18- projet à l'eau

Ecrit par Loraine valérie

 Chapitre 18

 

Rachel

  Cela fait deux semaines que ces deux sont partis, ils ont fini par prolonger leur séjour et en entendant la voix de Déborah ces temps-ci, on aurait dit qu’un ange l’avait visité, les effets de l’amour. Elle n’a rien voulu me dire au téléphone mais a promis de tout déballer une fois rentrée donc aujourd’hui. Je suis à l’aéroport à les attendre là… je devrais travailler pour cupidon les amis vous en dites quoi ? J’attends les détails. Une heure plus tard, ils sortent du hall tout souriant. Ils finissent par venir en ma direction mais j’aperçus une troisième personne, un homme qui de plus avait sa main posée sur la taille de Deborah… que se passe-t-il par ici ? Qu’ai-je manqué ?

-         Bonjour ma femme

-         Bonjour

-         Quel est le problème ? on dirait tu as vu un fantôme

-         C’est qui cet homme ?

-         Mais rach…

-         Laisse axel, elle a raison. Nous sommes deux à partir et nous revenons à trois, ma fille mérite bien une explication

-         Ok

-         Rachel, je te présente Arnold BASSING, mon ex-mari

-         Et aussitôt son futur mari, ajoute papa

-         Non pas encore, il faut que ma fille donne son accord sinon…

-         Enchanté Rachel, j’ai beaucoup entendu parler de toi, dit le concerné en me tendant sa main

-         Désolée de ne pas pouvoir en dire autant de vous monsieur, papa tu viens ? dis-je en tournant les talons

C’est quoi ces manières, on vous envoie dans un pays si magnifique, romantique et exotique puis vous vous permettez de revenir à trois gâcher le plan des autres. Mes projets viennent de tomber à l’eau…

 

 Daniel

 Je suis vraiment fier de mon équipe. Cela fait trois semaines qu’Oni a repris le travail et notre relation a bien évolué, on aurait dit qu’on se connaissait depuis toujours. Cependant une chose me tracasse, une chose qu’elle est censée savoir à propos de son frère mais à chaque fois que j’aborde ce sujet elle se fâche et met fin à la discussion. Comment faire pour qu’elle m’écoute… Et voilà ! La seule personne qui sait mettre fin à sa folie, Mélanie. De ce côté non plus, rien n’a changé, cette fille ne veut même pas me sentir mais elle est ma seule option et j’espère que pour son amie, elle va coopérer.

Décision prise, je sors de mon bureau pour me diriger vers le sien. Je frappe à sa porte et entre aussitôt qu’elle répond. Elle a défait le bouton de sa veste ce qui laisse voir son bustier en dessous, jolie poitrine…

-         En quoi puis-je vous aider monsieur ?

-         Pas la peine de te demander de me tutoyer, tu le feras pas n’est-ce pas ?

-         J’ai du travail monsieur, alors que voulez-vous monsieur ?

-         Te parler

-         A propos de quoi ? un dossier ? un contrat ?

-         Non, en fait j’étais venu te parler de ton amie mais mes plans viennent de changer, nous allons parler de nous deux

-         QUOI ?

-         Pas la peine de crier

Je m’avance vers la porte que je verrouille et met la clé dans ma poche.

-         Non, mais vous êtes fou ?

-         Oui je crois bien, je deviens fou à force de cogiter pour enfin savoir pourquoi vous ne me supportez pas.

-         Sors de mon bureau j’ai des choses à faire

-         Je ne sortirai pas d’ici sans savoir ce que vous me reprochez et sachez que je peux être très tenace

-         Ok restez là alors

Elle m’ignore royalement saisis son stylo puis continue son travail. J’essaie de me contrôler mais cela n’aura duré que cinq minutes. Je m’avance vers elle, l’arrache son stylo puis la soulève de sa chaise.

-         Regarde-moi et dis-moi ce que je t’ai fait

-         Bien ! février 2013, Angers, France. Je travaillais dans le restaurant Colbert pour arrondir mes fins de mois. Un soir, un homme était rentré dans ce restaurant et 15min après son arrivée, je me retrouvai licenciée.

-         Quoi ?

-         Oui, tu étais au téléphone et n’étant pas concentré tu m’as bousculé avec tout mon plateau te renversant ainsi dessus toute la sauce. Au lieu de s’excuser monsieur a fait un scandale dans le restaurant exigeant immédiatement le renvoie «  d’une employée si nul et distraite ». ce sont tes mots… tu sais ce que j’ai vécu après cela ? comment j’ai fait pour m’en sortir ? non tu l’ignores alors reste bien loin de moi cela t’évitera d’atterrir à la morgue et moi en prison

-         Ce n’est pas vrai ! c’était toi ? désolé, j’étais à bout le jour-là

-         Oui et c’est moi qui devais payer les frais… maintenant que tu le sais, sors de mon bureau

-         Laisse-moi m’excuser s’il te plait

-         Je ne veux rien entendre, tu sors ou je démissionne

-         Ne fais pas ça Mélanie…

Face à son silence, je n’ai pu rien faire mais je suis prêt à obtenir son pardon et même son amitié pourquoi pas? Je me souviens très bien de ce jour, j’étais à bout car la liste des participants du high meeting venait de sortir et j’y figurais pas alors je cherchais à qui rendre le coup lorsqu’elle a croisé mon chemin… je sors de son bureau pour le mien pour m’affaler dans mon fauteuil. Ignorant ce qui m’a pris, je commande des roses pour elle puis sur la carte j’écris :

« Cette histoire ne me plait pas et à toi non plus à ce que je vois alors on va changer de page. Je tiens à me faire pardonner alors sois prête ce soir à 19h, nous avons des choses à nous dire Mlle. » Daniel

Je demande donc à ma secrétaire de faire livrer les roses à son bureau, j’espère vraiment qu’elle sera touchée. De plus il faut qu’on parle de son amie.

 

Axel

Je suis peut-être « un papa poule », je cède aux caprices de ma fille mais il y’a des limites. Devant les adultes, en société, tu caches tes folies et à huit clos on en reparle à la maison, c’est ça. On va s’expliquer elle et moi, ce n’est pas parce que je lui donne la liberté qu’elle va se mettre à égale avec moi ou des adultes… j’entre dans sa chambre et la remarque sur son lit les casques à l’oreille. Je luis fais signe d’enlever cela, ce qu’elle fait aussitôt.

-         Rejoins-moi au salon, il faut qu’on parle

-         Ok

Je descends et deux minutes après elle apparait. Je désigne alors le fauteuil derrière elle où elle prend place.

-         Rachel, tu es ma fille et j’ai tout fait pour t’intégrer à ma vie. Je t’ai inculqué les bonnes manières à ce que je sache alors c’était quoi cette humiliation devant Deborah et son ex-mari ?

-        

-         Je me suis rabaisser à la place de frère et d’ami pour que tu te sentes à l’aise avec moi mais cela ne te donne pas le droit de me manquer de respect en public

-         Je suis désolée papa

-         Ce n’est pas à moi d’entendre cela. Tu vas prendre la voiture et aller voir Déborah et Arnold, tu vas t’excuser toi-même là-bas

-         Tu ne m’accompagnes pas papa ?

-         On a soulevé la honte ensemble ? va régler seul

-         Tchooo papa c’est toi qui parle comme ça ? sénégalais dans l’âme pour toujours…

L'INCONNUE DU RESTAU...