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Ecrit par kony ariane
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Claudia
est en visite au pays. Elle est enceinte. Je suis tellement fière d’elle. Elle
reste deux semaines. Sa maman est
tellement portée sur les traditions qu’elle
lui a exigé de rentrer faire certaines cérémonies pour soit disant
chasser le mauvais œil.
-ma
chérie je suis tellement contente pour vous. Félicitations…
-merci
ma belle, il faut que tu t’y mettes. C’est bon maintenant le célibat
C’est
à ce moment que sa mère est entrée.
-tu
ne penses pas qu’il est temps pour toi de faire la même chose ? Vous aurez
vingt sept ans bientôt et ton amie est complètement accomplit et toi rien à
l’horizon.
-maman
arrête s’il te plaît
-arrêter
quoi ? Tu ne lui dis pas la vérité ? Ah mais tiens, je sais elle est
sûrement homosexuelle. Voilà c’est pourquoi elle n’a pas donné suite au neveu
de Madame HOUENOU. Donc elle avait raison. Tu vas continuer jusqu’à quand cette
vie de débauche et de pécher ? J’avais beaucoup d’admiration pour toi mais
là non je suis déçue.
-qu’est
ce qui te prend maman ?
-toi
tu te tais. Ma fille ne peut pas continuer à te fréquenter. C’est une femme
responsable et respecté de notre société. C’est
vrai que ta famille a de l’argent
mais on sait qui est ton père. Ça ne m’étonne pas que tu aies mal tourné. Je ne veux plus
te voir autour de ma fille. Elle est marié, je ne vais pas entendre de mon
vivant et même dans la mort qu’elle
aussi s’est tournée vers les femmes. Maintenant que j’ai été clair,
prend ton sac et sors de chez moi. Tu te joues les saintes mais tu es une
abomination.
-maman,
tu es folle ou quoi ?
N’ayant
pas dit mot, je me suis levée avec toute la dignité que j’ai pu rassembler,
j’ai pris mon sac et je suis parti.
Claudia
criait mon prénom, mais je ne me suis pas retournée. Je suis de celles qui
croient au karma. Sa colère n’était nul
autre qu’une punition, un rappel à l’ordre. La seule chose que je me reprochais
était le fait d’entretenir une relation
avec un homme marié, le mari d’une autre.
Je
suis monté dans ma voiture et j’ai roulé je crois cinq minutes. Je me suis
arrêtée et là une avalanche de larmes ont coulé. Je revois son visage rempli de
colère et de dégoût. J’avais besoin de parler à quelqu’un.
Mon
téléphone sonnait et s’était Claudia.
Que voulait-elle ? Me dire combien elle était désolée, combien elle s’en
voulait pour tout ce que sa maman m’avait
craché à la figure ?
J’ai
repris le chemin de chez moi. J’ai éteint mon téléphone car elle n’arrêtait pas
de m’appeler. J’aurais pu dire à sa mère
que j’avais un homme dans ma vie et que ce dernier n’était nul autre que le mari de celle qui me croyait
lesbienne. A quoi bon ? Claudia m’aurait
elle pardonné de lui avoir caché ça toutes ces années ? Et Georges,
me l’aurait t’il pardonné ?
J’étais plongée dans le noir entre conscience et inconscience,
après avoir versé toutes les larmes de mon corps. Je crois qu’il ne me reste plus une larme.
-Rita ?
Que se passe-t-il ? Tu es injoignable depuis des heures
-éteins
et laisse-moi seule
-pas
question. Dis-moi ce qui se passe.
-il
se passe qu’une fois de plus cette
fichue relation qu’on entretien me pourrit la vie
-ne
dis pas ça…
-vraiment ?
Figure toi que la conclusion de ta chère et précieuse femme et de son amie la
mère de Claudia est que je suis homosexuelle. Je n’ai pas voulu de son écervelé
de neveux, je n’ai pas d’homme dans ma
vie à vingt sept ans donc je suis lesbienne. Le pire c’est que j’ai mal tourné
d’après elle à cause de mon père. Elle m’a fichu à la porte de chez elle comme
une malpropreet m’a interdit de revoir sa fille. J’aurais pu lui dire que
j’ai un homme dans ma vie tu sais,
j’aurais pu lui dire pour nous, mais je ne l’ai pas fait. Je n’en peux plus Georges. Pardon mais je n’en peux
plus. C’est trop pour moi. Éteint la
lumière et va t’en. N’oublie pas de laisser les clefs
Je
me suis mise à nouveau à pleurer.
J’ai
passé quatorze heures dans mon lit. La fin a finalement eu raison de moi. Lorsque
je me suis levée, j’ai pris une douche et je suis sortie de la chambre pour la cuisine,
j’ai vu qu’il était toujours là
-
que fais-tu ici ? Je t’ai demandé de t’en aller.
Il
ne s’est pas retourné et continuait à faire ce qu’il faisait. Ça m’a davantage agacé.
-
Georges, va-t’en.
Il
a soupiré.
-je
ne veux pas te manquer de respect…
-tu
crois que cette situation me plaît et que je m’y conforte ?
-Crois
moi, ça n’a plus la moindre importance. Va-t’en.
-Non,
pas comme ça, non.
-va
retrouver ta femme parfaite merde. Tu as une famille et reste toujours fourré
ici. Va-t’en
-tu
es en colère donc je ne tiendrai pas compte de ce que tu dis. On en reparlera
quand tu seras calme.
Je
prends mon sac et mes clés et je sors de là. Je n’en peux plus. Il prend tout à
la légère, normal. Lui il a une femme et des enfants et moi je suis son bonus.
J’ai
utilisé mon numéro professionnel toute la semaine. Je n’avais aucune envie de parler à Claudia encore moins
à Georges.
Mon
père était content de m’avoir avec lui
mais mon humeur lui était insupportable. Lorsque que j’ai emprunté la porte qui
mène du garage à la cuisine, je l’entendais parler. À qui je n’en savais trop rien. Je me suis arrêtée devant
le frigo et me suis servi un verre de jus de fruits.
J’ai
failli m’étouffer.
-
que fais-tu ici ?
-ma
petite fille chérie. Viens un peu par ici. Tu ne m’avais pas dit que Georges était aussi drôle
-bonsoir
papa, s’il te plaît tu peux nous laisser seuls ?
-tu
le verras plus tard. Il est venu me voir moi. Joins-toi à nous
-non
merci, je n’ai pas faim.
Il
s’est levé et est venu vers moi. Il m’a fait une bise sur la tempe et est
retourné s’assoir.
Il
se croit vraiment tout permis lui. Je suis montée dans ma chambre, j’ai pris
une douche et j’allais m’habiller
lorsque la porte s’est ouverte
-papa
je m’habille sort s’il te plaît
-ce
n’est que moi, tu es belle
-sors
d’ici
-ton
père m’a autorisé à monter te voir
-rentre
chez toi
-mon
amour s’il te plaît écoute moi
-t’entendre
me dire que tu m’aimes ? Oui je sais mais il y a longtemps que ce n’est
plus suffisant. On me regarde de travers, au boulot des assistantes disaient
que je suis trop rigoureuse et que c’est pour ça que je suis célibataire. Ta
femme, la mère de Claudiapensentque c’est à cause de mon père si j’ai soit
disant fini lesbiennes. Je suis fatiguée de naviguer vers l’improbable. On
baise pour le plaisir ? Ça va nous mener où ? J’ai vingt sept ans
bientôt et je mange en cachette dans l’assiette
d’une autre. Tu le voudrais pour ta fille ?
-...
-Je
me disais pareil. Maintenant rentre chez toi et oublie moi. Comme tu dis,
« bon chef de famille, bon président ». Sison excellence le permet, je
voudrais continuer à m’habiller.
-mon
amour…
-quitte tout pour moi, pour nous
-…
-tu
as ta réponse