et rouler mon string jusqu’à mes chevilles.
Magnim: toi tu t’accroches ici, il a dit en prenant mes mains pour les poser sur le string accroché à mes jambes relevées
Ciara: tu vois tout de là, j’ai dit un peu gênée
Y’a que lui pour me mettre jambes écartées en l’air comme ça dans une position si ridicule en plein salon
Magnim: c’est ça que je veux. Tout voir de mon tout petit minou baveux il a dit avec son visage prêt de ma fente
Ses deux mains étaient sur mes fesses et il les massait tandis que sa langue s’est insérée en moi. L’excitation de tout à l’heure a repris. Il faisait tout. Sucer mes lèvres. Laper du bas vers le haut. Englober le haut de mon minou où se cachait mon bouton. Ses mains avaient quitté mes fesses pour mes seins dont il agaçait les pointes avec ses doigts. En plus il ne cessait de me sortir des hum hum de satisfaction à chaque mouvement que sa bouche faisait dans mon minou. Comment c’est jouissif d’avoir quelqu’un qui est si disposé juste pour son plaisir....fut ma dernière pensée avant d’atteindre l’orgasme.
Il me pénétrait avec joie la minute d’après. J’étais très sensible à cause du travail de sa bouche tout à l’heure. La friction causée par l’huile et ma mouille augmentait mon excitation. J’ai envoyé ma main pour nettoyer le mélange qu’il avait autour de la bouche mais il l’a emprisonné et embrassé avant de la poser sur sa nuque puis se pencher vers moi. Mes jambes se sont nouées à ses hanches et la deuxième main a rejoint la première sur sa nuque
Magnim: tu es si bonne il a dit après un baiser langoureux
Ciara: toi aussi chéri. Je veux plus
Magnim: comme ça? Il a dit en allant profondément
Il a continué ainsi pendant que je gémissais plus fort. Ensuite il m’a remis sur le ventre dans la position initiale. J’ai remonté un peu mes fesses et il m’a pénétré en répétant juste comme ça. Mes gémissements montaient comme un chant de chorale. Cette fois il cognait fort contre mes fesses avec très peu de pauses jusqu’à jouir pour la deuxième fois et s’écrouler paresseusement sur mon dos qu’il parsemait de bisous.
Magnim: bonjour Madame, il a dit d’une voix rauque
Ciara: bonjour monsieur, j’ai dit en pouffant de rire
Magnim: alors tu penses quoi du lit? Je dis quoi dans mon avis sur Amazon?
Ciara: assez confortable, spacieux, garde bien l’air mais un tantinet dangereux par contre j’ai dit en me prêtant au jeu
Magnim: ça vaut le coup que j’en prenne un deuxième pour notre maison alors
Ciara: lol quelle maison? J’ai demandé en tournant ma tête sur le côté
Il a glissé de mon dos avant de se mettre sur le côté pendant que je me tournais pour lui faire face aussi
Magnim: celle qu’on va s’acheter l’année prochaine voyons
Ciara: hey c’est comme ça que tu fais tes choses sans même prévenir? L’année prochaine c’est dans un mois hein chef
Magnim: quel mois n’est pas mon problème. Ce qui est sûr d’ici l’année prochaine, toi, moi dans une maison à notre nom ça va se faire. Les soirs où on se fatigue de notre lit on sortira celui-ci pour se faire plaisir dessus
Ciara: tu aimes me faire rêver Magnim. Tu aimes ça, j’ai dit avec un sourire
Magnim: qu’est ce que l’amour sans une petite pointe de rêve? Je ne sais pas mais je sais que je t’aime et tu me mets des rêves en tête Ciara. Aujourd’hui ils ne sont que ça mais demain ils seront tangibles si tu es avec moi je te promets, il a dit avec tout le sérieux au monde tout en me câlinant la joue
J’ai glissé pour poser ma tête sur sa poitrine puis je l’ai embrassé
Ciara: je t’aime aussi mon chéri. J’ai hâte qu’on l’ait notre maison avec nos six enfants
Magnim: noukè (quoi) six? Il a dit les yeux arrondis
Ciara: oui et tu ne vas pas te défiler hein. C’est non négociable
Magnim: lol d’accord futur Wiyao. On peut commencer par deux quand même et on voit?
Ciara: tant qu’on vit je vais te rappeler moi que le compte n’est pas bon
Magnim: hahaha okay. Reçu cinq sur cinq
On a passé un bon moment enlacés à rêvasser avant qu’il se lève pour ramener un sceau avec de l’eau savonnée pour nettoyer l’huile et me permettre de me lever. Je lui disais bien de faire attention mais comme c’est Magnim il est tombé en avant d’une sale manière me faisant crier de peur.
Farida Bouraima
J’ai dit au revoir à ma camarade avant de mettre mon casque puis la capuche de mon pull à la tête. Le froid a commencé et j’aime ça contrairement à toutes les histoires terrifiantes que Tao me racontait dessus. Je suis toujours lessivée à la fin de la journée. Le trajet d’à peu près une heure trente que je dois faire pour rentrer n’arrange rien mais je refuse que Tao vienne me chercher. Nous avons essayé de trouver une place dans des écoles plus proches de chez nous mais rien. Je suis encore sur liste d’attente. Honnêtement je me vois mal changer à ce stade aussi. C’est vrai que c’était bizarre au début d’être dans une classe majoritairement masculine. En fait il n’y a qu’une autre fille dans la classe à part moi. Les premiers jours étaient invivables. Les garçons peuvent être vraiment cons. Surtout quand ils sont ados. J’ai eu un vrai choc quand certains se permettaient de jouer des vidéos en plein cours sans peur pour le prof. Tao m’avait prévenu de pas mal de choses. Mais l’entendre et le vivre sont deux choses différentes. Avec le temps j’ai remarqué que leurs blagues sont juste pour les profs qu’eux même traitent de barbants. Ah oui barbant fait partie de mon nouveau vocabulaire. En plus de lui j’ai rajouté plein de nouveaux mots que j’ai appris grâce à mes camarades de classe. Ils sont bien en général. Personne ne m’embête. Bien au contraire, ils m’ont adopté assez facilement. Grâce à eux je suis sur les réseaux sociaux maintenant. Supposément ils avaient créé un groupe pour la classe. Nous sommes supposés y partager des nouvelles ou nous entraider pour les devoirs mais beaucoup viennent raconter des blagues. Quand je commence à lire je peux y passer la nuit rien qu’à rire. Tao n’aime pas ça donc je reste loin de mon téléphone quand je rentre. Certains profs sont très sympa. Un peu envahissants avec leur multitude de matériel qu’ils me suggèrent d’acheter. Sous prétexte que ça facilitera mon adaptation. D’autres sont un peu hautains. Parmi eux la prof d’histoire géographie. Elle déteste que je lui pose les questions évidentes et ne se cache pas pour me le faire savoir. Juste que je ne comprends pas pourquoi on fait des études de cas en histoire géographie au lieu d’apprendre par cœur. Tao m’a dit que le programme français ne prône pas ce genre d’apprentissage. Il faut lire et comprendre. Autre chose que le programme français ne prône pas c’est la dictée comme tao a dit. La première semaine j’ai compris. Je suis rentrée déboussolée parce que je n’avais pas pu noter mes cours. Les profs parlaient trop vite. Quand je demandais qu’ils répètent, ils préféraient me demander pour la plupart ce que je n’avais pas compris. Sauf que j’étais trop occupée à retenir pour copier donc je n’avais pas eu le temps d’écouter pour comprendre. J’ai regardé chez les autres en classe et ceux qui avaient noté l’avaient fait d’une manière que je ne comprenais pas. J’en ai parlé à Tao à la maison et il m’a rappelé le truc sur la dictée qu’il m’avait dit. Il m’a appris à prendre des notes et me référer à mon livre au besoin. Belle m’a rajouté de faire des recherches en ligne si je ne comprenais toujours pas après mes notes. J’avoue que c’est la méthode de Ciara que j’ai préféré au début. Elle m’a dit de lire mon cours dans le livre au complet trois fois. Chaque fois je note les points que je n’ai pas compris sur une fiche et ceux compris sur une autre. Ensuite je cherche ceux incompris en ligne. Je note ce que j’ai trouvé. Au prochain cours je montre mes fiches au prof comme ça il a une idée plus claire de comment m’aider et une fois qu’il m’a soit répondu ou référé à la réponse je refais une dernière fiche qui résume le tout. Magnim a rajouté aussi que je n’hésite pas à faire les exercices de compréhension à la fin de chaque chapitre et demander au prof d’y jeter un coup d’œil. Ils aiment les élèves proactifs et il avait raison. J’ai suivi cette approche et en quelques jours j’étais habituée. Aujourd’hui je ne vais plus chez le prof. Tao est tout le temps là pour me répondre quand j’ai une question. Dieu merci j’en ai de moins en moins depuis que je me suis habituée à chercher seule. Je ne manque jamais de trouver. Les seules matières qui me posent encore des problèmes sont les sciences économiques, la SVT et les maths. L’anglais aussi quand on dit de faire une rédaction. Je manque souvent de quoi dire en anglais et j’ai tendance à vouloir l’écrire en français et traduire après. Mais Tao me l’a déconseillé donc je fais des efforts.
En dehors de ça j’aime ma vie. Outre les mercredis et jeudis ou il a plus de travail, Tao est déjà à la maison ou il est entrain d’arriver quand je rentre. Aujourd’hui il y était déjà. Je me suis assise un moment sur le perron le temps d’enlever mes baskets et ma veste en cuir pour l’accrocher au porte manteau.
Tao: ça va toi? Il a demandé en sortant de la cuisine
Farida: super et toi? Tu nous fait quoi à manger?
Tao: un pâté de saumon
Farida: hum en me rappelant du dernier pâté qu’il avait fait
Tao: viens cuisiner ce que tu veux alors avec ta bouche que tu pousses en avant là
Farida: lol c’est l’agression de quoi? Ce n’est pas moi qui ait raté la tourte au poulet
Tao: tu n’as pas de goût c’est tout. Je n’ai rien raté
Farida: lol mais oui mais oui grand chef, j’ai dit en lui donnant une tape dans le dos quand il retournait en cuisine avec son air faussement outragé
J’ai pris une douche et je l’ai retrouvé à table. Il était devant son ordi comme d’hab mais le frère n’éteint jamais la TV. Quand on dit il prétexte avoir besoin d’un bruit de fond pour travailler. L’électricité? Apparemment les Adamou ne connaissent pas ça. Ses parents aussi faisaient ça quand ils étaient ici. J’ai tiré une chaise pour la rapprocher de la sienne et je me suis installée avec mon vernis en main.
Tao: tu es prête pour ta présentation demain?
Farida: mon vernis fait et je le serais. Tu n’as pas intérêt à sourire
Tao: est ce que tu me vois d’abord pour savoir que je souris?
Farida: je n’ai pas besoin de voir pour sentir la moquerie dans ta voix j’ai dit avec la tête penchée sur mon travail
Tao: lol En tout cas j’espère que les autres sont prêts parce que quelqu’un ne vient pas pour blaguer. Si ce n’est pas 20/20 le prof ne va pas rentrer en paix chez lui
Farida: gros con, j’ai dit amusée en lui donnant un coup d’épaule. Waow c’est quel immeuble ça? J’ai demandé en voyant sur son écran
Tao: notre futur cabinet à Lomé. Celui de Magnim et moi
Farida: vous allez ouvrir un cabinet quand ça?
Tao: nous allons débuter quand je finirai mon master que je fais en ligne
Farida: tu vas donc retourner vivre à Lomé?
Tao: probablement il a dit en me regardant
Farida: moi je ne compte pas y retourner
Tao: tu n’es pas obligée de le faire. Une fois que tu auras reçu ton titre de séjour tu pourras sans problème rester ici tant que tu étudies ou travaille
Farida: donc tu ne reviendras plus jamais si tu pars?
Tao: jamais c’est un grand mot. Tu as envie que je vienne te voir?
Farida: enfin....euh....si Raïssa n’a.....
Tao: je suis ma propre personne pas celle de Raïssa. De toute façon je reviendrai te voir parce qu’on ne peut pas te laisser seule maintenant que tu as goûté à la liberté. Qui sait les mauvaises choses que tu ferais
Farida: tchip tu crois que je suis comme toi. Je suis sérieuse dans ma foi moi j’ai répondu de façon pressée en me levant
Tao: lol ne me dis pas que tu es fâchée, Farida? Enfin revient
Farida: je vais déposer mon vernis j’ai dit au loin dans ma chambre
Mon cerveau s’est rappelé de son bisou dans mon cou. Il y’a déjà trois mois mais je n’arrive pas à oublier. Depuis il n’a rien fait de ce genre, ce que j’apprécie. Mais je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à oublier. J’ai séché mon vernis avec la machine que Belle m’a offert et je suis sortie pour le rejoindre.
Tao: alors fais voir
J’ai montré mes ongles recouvert de vernis d’un mélange de beige et café. il m’a donné son fameux sourire mi moqueur mi content
Tao: le prof a intérêt à donner un 20/20 sinon je vais descendre sur lui
Farida: lol comme s’il te connaissait quelque part
Tao: il va me connaître grâce à toi
J’ai pouffé de rire quand il sortait le pâté du four. Nous avons mangé en bavardant. Il m’avait dit jadis qu’il aimait son repas en silence mais je ne pouvais pas résister à lui poser des questions. Aujourd’hui c’est devenu la routine pour nous de parler durant. Je le questionne sur son travail que je trouve trop intéressant. Lui ne sait que me demander des anecdotes sur mes journées à l’école et il en rit bien. Après il dira qu’il ne fait pas les commérages.
(....)
Après une nuit bien reposée je me suis levée à l’heure pour la prière. J’ai arrangé ma coiffure et enfilé ma robe. Celle que je prévoyais depuis qu’on nous a parlé de cette présentation en français. Mon groupe devait faire un exposé oral sur l’école des femme de Molière. Pourquoi mes seins ont l’air de vouloir sortir de cette robe maintenant? Genre juste maintenant? Pourtant je l’avais essayé trois mois plutôt et elle m’allait bien. Elle était décente et professionnelle. J’ai tiré sur le soutien gorge sans manche pour voir si c’était lui le fautif mais je ne pouvais pas tirer davantage. Mes seins étaient bien visibles. Juste là, on ne pouvait pas les manquer. Un coup à la porte m’a tiré de ma rêverie
Tao: il ne te reste plus beaucoup de temps
Tao Adamou
Farida: je suis pas du tout prête, elle a dit sur un ton paniqué
Tao: mais tu fais quoi alors? Dépêche toi
Farida: j’ai un problème avec ma robe
Tao: je vais entrer pour t’aider?
Farida: non je ne suis pas présentable, elle a dit paniquée encore
Tao: Farida arrête de jouer, tu seras en retard si tu continues
Farida: donne moi.....donne....une minute s’il te plaît
Plus d’une minute plus tard elle me disait d’entrer. Elle était enroulée dans une couverture. Ses mèches qu’elle a refait encadraient son visage. Ses lèvres étaient légèrement teintées de rose signe qu’elle portait du gloss. Ses jambes étaient moulées dans un collant noir. Mais je ne comprenais toujours pas où elle voulait en venir.
Tao: tu vas aller comme ça à l’école? J’ai demandé en soulevant un sourcil
Farida: re.....regarde elle a dit en laissant tomber la couverture
Le sang s’est retiré de mon cerveau pour un autre endroit. Mes yeux se sont posés sans aucune résistance sur sa poitrine. Elle a posé ses mains dessus ce qui eu pour effet de les soulever et j’ai avalé de la salive instinctivement. Ses lèvres bougeaient mais je n’entendais pas. Maman m’avait dit un jour en se moquant que je rendais Farida trop heureuse et de diminuer un peu sinon ses hanches seraient encore plus épaisses puis c’est moi qui aura du mal pour ne pas lui faire un enfant avant la fin de l’école. J’ai accordé peu d’importance à ses dires, comme je fais toujours quand on me parle d’une quelconque relation entre cette fille et moi. Comment j’ai manqué cette poitrine beaucoup plus ronde?
Farida: umm Tao....je fais quoi? Je n’ai pas d’autre robe qui se prête à....enfin....
Tao: attend j’ai dit en sortant
Je suis allé dans ma chambre puis je suis revenu avec la veste rose saumon que je lui avais pris un jour en sortant
Tao: lève les bras j’ai dit en lui montrant la veste
Farida: je....je peux m’habiller, elle a dit en soulevant son bras
Tao: je sais, j’ai répondu en lui enfilant la veste. Espérons que ça passe parce que tu as pris du poids
Farida: je.....
Tao: ne te fâche pas ce n’est pas une insulte. Elle te va très bien ta prise de poids. Voilà, j’ai dit en ajustant la veste sur ses épaules avant de repousser ses mèches en arrière.
Je l’ai pris par les épaules pour la mettre devant le miroir
Farida: elle est très jolie cette veste
Tao: et ton cadeau pour ta future carrière d’hôtesse de l’air dont tu m’as parlé donc n’attend plus rien quand tu commenceras officiellement
Farida: merci beaucoup elle a dit doucement
Ses yeux ont croisés les miens dans le miroir. Je lisais de la peur et du désir. J’ai ôté mes mains de ses épaules avant que je ne me laisse aller et l’embrasse comme on ne l’a probablement jamais embrassé de sa vie. Je suis sorti pour ne pas me torturer davantage. J’étais au stade de l’imaginer vêtue de rien si ce n’est ce collant noir, que j’aurais déchiré au niveau de sa chatte. Elle serait assise sur moi entrain de me chevaucher. Voilà mes pensées à six heures. Putain de six heures du matin. Je suis retourné prendre une douche rapide pour calmer mon erection. Elle a ruiné tout mon travail quand je suis sorti. Son fessier rebondi m’attendait. Elle était penchée vers l’avant entrain de porter ses cuissardes en daim. Elle s’est redressée une fois finie. Elle avait passé une écharpe au cou pour cacher le reste de peau qu’on pourrait encore voir. Son sac était à son dos.
Farida: alors tu es prêt? Elle a demandé quand j’étais près d’elle. Même son parfum je le lui ai offert. Mes yeux se sont posés encore sur cette bouche. J’ai fait quoi en ce beau matin pour être tenté de cette façon? Et elle lissait un pli sur ma chemise maintenant
Tao: ta bouche Farida
Farida: mais j’ai fait quoi et tu m’insultes?
Tao: j’ai dit ta bouche point final. Dépêche toi on y va
Farida: gros con, elle a dit en m’agrippant le bras à la sortie
Je l’ai déposé sans pouvoir m’empêcher de lui donner un baiser sur la joue. Pour la bonne chance j’ai dit sans aucune honte. Quelqu’un a passé des nuits blanches à préparer son exposé. Je l’ai assisté dessus. Elle est plus que prête et je profite de l’occasion avec l’excuse la plus juvénile au monde. La bonne chance.