16 -Comité d'accueil
Ecrit par Owali
Partie 16
« Mesdames, Messieurs nous sommes arrivés à Libreville, aéroport international Léon Mba. Il est 6h12 du matin et la température extérieure est de 23°. Votre ceinture de sécurité dois rester attachée jusqu’à l’extinction de la consigne lumineuse. Nous vous rappelons que l’utilisation des téléphones portables n’est autorisée qu’à l’arrivée à notre point de stationnement. Lors du débarquement nous vous demandons d’ouvrir les coffres à bagage avec précaution afin d’eviter la chute d’objet. Merci d’avoir voyagé sur ce vol Air France. Au nom d’Air France KLM et de ses partenaires SkyTeam nous vous souhaitons un bon séjour et un bon vol si vous êtes en correspondance.
Ladies and Gentlemen …”
J'émergeais à peine du profond sommeil dans lequel j'avais réussi à me plonger grâce aux conseils et quelques cachet contre l'anxiété que Rose m'avait donnée. Je retirai mon masque de nuit et fut tout de suite éblouie par la luminosité dans laquelle je me suis retrouvé subitement plongé. Je regardais à travers le hublot, le soleil se levait à peine et il y avait une fine rosée qui tombait.
Ah le bled! Je ne m'attendais pas à ressentir une telle joie de me retrouver ici. Un sourire béat ne quittait plus mon visage.
- Monsieur vous avez un bagage dans le coffre? me demanda ma voisine qui venait de se lever pour récupérer son bagage LV, alors que le voyant attacher les ceintures était encore allumé...
- Oui oui, le sac marron et rouge la...
- Ah celui qui est sur la gauche la...attendez c'est bon, je l'ai.
Elle le récupéra et bloqua son geste en le voyant au moment ou elle voulait me le remettre.
- Heu...il y a un problème? il est lourd? Attendez je vais le récupérer, fis-je en joignant mon geste à la parole.
Je pris mon sac de ses mains mais elle gardait ses mains immobiles et ne décollait toujours pas ses yeux de mon sac.
"Bon vous avancez ou vous vous décalez si vous n'êtes pas prête à sortir" fit un passager visiblement pressé qui était derrière elle.
Elle le 'toisa' et le 'tchipa' avant de s'en aller.
Hum!
J'attendis un moment avant de pouvoir me faufiler dans le couloir pour rejoindre la sortie de l'avion. Arrivée au bout de la classe éco, je vis Rose qui saluait les passagers.
- Au revoir Rose, lui fis-je en lui faisant un clin d'œil
- Au revoir Monsieur me répondit-elle avec un sourire coquin dans le coin en me faisant signe avec sa main "on s'appelle"
J'acquiesçai simplement de la tête et m'en alla. Ah la la Rose…si je m’attendais à la voir cette petite peste ! « ça craint » . Elle m’avait mis à nue rien qu’en regardant ma main cette petite sorcière. Mais bizarrement en me revoyant la, quelques années plus tard elle avait l’air de moins faire la maline. Elle m’avait plutôt donné l’impression que « ça pourrait vachement ne plus craindre ». En tout cas, c'était une affaire à suivre…
Après avoir passé le contrôle 2.0 de l'effet CAN 2012, je me retrouvai dans la salle dans laquelle on récupère les bagages dans un tohu bohu pas possible. Je pris un caddie et j'étais en train d'allumer mon téléphone quand ma voisine de l'avion revint m'accoster.
- Heu excusez moi de vous abordez comme ça mais heu...je trouve votre sac très beau, vous l'avez acheté ou?
- Ah heu, en fait c'est un cadeau de ma copine, je suis désolé mais je ne saurai même pas vous dire ou est-ce qu'elle l'a pris.
- Ah...mais c'est même quelle marque?
Demanda t-elle en cherchant un quelconque indice en regardant autour.
- J'avoue que je ne me suis pas non plus posé la question, attends je vais regardez si c'est indiqué à l'intérieur...CORION Paris
- Corion?!? Ah je ne connais pas. En tout cas il est très beau, on sent que c'est la qualité.
Maintenant elle me dit ça, elle veut que je fasse quoi?!?
- Merci, merci.
- La prochaine fois que j'irai à Paris je ferai un tour dans ce magasin.
- Okay.
Qu'elle fasse donc, connaissant les goûts de Marie-Claire pour le luxe, ça m'étonnerai que ce soit à sa porter, ce sac doit coûter plus chère que son voyage aller-retour. Je cherchais le numéro de MC pour l'appeler mais la bonne dame n'avait visiblement pas fini avec moi.
- Mais sinon moi c'est Laure hein, fit-elle en me tendant sa main
Je changeai mon téléphone de main pour pouvoir lui tendre ma main à mon tour.
- Prince, enchanté.
- Ah c'est un beau prénom hein. Tu vis à ici ou bien en France?
Pff elle commence à être lourde la...les bagages la aussi viennent quand ?
- Je ne vis pas au Gabon. Excusez moi, mais je dois passer un coup de fil la...
- Ah ok ok, pas de soucis. Je vais avancer un peu pour voir si les bagages arrivent.
Fait ça donc.
Je repris mon téléphone et composai le numéro de Marie-Claire. Au bout de quatre tonalités elle décrocha.
- Huummm Allo, répondit-elle avec la voix endormie
- Bonjour Princesse, je suis bien arrivé.
- Konzi? Ça va? Je t'entends mal
Je regardai mon téléphone, effectivement je n'avais pas beaucoup de réseau.
- Je vais bien, je suis bien arrivé ne t'inquiète pas, répondis-je en articulant plus
- Ah d'accord, j'ai voulu veiller en attendant ton appel mais je me suis endormie sur le canapé sans m'en rendre compte.
- Oh mais il ne fallait pas, pourquoi tu as fais ça?
- Ben je sais que tu as peur en avion alors je voulais te soutenir en esprit.
- Kiakiakia très drôle, je n'ai pas peur en avion d'abord, je m'assure que tout se passe bien c'est différent. Mais j'apprécie ton attention chérie ça me touche.
- Hum tourne-le comme tu veux mais le fait est que tu n'es pas à l'aise dans un avion. Mais bon le plus important c'est que tu sois bien arrivé. Tu as pu dormir quand même un peu?
- Oui, oui j'avais un peu de mal mais Rose...heu l'hôtesse ma donné des cachets pour me calmer et...
- Rose ? C'est qui Rose?
- Hein? Heu...c'est l'hôtesse..
- Comment ça ce fait que tu connaisses le prénom de l'hôtesse? S’emporta t-elle
- Ben elle me l'a donné...
- Prince, as-tu quelque chose à me dire ?
Heu...
- Comment ça?
- Est-ce que tu as par exemple, je ne sais pas, draguer cette hôtesse?
- Dragué? Ah ah ah. Non mais tu es sérieuse la? Ça fait à peine quelques heures qu'on s'est quitté et tu commences déjà à vouloir me prendre la tête? Tu vas devoir te calmer et me faire confiance autrement on ne va pas aller loin Marie-Claire.
- ...
- Tu m'as entendu?
- ...je n'aime pas quand tu m'appelles Marie-Claire, ça veut dire que tu es fâché contre moi, fit-elle boudeuse
- Pfff je ne suis pas fâché princesse, juste que je suis fatigué et la dernière chose que j'ai envie d'entendre c'est des histoires à dormir debout.
- Ok...tu me manques konzi...
- Toi aussi princesse, par contre je vais devoir te laisser la parce que je vais vais récupérer mes bagages.
- Ah ok, tu me rappelles quand tu arrives chez tes parents ok?
- Oui, oui je vais aller voir les prochains vols pour la province en sortant. Je te tiens au courant par message de toute façon.
- Ça marche, bisous chéri.
- Bisou.
Pfff j'ai frôlé de peu la crise de nerf. Marie-Claire avait fait beaucoup d'effort sur plusieurs point de sa personnalité mais son manque de confiance en elle pouvait la pousser à avoir des réactions parfois extrême. Une fois alors qu'on se promenait sur les quais, deux filles passaient devant nous et l'une d'elle a eu le malheur de me regarder avec un peu trop d'instance.
MC s'est mise à l'insulter et crier tellement fort sur elle que toutes les personnes alentours regardaient de travers la pauvre fille.
Je réfléchi encore à comment canaliser sa petite folie la...il faudra que je demande conseil au pilote un de ces quatre. D'ailleurs il ne faut pas que j'oublie de l’appeler. Libreville-Douala ce n'est rien, on doit pouvoir trouver un moyen de se voir. Soit il descend, soit je monte avant de rentrer à Zurich. Enfin, on va voir.
-Prince, Prince, la valise la n'est pas à toi ? Me demandai Laure depuis le tapis.
Je regardais ce qu'elle m'indiquait et effectivement c’était bien la mienne. Pas difficile, elle est de la même collection que mon sac. Je le récupérai et me dirigeai vers la douane.
- Bonjour Monsieur, pièce d'identité avez vous quelque chose à déclarer?
- Heu non non, il n'y a que des cadeaux pour la famille.
Le douanier me regarda d'un air méfiant;
-Veuillez ouvrir votre valise!
Rho c'est quoi encore ce protocole la ?!?
J'étais en train de chercher les clés de mon cadenas dans mon sac quand j’entendis dans mon dos
- Oh Abo! Matsang?
- Oh ma belle-sœur, tu reviens d'où encore comme ça? Hum tu n’arrêtes pas de voyager hein, tu nous as ramener quoi comme ça?
- Ah est ce qu'on demande ça comme ça toi aussi. Laisse nous passez on va voir ça tranquillement à la maison
- Oh! Il est avec toi?
- Mais oui gué!
- Ah mais il fallait me dire ça, allez y Monsieur;
Je le regardais étonné mais ne me fis pas prier pour sortir après avoir remercié Laure.
Ah le pays!
A l'ouverture des portes coulissante un petit vent me fouettais le visage comme pour me souhaitez la bienvenue.
- Tu fais comment? Quelqu'un vient te chercher? me demanda Laure qui me suivait de près
- Heu, non non je suis en transite en fait, je vais à Franceville.
- Ah d'accord. Ah tu vas chez moi alors, tu es de la bas?
- Oui oui. Bon merci pour tout hein, je vais y aller.
- Okay donc on fait comme ça. Le pays est petit, on va forcément se recroiser.
- Oui, à la prochaine, répondis-je sans vraiment lui prêter d'avantage d'attention.
Je me dirigeai vers le comptoirs d'Afric Aviation pour prendre mon vol pour Franceville. Il était prévu pour 15h.
Je n'avais pas envisager passer autant de temps à l'aéroport. J'appelais mon père pour l'informer.
- Bonne arrivée mon fils
- Bonjour merci papa. Ça va la bas?
- Ah ça va, toi même tu vas venir, tu vas voir.
- Ah comment ça? Y a un problème?
- Non, tout vas bien. On va venir te chercher à l'aéroport tout à l'heure mais en attendant y a ton oncle Loembe qui est la bas. Attends ne bouge pas je te donne son numéro...
Je pris le numéro et appelai dans la foulée
- Bernard Loembe, j’écoute.
- Bonjour tonton Bernard, c'est Prince
- Prince? Quel prince?
- Mais Prince Tchikaya tonton, c'est moi
- Oh! Mon fils! Comment vas-tu? Oh c'est quelle surprise que tu me fais comme ça. J'ai eu ton père la dernière fois, il m'a informé que tu travailles en Suisse la où il y a toutes les banques et tout et tout. Il parait que tu as percé, je suis fière de ton mon petit!
- Ah ah ah Merci tonton. Mais je t'appelle la c'est même parce que je suis la à Libreville
- Rrrhooo! Ah bon! Mais les petits d'aujourd'hui vraiment! Tu sais que tu viens, tu ne m'appelles même pas pour que j'envoie le chauffeur te chercher à l'aéroport, c'est pas comme ça on fait les choses.
- Tu as raison tonton, mais comme je continuai sur Franceville je me suis dit que je n'allais pas vous déranger...
- Déranger comment ? Nous sommes ta famille, rhhhoo. Mais donc la tu es ou?
- Je suis à ADL, je viens de prendre mon billet pour Mvengue, il est à 15h.
- 15h, mais il est à peine 8h. Non mais vient a la maison, tu ne vas pas resté la bas comme un sans famille tout ce temps.
- heu...ok
- Bon la je suis sur un chantier et j'ai envoyé le chauffeur me faire une course...
- Non mais tonton, je peux prendre le taxi hein, ne te dérange pas.
- Ah tu es sur?
- Mais oui il suffit de m'indiquer l'adresse.
- ok alors. Bon donc tu fais...
Quelques minutes plus tard
- Bonjour toi, tu sais que tu es mignon ?
- Hein ?!? Heu…merci
- Tu viens de France hein ?
- Heu oui, oui…TAXI !
- Oh mais toi tu es bizarre hein, je te parle et tu fais comme si je n’existais pas comme ça, c’est comment ? Tu as un problème avec les filles ? Tu es pédé ?
- Hein ? Quoi ?!? Non, heu…excuse-moi mais, il se trouve que je suis un peu pressé la
- Bon, mais si tu veux on peut se parler plus tard hein. Prends mon numéro!
Oh Mais les petites filles de Libreville là ont quels problèmes ?
=-=
- Merci pour tout tonton Blaise
- Oh, ce n'est rien mon petit, c'est quand même la moindre des choses
- En tout cas, quand je vais remonter je vais te faire signe.
- Pas de problème mon petit, il faudra même passer au bureau, je vais te présenter à mon directeur. Je lui avais dit que j'avais un fils qui a fait les grandes études la bas en Europe et il m'avait dit qu'il serait ravi de te rencontrer.
- Ah d'accord tonton, je viendrai
- Il faut, il faut. N'oublie pas tu peux tourner partout dans le monde mais ton terminus c'est ici. On a besoin de vous pour construire le pays, donc il est bon d'avoir déjà des connexions ici comme ça des qu'il y a une opportunité qui se profile tu peux rapidement être positionner.
- J'ai compris tonton, pas de problème
"Les passagers du vol L8 245 à destination de Mvengue sont priés de se rendre en salle d'embarquement pour embarquement immédiat..."
- Bon je vais y aller
- Ok mon fils, on garde le contact.
On se fit l'accolade et au moment où j'allais pousser la porte d'embarquement son chauffeur courut vers moi.
- Pardon, Messier a dit il a oublié de vous donnez ça.
Il me tendit une enveloppe dans laquelle je vis quelques billets ainsi qu'une carte SIM.
Quelle attention!
Je le remercie et le salua de loin avant de continuer ma route.
J'ai vraiment été touché par son accueil ainsi que celui de sa femme qui avait préparer un bon repas ainsi qu'une chambre pour que je puisse me reposer.
Ils habitaient dans une jolie petite maison à étage à Okala, un quartier situé non loin de l'aéroport.
Chef de service au ministère des finances, et sa femme enseignante dans le secondaire, ils gagnaient plutôt bien leurs vie. Ils n'ont qu'une fille qui étudie à l'étranger, je ne sais pas trop où. Aujourd'hui que j'ai vu comment ils m'ont accueilli alors que je ne suis même pas vraiment de leur famille, j'ai un peu honte de n'avoir prévu aucun cadeau pour eux. Pire il me donne de l'argent...il faudra que je trouve un moyen de les remercier.
"Mesdames, Messieurs, le commandant Onanga et les membres de son équipage sont heureux de vous souhaitez la bienvenue..."
Ah la la, plus que quelques heures et je pourrai enfin me poser.
=-=
Allongé sur mon lit d'une place de mes années lycée, je savourais le plaisir de se retrouver chez soi.
Rien n'avait bougé, la maison avait prit un petit coup de vieux mais pour le reste tout était intacte. Les mêmes meubles, les mêmes napperons, les mêmes vieilles fleures artificielles...Marie-Claire hallucinerait si elle voyait ça. D'ailleurs il faut que je l'appelle depuis deux jours que je suis arrivé je n’arrête pas de dormir.
'Toc toc'
- Oui?
- Mokonzi, olamuki?
- ee, mama na yo?
- ca va mon fils, je suis contente que tu sois la, fit-elle en me prenant dans ses bras.
Ah la la, je me retrouvais quelques années plus tôt, quand je n’étais qu'un petit garçon dans les bras de sa maman.
- Moi aussi je suis content d'être la.
- Alors raconte moi, comment se passe ta vie chez les blancs la bas?
- Ça va maman, on travaille beaucoup.
- Ah mais j'ai vu ça. Ah chaque fois au téléphone, "je suis fatigué maman", "je suis fatigué maman", tu ne te repose jamais, c'est pas ça la vie mon fils.
- Ah maman, je commence à peine c'est normal il faut que j'apprenne le métier, mais avec le temps j'aurai plus d'expérience ça ira mieux.
- Ah j'espère hein, parce que moi je veux les petits enfants hein...
- Mais tu en as déjà un non?
- Ah! Pardon ne me parle pas des choses de ta sœur. En fait je suis venue la parce que quelqu'un est venu te voir.
- Quelqu'un?
- Oui tu te rappelles que je t'avais dit que ma copine de tontine avait une fille qui voyageait beaucoup, très bien éduquée, et très belle?
- Heu...ouai enfin je ne sais plus. Mais pourquoi tu me parles d'elle? Demandai-je intrigué
- Mais elle est venu te souhaiter la bienvenue Prince, elle est au salon.
- Rhhooo maman, c'est quoi encore cette histoire? Je te vois venir, je t'ai dit que j'ai besoin d'aide pour me trouver une femme? D'ailleurs, j'ai déjà une copine la.
- Quelle copine? Ne me raconte pas d'histoire. Quand je t'ai eu il y a 2 semaines tu etaient encore célibataire...
- Oui mais on a officialisé notre relation récemment, j'allais t'en parler.
- Ah si c'est récent c'est encore fragile alors, vient au salon et on en reparle après.
Elle se leva sans me laisser le temps de repondre.
Punaise qu'elle est encore ce guet-apens?
Au bout de dix min je me décidai à me trainer jusqu'au salon le visage fermé pour qu'elle comprenne bien qu'elle n'est pas la bien...ve...nue!
WOW!
- Bonjour Prince, le pays est vraiment petit hein...
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On kiff et on commente pour que je ne vous oublie pas :)